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Worm-Zero

juin 11, 2024

 

Jean-Christophe Gapdy, Rivière blanche, 2024, 292 p., 22€ papier

 

Joueurs de jeux vidéo, ne vous laissez pas tromper par le titre : il ne s'agit pas d'un préquel à la saga Worms, mais du point final à la série des Gueules des vers.
 
 

Pitch de l'éditeur : 

Dès leur naissance, Mirus et les supra-gueules des vers se ruèrent à travers l’Univers pour courber l’espace et tordre le temps, dupliquant, çà et là, des mondes et systèmes qu’elles frôlaient. Lorsque, lentement, les civilisations naquirent, y compris celle des Humains, elles ignoraient tout de ces singularités, jusqu’au jour où elles commencèrent à s’éloigner de leurs planètes. C’est alors que chacune d’elles découvrit ces trous de vers effrayants et, surtout, le péril de WORM-ZERO…

 

Mon ressenti :

Soyons clairs, ce dernier tome est pour moi le meilleur, et clôt merveilleusement l'ensemble. Le terme "merveilleux" n'est pas exagéré ici, car l'auteur m'a véritablement ébloui en réinventant les classiques de la science-fiction à sa manière. On retrouve bien sûr des trous de ver, mais aussi des rencontres du troisième type, des univers parallèles, du voyage spatio-temporel... Le tout lié par une réflexion sur les androïdes, les cyborgs et l'intelligence artificielle.

Les précédents tomes pouvaient parfois être complexes, mais ici, JC Gapdy simplifie les choses, offrant un roman plus apaisé et avec une plume plus assurée. L'intrigue tourne autour de la découverte, dans le système solaire, de gueules de ver aux propriétés étranges, jouant avec l'espace et le temps, et créant des univers parallèles qui s'entremêlent.

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est la rencontre avec une espèce alien qui conserve son étrangeté : il est impossible de comprendre pleinement cette altérité. J'aurais aimé en savoir plus, mais j'adore que l'auteur ait choisi de laisser libre cours à mon imagination.

Cerise sur le gâteau, l'auteur nous propose un petit jeu à travers les intitulés des parties, avec des allusions à d'autres romans de SF à découvrir.
Worm-Zero conclut parfaitement ce cycle atypique, mais pas de larmes à verser : JC Gapdy nous promet quelques spin-offs dans les années à venir (projets entre parenthèses, l'éditeur ayant des problèmes de santé...)

 

Vineta

décembre 06, 2022

 

Jean-Christophe Gapdy, Rivière blanche, 2022, 300 p., 22€ papier

 
Un véritable plaisir de lecture.

 

Présentation de l'éditeur :

Lorsque le bâtiment jaillit brusquement du trou de ver, Colorado comprit qu’un nouveau drame était survenu. Ce n’était pas l’espace normal qu’elle découvrait autour de son navire, mais une terrible et dangereuse nasse spatiotemporelle, un piège effroyable dans lequel s’était jeté le Piet Hein. Elle aurait pu l’accepter pour elle-même, mais rien ne saurait être facile pour une IA de pilotage, surtout quand son équipage se réduisait à un ado de seize ans et qu’en face d’elle apparaissait un étrange cimetière spatial. Elle apercevait des dizaines et des dizaines de vaisseaux ; certains avaient été rapprochés et accouplés pour former un imposant agglomérat flottant dans ce coin perdu de l’Univers. C’était sans doute une masse vivante et opérationnelle, car des milliers de lumières y brillaient et des signaux en fusaient tous azimuts. Plus incroyable, l’un d’eux lui apportait un message de bienvenue au sein de la cité perdue de VINETA...

 

Mon ressenti :

2080, un réseau de maisons closes pour VIP est démantelé. Le fils d'une des prostituées est confié à son père, un ponte de La spatiale, une sorte de NASA et d'armée du futur. Futur proche donc, on se retrouve sur Terre à suivre les pas d'un ado qui va découvrir l'espace. Une mise en bouche pleine de saveurs. Le temps de faire connaissance et hop, direction Neptune pour une mission double casquette scientifique et espionnage et à devoir éduquer une IA pour en faire une IA dotée d'empathie et capable de discerner les biais humains. A partir de là, à l'occasion d'une sortie dans le système solaire, va arriver l'impossible...

L'auteur nous emmène dans un coin de l'espace où le temps fluctue, se contracte, se replie, se dilue. Un temps qui a des conséquences matérielles et parfois biologiques. Un temps ennemi, un temps quasi anarchiste. Il arrive à nous faire comprendre la peur que ressentent les protagonistes face à ce temps impalpable et muable.

J'ai beaucoup aimé, allez, ne soyons pas avare de superlatif, j'ai adoré cette lecture qui m'a dépaysé et surtout qui se joue du lecteur : on pense être dans un space opera classique mais l'auteur nous révèle bien des surprises pour épicer le tout, bref, c'est loin d'être linéaire. Je n'en dévoile pas plus pour ne pas déflorer l'aventure. L'auteur lie plusieurs intrigues et cela permet de surprendre le lecteur. Juste un bémol sur les personnages un peu inconsistants, mais cela est dû au fait d'en avoir beaucoup. L'un des points forts est l'intelligence artificielle qui y est développée. En outre, il y en a plusieurs avec des niveaux de développement et d'intelligence différents.

Autre point fort, l'auteur arrive à faire de ce roman, dont l'univers est une série, un parfait one shot alors que le background général est assez ahurissant. Qui plus est, c'est fait de manière légère, je n'ai pas eu l'impression de lire des résumés assommants.

Pour finir, le tout est préfacé par un autre de mes auteurs chouchous : Arnauld Pontier.



Les régulateurs

novembre 01, 2022

 


Jean-Christophe Gapdy, Rroyzz éditions, 2022,  357 p., 5€ epub sans DRM


Trois époques, trois histoires, pour trois fois plus de plaisir de lecture ?

 

Présentation de l'éditeur :

Terre, années 5300. Alors que le monde se transforme inexorablement en inhumaine oecuménopole, les Ajusteurs oeuvrent silencieusement pour y soulager misère et injustice. Mais une menace semble soudain peser sur eux avec la découverte du Masque et d'un nombre de plus en plus important de mutants et modifiés.
Heureusement, ces étranges Robins des Bois du futur peuvent compter sur leurs protecteurs, ceux que l'on nomme : LES REGULATEURS. Etrangement, on ignore tout d'eux. De même que nul ne sait QUI sont ceux qu'ils protègent, ni OÙ ils sont, encore moins QUAND ils sont.
 

Mon ressenti :

Nous sommes en 5300, les monades urbaines sont de la roupie de sansonnet car le monde ressemble à une ville. Injuste bien entendue. La majorité vit dans la fange, la minorité dans l'allégresse. Rien de nouveau en ce bas monde. Mais une légende dit que quelques personnes œuvraient pour plus de justice sociale. Ce cycle avait commencé avec Les ajusteurs, une sorte de Robin des bois. Place ici aux régulateurs, leurs gardes du corps.

J'avais beaucoup apprécié le premier livre, noir mais non dénué d'espérances et j'avais hâte de retrouver cet univers. Trois histoires qui vont nous emmener dans les traces d'une autre organisation secrète aux buts indéfinis. La première aventure nous conte deux jeunes filles tentant de voler des médicaments chez un médecin. Malheureusement pour elles, ce vol finira en fiasco et sera le prélude à d'autres rebondissements. Un épisode qui se lit d'une traite dans une course effrénée. La fin reste ouverte mais nul doute que les autres épisodes réservent leur lot de surprises. J'ai beaucoup aimé cette mise en bouche, dès la première aventure, je suis conquis : un petit thriller noir avec plein de rebondissements et d'actions avec des soupçons de réflexions autour des minorités et de la différence. La seconde aventure m'a laissé dubitatif, l'ambiance est moins SF à mon sens, plus fantasy et plus linéaire. Mais le texte qui clôt l'ensemble m'a replongé dans la SF que j'aime avec même un BDO, avec un ascenseur spatial !

