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L’agneau égorgera le lion

mai 14, 2025

 

Margaret Killjoy, Argyll éditions, 2024, 128 p., 6€ epub sans DRM


J'avoue que j'aurais peut-être préféré que l'agneau soit en fait un mouton… Ça aurait totalement changé la donne, non ?

Pitch de l'éditeur :

Après des années passées sur la route, Danielle Cain débarque à Freedom, une ville de l’Iowa squattée par des anarchistes, à la recherche d’indices sur le suicide soudain de son meilleur ami.
Sur place, l’ambiance a tourné à l’aigre depuis que les habitants ont invoqué un esprit protecteur, un cerf rouge sang à trois bois. À la fois juge et bourreau, l’animal commence à se retourner contre ses invocateurs.
Danielle espérait élucider les circonstances d’une mort mystérieuse, mais c’est peut-être bien tout une communauté anarchiste qu’elle devra sauver !

Mon ressenti :

L’agneau égorgera le lion est un court roman d’une centaine de pages. On y découvre, à travers les yeux de Danielle, une bourgade reculée, autoproclamée commune libre, où l’autogestion se dévoile en filigrane, sur fond d’enquête teintée de fantastique. La lecture est sympathique, mais j’en ressors avec un sentiment mitigé : le format court nuit, selon moi, à la profondeur du récit.

Les personnages m’ont semblé trop peu fouillés, parfois réduits à des rôles presque caricaturaux. Mis à part Danielle, à laquelle on pourrait s’identifier, les autres habitants de Freedom n’ont guère plus qu’un prénom et une fonction (gentil/méchant). Cela limite l’attachement, et donne l’impression de survoler la communauté, là où j’aurais aimé plonger dans ses contradictions et ses espoirs.

Côté crédibilité, certaines ellipses m’ont déstabilisé : Danielle comprend parfois en quelques heures ce qui aurait pu demander des jours, et le « combat final » laisse des zones d’ombre, notamment sur le rôle des forces de l’ordre... Cette histoire sympathique reste en surface. Peut-être est-ce le format qui veut ça, mais j’ai eu la sensation d’un trop-plein d’idées dans un espace trop restreint. Certes, on pourra me dire qu’il s’agit du premier tome d’une série (ce qui n’est pas clairement indiqué), mais si j’achète un one shot, j’attends une histoire bouclée et aboutie – même si, à la décharge du livre, l’intrigue principale trouve tout de même sa conclusion.

Je ne suis sans doute pas le cœur de cible de cet « urban fantasy » libertaire. J’avais choisi ce livre pour son ambiance anarchiste : elle est bien là, et l’autrice sait la rendre presque vivante, mais malheureusement les aventures ne semblent pas crédibles (cela aurait pu faire un bon épisode de Scoobidoo). J’aurais voulu plus : plus de chair autour des personnages, plus de gourmandise, plus de moyens de m’immerger dans cette utopie. Bref, le même ressenti lors de ma précédente lecture de l'autrice avec son Un pays de fantômes. Il y a cependant quelques réussites : ce cerf rouge qui juge et exécute les habitants, donne une originalité. La parabole sur le pouvoir et la dérive des utopies est bien vue, et l’ambiance fonctionne. Sans compter la très belle couverture.

Au cœur des Méchas

mai 10, 2024

Denis Colombi, Editions 1115, 2024, 96 p., 9€ papier


Une histoire de petites mains dans un monde de géants

Pitch de l'éditeur : 

Quand on ne peut plus faire l’économie des combats titanesques face aux assauts répétés de la menace extraterrestre, ne reste qu’une solution pour sauver l’humanité : l’amputer d’une fraction de sa population en l’envoyant travailler au cœur des Méchas. Mais pour combien de temps, encore ?


Mon ressenti :

Lorsque une personne a des compétences dans un domaine et se met à pondre un texte littéraire, ma crainte est : et si son bouquin n'était qu'un prétexte pour nous asséner un cours magistral ? En l'occurrence, il s'agit d'un sociologue, donc de la science molle, ça s'étale mieux ! et de voir de longs passages bien didactiques pour te montrer qu'il est celui qui sait. D'autant plus quand le savant n'est pas le plus médiatisé, il faut prouver encore plus son talent. Bref, voici mon état psychologique qu'en j'ai ouvert le livre dont le pitch me faisait bien envie.

Si vous avez déjà vu Neon Genesis Evangelion ou Pacific Rim, vous savez ce qu'est un mécha, un robot géant piloté par un humain. Mais on sait moins d'autres trucs, c'est qu'il y a toute l'équipe d'ingénierie qui se trouvent à l'intérieur de la bestiole pour la réparer. Le job de notre protagoniste, c'est mécano, qui raconte son histoire à un quidam venant admirer le prochain combat entre un mécha et un méchant alien.
Un protagoniste goguenard et cynique qui prends conscience de sa place dans la société, un rouage indispensable mais invisible et méprisé. Une réflexion profonde mais jamais lourde sur la condition humaine.

