Liu Cixin, Actes Sud, 2016, 432 p., 10€ epub avec DRM
Quand quelqu’un meurt, un autre vient pour prendre sa place,
mais quand la pensée elle-même part en vrille, c’est la fin de la science.
Tic-Tac, Tic-Tac, Tic-Tac, Tic-Tac
Présentation de l'éditeur :
Mon ressenti :
Ye Wenjie est l'un des fruits de la Révolution Culturelle chinoise, mais le fruit gâté. Sa famille de scientifiques est marquée du sceau de l’infamie : anti-révolutionnaire. Et dans cette Chine des années 60, cela vous catégorise plus qu'une chaine ADN.
De nos jours, Wang Miao lui est un spécialiste en nano-matériaux et pratique la photographie en amateur. Lorsqu'il constate que tous ses développements photographiques comportent tous une suite de nombre sonnant comme un décompte, ces certitudes d'être ancré dans un monde stable vont vite chancelé.
Je ne peux que saluer le talent de Liu Cixin : il arrive à lier une intrigue aux éléments assez éparses : Histoire, Astronomie, Jeu vidéo, Mathématiques, Informatique, Astrophysique, Physique fondamental, étude du soleil, le fameux problème à trois corps, et bien sûr les joies de vivre dans un payx communiste. Un roman complexe, à la structure éclatée, mais qui parvient à maintenir l'équilibre entre suspense, révélation et grand dévoilement. Chaque élément de l'intrigue s'imbriquera parfaitement à l'ensemble une fois la dernière page tournée, du travail d'orfèvre.
Cependant, je regrette une narration en dents de scie; le pendant de cette construction. Les chapitres sont assez inégaux quand à leur contenu, passant du récit historique au thriller jusqu'à de la Hard SF. Chacun y trouvera son compte au final, mais cela hache le plaisir de lecture.
Il y a un peu du vertige du Spin de Wilson dans ce Problème à trois corps, dans
cette grande épopée dans le temps et l'espace. Mais Wilson est décidément un plus grand conteur, ses personnages plus ancrés dans dans
l'histoire, marquant les lecteurs. Ici tel n'est pas le cas. En outre, j'ai eu un peu de mal au début à différencier les noms des uns et des autres, les personnages étant pour certains très peu caractérisés.
Un roman Hard SF doublé d'une réflexion sur l'autorité, le liberté et la révolte. Quelques très belles images restent une fois l'aventure finit, comme cet ordinateur analogique impressionnant.
Ce premier roman de la trilogie peut se lire de manière indépendante,
l'imagination du lecteur faisant le reste et vous pourrez choisir la fin
qui vous plait le mieux en fonction de vos opinions.Ou bien continuer l'aventure...
Nombreux sont ceux de la blogosphère à l'avoir lu : Yogo, Lorhkan, Lune, Lhisbei, Lutin, Apophis,
Blackwolf, Xapur, FeydRautha, Maman...
Mon avis |
Quelques citations :
Je suis un homme simple et direct, on voit mon cul au fond de ma gorge.
- Que faites-vous ici ? demanda un des collègues de Wenjie.
- Je sauve le monde.
- Vous sauvez… Vous sauvez les habitants de la région ? C’est vrai que l’environnement ici est vraiment…
- Vous êtes donc tous les mêmes ! explosa soudain Evans de colère. Quand on vous parle de sauver le monde, vous ne pensez qu’aux humains ! Et sauver les autres espèces, c’est dérisoire ? Qui a donné aux humains une telle place d’honneur sur la planète ? Non, les humains n’ont pas besoin d’être sauvés. Ils vivent déjà bien mieux qu’ils ne le méritent.