Le tout est bien noir avec la manipulation génétique devenant de la manipulation politique. On fabrique de la main d'oeuvre, on teste et on fabrique un groupe humain discriminé. L'organisation est toujours obscure, on ne sait si elle est là pour la bonne cause et surtout quelle cause elle défend ? L'auteur nous donne des pistes, nous leurre dans ce fix up vitaminé où les personnages et l'histoire ne font qu'un. Cependant, l'auteur laisse planer quelques lueurs d'espoir dans cet avenir bien morose et injuste, l'utopie est au bout de la noirceur.

Plus qu'à attendre le fin du cycle ce qui me laissera le temps d'ajuster mes hypothèses sur la conclusion.

 

Futur inextricable - Major MA-Clinton

février 14, 2022


Futur inextricable

Jean Cristophe Gapdy, 2022, 65 p., gratuit

https://jc.gapdy.fr/index.php/livres-parutions/nouvelles-syssoliennes?start=2

Présentation de l’auteur :

L’adolescence de Luc n’avait été qu’une suite de drames avec la disparition de tous ses proches. Son psy avait pu le sauver de ces traumatismes et lui redonner un peu d’équilibre mental. Pourtant, quelques années plus tard, alors qu’il finissait ses études, le double virtuel qu’il avait créé durant cette période le poussait à réveiller sa mémoire avec un seul objectif : découvrir la vérité sur ce dont il avait été témoin et sur ce qu’il savait.
Mais, dans une famille déchirée autant que tourmentée, n’était-il pas dangereux de vouloir rappeler les morts, de remuer le sang dans lequel ils avaient disparu ? Le passé ne risquait-il pas de présenter à Luc une lourde note et de le propulser dans un futur inextricable... ?



Mon ressenti :

Luc est un ingénieur sur le point d'être diplômé. Il va passer ses quatre prochaines années sur une Io, une lune de Jupiter. Avant de faire ses valises, il retourne une dernière fois dans la maison de son enfance sur le point d'être démoli.

Voilà une novella qui prend son temps pour poser son univers, une Terre qui a subi le changement climatique et dont les gouvernements prennent enfin la mesure du problème : exode urbain obligatoire pour rendre la campagne maître d'elle même. Mais ce n'est que le début et s'expatrier dans le système solaire permet de gagner assez d'argent pour vivre comme un pacha une fois revenu sur Terre.
Une fois le cadre posé, place aux drames qui ont secoué l'enfance de Luc. Si tu aimes les textes sombres, voilà une bonne pioche, en plus c'est gratuit.
J'ai beaucoup aimé ce policier SF qui joue avec les poupées russes côté révélation. Un dernier huis clos avant le départ vers le système solaire.


D'autres avis sur le site du Galion des étoiles

 

 

Major MA-Clinton

Jean Cristophe Gapdy, 2022, 47 p., gratuit

https://jc.gapdy.fr/index.php/livres-parutions/nouvelles-syssoliennes?start=1


Présentation de l’auteur :

Que devient-on quand, après s’être conduit en héros, quelqu’un balaie tous vos actes, tout ce que vous avez réalisé et tout cet héroïsme ? Que ressent-on quand le monde s’écroule pour vous, quand votre raison de vivre disparaît ? Et tout cela sans autre raison qu’une expérience stupide et irréfléchie. Une foutue idée dont je paie aujourd’hui le prix et les conséquences. Oh, je sais : les femmes et les hommes de l’ombre ne tirent aucune gloire de leurs faits, même des plus nobles. Ils restent dans l’ombre justement. J’aurais accepté de devoir me taire, de cacher ces actes. Facilement même. Certainement pas d’en être dépouillé… Or, c’est ce qu’ils viennent de me faire. Froidement et sans hésitation.
Ils viennent de me déposséder de tout ce que j’étais voici peu et de ce que j’ai accompli.
Me laissant nu et sans avenir.


Mon ressenti :

Un être seul dérivant dans l'espace. Comment en est il arrivé là ?
Major MA-Clinton nous conte son histoire qui flirte avec les lois de la robotique. Un texte qui se lit d'une traite avec un twist que je n'avais pas vu venir. Seul la fin m'a laissé sur le bord de la route mais je pense que c'est dû au fait que je ne connaisse pas mes classiques asimovien.

D'autres avis sur le site du Galion des étoiles


Challenge
Winter short stories of SFFF

Les Murailles du Temps

décembre 05, 2021

Jean-Christophe Gapdy, Rivière blanche, 2021, 340 p., 25€ papier

 
Trop hautes pour moi ces murailles, j'ai eu du mal à les franchir...

 

Présentation de l'éditeur :

Mia a été capturée avec ses amies par des aliens destructeurs de mondes. Esclave dans un de leurs gigantesques vaisseaux, leur petit groupe parvient, malgré la perte de trois des leurs, à s’enfuir et à rejoindre une planète étrangement semblable à la Terre. La découvrant détruite et envahie par la mort, elles ne peuvent y demeurer et vont plonger, avec leur petit jet spatial, au cœur d’un proche trou de ver pour tenter de rentrer chez elles. Mais, dans l’univers lointain, rien n’est jamais ce que l’on croit ni ce que l’on espère. Si franchir l’espace et le temps, au risque d’être jetées dans l’inconnu d’une autre époque, reste leur plus grande peur, ce sont des pièges bien plus incroyables qui les attendent, car ce n’est pas avec le temps, mais bien avec celles et ceux qui veulent les franchir que jouent les Murailles du Temps...
 

Mon ressenti :

Troisième tome du cycle SysSol (Les gueules des vers - L'enfer des vers), l'auteur a eu la bonne idée de faire qu'il ne soit pas nécessaire d'avoir lu les précédents et ça c'est cool.

Nous sommes dans un monde où la découverte de trous de vers, les gueules de vers, permet de voyager dans l'espace et aussi le temps. Mais ce n'est que le début de cette connaissance et les recherches pratiques tentent de faire avancer la science, parfois en en payant le prix fort.
Nous suivons les pas d'un d'un groupe de personnes esclaves d'un vaisseau suite à l'attaque de leur planète. Un jeu du chat et de la souris va commencer entre eux avec pour paysage ces fameuses gueules de vers.

JC Gapdy est un auteur que je suis depuis quelques années, souvent avec de grands frissons de lecture a la clef. Malheureusement, ce n'est pas le cas cette fois. Pourquoi ? Les raisons en sont diverses et variées alors que tous les ingrédients que j'apprécie sont présents.

Déjà des aliens et des hommes, j'aime quand on confronte l'altérité dans le récit, mais ici, cela va beaucoup trop vite à mon goût, tout est trop simple, rapide. Grâce au fameux Deus ex machina, ici une IA quasi omnisciente qui va permettre un dialogue interespèce quasi naturel. Ce n'était pas l'objet du livre mais cela me fait toujours un peu sortir de ma lecture (Même problème dans  A dos de crocodile de Greg Egan)
Seconde raison, mon attachement aux personnages qui manquent pour moi d'épaisseur et deviennent dès lors interchangeables. L'impression d'avoir des persos légèrement young adult même si le récit ne l'est pas.

Dans cette série, ce qui m'interpelle, c'est les trous de vers et la particularité de créer des univers parallèles. J'ai envie d'en apprendre davantage là-dessus, les théories scientifiques, et le jeu que créée l'auteur dessus. Mais il a préféré prendre un axe aventure, des rebondissements, des retournements de situations...
C'est dommage, car il y a de très bonnes choses dedans, comme ce twist au début qui nous place dans une situation d'altérité. Il y a aussi cette fameuse muraille, un assemblage infernal de ces gueules de vers, leurs descriptions sont magnifiques et dévoilent leurs monstruosités. L'auteur joue aussi avec des genres différents, une société matriarcale, une façon de faire famille autre, mais ne va pas assez loin à mon goût.