Un texte lu d'une traite, et dont la chute, géniale, permet de continuer l'histoire. Cela m'a fait penser au livre Le vieil homme et la guerre de John Scalzi, un sujet proche, de la chair à canon, et un ton léger pour une réflexion profonde. Le bémol aurait pu venir d'un univers un peu limité au vue du nombre de pages, la menace alien est présente et peu développé, le peu de personnages idem. Mais je n'ai pas trouvé de manque. J'ai cru à l'univers et au personnages, comme au traitement de l'homme, du moins ici de la femme, car notre mécano est une femme. Une belle réussite, même si les thèmes abordés ne vous séduisent pas d'emblée.

Qu'en est il de l'étalage de sciences de l'auteur ? Il n'y en a pas ! On en redemande. Pas de lourdeurs conceptuelles ni d'étalage de connaissances sociologiques à l'horizon ! Juste une histoire prenante, un personnage attachant et une critique sociale fine et intelligente.

Une interview de l'auteur est disponible : Denis Colombi : Le Socio-Combattant de l'Imaginaire

Même son de cloche chez De l'autre côté des livres : le résultat est un texte à la fois intelligent et amusant qui se lit également très bien et vous offre un moment de détente, avant de vous fournir matière à réflexion.

L'angélus des ogres

novembre 14, 2023

 

Laurent Pépin, Fables fertiles, 2023, 106 p., 18€ papier


Hors normes

Pitch de l'éditeur : 

Les Voix avaient fini par apprendre à se taire. Jusqu’à cette rencontre avec Lucy, une patiente thanatopractrice en mesure de percevoir et de capturer les fragments de vie résiduelle chez les défunts, ces traces infimes d’existence que l’on ne peut pas nous enlever quand on meurt. Mais à l’heure des ombres, Lucy devenait énorme et terrifiante…
L’angélus des ogres est le deuxième volet de trois d’un conte où la plume résolument percutante de Laurent Pépin prolonge ce fascinant esprit de fugue que l’auteur déploya dans Monstrueuse féérie.
Candidats à la sublimation d’un monde qu’il convient de rendre plus respirable, voici L’angélus des ogres.


Mon ressenti :

Voilà un conte cruel et noir, se cachant sous la poésie pour nous mettre dans la tête d'un ... D'un quoi au fait ? Nous savons juste qu'il est le narrateur est qu'il travaille dans un centre psychiatrique comme psychologue. Enfin, c'est ce qu'il dit, car il est très peu fiable ce narrateur.

Comment vivre avec le traumatisme, avec ses monstres intérieurs ? Comment vivre avec les autres alors que vivre avec soi est impossible ? Laurent Pépin nous met dans la tête de son personnage pour tenter de nous faire vivre une pensée singulière, très singulière. Cela pourrait être malaisant au possible, mais son écriture poétique permet de jeter des ponts entre le malaise et la beauté, son narrateur devenant plus humain au fil des pages malgré la monstruosité qui se déchaîne.

J'ai beaucoup aimé me plonger dans cette altérité radicale et ouvrir les portes du placard, jeter un oeil sous le lit pour voir quelles sortes de monstres aller surgir. L'auteur réussit à rendre humain son narrateur malgré sa folie destructrice. Et j'espérais qu'il puisse s'en sortir. Mais comment aider ? Toute la question est là...

Second tome de la trilogie, le narrateur nous paraît moins allégorique, nous dévoile un peu de son passé et présent. Parue initialement aux éditions Flatland, cette réédition s'est accompagnée d'une réécriture. La noirceur y est beaucoup plus présente, le drame plus prégnant. Un conte sortant de l'ordinaire, la découverte d'une plume atypique dans l'imaginaire.

Reste à attendre la suite et fin. J'ai hâte. Et toi pauvre lecteur, sauras-tu affronter ces mystères alors que les cloches sonnent l'angélus ?

Monstrueuse Féérie

janvier 17, 2023

 

Laurent Pépin, Fables fertiles, 2022, 120 p., 16€ papier

 

Où je vous parle de brocolis...

 

Pitch de l'éditeur : 

L’esprit, redoutable, sait composer avec les normes, ou peut parfois les subir cruellement, pour peu que les Monstres se soient invités et qu’il les ait laissés entrer. Il peut vite s’enfoncer alors dans d’insondables méandres, sauf à recourir, comme les Monuments s’y emploient, à la décompensation
poétique, ou mieux encore à avoir su entrer en intimité avec une Elfe.
Monstrueuse féérie est le premier volet de trois d’un conte insolite et fascinant tout entier parcouru d’un imaginaire de luttes sublimées visant à « se tenir debout face aux vivants ». La monstrueuse beauté de tout un univers halluciné nous hèle puissamment pour une fugue hypnotique, admirable.
Avec ce récit, Laurent Pépin nous tend un miroir d’ombres fabuleuses, particulièrement attachantes, qui attestent de la fragilité de l’entendement et nous invitent à nous départir d’une Normalité trop souvent déployée tel un drapeau magistral, arrogant.


Mon ressenti :

Une histoire d'amour, de la psy-(chanalyse)(chologie)(chiatrie), de la poésie : bref, un condensé de ce que je déteste lire.
C'est comme les brocolis, c'est dégueulasse et pourtant j'en mange et c'est parfois très bon. Même que je me régale. Et que j'en redemande. Car tout n'est pas dans les ingrédients, la recette et le talent du cuisinier feront que le plat est digne de Flunch, ou d'un restaurant étoilé...
 
