Force ennemie

 

John Antoine Nau, Editions de la Plume, 1903, 351 p., Domaine public



Et le premier Goncourt de l'histoire est attribué à .... Un roman de l'imaginaire.
De là à voir une corrélation entre le désamour des lecteurs et la SFFF, il n'y a qu'un pas.

Présentation :

Philippe Veuly se réveille un matin dans une maison de santé, en pleine possession de ses moyens, mais sans aucun souvenir des circonstances qui l’ont conduit à être interné. En compagnie de son gardien, il fait le tour du propriétaire, rencontre les autres pensionnaires de l’établissement et tombe éperdument amoureux d’une jolie malade du « bâtiment d’en face ». Tout semble bien se passer jusqu’au moment où il commence à souffrir de troubles psychologiques et d'hallucinations. Kmôhoûn, un habitant de la planète Tkoukra, est venu chercher refuge dans le corps d’un Terrien pour échapper aux dures conditions de vie de son astre. Philippe Veuly va devoir désormais partager son corps avec lui. Or ce dernier, personnage cynique, dévergondé, voire lubrique, est capable de prendre possession de la volonté de son hôte et de lui faire faire ou dire ce qu’il veut.

Mon ressenti :


C'est l'histoire d'un homme qui se fait posséder par un extraterrestre. Écrit en 1903, j'étais très impatient de découvrir ce roman, et comment le sujet allait être traité. J'ai vite déchanté et après une semaine laborieuse de lecture, j'ai fermé le livre en poussant un ouf de soulagement, en ayant à peine lu plus de la moitié !

La première parti se résume à la présentation de l'asile et de la galerie d'internés, en compagnie du gardien de l'hôpital psychiatrique. Problème, ce dernier parle avec le patois du coin. Cela donne :

Quand alle est guérie a’ se souvient d’un peu de ce qu’alle a vu l’promier jour ; mais ça lui semble « loin de loin ». Y a rien comme l’egzitation pour faire paraître le temps long… après ; parce que « durant » c’est pas ça qui gêne.

Très pénible à lire lorsque le personnage a un place prépondérante dans le récit...

Nous découvrons quelques pensionnaires, l'occasion de longues digressions sans intérêts sinon celui de retarder l'arrivée de notre alien. Et lorsqu'il fait son apparition, il est aussi pénible que le gardien.
Arrivé à ce stade, on se doute que l'enjeu se fera entre possession extraterrestre ou maladie mentale. Pour ma part, je ne connaitrai pas le fin mot de l'histoire, et c'est très bien ainsi.
Il s'agissait sûrement à l'époque de dénoncer la bourgeoisie et la condition asilaire, ne reste désormais qu'un intérêt historique, entre autre autour du langage, pour ce pamphlet vaudevillesque.

Ce livre est tombé dans le domaine public, disponible gratuitement sur Bibebook ou en audio sur le site de Littérature audio. N’allait pas dépenser votre argent chez certains margoulins qui vous vendent une édition libre de droit sans appareil critique ou annexes.


Récapitulatif

9 commentaires:

  1. Et voilà, comme pour toute chose : la SF c'était mieux avant. La preuve, huhu.
    Merci de cette page d'histoire en tout cas. Je n'irai pas le lire, l'extrait m'aura largement suffi, mais je l'ajoute à ma liste d'arguments contre les "la SFFF c'est pas de la vraie littérature".

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    1. J'aimerai bien lire la liste en question.
      Chez les vieux, mieux vaut lire du Rosny ainé d'après moi.

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    2. J'avoue que c'est un projet que je n'ai jamais poussé assez concrètement, même si je l'ai déjà envisagé. Il y aurait au moins Jules Verne, Michel Houellebecq et Guillaume Musso. Pour taper large.

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  2. Ok.... Je vais passer. J'aime beaucoup quand tu nous déterres des os de dinosaures, mais ce qui sont tout pourri, je n'en veux pas.
    Même l'intérêt archéologique se fanne devant ton lapidaire "je ne connaitrai pas le fin mot de l'histoire, et c'est très bien ainsi."

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    1. Certains os se conservent mieux que d'autre. Ce fut une lecture très pénible, mais je voulais tout de même lire jusque l'arrivée de l'alien, qui était le but initial. Mais le plaisir n'y était pas du tout.

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  3. Intéressant !
    Je ne sais pas si tu as lu Des fleurs pour Algernon de Keyes, il est superbe et justement le travail sur le langage du personnage principal (qui évolue au fil du récit) est partie intégrante de l'histoire.

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    1. Oui, j'ai lu ce roman. Mais dans Force ennemie, nous sommes plus dans la satire et je ne sais pas trop où voulait en venir l'auteur avec ses différents patois.
      Et la seule question qui demeure, le patois de l'alien aldébaranais est il juste ou une grosse farce ?

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  4. Voilà qui donne assez envie… de ne pas le lire.

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