Donc de très bons ingrédients, mais un dosage inapproprié pour mes papilles...

Son de cloche différent sur Le Galion des étoiles, Djackdah Nielle a apprécié la balade.

Les ajusteurs

novembre 04, 2021

 

Jean-Christophe Gapdy, Rroyzz éditions, 2021,  252 p., 18€ papier, 4.5€ epub sans DRM en préparation


Plutôt que de chialer sur le malheur du monde, pourquoi ne pas le changer ?


Présentation de l'éditeur :

Terre, Année 5200.
Les villes ne sont plus que des de sombres mégalopoles inhumaines où ceux d'en bas ne connaissent ni le ciel ni le soleil. Pourtant, en leur sein, certains s'emploient à soulager ces injustices et la misère qui s'y attache. Voleurs de haute voltige pour la plupart, étranges Robins des bois d'un improbable futur, ils se nomment eux-mêmes : les ajusteurs. Mais nul ne sait qui ils sont, ni où ils sont, encore moins quand ils sont...
 

 

Mon ressenti :

An 5200, ce qui veut dire que nous avons passé le cap du changement climatique. Enfin, pas tout le monde, certains profitent de la vision du soleil, mais la majorité croupissent sous le smog et dans la puanteur. Les inégalités demeurent puissance dix, les zones de non droit sont la règle.
Comme toujours, Il y a bien 2-3 illuminés qui pensent et veulent changer le monde. Or ces 2-3 se sont organisés et ont les moyens de le faire, du moins à leur niveau, des sortes de Robins des bois des temps modernes.

Voilà pour l'ambiance générale qui sert d'intrigue a ce whodunit du futur.
 

Arrivé là, tu te dis que cela a été lu de nombreuses fois et tu n'auras pas tort. Reste alors le plaisir de lecture et là, c'est jackpot. L'auteur arrive à nous poser des intrigues retorses en peu de page, à nous dessiner ce monde en creux, loin du didactisme. Des personnages atypiques, loin de la norme établie, qui font partie intégrante des histoires. Le plaisir avant tout. Une fois lu les trois missions suicide, on se dit déjà.

Iel parle de choses impossibles,
mais si merveilleuses qu’iel a réussi à me les faire croire et espérer.

Un monde noir mais nous sommes ici dans le solarpunk et le hopepunk. Cependant, nous n'y trouvons pas de bienveillance sirupeuse, le changement oui, mais sans grandiloquence, à niveau purement humain. Avec la fameuse question : faire le bien permet il de faire le mal ? A toi de te faire ton avis devant cette interrogation dont le livre qui n'apporte pas de réelle solution. Chacun voit midi à sa porte... Une once d'espoir dans ce monde cyberpunk.

Il s'agit d'un cycle de trois livres pouvant se lire de manière indépendante qui présenteront chacun des personnages de cette organisation de justice sociale.
Publié gratuitement en numérique il y a un an, du moins les deux premiers épisodes (mes avis ici : 1 et 2), un éditeur a trouvé que cela valait le coup que le livre paraisse en librairie. Désormais, tu devras payé pour lire ce roman fix-up . Mais tout cela est de ta faute, je t'avais prévenu de la qualité alors tu ne peux t'en prendre qu'à toi même...

Un petit mot sur la couverture dont je suis loin d'être friand, je trouve que les couvertures maison de l'auteur avait plus de gueule et reflétaient plus le contenu.




Avis réalisé dans le cadre d'un service de presse.

AOC n.60

juin 14, 2021

 

Anzala Peytoureau, Jean Christophe Gapdy, Agathe Tournois, Présences d'esprits, printemps 2021, 76p., 3.50€ papier

 

Une couverture ambiguë : est-ce que la personne se suicide après avoir lu les nouvelles de ce numéro ? Ou est-elle tombée due au vertige propre au sense of wonder ?
Pour le savoir, qu'une seule solution, lire en se tenant loin d'une falaise, un homme averti en vaut deux !

 

Nô, Anzala Peytoureau

Dans un théâtre où tous doivent porter des masques (pas ceux du covid !), une comédienne sort de scène pour aller dans les loges.
Une nouvelle étrange, un peu à la lisière des genres même si c'est de la SF. Dans ce labyrinthique théâtre des apparences, ces dernières vont être bousculées et les certitudes vaciller.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cet univers (j'ai failli abandonner page 2), ce n'est pas le genre de texte que j'aime, encore moins le théâtre. Au final, je n'ai pas compris le pourquoi, ni le comment de ce texte.


Irréprochable propreté, Jean Christophe Gapdy

Lorsque l'on te dit d'écouter tes parents...
Une nouvelle maison, une adolescente qui n'écoute pas ses parents et une porte fermée.
Lorsque j'ai lu le résumé, je me suis dit, oh que c'est convenu. Puis j'ai lu la dernière phrase et j'ai été emballé.
Voilà donc un texte de SF gore old school qui se lit tout seul. J'ai  beaucoup aimé que l'auteur change ce qui se trouve habituellement derrière la porte pour une chose beaucoup plus SF et l'héroïne n'est pas une dame apeurée.
Jusqu'à la fin, une question me taraudait, pourquoi ce déménagement ? Une erreur de l'auteur ? Mais non tout s'emboîte parfaitement et logiquement.
J'ai pris plaisir à lire ce texte qui change de ce que nous propose l'auteur même si quelques clins d'oeil ici et là font que l'on reconnaît sa patte. Que le terme de gore ne t'effraie pas outre mesure, cela reste léger, mais un conseil cependant, brosse-toi bien les dents... et écoute tes parents !


Entre deux mondes, Agathe Tournois

Changement de paradigme, dans le monde proposé par l'autrice, les handicapés sont les bien portants, depuis que les malformations ont touché la majeure partie de la population après une guerre génétique.
Une bonne idée, une assez bonne réalisation (difficile de traiter de nombreux sujets), un suspense savamment dosé. Par contre, moi j'aime les textes noirs et nous sommes plus ici dans du hopepunk, un peu trop bienveillant à mon goût.
Mais bon, je partage les idées derrière le texte et cela reste le principal ; A bas les fachos racistes et bas du front et vive le melting pot




La revue se clôt par un rappel pour voter au prix des lecteurs avec une belle dose d'humour





Les Ajusteurs - Epoque 2 : El Ratel y la Oscuridad

mai 20, 2021

 

Jean-Christophe Gapdy, autoédition, 2021, 145 p., gratuit

 

Le monde il est pas beau, pourquoi ne pas l'ajuster pour plus d'égalité ?
Pas si simple...

 

Présentation de l'auteur :

Juin 5257. Mégapole de Warszawa-Ogrommy, l’ancienne Varsovie.
Silinia, jeune voleuse hors pair de 26 ans, doit dérober une statue en or contenant les lourds secrets du truand Nim’s Djor’Dan, parrain de la mafia est-européenne. Un travail assez habituel pour elle, si ce n’est qu’elle doit le réaliser pour la plus mystérieuse organisation des mondes colonisés et de la Terre dont elle est membre : celle des Ajusteurs dont nul ne sait ni qui ni où ils sont.



Mon ressenti :

J'avais beaucoup aimé le premier épisode et ce second opus confirme tout le bien que je pense de cette série des Ajusteurs.

Une cambrioleuse doit subtiliser une statuette en or mais le plan ne vas pas se dérouler dans problème, et les ennuis débuter pour nous emmener dans un petit tour du monde et ainsi nous faire découvrir cet univers de Monades urbaines et de stratification sociale. Un monde dur et injuste où une grande partie de la population est laissée à elle-même.