Toujours, je laisse une fenêtre ouverte pour que les Monstres puissent entrer. Je ne le fais pas vraiment exprès.
Tous les Monstres rentrent dans toutes les têtes de la même façon : on les y invite. Quelque chose nous fascine en eux, nous comble, ou du moins absorbe notre esprit logique. Ils polarisent nos réflexions. Quand ils sont là, c’est trop tard : ils ne sortent plus, et la terreur s’immisce, grandit.

Monstrueuse Féérie, c'est des brocolis délicieux, cueillis juste à maturité, choisis avec passion. De petites fleurettes tendres et légèrement croquantes. Sublimés à la vapeur d'un bouillon d'une culture foisonnante. Le cuistot a su capturé l'essence des ingrédients pour un faire plat unique, indéfinissable et dont les saveurs restent longtemps en bouche et en mémoire.

Quand il vidait des animaux pour les empailler, il y avait dans la maison une odeur épouvantable. Certes, il était occupé, et ça avait l’air de l’intéresser, vraiment. C’était bien, comme activité, pour le père. Par contre, il nous regardait du coin de l’œil, et ça me faisait peur. Je me disais qu’il pesait le pour et le contre.

Lorsque je regarde des émissions culinaires avec de grands chefs étoilés, je les entends toujours dire qu'un plat est une histoire, et sans histoire, pas de bons plats. Ce qui m'a toujours fait bien marrer : des histoires pour péter plus haut que son cul ! Mais un jour devant cette assiette de brocolis, j'ai su que c'était vrai. J'ai su capter la malice du cuisinier, qui a exploité avec talents les combinaisons d'épices (noires) pour en révéler le parfait accord.

C'est la parfaite recette. Et c'est toujours un plaisir que de retourner dans ce troquet déguster ces brocolis. Ici, le chef a révisé sa recette initiale pour lui donner une subtile variation, tout aussi délicieuse. Il parait qu'il va concocter d'autres recettes, cette fois avec des épinards et une autre avec des choux de Bruxelles. Et vous savez quoi ? Je suis très impatient d'y goûter.
 
En conclusion, les brocolis, c'est délicieux, mangez-en !


Même si je sais que mes histoires sont un peu… un peu…, mais ce ne sont pas des mensonges ! Ce sont des métaphores. C’est mon histoire, c’est moi qui raconte. Je n’ai pas le choix, de toute façon. Il y a des choses qu’on ne peut pas dire autrement. Et puis je ne veux pas. Ce n’est pas la direction que j’ai choisie. Il faut bien reconstruire le monde à sa façon, on ne peut quand même pas le prendre tel qu’il est, c’est trop triste. Tu prends le ciel, les nuages, les oiseaux, ce que tu voudras, ça n’a aucun sens si on n’y invente pas autre chose avec, un peu d’accent dans le regard qu’on y met. C’est vrai, c’est nul, la nature naturelle. Et puis c’est à ça que ça sert, de raconter des histoires, depuis des milliers d’années. Il faut bien s’en servir. Tant que j’invente, je suis à l’abri, je ne me confonds pas avec mon récit. Qu’est-ce que je deviendrais, sinon ? Je dériverais au fil de mes histoires, bringuebalé comme un morceau de bois sur la rivière ? Alors c’est vrai qu’il y a des histoires qui sortent de ma tête. J’en empreinte à gauche, à droite, je les mélange avec les miennes. Mais c’est comme ça que je combats les Monstres, moi, en lançant des histoires au ciel que je regarde voler comme des oiseaux. De toute façon, la vérité, c’est comme la fin du monde. J’y suis allé, moi, à la fin du monde. Seulement, il ne faut pas croire, il n’y avait rien, après.

 

La Millième Nuit

janvier 05, 2023

 

Alastair Reynolds, 2022, Le Bélial, 144 p., 6€ epub sans DRM

 

« Regardez ! » Quelqu’un désignait le ciel. « Une étoile filante ! »
J’ai levé les yeux assez vite pour apercevoir la traînée avant qu’elle ne disparaisse. Peut-être un bon présage, ai-je songé. Sauf que je ne croyais pas aux présages, moins encore lorsqu’ils se résumaient à des morceaux de gravier cosmique projetés sur l’atmosphère d’une planète.

 

Sans fin,  reproduire les mêmes erreurs.

