Dehors, les hommes tombent


Arnauld Pontier, Editions 1115, 2020, 96 p., 1.50€ epub sans DRM


Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Alors, dehors, les hommes tombent...


Présentation de l'éditeur :

De notre civilisation, ne reste que des traces, des ruines, des monuments oubliés. Et un Semblant. Un Semblant qui parcourt la planète depuis des centaines d’années, à la recherche d’une voix, d’une chanson, d’un souvenir peut-être. Portant ses pas jusqu’aux confins de la mémoire, là où les territoires qui avaient un nom n’ont plus d’histoire, il lui faudra affronter ce que réserve le passé aux enfants de la fin des temps, dans une ultime tentative de corriger le cours des événements.



Mon ressenti :

Il est là, seul, à vadrouiller, à errer. Qui est il ? Où est il ? Que s'est-il passé ?
Des questions simples, une réponse qui l'est tout autant, mais il va falloir la chercher au plus profond de soi.

Au vue du pitch, je m'attendais un peu à ce que j'allais y trouver, mais est ce qu'il y aurait d'autres surprises ?
Nous sommes dans un texte post-apocalyptique qui prend les chemins de traverse : nous sommes loin dans le futur, peu d'action, et peu de personnages ! Très introspectif, la recherche du sens à la "vie", mais le bagout de l'auteur, distillant peu à peu les éléments de compréhension, et son message, nous prend dans son filet et il m'a été impossible de le lâcher avant la fin. 

Dire que l’on regrette n’a aucun sens, aucune légitimité. On ne peut pas regretter. On peut seulement dire que l’on réalise. C’est plus juste. Il n’y aura jamais de paix, jamais de fin. Jamais de pardon.

Dans la même veine que le roman L'oiseau d’Amérique (à lire absolument) et Le dernier de son espèce, il se dégage de cette novella une mélancolie non dénuée d'un certain espoir. Pas un espoir sur des lendemains qui chantent, les jeux sont faits désormais, mais la vie nous a montré maintes fois qu'elle avait toujours le dernier mot.
Il pourra aussi plaire à celles et ceux qui ont aimé le roman Un océan de rouille, pour peu que ce soit les parties sur l'Histoire qui vous ont emballé.

Ils n’ont pas compris qu’en observant leur présent, c’était déjà leur passé qu’ils regardaient; qu’il était déjà trop tard.

Le style est semblable au seul autre texte de l'auteur que j'ai lu, Sur Mars, et dégage une certaine poésie. Et aussi sa propension a utilisé un ou deux termes inconnus de moi, tel ce "ipséité" dont le dictionnaire de ma liseuse a refusé de m'en donner le sens.
Seul bémol pour ma part, je n'ai pas été surpris par ce que j'y ai trouvé. Mais peu importe, le voyage fut beau. 

Le mot de la fin, proposé par Acaniel, que je fais mien sans vergogne :
"Ce livre rassemble ce que nous étions, nous les Hommes, en nos derniers instants, comme une ultime lettre avant un adieu, pour expliquer ce que nous avons fait, pour partager nos erreurs."


Seul inconnue pour moi, ce message, hermétique, dont je ne connaitrais pas la réponse, l'édition epub n'étant pas "tâchée" !

Mise à jour du 03 avril : l'éditeur m'a fait parvenir gracieusement le pdf afin que je résous l'énigme.
Il y a 6 "tâches" dans l'édition papier, un petit plus qui vient enrichir et répondre au texte, sans être nécessaire à sa compréhension.
A vous de voir si vous préférez le papier ou le numérique.


Une interview de l'auteur sur le site de ActuSF

Un grand merci au Maki, sans qui ce billet n'aurait pas existé.


The Maki Project 2020


16 commentaires:

  1. Pour "ipseité" google est notre ami... et ce n'est pas le seul mot de ce court texte que j'ai cherché. :-)

    Bonne question pour les tâches ?

    J'ai bien aimé cette douce mélancolie.


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    1. Nous sommes trop cons ! D'autant plus moi que j'ai déjà oublié depuis longtemps la signification de apophtegme de la novella Sur Mars.

      Je pense que c'est un texte qui me restera en mémoire longtemps.

      Pour les tâches, espérons que l'éditeur nous réponde...

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  2. Un texte intrigant à noter en tout cas !

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    1. Si tu ne connais pas la plume de l'auteur, l'éditeur rejoint l'opération Bol d'air demain et - mais chut - offrira le Sur Mars de l'auteur.
      https://operation-bol-d-air.fr/

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  3. "Qui est-il ? D'où vient-il ? Formidable robot..."
    Un livre qui donne à penser à "L'Oiseau d'Amérique" est forcément un bon livre - oui, je suis facile à convaincre. Je note donc, même si le post-apo n'est pas vraiment mon truc, ça a l'air de valoir le coup de faire une exception.

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    1. L'Oiseau d'Amérique est une sorte de post apo aussi.
      Mais fonce, cela devrait correspondre à ceux que tu aimes.

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  4. Merci, une nouvelle fois, de cette jolie critique. Difficile de dévoiler l'histoire des "taches", sans priver le lecteur de la version papier d'une énigme... - je donnerai donc la réponse en MP à qui me la demandera...

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    1. Jolie critique car joli texte !
      Pour les "taches", l'éditeur m'a fait parvenir le pdf, j'ai pu juger sur pièces, mais merci de la proposition.

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  5. Au risque de paraphraser Baroona, un livre dans la même veine que "L'oiseau d'Amérique" ne peut rester plus longtemps sous mes radars. Plus qu'à me le procurer !

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  6. Je pense le lire, faut juste que je me décide pour le papier (et ses taches xD) ou le numérique (plus rapide en ce moment)

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  7. Avec ton avis et celui du maki, me voilà bien intriguée tout de même ...

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