Un poil plus retors que le premier, celui-ci développe l'univers en mettant en avant une problématique que j'aime : comment rendre le monde plus juste ? La fin justifie-t-elle les moyens ?
Plusieurs points de vue pour se faire sa propre idée, le tout dans un bon thriller bien vitaminé.
Moi, j'aime lorsqu'un texte m'emmène avec lui dans son univers et me laisse me faire mon propre avis sur la thématique. Le propos est amené par petites touches, le divertissement avant tout, mais une fois la dernière page tournée, on se pose quelques questions éthiques...
Et surtout pas de candeur à outrance : changer le monde oui, mais comment ? Jouer à Dieu est-il faire le bien ou le mal ? Bref du hopepunk avec quelques taches d'ombre qui font de cette novella un texte réaliste. Petit plus non négligeable, des personnages LGBT qui s'insèrent bien dans l'intrigue et ne font pas "artificiels".

Cerise sur le gâteau, ça se lit de manière totalement indépendante. (je n’aime pas les romans en 20 tomes !!!) et c'est gratuit.

A télécharger ici au format epub, azw ou pdf. Trop tard, va falloir passer à la caisse désormais : Les ajusteurs
Et pour montrer que tu aimes les trucs gratuits, tu commentes sur le site Le galion des étoiles

Les Ajusteurs - Epoque 1 : El Ratel y el Niño

avril 19, 2021

 

Jean-Christophe Gapdy, autoédition, 2021, 99 p., gratuit

 

Un vol extraordinaire, une énigme à priori insoluble, voilà un pitch classique. Mais...

 

Présentation de l'auteur :

Avril 5216. Mégapole d’Angeles-Diego.
Un incroyable et improbable vol d’objet d’art est survenu dans la tour hautement sécurisée de Dorian Echegrey senior IV, la plus grande fortune de toutes les planètes colonisées. Incroyable parce que seul un proto-humain, un humain non augmenté, aurait pu franchir les pièges installés. Improbable parce que celle ou celui qui a réalisé cet exploit a utilisé des techniques et méthodes d’une complexité extrême.


Mon ressenti :

L'énigme : le seul voleur capable d'un tel exploit est celui qui n'a pu le réaliser, car il était en prison. Qui a donc commis ce vol ?
J'aime les textes qui nous dessinent un univers en peu de pages et c'est le cas ici avec les ajusteurs, une légende, des personnes qui dérobent des biens pour le redonner aux pauvres, des Robins des bois des temps modernes. Car oui, nous sommes en 5216, et une chose qui ne change pas, c'est l'inégalité. L'auteur ne va pas dans la surenchère cyberpunk, il nous offre un monde crédible qui ressemble assez au notre tout en ayant quelques gadgets high tech de l'époque, dont bien sûr les fameuses voitures volantes chères à la SF.

Un texte qui se lit tout seul, nous sommes pris rapidement dans ce Whodunit SF. Par des détails posés ça et là, l'univers se dessinent peu à peu jusqu'au dénouement que je n'avais pas trouvé. Pis, aux premiers éclaircissements sur ce vol, moi lecteur, je me dis que deux trois points ne collent pas, pour me retrouver le bec dans l'eau une page plus loin. L'auteur avait tout prévu, roulé le lecteur dans la farine.

J'ai pris un grand plaisir à lire cet épisode (qui peut se lire de manière indépendante) et surtout de voir tout le potentiel de ces fameux ajusteurs. Même si l'idée n'est pas originale, la barque est bien menée. Dans ce monde un peu noir, Jean-Christophe Gapdy glisse des notes d'espoirs pour des lendemains qui chantent, et j'ai beaucoup apprécié sa manière de faire.
Deux autres époques sont à venir dans quelques mois, et je signe sans problème.

Petit bémol, j'ai eu un peu de mal à reconnaitre les divers personnages secondaires, dû, je pense, à leurs patronymes "étrangers" et de leur surnom. Ou j'étais mal réveillé...


Je suis les écrits de Jean-Christophe Gapdy depuis quelque temps, je ne peux que vous conseiller de tenter cette belle aventure que je classe parmi ses plus belles réalisations.
A télécharger gratuitement ici au format epub, azw ou pdf. Trop tard, va falloir passer à la caisse désormais : Les ajusteurs
Et pour montrer que tu aimes les trucs gratuits, tu commentes sur le site Le galion des étoiles

Mon avis sur la deuxième époque

FreakShow

février 22, 2021

Anthologie de Frédéric Czilinder, Armada éditions, 2020, 254 p., 6€ epub sans DRM

Edit du 21 mai 2022 :
Attention, l'éditeur semble ne plus honorer les commandes passées sur leur site ou vie les librairies. Je vous déconseille donc fortement de les acheter sauf si vous voyez les livres physiquement.
Les autrices et auteurs ont souvent un compte FB ou twitter, passez directement par eux, ils ont parfois quelques exemplaires papier qui trainent  chez eux.
J'avais eu écho d'une lectrice qui avait eu un problème avec sa commande, là, ce sont deux autrices : Anaïs Cros et Dominique Lémuri

Sous une couverture moche, se cachent quelques pépites, et quelques horreurs aussi, il faut bien être raccord...

Présentation de l'éditeur :

Approchez Messieurs Dames !
N’ayez pas peur, ne soyez pas timides !
Entrez sous le chapiteau et venez découvrir nos phénomènes tantôt attachants, tantôt repoussants, toujours extraordinaiiiiiiires : dix auteurs arrachés à leur milieu naturel et réunis ici en exclusivité mondiale !
Dix plumes issues des quatre coins de l’espace et du temps venus charmer vos sens de leurs talents fabuleux. Tour à tour dompteurs, monstres de foire ou bien ensorceleurs… Ouvrez grand vos mirettes, vous en aurez pour votre argent !
Que le spectacle commence !


Mon ressenti :

J'ai acheté ce livre sur la base d'un seul auteur au sommaire, Jean Christophe Gapdy, et je ne pense pas que j'aurai sauté le pas au vu de la thématique : les arts forains, même si l'imaginaire a donné quelques très beaux textes jusque la moitié du siècle dernier, puis vient le lent déclin.
Cette anthologie s'ouvre sur la préface de Frédéric Czilinder qui a choisi les nouvelles qui explorent chacun à sa manière l'univers du nomadisme et/ou du cirque. Loin d'être un simple hommage, les auteurs et autrices se sont emparés du sujet en explorant les différentes facettes et en lui amenant sa dose de modernité.


Le Sabbat - Sofee L. Grey
Où l'on suit des forains vers leur future destination.
Les textes poétiques ne sont pas ma tasse de thé, ce qui laisse augurer un départ un peu foireux. Et pourtant.
Ici, pas de roulottes sur les routes, mais une vieille péniche sur un canal, parfois achalandée par des gadjos. Dans un univers fantastique, l'autrice parvient à poser l'ambiance étouffante et oppressante, et nous dévoile un léger pan de la manière de vivre de jadis de ce peuple nomade. Quelques semaines après lecture, j'ai encore sa petite musique qui me trotte dans la tête.
Le Sabbat pose l'ambiance de cette anthologie de manière forte. Une réussite.


Aubeline dans la fosse aux monstres - Pierre Stolze
Un groupe d'enfants va sortir de son quotidien suite à l'annonce de l'arrivée d'une fête foraine.
Nous avons le droit aux freaks, qui vont se révéler différent de ce quoi on pourrait s'attendre, tout comme l'histoire qui prend les chemins de traverse avec la fraîcheur et la bizarrerie de cette bande de gosses. Nous sommes dans de la SF qui rappelle les textes anciens, avec des clins d'oeil à van Vogt, Théodore Sturgeon et Charles Grandison Finney, tout en restant moderne avec la thématique actuelle autour des animaux de cirque.
Une ode à la liberté pour tous les marginaux, réels ou imaginaires.


Des insultes, des coups… - Patrick Eris
Un père, un fils, une différence et un cirque de monstres.
Une histoire un peu trop classique peut-être, mais emplie d'humanité et d'amour paternel. Malgré sa brièveté, l'auteur arrive à nous immerger dans la relation père-fils sans être démonstratif. Et à nous montrer les sentiments derrière.