 

Pitch de l'éditeur :

Dans plusieurs millions d’années…
Ayant essaimé à travers l’ensemble de la Galaxie, l’humanité s’est divisée en une myriade de cultures et civilisations adaptées à des contraintes environnementales et des modes de vie aux variétés pour ainsi dire sans limites. Ainsi en est-il de la Lignée Gentiane, mille clones immortels ou presque, issus d’une souche unique, qui arpentent les étoiles depuis des centaines de milliers d’années. Si, au fil du temps, chaque membre de la Lignée s’est singularisé, explorant et poursuivant ses intérêts propres, tous les deux cent mille ans, selon une antique tradition œcuménique, l’étrange fratrie se réunit pour partager ses expériences, souvenirs et projets – des célébrations grandioses qui culminent lors de la Millième Nuit. Jusqu’à ce qu’un grain de sable ternisse les dernières retrouvailles… Un détail, une anomalie insignifiante derrière laquelle pourrait bien se cacher un complot à l’échelle proprement astronomique…

 

Mon ressenti :

La famille, c'est important. Alors on se réunit régulièrement pour parler de ce chacun a fait durant la séparation. Et parfois certains enjolivent leurs aventures, voir parfois mentent, surtout le mouton noir, la brebis galeuse, le vilain petit canard de la famille. Voilà le topo du livre, pas très vendeur il faut bien l'avouer. Mais c'est Alastair Reynolds aux manettes, et il n'est pas un chien, il a du talent et de l'imagination. Donc sa réunion de famille est clairement exceptionnelle. On entre dans le récit comme un gendre ou une bru on ne comprend rien à tous ce qui est baragouiné. Mais peu à peu, au fil des rencontres,  le voile se lève...

Cette novella est faite pour t'en mettre plein les mirettes si tu aimes les choses impossibles, le gigantisme. C'est typiquement le sense or wonder, la came tant recherchée par les amateurs de SF. Petit plus ici, pas besoin à mon sens d'être un quincailler de l'imaginaire pour le lire, l'auteur ne s'encombre pas de technicité, les images parlent d'elles même. Seul défaut pour moi, la partie whodunit du texte. Comme le personnage principal assez indifférent, cela ne semble pas intéressé l'auteur. La révélation fait donc un peu pétard mouillé, assez décevant mis en parallèle avec l'univers créé.

Quoiqu'il en soit, l'auteur a écrit dans le même univers un roman, House of Suns, qui sera traduit prochainement par l'éditeur, et je ferai parti des lecteurs.  

D'autres avis sur le forum du Bélial


Monsieur Merlin

mai 23, 2022

 

Arnauld Pontier, Editions 1115, 2022, 98 p., 2€ epub sans DRM


Les éditions 1115 sont une agence de voyages. Et en vacances, on se balade. C'est ce que Arnauld Pontier nous offre, une balade. Balade dans le temps, mais surtout, il va te balader toi lecteur.

Présentation de l'éditeur :

D'aucuns savent qu'un simple coup de téléphone peut bouleverser l'existence. Il suffit d'un échange, d'une conversation, pour que le quotidien prenne une toute nouvelle direction. D'autant plus quand la voix dans le combiné vous annonce qu'elle appelle du futur.

Mon ressenti : 

Arnauld Pontier écrit depuis une vingtaine d'années, pourtant, il reste peu connu. Mauvais auteur ? Non, il a une plume et sait l'utiliser. Peut-être est-ce du fait de ne pas écrire de la SF comme tout le monde ? Peut-être, je ne connais pas assez l'auteur pour l'affirmer, mais depuis que j'ai goûté à sa prose, j'achète ce qu'il publie, restera à me pencher sur le reste, un jour ou l'autre.

 


Monsieur Merlin n'est pas un texte autour de Merlin l'enchanteur, mais autour de Monsieur Merlin, qui reçoit un jour un coup de téléphone (d'où la couverture...). Bref, un quidam qui est dérangé par son téléphone, pas de quoi en faire un livre. Sauf si...
Un appartement en face de la cathédrale Notre-Dame, une supérette, un magasin d'électronique et le brouillard au-delà. Monsieur Merlin est seul au monde jusqu'à ce que son téléphone sonne. Et c'est une personne du futur à l'autre bout. C'est quoi ce schmilblick ?

 

Il doit vérifier, une nouvelle fois, qu’il ne reste personne. Qu’il n’y a plus aucun survivant dans l’aquarium humain. Que sa réalité n’est plus peuplée que de fantômes. Il se demande s’il pourra un jour décrire la forme extérieure de cet aquarium. 

C'est un texte que j'ai lu deux fois, la première m'ayant laissé perplexe sur sa fin, j'avais du mal à recoller les morceaux. Connaissant désormais ce qu'il en était, cette seconde lecture m'a permis de mieux apprécier ce texte étrange qui donne une vision du  concept de temps. Arnauld Pontier lit du Étienne Klein et Étienne Klein lui donne envie d'écrire, Monsieur Merlin. Comme Étienne est fasciné par le temps, Arnauld illustre son propos, le temps lui-même.
Nous sommes bien en terre SF avec un mélange de philosophie scientifique. Pas un texte facile d'accès, bien qu'il se lise facilement, et son étrangeté qui sourd des lignes n'est pas sans humour et même si on est un peu paumé sur les évènements, ce Mr Merlin est assez intrigant pour t'emmener dans les contrées du temps et quelques tropes typiquement SF. Cette nouvelle n'aurait pas déparé dans la série La quatrième dimension.

— Ça vous défrise, hein ?
— Que. Quoi ?
— Ne faites pas l’innocente. Vous avez voté contre moi.
— Inexact : j’ai voté contre l’appellation « Monsieur Merlin ».
— Je comprends que vous ne soyez pas
enchantée.
Robinson sourit.
— Joli.