Mike, je vais te raconter comment les dinosaures se sont éteints. Un astéroïde a percuté la Terre, le monde est devenu un océan de flammes, puis a sombré dans une très longue obscurité glaciale… Une nuit, tu t’es réveillé d’un cauchemar, tu m’as raconté que tu avais rêvé que tu vivais à cette époque terrifiante. Je vais te dire maintenant ce que j’aurais voulu te dire à l’époque : tu aurais été chanceux de vivre à la fin du crétacé, car notre époque actuelle est encore plus effrayante, les espèces vivantes terrestres disparaissent bien plus vite que pendant le crétacé tardif. La vraie extinction de masse, elle a lieu maintenant ! Fiston, ce que tu as vu aujourd’hui n’est rien, ce n’est qu’un épisode minime dans une gigantesque tragédie, nous pouvons nous passer d’oiseaux de mer, mais nous ne pouvons pas nous passer du pétrole. Peux-tu seulement imaginer un monde sans pétrole ? Tu vois cette belle Ferrari que je t’ai offerte en cadeau d’anniversaire l’an dernier et que je t’ai promis que tu pourrais conduire après tes quinze ans ? Sans pétrole, ce n’est qu’un vulgaire tas de ferraille, tu ne pourrais jamais la conduire. Si tu veux rendre visite à ton grand-père, il te suffit de prendre mon jet privé et tu traverseras l’océan en une petite dizaine d’heures seulement. Sans pétrole, tu devrais prendre un voilier et tanguer sur les flots pendant un mois… Ce sont les règles du jeu de la civilisation : s’assurer tout d’abord de la survie de l’espèce humaine et lui garantir une vie confortable. Tout le reste est secondaire.
Il est top ce livre ! Heureusement que j'avais lu la chronique de Lune qui m'avait décidé à le lire.
RépondreSupprimerComme toi j'ai eu un peu de mal avec le nom des persos (et ça ne s'arrange pas dans les tomes suivants) : pour le coup un lexique serait bien.
Moi je dis quand même : lisez la suite ^^
Dur dur les noms des persos. J'ai parfois aussi du mal avec les noms américains, entre utilisation du nom, du prénom ou du surnom. Pas facile de sortir de son conditionnement culturel.
SupprimerJe commence seulement le deux...
Ma chronique du 3 sort demain :D
SupprimerLe 2 est peut être un cran en dessous mais j'ai adoré le 3 !
Je la lirai dans un mois, après l'avoir fini
SupprimerSuper, je ne sais pas toujours pas si j'ai envie de le lire, y'a autant d'éléments qui me paraissent prometteurs que d'éléments qui ne m'attirent pas. Je crois que je vais continuer la politique du "dans le doute, abstiens-toi"...
RépondreSupprimerSinon tu lis une page sur deux, avec un peu de chance, tu n'auras que les passages prometteurs !
SupprimerOh tu as enfin lu ce roman... par contre je n'ai pas enchaîné sur la suite peut être que je sauterai enfin le pas après ta chronique. ;-)
RépondreSupprimerET oui, j'attendais la sortie du dernier tome pour m'y plonger.
SupprimerJe trouve que ce premier tome peut très bien se suffire à lui même, pour peu que l'on aime les fins ouvertes. Mais je me suis dit qu'il y aurait sûrement d'autres choses à découvrir dans la suite.
J'ai bien aimé la découverte de la Chine et de sa révolution cela m'a marqué. Par contre la fin m'a moins enthousiasmé et j'ai même oublié ce qu'il en était donc reprendre la suite me fait peur...
SupprimerMmh, le manque d'ancrage des personnages dans l'histoire peut me poser un vrai problème pour le coup. A voir.
RépondreSupprimerUn bouquin qu'il faudrait que je prennne le temps de découvrir !
RépondreSupprimerMaintenant que le dernier tome vient de paraitre, il na faut plus se priver
SupprimerAh! je suis complétement d'accord avec toi. Certes, Wilson ne nous fait pas trop dans la hard-sf, mais c'est un bien meilleur conteur. J'avais tant d'attentes avec ce PB à 3 corps, que cela m'a posée des pb sur plusieurs corps de chapitres.
RépondreSupprimerJe suis heureuse de voir que mon mi canin est tout aussi mesuré que moi.
Il manque clairement un souffle, pareil pour le 2 et le 3. Et après quelques jours, certaines scènes restent, mais l'histoire général beaucoup moins.
SupprimerFaut que je le lise un jour. En plus Monsieur est intéressé donc ça serait un achat bien rentabilisé ! En attendant je prends mes distances avec les résumés, au cas où ^^
RépondreSupprimerC'est surtout le résumé du tome 1 qu'il faut éviter, Actes Sud a revu sa copie pour les deux autres. Mais ne pas les lire avant d'avoir fini le tome 1 (ou d'avoir lu la quatrième de couverture du 1 !)
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