Le Cirque des maudits - Frédéric Livyns
Alors qu'un cirque arrive dans un village, une étrange roulotte un peu à part va intriguer un jeune garçon.
Un texte sur l'absence et sur la représentation que l'on a des forains, jetant les malédictions. Même si je n'ai pas vu venir la chute, cela reste un peu trop sage et classique à mon goût.

Les Loges du savoir - Élie Darco
Une planète éloignée, de drôles de bestioles et un vaisseau spatial.
Dès les premières phrases, j'ai su que ce n'était pas pour moi. J'ai eu beaucoup de mal avec le style d'écriture qui manque cruellement de musicalité, rendant la lecture difficile. J'en ai lu la moitié sans y déceler d'originalité, mais y percevant un côté vieillot.

Une nouvelle poupée - Linné Lharsson
Un jeune pick pocket, élevé seul par sa mère depuis que le père n'est pas revenu de sa dernière ballade se voir offrir une place pour assister à un cirque.
Voilà une fable cruelle autour des représentations que l'on a des forains et de leurs mauvais tours. L'auteur retranscrit bien l'ambiance. Sans trop connaître Stephen King, je pense que ce texte aurait pu plaire au maître.

Le Dernier tour de piste - Alexandre Ratel
Des extra-terrestres, un dompteur de morts vivants et un cadavre embarrassant .
Soit un pitch improbable qui laisse augurer du pire...
Qui n'est pas atteint, mais d'une courte longueur. J'ai trouvé le tout un peu brouillon et les zombies et l'humour sont à manier avec prudence. Seule la chute misanthrope sauve le texte, et cette citation : "Notre ami zombie se sentait léger et prêt à dévorer le monde."

Samudaripen - Sandrine Scardigli
Une tranche de vie de la petite Perla dans les années 40.
La poésie du texte est contrebalancée par l'horreur qui sourd entre les lignes. Souvent camp d'extermination riment avec juifs, en oubliant que d'autres populations ont subi les foudres des nazis, dont les gens du voyage. Une belle et triste histoire.

Le dernier train-fantôme - Jean Rébillat
Une jeune fille et un jeune garçon passent la soirée dans une fête foraine. Le garçon espère conclure durant la soirée. Mais un tour dans le train fantôme va tout chambouler.
Pas trop compris l'un des tenants de l'histoire avec une histoire de Guetteur extra terrestre. L'autre tenant est plus convenu. Cela se lit tout seul, mais une relecture du texte n'aurait pas été du luxe.

Les forains de Walpurgis - Jean Christophe Gapdy
Nous voici contés une mésaventure arrivée à un jeune ado lors de la nuit de Walpurgis.
On se croirait presque dans un conte, avec ce jeune lycanthrope métis dont l'extraordinaire et horrible nuit vont le hanter.
C'est dans ce texte que l'attraction-répulsion de la fête foraine et de ses us et coutume se fait le plus ressentir avec ce côté intemporel des attractions, les rites et croyances sur les gens du voyage.
Jamais je n'aurai cru qu'une nouvelle avec un "loup-garou" et une fête foraine puisse fonctionner, l'auteur me prouve le contraire avec brio.




Gynoïdes

février 15, 2021

 

Jean Christophe Gapdy, 2020, Rroyzz éditions, 125 p., 2,50 € epub sans DRM

 

Résilience chez les androïdes


Présentation de l'éditeur :

Au-delà du " comment est-ce arrivé ? ", la question qu'on va finalement se poser est la suivante : un esprit humain transféré dans le corps d'une machine perd-il son humanité ?
Le destin d'une jeune fille que rien de prédisposait à cela, de Moscou jusqu'à Vénus.


Mon ressenti :

Il s'agit ici d'un prequel/spin of à Un cerveau d'yttrium, on y explore une expérience menée par l'une des protagonistes du roman, la professeure Maller.

Une entrée en matière un peu sanglante (surtout lorsque tu déjeunes) : un massacre lors d'un congrès. Peu de temps après, une personne se présente à la police et s'accuse de l'attentat. Problème : il s'agit d'un androïde et dit venir du futur !!!
Et me voilà de suite ferré.

Une novella un peu dure de par ces thématiques (harcèlement, viol, traumatisme) le tout dans un univers avec des relations/transferts homme-machine, des IA, des coeurs quantiques et même une organisation résistante. Les androïdes peuvent-ils éprouver des sentiments ? Et dès lors peuvent-ils surmonter leurs traumas ? Cela pourrait faire beaucoup de thèmes dans un si court texte, mais l'auteur arrive à faire prendre la sauce. Je ne peux malheureusement pas trop dévoiler de ce qui s'y passe, mais c'est tout simplement excellent.

Seul bémol, la dernière partie qui tombe comme un cheveu sur la soupe, semblant ouvrir vers un livre qui n'existe pas.
J'ai pris contact avec l'auteur pour connaître le fin de mot de l'histoire. Et le coupable est la covid-19 ! Un cerveau d'yttrium aurait dû sortir beaucoup plus tôt et en ce jour, nous aurions dû connaître le tome 3 des enquêteurs Gerulf & Gerulf dont l'allusion est faite dans cette novella.
Donc je vous conseille d'acheter Gynoïdes car c'est super, mais de vous arrêter avant la troisième partie que vous lirez dans quelques mois.

Et bien sûr, Jean-Christophe Gapdy étant un auteur 2.0, ou un androïde ?, il m'a fait le plaisir de me dédicacer mon epub





Un cerveau d'yttrium

février 08, 2021

Jean-Christophe Gapdy, 2021, Pulp-factory, 283 p., 16€ papier


Un techno thriller malin, prenant et questionnant : comment faire société ?


Présentation de l'éditeur :

Quittant Mars pour Terre, Gerulf et Gerulf ont reçu mission de retrouver le jeune Ludovic et son robot au cerveau d’yttrium. Une enquête en apparence fort simple dont les règles sont pourtant faussées dès les premiers instants. D’abord, leur commanditaire n’est pas celui qu’ils pensaient. Ensuite, Ludovic n’a pas disparu, mais c’est son robot qui s’est évanoui dans la nature en emportant une copie de l’esprit du jeune garçon… Chaque pas leur amène ainsi non pas des réponses, mais de nouvelles questions de plus en plus troublantes, voire inquiétantes.
Quel est le rôle de la professeure Maller, spécialiste de l’intelligence artificielle dont le nom ne cesse de revenir ? Quel est celui de cet androïde libre surnommé Bonaparte ? Qui sont Voahangy, jeune cyborge, et Amélie, chercheuse en nanotechnologie, qui veillent jalousement, l’une sur Ludovic, l’autre sur son frère Daniel ? Qui surveille nos deux enquêteurs ? Est-ce une ombre dangereuse ou un ange gardien discret ?
Si tout débute sur Terre, les pistes qu’ils découvrent vont emporter nos androïdes sur Lune et pourraient bien les conduire jusqu’à Vénus, dans une affaire d’une incroyable complexité, menant nos deux enquêteurs jusqu’au drame…

Mon ressenti :

Suite des aventures (après La reine du Diable rouge) de nos deux enquêteurs un peu particuliers : ce sont en fait des androïdes autonomes. Cette fois, un commanditaire inconnu les lance sur terre à la recherche d'un jeune et de son robot disparu.

Polar et SF font en grande majorité un bon mélange, ce qui est le cas ici. Une enquête retorse qui va nous emmener à travers le système solaire et  faire découvrir ce monde futuriste dont la particularité est l'existence de clones, robots, androïdes et cyborgs. Et c'est surtout ici que le roman tire son épingle du jeu en nous parlant du comment de ce vivre ensemble. Comment s'intègrent ces minorités au sein de la société alors que leurs droits ne sont pas toujours reconnus ? Les androïdes ne sont pas ici une transposition homme machine, ils pensent - "compulsent" dans le texte - différemment, de même pour leurs agissements. Cependant, les avancées technologiques rendent certains capables d'un ersatz de sentiments. On se retrouve vraiment dans la tête d'un androïde. Cerise sur le gâteau, cela permet de nous interroger sur notre société aujourd'hui. En outre, cela reste fort compréhensible, je pense, par un lecteur qui découvrirait le genre.
L'enquête est de bonne tenue, se complexifiant au fur et à mesure du récit. Les références au polar noir des années 50-60 donnent une atmosphère bienvenue, remplie de clins d'oeil.
Au final, j'ai dévoré ce roman d'une traite et j'ai encore plus aimé que le premier tome.