Une nouvelle qui tombe plutôt bien avec l'actualité scientifique du moment, l'image du trou noir au centre de notre galaxie, là où l'espace-temps....
Mais est-ce un hasard ? Est-ce la causalité ? Cette photo aurait-elle existé sans le texte de l'auteur ? Sans la pensée d’Étienne Klein ? Vaste question.

Alors si tu as un peu de temps devant toi et que tu te demandes qu'en faire, lis ce Monsieur Merlin, ce qui permettra de t'interroger sur le temps et ses profonds mystères. Peu importe la durée de lecture de ce court texte, l'important est le temps durant lequel il te restera à l'esprit. Et de te demander qui est ce Monsieur Merlin ?

 

Ne plaisantez pas. Ce chat est soit mort, soit vivant dans sa boîte. Point. Et aucune de ces deux hypothèses n’est plus probable l’une que l’autre. Le chat est donc, en quelque sorte, à la fois mort et vivant. Comme l’horloge, qui marque à la fois six heures et dix-huit heures, et se trouve donc être à la fois en deux points différents du temps. Elle ne fait que mesurer l’espace qui sépare deux réalités.

 

Le Maki a une une impression d'être passé un peu à côté, Bibliomanu (c'est Emmanuel Quentin, mais chut), a été décontenancé dans le bon sens du terme tandis que le Chroniqueur chronique le temps.

Si tu ne connais pas cette maison d'édition, je te conseille l'excellente interview réalisée... par moi !


 

La Faculté des Idées Noires

octobre 28, 2021


Sarigan, Marge Nantel, Paladine Saint-Hilaire, Sylvie Arnoux, Bruno Pochesci, Gwen Geddes, Louise Roullier, Emmanuel Quentin, Thomas Fouchault, Luce Basseterre, Arnauld Pontier, Aurélie Mendonça et Nicolas Le Breton, Editions 1115, 2021, 164 p., 2 € epub sans DRM

 

A quoi cela sert d'avoir 26 mains si elles sont toutes de GAUCHE ! (Groupement Abracadabrant et Ubuesque de la Chienlit Harmonieuse des Ecrivains)

Présentation de l'éditeur :

Avoir eu une enfance déprimante dans un village minier ne lui a pas suffi. Pat Poe veut toucher le fond, connaître les affres du doute et du désespoir, explorer la face obscure de l'humanité. Ne lui reste donc qu'une seule option : aller directement à la FIN, autrement dit la Faculté des Idées Noires, cette prestigieuse institution dans laquelle des étudiants en provenance des quatre coins du pays peuvent littéralement se vautrer dans le malheur. Jusqu'à l'issue fatale, dans le meilleur des cas. Mais s'il y a bien une chose à laquelle Pat Poe ne s'attendait pas, c'était de vivre une véritable aventure digne des plus grands héros, lui qui cherchait seulement un endroit où se lamenter en paix.



Mon ressenti :

Cadavre exquis. Même si j'avais déjà entendu cette expression, je pensais benoîtement qu'il s'agissait d'une référence aux enquêtes policières. Que nenni, la préface soigne mon ignorance et me donne la clé de compréhension : il s'agit d'une œuvre collective où chaque auteur écrit un chapitre en ne prenant connaissance que de celui qui le précède. L'éditeur nous conte comment l'idée à germer dans l'équipe des éditions 1115.
Me voilà déjà conquis après seulement deux pages mais j'avoue avoir un faible pour cette micro maison d'édition : des couvertures léchées, des auteurs de talents et un prix mini mini (2€ en epub, 10 en papier). De quoi se faire plaisir tout en découvrant certains auteurs. Mais trêve de compliments, que vaut ce texte où 13 auteurs mêlent leurs plumes.

Au nord, c'étaient les corons
La terre c'était le charbon
Le ciel c'était l'horizon
Les hommes des mineurs de fond…
Voilà qui commence bien, pauvreté dans un territoire peu exploré, mais de suite on part à la capitale.

Voilà une sorte de Harry Potter pessimiste, absurde et burlesque. Pas de place à la morosité, tir à vue dès qu'elle approche en sortant l'artillerie lourde du rire. Seul hic, le burlesque et moi ne sommes pas amis. Terry Pratchett m'emmerde à l'extrême et c'est le cas ici. Pas un livre pour moi, pas mon style. Le premier chapitre avec son humour plutôt noir m'avait emballé, puis la déprime est arrivé face aux aventures abracadabrantes. 
J'ai bien aimé tous les acronymes du bouquin, pleins d'imagination, surtout le GUD, le Groupuscule d’Ultras Demeurés, j'aime bien qu'on se moque des bas du Front.
Déçu donc de cette lecture dont j'attendais autre chose, mais je ne peux que saluer l'idée de faire ce cadavre exquis. En outre, chaque chapitre s'ouvre sur une petite illustration bien sympathique.
 

 

Angélus des Ogres

octobre 07, 2021

Laurent Pépin, Flatland, 2021, 102 p., 8.5 € papier

Une nouvelle édition revue est disponible


J'aime lorsque je ne rencontre pas de pépins lors de ma lecture.