Trois bémols cependant, qui ne gâchent en rien le plaisir de lecture :

- J'ai remarqué que les dernières publications de l'auteur avaient une propension à être envahies de notes de bas de page. Dans le cas présent, 71 pour 283 pages ! C'est beaucoup trop, surtout que certaines auraient clairement pu ne pas y être.

- Deuxième bémol, il faut avoir lu la première enquête pour lire celle-ci, alors qu'à mon sens, de petites modifications dans l'histoire auraient pu en faire une enquête autonome. Mais bon, le premier étant très bien aussi, pourquoi s'en priver ?

- Troisième et dernier bémol, le plus regrettable, du fait de l'éditeur. Je me retrouve dès lors dans une situation un peu bancale, ayant reçu ce roman en service de presse.
Pulp-factory étant un micro éditeur, je veux bien passer sur le fait qu'il n'y a pas de version numérique, même si je trouve cela regrettable. Le souci est que l'achat via CB n'est pas possible sur le site de l'éditeur. Et les deux moyens de paiement sont le virement et le chèque. Pour ce dernier, les jeunes ne savent pas ce que c'est ou ne savent pas le remplir, d'autant qu'il faudra acheter des enveloppes et un timbre et trouver où déposer le tout ! Pour le virement, protection bancaire oblige, il faut créer le compte de virement et attendre 2-3 jours pour qu'il soit validé et procéder enfin au paiement. Bref, à part les vieux à la retraite, une bonne partie des lecteurs potentiels auront déjà jeté l'éponge et acheté un autre roman d'un autre éditeur... Ce que je trouve dommageable pour l'éditeur et surtout pour les auteurs. Cette mésaventure m'est arrivée moi-même avec un roman du catalogue que je voulais lire et dont j'ai abandonné devant la complexité de la commande.
L'éditeur fait des efforts pour se faire connaître sur le web en organisant des discord avec les auteurs régulièrement, mais ne va pas au bout de la démarche en proposant la CB...

Mise à jour 08/02/2021 : Suite à un échange avec l'éditeur, ce dernier m'indique qu'il va bientôt modifié sa boutique en ligne, qui proposera dans sa nouvelle formule le paiement par CB.
Le paiement par CB n'était pas possible à cause du paiement différé à partir d'une certaine somme de son précédent partenaire, ce qui mettait l'éditeur dans une situation financière difficile.

Mise à jour 21/02/2021 : La boutique propose désormais l'achat via CB, plus d'excuses...

Avis réalisé dans le cadre d'un service de presse.

Strange Crazy Tales of Pulpe !

février 01, 2021

 

Nicolas Pagès, Denis Labbé, Nicholas et Séverine Maire, Jean-Pierre Favard, Jean Christophe Gapdy, Bruno Pochesci, Henri Bé, Gwen Geddes, Yoann PS Anderson, Frédéric Lyvins, Jean-Marc De Vos, Southeast Jones
Éditions des Artistes Fous, 2020, 164 p.,  9€ papier, epub à venir

 

Les nostalgiques du pulp vont retrouver la recette originale.
Tandis que les nouveaux consommateurs vont découvrir une formule vieillotte.
Mais si on secoue bien, l'oranginalité se fait jour...

Présentation de l'éditeur :

Une anthologie de 13 nouvelles pulp inspirées de l’âge d’or des littératures de genre où des couvertures colorées et racoleuses cachaient des héros aux aventures rocambolesques, des cauchemars indicibles et des monstres de toutes origines. Des confins de la galaxie aux recoins oubliés de notre Terre, suivez-nous dans un voyage composé de 13 décors dépaysants.


Mon ressenti :

C'est quoi le Pulp ? Si on écarte les magazines des années 40-50, reste pour moi de la littérature populaire, avec du très mauvais et du très bon, balançant dans les genres de l'imaginaire. Ce qui est vrai ici. Pas de mensonges sur la came que l'on va y trouver. Seul bémol pour moi, publier du Pulp en 2020 est synonyme de se réapproprier ce style de publications et de le transcender ou du moins le moderniser. Ce que je n'ai malheureusement pas toujours ressenti lors de ma lecture. Mais peut-être aussi était-ce la demande de l'anthologiste, retrouver le bon goût de jadis ?

Côté positif, la magnifique couverture de Christophe Huet, avec son côté vieilli et un rosé que je n'aurai oser imaginer et qui magnifié l'ensemble. Cerise sur le gâteau, cette anthologie comporte quelques illustrations intérieures de belles factures (Maniak, Cham, Stef W et Christophe Huet), rappelant les couvertures de ces pulps d'antan. En point d'orgue, ce faux bon de commande permettant d'acquérir des objets divers et variés, très second degré. Ou à l'humour parfois hard, ma préférée.




Côté texte, c'est l'anthologiste, Southeast Jones, qui remporte de très loin la palme du meilleur texte. Je ne peux que vous conseiller de lire cet auteur qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il pond des récits à l'atmosphère mélancolique et légèrement sombre.
Je ne peux aussi que t'encourager à aller trainer sur leur site voir leurs autres livres, dont une bonne partie est téléchargeable gratuitement. L'antho Mort(s) est de très bonne qualité. 


Rapide tour d'horizon des différents textes :

Opération Nectar, de Nicolas Pagès

Une chasseuse de primes s'envole vers un astéroïde en compagnie d'un militaire burné qui n'est pas insensible à ses charmes. Objectif de sa mission ?
Voilà une nouvelle pulpée, ou plutôt stuprée : c'est rempli de sexe et de stupre. La seule chose que je n'ai pu voir venir est la chute, le reste étant un texte assez bateau qui ne fait renverser les rôles hommes femmes. J'en attendais un plus de l'auteur.

L’appendice à l’air vont les S’morrrrrr, de Herr Mad Doktor

Une réunion diplomatique galactique doit statuer sur le sort des S’morrrrr, une race exubérante et invasive.
Un texte marrant, dans la veine pulp comme il se doit mais dont j'aurai aimé une chute différente.
Rare sont les textes sur les peuples nomades, gens du voyage, Rroms et autres, c'est ce qui me restera en mémoire.

Le destin des Nornes, de Denis Labbé

De nos jours, un militaire se retrouve au valhalla...
Un texte qui associe légendes nordiques et musique métal. Ne connaissant ni les unes, ni l'autre, je suis passé à côté.

Pour un baiser, de Nicholas et Séverine Maire

Un aventurier atterrit sur une planète censée être désertique depuis longtemps...
J'ai bien aimé ce texte à l'ambiance old school mais calme et sereine. On découvre la particularité de ce monde étrange peu à peu pour finir dans une sorte d'utopie biaisée.

Le cimetière des innocentes, de Jean-Pierre Favard

On débute par une scène sacrificielle pour ensuite dévier sur une enquête menée par deux olibrius.
Un petit air anar se dégage de l'ensemble et l'humour permet de passer un bon moment de lecture, en dépit des incohérences.

Tempête stellaire, de Jean Christophe Gapdy

Espace, un duo de pilotes est appelé à la rescousse suite à une embuscade faite par des pirates.
Toujours dans l'univers de SysDol, le pilote bourru et la jeune fille apprentie vont aller de péripéties en péripéties. Connaissant (et appréciant) nombre des écrits de l'auteur, je reste ici sur ma faim, seul le petit twist vers le final a éveillé mon intérêt.

Djinn Djihad, de Bruno Pochesci

Texte qui s'ouvre sur un avertissement de l'auteur : comme certains textes sont en hébreux et arabe, ils risquent de ne pas d'afficher selon la liseuse. En tout cas, chez moi, ça merde... Liseuse raciste ?
Pourquoi ne pas avoir mis ces passages en image ? L'epub n'étant pas encore sortie, gageons que le problème sera réglé d'ici là.

Mais revenons en au texte : Les Maures envahissent le monde et sont aux portes du Vatican dont le seul occupant est le pape.
Une pochade - une pochesci ? - anar donc antireligieuse qui en fait des tonnes sur l'envahisseur musulman. J'ai bien aimé la "petite" machine bras droit de l'islam radical. Le twist final m'a surpris agréablement. Pas inoubliable mais cela m'a fait me marrer et c'est suffisant pour moi. A déconseiller cependant à Gilles Dumay...

Les souveraines de Bal-Shima, de Henri Bé

Un explorateur s'en va chercher sur une planète des fleurs hallucinogènes, il découvre alors une société traditionnelle.
Un texte plus introspectif, autour de l'addiction et de ce qui peut en coûter. J'aurais aimé une fin un peu plus brute de décoffrage mais j'ai bien aimé ce glissement progressif du village oublié vers une utopie. Beau rebrousse poil.

Les orphelins de l’hôpital Saint-Jude, de Gwen Geddes

Nouvelle fantastique, deux couples se réfugient dans un hôpital psy lors d'une nuit d'orage. Ce qui devait arriver arrive ...
Une écriture qui retranscrit l'ambiance oppressante du lieu. Juste un bémol, le texte aurait mérité quelques pages supplémentaires pour augmenter le réalisme qui en prend un coup lors des évènements dramatiques dont les réactions des personnages semblent particulièrement bancales.


Léviathan, de Yoann PS Anderson

Les combats font rage entre l'humanité et une race alien. Les hommes pensent remporter une victoire décisive en abattant un des vaisseaux. Mais ...
Une histoire classique avec un peu d'horreur cosmique, qui se lit très bien mais dont la chute aurait pu être plus marquante.

Zombie love, de Frédéric Lyvins

Un homme est en deuil depuis le décès de sa femme et de son enfant. Il va chaque soir se recueillir sur leurs tombes.
C'est fluide, voir un peu trop, j'aurai aimé être plus surpris. En outre, je connais l'auteur par ouïe dire et son nom se résume souvent à qualité mais horreur bien horrifique, je suis donc déçu dans mes attentes.

Droit dans le mur, de Jean-Marc De Vos

Un homme entend des voix en provenance d'un des murs de sa maison.
Voilà une bonne blague, certes un peu longue pour la raconter lors d'un repas familial, dommage.
Sur un départ con, le reste l'est tout autant mais on a plaisir à vouloir connaître le twist final. Qui arrive à surprendre.
Con et drôle, what else ?

Nous n’irons pas dans les étoiles, de Southeast Jones

Rien que le titre donne vie de lire cette nouvelle qui m'a fait penser par son ton mélancolique à la nouvelle Comment c'est là-haut ? de Edmond Hamilton .
Un scientifique doit annoncer à ses collègues une triste nouvelle : nous n'irons pas dans les étoiles.
A la manière d'un journal, nous allons être peu à peu éclairer. L'auteur arrive à nous faire poser des questions et se rapproche de RC Wilson et de sa disparition des étoiles, rien que ça !
Seul envie après lecture, qu'un roman sorte pour approfondir le contexte et l'ambiance. Voilà le plus beau texte de cette anthologie, et de loin.



TmbM, encore une fois, à un avis identique au mien
Le galion des étoiles quand à lui, semble y avoir trouvé la pulpe.

Avis réalisé dans le cadre d'un service de presse

Inhumaine contrebande - Le fil du rasoir

janvier 18, 2021

Inhumaine contrebande

Jean Christophe Gapdy, Armada éditions, 2020, 242p., 6€ epub sans DRM

Edit du 21 mai 2022 :
Attention, l'éditeur semble ne plus honorer les commandes passées sur leur site ou vie les librairies. Je vous déconseille donc fortement de les acheter sauf si vous voyez les livres physiquement.
Les autrices et auteurs ont souvent un compte FB ou twitter, passez directement par eux, ils ont parfois quelques exemplaires papier qui trainent  chez eux.
J'avais eu écho d'une lectrice qui avait eu un problème avec sa commande, là, ce sont deux autrices : Anaïs Cros et Dominique Lémuri

 

 

les humains cultivaient toujours leur inhumanité

 

Peut on faire du pulp en 2020 comme en 1960 ?
Jean Christophe Gapdy, nous montre que le pulp actuel peut ranger sans problème les héros virils au placard et nous offrir des héroïnes cosmopolites et LBGT !

 

Présentation de l'éditeur :

Je m’appelle Soyana, meilleure contrebandière de tout SysSol. Voici Doriane, ma seconde et pilote, ancienne soldate et ancienne espionne de la Spatiale. À ses côtés, Line que nous avons recueillie à ses dix ans. Quant au Circaète bleu, c’est notre vaisseau, le plus fin, le plus racé et le plus rapide de ce coin d’Univers.
Voilà pour les présentations puisque vous allez faire le voyage avec nous.
Quant aux consignes que vous devez suivre, elles sont simples : ne touchez à rien, et ne cherchez pas à en savoir plus sur nous.
Et surtout n’approchez pas de Line : de nous trois, malgré ses airs d’adolescente souriante, c’est elle la plus dangereuse et la plus mortelle.
 

Mon ressenti :

Deux femmes et une jeune ado, soit deux contrebandières et demi, sont en audition devant leur avocat. Elles demandent réparations pour la destruction de leur vaisseau. Pourquoi comment, elles nous font le récit des péripéties qui les ont emmenées au tribunal.

Inhumaine contrebande est un fix up pulp dont le titre résume parfaitement le sujet : les progrès technologiques ne sont pas forcément des progrès humains, loin de là. Il se trouvera toujours une personne pour exploiter à son compte son prochain, qu'il soit clone, cyborg ou humain, ou pour tenter de détourner la technologie pour arriver à ses fins. Bref, le futur ne sera pas forcément tout rose et l'égalité restera encore longtemps un vain mot.
Cependant, quelques personnes, comme nos contrebandières, et malgré leur job pas très légal, gardent une certaine éthique. Asservir son prochain, d'autant si ce sont des gosses, très peu pour elles. L'auteur a eu la bonne idée de nous offrir des personnages atypiques pour renforcer son propos. Déjà, nous avons affaires à des femmes, dont la couleur blanche n'est pas dans leurs gènes et dont deux sont amantes (mais pas de guimauve, ouf !)


 

Cerise sur le gâteau, l'auteur nous emballe le tout dans des péripéties parfois bien pulpées (que j'ai moins aimées), parfois plus introspectives (que j'ai appréciées). C'est l'aventure qui prime, l'asservissement étant la toile de fond. Bref, de quoi réfléchir tout en se divertissant.
Le seul véritable bémol pour moi est la brièveté de l'ensemble, j'aurais bien aimé quelques pages supplémentaires, d'autant que le final nous montre des personnages à la psychologie plus affirmée.
Mais gageons que nous retrouverons nos héroïnes dans d'autres démêlées...

Un mot sur la couverture dont j'avoue ne pas être un grand fan, et c’est un euphémisme. Je trouve pour ma part qu'elle fait très jeunesse alors que le contenu pourrait plaire à un public adulte. Je suis d'autant plus étonné car l'illustrateur sait nous pondre de très belles illustrations, la preuve sur le site de l'auteur avec quelques portraits des protagonistes ou sur le portfolio du roman Sous la lumière d'Hélios de Dominique Lémuri.

Quand à celle qui suit, je pensais qu'il s'agissait d'une aventure avec une momie, ce qui n'est pas le cas.