Présentation de l'éditeur :

« J’habitais dans le service pour patients volubiles depuis ma décompensation poétique. Au fond, je crois avoir toujours su que cela se terminerait ainsi. Peut-être parce qu’il s’agissait du dernier lieu susceptible d’abriter une humanité qui ne soit pas encore réduite à une pensée filtrée suivant les normes d’hygiène. Ou plus simplement, parce qu’il n’y avait plus de place ailleurs dans le monde pour un personnage de conte de fées.

Je dois pourtant reconnaître qu’il n’y avait rien eu de féerique dans les évènements qui avaient présidé à mon admission : ma rencontre amoureuse avec une Elfe avait terriblement mal tourné, et les Monstres de mon enfance en avaient profité pour ressurgir. Je m’étais retrouvé plongé à nouveau dans le désert de ma venue au monde, un monde étranger et dangereux, où je ne savais pas bâtir. Sur ma langue desséchée, les mots mouraient ou devenaient fous. Parfois, même, mon corps se déchirait, sans savoir pourquoi. »


Mon ressenti :

Après une première novella flamboyante et très étrange, voici la suite des aventures du narrateur. Monstrueuse Féérie poussait l'imaginaire psychiatrique très loin, Angélus des Ogres nous plonge dans un début plus terre à terre où notre narrateur nous conte son quotidien asilaire et le changement de paradigme psychiatrique. Fini les méthodes où on laissait les fous explorer leur folie, comme dans le documentaire La moindre des choses, place à la rationalité, au neuroleptique et au retour à la norme.  Bref, des méthodes efficientes pour la société, moins pour ceux qui les subissent. Moins de folie, plus de réalité.

le service pour patients volubiles était en pleine mutation : il avait rompu pour de bon avec sa tradition asilaire au profit de nouvelles méthodes thérapeutiques consistant pour l’essentiel à l’élaboration d’un système de filtration de la pensée des patients. En somme, la psychiatrie ne prétendait plus offrir droit de cité aux décompensations poétiques des Monuments, mais concevoir des dispositifs d’épuration de la marge…

Mais l'auteur a plus d'un lapin dans sa caboche et nous pond un twist qui rebat les cartes et nous fait repartir dans un imaginaire débridé dans la psyché sombre de son personnage. Plus noir que son prédécesseur, le grain de folie est cependant présent pour nous permettre quelques respirations bienvenues. Comme je l'avais déjà dit dans mon avis sur Monstrueuse Féérie, j'ai du mal avec ce qui est psy, mais ici, je ne sais pas pourquoi cela passe. Est ce du fait que Laurent Pépin nous met dans la tête d'un malade mental comme si nous en étions un ? Est ce dû à la physique des patates ? Ou simplement au talent de l’auteur ?

Les Monstres ont toujours habité dans un coin de ma tête. Ce sont des allégories, d’après ma psychiatre. Elle ne pense pas qu’ils existent pour de vrai. Moi, je crois que j’appelle mes souvenirs ainsi à cause des véritables Monstres que ma mère mettait au monde : des créatures épouvantables peuplent mes souvenirs d’enfance, ce qui fait que rétrospectivement, tous mes souvenirs d’enfance sont subsumés sous le terme générique de « Monstres ». Naturellement, ma psychiatre ne pense pas non plus que ces vrais Monstres aient existé.
Enfin, pour des allégories, ils m’ont bien pourri la vie, quand même…


Même si j'ai une préférence pour le premier tome, plus déjanté, j'ai une attirance vers cette vision folle de la psychiatrie. Est ce si grave d'avoir des pensées et des comportements hors normes ? Est ce aux fous de s'adapter à la société ou à la société d'intégrer une part de folie ? A l'heure où l'on parle d'inclusion, j'ai le sentiment que l'auteur nous montre que c'est plutôt l'inverse qui se produit. Que sous les mots nouveaux, c'est tout un changement de société qui s'impose en douceur.
J'aime lorsqu'un texte m'amène à réfléchir hors des sentiers normalisés et laissent mon imagination vagabonder, m'offrir des "décompensations poétiques".

Mais nous ne pouvons plus lutter. Depuis qu’ils savent inventer des machines qui distillent la pensée pour en retirer l’alcool, nous ne pouvons plus que secouer nos chaînes, pleines de mots muets trop lourds à porter.
Et nous pouvons seulement hanter nos lits, les couloirs, nos pensées, nos corps. Parce que nous ne sommes plus des inventeurs de mondes et que nous errons en regardant se dissoudre la langue, les paroles écroulées, abattues comme des oiseaux morts à nos pieds...


Lu dans le cadre d'un service de presse

Mon avis sur Monstrueuse Féérie

Une interview de l'auteur sur AOW
 
Je ne pouvais pas sortir du centre-ville et des rues piétonnes… C’étaient des quartiers qui étaient faits pour aller se promener, et si on en sortait, ce n’était pas la même chose car on était à présent dans un endroit où on était censé aller d’un point à un autre alors que moi je ne me rendais nulle part…


Les Ajusteurs - Epoque 2 : El Ratel y la Oscuridad

mai 20, 2021

 

Jean-Christophe Gapdy, autoédition, 2021, 145 p., gratuit

 

Le monde il est pas beau, pourquoi ne pas l'ajuster pour plus d'égalité ?
Pas si simple...

 

Présentation de l'auteur :

Juin 5257. Mégapole de Warszawa-Ogrommy, l’ancienne Varsovie.
Silinia, jeune voleuse hors pair de 26 ans, doit dérober une statue en or contenant les lourds secrets du truand Nim’s Djor’Dan, parrain de la mafia est-européenne. Un travail assez habituel pour elle, si ce n’est qu’elle doit le réaliser pour la plus mystérieuse organisation des mondes colonisés et de la Terre dont elle est membre : celle des Ajusteurs dont nul ne sait ni qui ni où ils sont.



Mon ressenti :

J'avais beaucoup aimé le premier épisode et ce second opus confirme tout le bien que je pense de cette série des Ajusteurs.

Une cambrioleuse doit subtiliser une statuette en or mais le plan ne vas pas se dérouler dans problème, et les ennuis débuter pour nous emmener dans un petit tour du monde et ainsi nous faire découvrir cet univers de Monades urbaines et de stratification sociale. Un monde dur et injuste où une grande partie de la population est laissée à elle-même.

Un poil plus retors que le premier, celui-ci développe l'univers en mettant en avant une problématique que j'aime : comment rendre le monde plus juste ? La fin justifie-t-elle les moyens ?
Plusieurs points de vue pour se faire sa propre idée, le tout dans un bon thriller bien vitaminé.
Moi, j'aime lorsqu'un texte m'emmène avec lui dans son univers et me laisse me faire mon propre avis sur la thématique. Le propos est amené par petites touches, le divertissement avant tout, mais une fois la dernière page tournée, on se pose quelques questions éthiques...
Et surtout pas de candeur à outrance : changer le monde oui, mais comment ? Jouer à Dieu est-il faire le bien ou le mal ? Bref du hopepunk avec quelques taches d'ombre qui font de cette novella un texte réaliste. Petit plus non négligeable, des personnages LGBT qui s'insèrent bien dans l'intrigue et ne font pas "artificiels".

Cerise sur le gâteau, ça se lit de manière totalement indépendante. (je n’aime pas les romans en 20 tomes !!!) et c'est gratuit.

A télécharger ici au format epub, azw ou pdf. Trop tard, va falloir passer à la caisse désormais : Les ajusteurs
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Les Ajusteurs - Epoque 1 : El Ratel y el Niño

avril 19, 2021

 

Jean-Christophe Gapdy, autoédition, 2021, 99 p., gratuit

 

Un vol extraordinaire, une énigme à priori insoluble, voilà un pitch classique. Mais...

 

Présentation de l'auteur :

Avril 5216. Mégapole d’Angeles-Diego.
Un incroyable et improbable vol d’objet d’art est survenu dans la tour hautement sécurisée de Dorian Echegrey senior IV, la plus grande fortune de toutes les planètes colonisées. Incroyable parce que seul un proto-humain, un humain non augmenté, aurait pu franchir les pièges installés. Improbable parce que celle ou celui qui a réalisé cet exploit a utilisé des techniques et méthodes d’une complexité extrême.


Mon ressenti :

L'énigme : le seul voleur capable d'un tel exploit est celui qui n'a pu le réaliser, car il était en prison. Qui a donc commis ce vol ?
J'aime les textes qui nous dessinent un univers en peu de pages et c'est le cas ici avec les ajusteurs, une légende, des personnes qui dérobent des biens pour le redonner aux pauvres, des Robins des bois des temps modernes. Car oui, nous sommes en 5216, et une chose qui ne change pas, c'est l'inégalité. L'auteur ne va pas dans la surenchère cyberpunk, il nous offre un monde crédible qui ressemble assez au notre tout en ayant quelques gadgets high tech de l'époque, dont bien sûr les fameuses voitures volantes chères à la SF.

Un texte qui se lit tout seul, nous sommes pris rapidement dans ce Whodunit SF. Par des détails posés ça et là, l'univers se dessinent peu à peu jusqu'au dénouement que je n'avais pas trouvé. Pis, aux premiers éclaircissements sur ce vol, moi lecteur, je me dis que deux trois points ne collent pas, pour me retrouver le bec dans l'eau une page plus loin. L'auteur avait tout prévu, roulé le lecteur dans la farine.

J'ai pris un grand plaisir à lire cet épisode (qui peut se lire de manière indépendante) et surtout de voir tout le potentiel de ces fameux ajusteurs. Même si l'idée n'est pas originale, la barque est bien menée. Dans ce monde un peu noir, Jean-Christophe Gapdy glisse des notes d'espoirs pour des lendemains qui chantent, et j'ai beaucoup apprécié sa manière de faire.
Deux autres époques sont à venir dans quelques mois, et je signe sans problème.

Petit bémol, j'ai eu un peu de mal à reconnaitre les divers personnages secondaires, dû, je pense, à leurs patronymes "étrangers" et de leur surnom. Ou j'étais mal réveillé...


Je suis les écrits de Jean-Christophe Gapdy depuis quelque temps, je ne peux que vous conseiller de tenter cette belle aventure que je classe parmi ses plus belles réalisations.
A télécharger gratuitement ici au format epub, azw ou pdf. Trop tard, va falloir passer à la caisse désormais : Les ajusteurs
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Mon avis sur la deuxième époque

Au royaume des vivants

mars 25, 2021

Emmanuel Quentin, Editions 1115, 2020, 140 p., 1,50 € epub sans DRM


Il y avait bien quelque chose de pourri au royaume des vivants
 
Certains auteurs, des petites bites, nous offrent à travers leur polar une enquête. Emmanuel Quentin, lui, n'est pas de ceux-là, car ce n'est pas une, ni deux, ni trois, mais 4 enquêtes qu'il te propose. Le tout dans une certaine de pages. De là à dire qu'il en a une grosse, voici un pas que je ne franchirai pas.
 

Présentation de l'éditeur : 


Dans un futur plus ou moins proche, pour aller d'Hanoï à Rio de Janeiro en quelques minutes à peine, il suffit d'emprunter le réseau mondial des téléporteurs. Simple, pratique, abordable. Désormais, tout le monde peut franchir les océans en traversant une porte. Tout le monde, sauf les personnes du groupe sanguin AB négatif, et ce bien qu'aucune science ne soit capable d'expliquer pourquoi. C'est ainsi. Dominique Serin, enquêteur privé de son état, ne peut pas se téléporter. Pourtant, ça lui serait fort utile pour résoudre ces cas de disparitions qui l'obsèdent depuis des années. Car là encore, la science a échoué à résoudre le mystère de ces disparitions. Vraiment, il se passe des choses étranges au royaume des vivants.

Mon ressenti :


Un privé hypocondriaque se voit offrir une enquête qu'il délègue à son assistant sarcastique. L'occasion pour lui de se replonger dans de vieilles affaires non résolues.
Je me suis demandé une bonne partie du récit où voulait m'emmenait l'auteur, et la réponse est : me mener en bateau. Mais avec talent, car une fois la révélation finale faite, on tente de se remémorer les moments où l'on s'est fait avoir, de repérer les indices disséminés çà et là.
C'est aussi rempli de clins d'oeil et de références à d'autres oeuvres et certaines thématiques chères à la science fiction.
Difficile d'en dire plus sans manquer de dévoiler le pot aux roses, et même si le principal de ce texte concerne une enquête, la SF a bien toute sa place.

Un bon moment de lecture, un voyage littéraire - littéralement aussi - dans les genres de l'imaginaire comme sait nous offrir l'éditeur à prix doux.
Cela fait quelques textes courts de l'auteur qui me plaisent, reste à me lancer dans ses romans.

Comme d'habitude, même son de cloche chez le maki


Gynoïdes

février 15, 2021

 

Jean Christophe Gapdy, 2020, Rroyzz éditions, 125 p., 2,50 € epub sans DRM

 

Résilience chez les androïdes


Présentation de l'éditeur :

Au-delà du " comment est-ce arrivé ? ", la question qu'on va finalement se poser est la suivante : un esprit humain transféré dans le corps d'une machine perd-il son humanité ?
Le destin d'une jeune fille que rien de prédisposait à cela, de Moscou jusqu'à Vénus.


Mon ressenti :

Il s'agit ici d'un prequel/spin of à Un cerveau d'yttrium, on y explore une expérience menée par l'une des protagonistes du roman, la professeure Maller.

Une entrée en matière un peu sanglante (surtout lorsque tu déjeunes) : un massacre lors d'un congrès. Peu de temps après, une personne se présente à la police et s'accuse de l'attentat. Problème : il s'agit d'un androïde et dit venir du futur !!!
Et me voilà de suite ferré.

Une novella un peu dure de par ces thématiques (harcèlement, viol, traumatisme) le tout dans un univers avec des relations/transferts homme-machine, des IA, des coeurs quantiques et même une organisation résistante. Les androïdes peuvent-ils éprouver des sentiments ? Et dès lors peuvent-ils surmonter leurs traumas ? Cela pourrait faire beaucoup de thèmes dans un si court texte, mais l'auteur arrive à faire prendre la sauce. Je ne peux malheureusement pas trop dévoiler de ce qui s'y passe, mais c'est tout simplement excellent.

Seul bémol, la dernière partie qui tombe comme un cheveu sur la soupe, semblant ouvrir vers un livre qui n'existe pas.
J'ai pris contact avec l'auteur pour connaître le fin de mot de l'histoire. Et le coupable est la covid-19 ! Un cerveau d'yttrium aurait dû sortir beaucoup plus tôt et en ce jour, nous aurions dû connaître le tome 3 des enquêteurs Gerulf & Gerulf dont l'allusion est faite dans cette novella.
Donc je vous conseille d'acheter Gynoïdes car c'est super, mais de vous arrêter avant la troisième partie que vous lirez dans quelques mois.

Et bien sûr, Jean-Christophe Gapdy étant un auteur 2.0, ou un androïde ?, il m'a fait le plaisir de me dédicacer mon epub





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