Le fil du rasoir

Jean Christophe Gapdy, Armada éditions, 2020, 28 p., 4€ papier ou gratuit

Dominique Lémuri donc, qui m'avait fait la très grande surprise de m'envoyer l'édition papier de son roman, accompagné de cette nouvelle.

Il s'agit ici d'un texte indépendant dans l'univers d'Inhumaine contrebande. Vous pouvez vous l'offrir pour 4€ en version papier, mais à ce prix, c'est agrafage, pas de format broché (ni de version numérique !?). Mais si vous dépensez votre fric pour quelques livres (50€) chez Armada, il vous sera offert gracieusement.

Nos deux contrebandières doivent se rendre sur Japet récupérer des minerais, déposer de l'équipement, ainsi que de la main d'oeuvre, qui va se révéler très particulière : il s'agit d'H-robots, des robots humains.

Un robot présentait une dépense élevée. Il fallait le concevoir, le fabriquer, le programmer, l'acheminer, l'entretenir, le réparer... Un humain, vous le récupérez quand il est déjà employable. Vous n'avez rien eu à payer auparavant, que ce soit pour sa naissance, son éducation ou sa croissance... Ne restait qu'à le conduire là où vous en aviez besoin, le nourrir de peu, lui donner un vague logement et quelques tenues sécurisées. Point. Pour le prix d'un robot, vous obteniez une vingtaine d'humains prêts à tout pour permettre aux leurs de survivre.

 

Encore ici c'est l'aventure qui prime avec ce fond éthique marqué. L'auteur arrive à nous montrer toute l'horreur de la situation de ces robots humains, perdant leur humanité pour payer leurs dettes et faire ainsi vivre leurs familles. Peut-être la mission que j'ai préférée, j'ai eu l'impression de regarder un film.

Vendu comme du pulp, le lecteur en a pour son argent. Et profite en plus d'interrogations sur les dérives possibles des avancées technologiques.




Les mondes de Quirinus

janvier 11, 2021

Jean Christophe Gapdy, F.L. Castle, Rroyzz éditions, 2020, 586 p., 5.5€ epub sans DRM


Deux ans, deux ans que je voulais lire ce roman et une certaine déconvenue après l'avoir lu.
Pourquoi ? Principalement car je pensais lire un autre livre et pour quelques diverses broutilles...

 

Présentation de l'éditeur :


Ils s'appellent Line, Ellen, Gladys, Dionys, Alex, Dan, Yannick, Astrid, Freja, ... Ils sont des centaines, des milliers perdus parmi des milliards. Leurs particularités ? Outre celle d'être jeunes, voire très jeunes, ils sont doués, surdoués même par certains côtés, au point d'être à la périphérie de la normalité. Tous ont un espoir : celui de pouvoir, un jour, disposer de leurs Mondes à eux, loin de la Terre qui les accepte mal, loin des conflits et des sociétés déshumanisées qui s'y trouvent. Ce rêve commence sur Mars où les humains se sont installés depuis un demi-siècle ; si ce n'est que la planète rouge n'est toujours pas hospitalière, balayée par des tempêtes infernales, avec des dômes sécurisés au mieux, mais implantés sur un sol aride où rien ne pousse...
Mais, en cette année 2103, tout va basculer avec l'arrivée de la biogénéticienne Jans, trentenaire, elle est aussi une surdouée, quoique différemment d'eux, rebelle, souvent acariâtre et têtue, mais visionnaire. Elle va amener, avec Alejandro, ingénieur spatial bourru, un bouleversement complet de la vie sur Mars et de l'avenir de ces jeunes. Hélas, avec ces espoirs qui pourraient enfin se concrétiser, elle va aussi ouvrir la boite de Pandore. Parce que les rêves ne sont pas de ce monde, les peurs, la jalousie et la cupidité humaine, autant que les drames, le sang et la mort vont eux aussi s'inviter au Bal de l'Utopie. La planète rouge va alors leur rappeler qu'elle est celle du dieu de la Guerre, Mars, et non celle du Dieu de la cité et des champs qu'est Quirinus.


Mon ressenti :


Nous sommes en 2102, Mars a été sommairement colonisé mais la biosphère rappelle chaque jour aux hommes que Mars n'est pas la Terre. Cependant, les grandes nations ont leur dôme. Une scientifique invente cependant une plante qui pourrait ouvrir la porte à la terraformation. Un nouvel eldorado pour certains jeunes aux capacités intellectuelles développées et la possibilité de créer leur utopie sur Mars.

Roman choral, nous sommes ici dans un thriller SF. Ça se lit tout seul, on a envie de connaître le fin mot de l'histoire et malgré les 600 pages au compteur, les pages se tournent très vite. Les enjeux financiers sont énormes et vont attiser les guerres entre puissants de ce monde et l'utopie se révélait difficile à atteindre. Pleins de rebondissements, les trois parties ont chacune leurs enjeux en plus du fil directeur. Alors il est où le loup ?

Par rapport au résumé, je m'attendais à me retrouver devant un roman autour de la terraformation, une trilogie Kim Stanley Robinson-like. D'autant que les sujets technologiques sont bien abordés mais trop vite survolés. En outre, j'ai trouvé les délais (une dizaine d'années) pour le développement technologique bien peu réaliste renforcé par ce découpage par courte période qui élude parfois alors que j'aurais voulu plus de détails. La dernière page tournée, le pourquoi de cette émergence soudaine des Hauts Potentiels Intellectuels ne trouvent pas de réponses, alors que cette thématique aurait été très intéressante à développer car originale. La fin du livre avec ses annexes apportent un plus sur l'univers, en détaillant les problématiques sociétales, mais cela arrive bien trop tard et aurait dû à mon sens être intégré dans le récit.
Écrit à 4 mains, les différences de style se font tout de même ressentir, l'un étant adepte des phrases courtes, l'autre aimant les phrases à rallonges...



Dernière "broutille" qui m'a sûrement fait sortir de l'univers, les nombreuses coquilles et absence de mots, une relecture n'aurait pas été du luxe, l'éditeur n'a clairement pas fait son travail.
J'ai signalé à l'auteur les nombreux bugs que j'ai rencontré, l'édition epub a été corrigée rapidement. Malheureusement, il semblerait que la version papier ne soit pas exempt de ces erreurs, je vous conseille donc fortement de lire ce roman en version électronique.

Tout cela mis bout à bout font que je suis passé à côté de l'histoire, de mon fait en ayant voulu y voir un livre qu'il n'était pas, et aussi du fait de l'éditeur.
Reste cependant un bon thriller martien, sortant des sentiers battus.

Un grand merci aux auteurs pour la dédicace, une première pour ma part en epub.

Paru initialement en 2017, l'aventure éditoriale s’arrêtera au tome 2. Rroyzz éditions reprend le flambeau pour nous offrir cette intégrale qui comporte les trois tomes et une novella dans une version complètement retravaillé.

L'avis du Galion des étoiles sur la version 2017


Kei Arcadia - 2e épisode : Retour vers Calypsiao

août 01, 2020

Jean-Christophe Gapdy, autoédition, 2020, 66 p., gratuit



Tu aimes les histoires bien ficelées ?
Tu aimes les univers crédibles ?
Donc tu aimes Kei Arcadia !


Présentation de l'auteur :


Pour la première fois de sa vie, Kei Arcadia, jeune enseigne civile de 21 ans, se retrouve à bord d’un vaisseau-pirate, le Galion des étoiles. Se découvrir une place dans ce navire se révèle compliqué ; pourtant l’équipage ne la rejette pas et ceux qui commandent et dirigent ce bâtiment, ceux qui gravitent autour de sa Capitaine, Koyolite Tseila, l’aident et l’accueillent à leurs côtés comme une des leurs. Les premiers cycles s’écoulent de manière un peu irréelle pour Kei, mais tout se passe tranquillement.
Du moins jusqu’à leur approche de Mars.


Mon ressenti :


Alors que le premier épisode n'avait pas eu mes faveurs, cette seconde aventure allait me permettre de répondre à cette question primordiale : vais je continuer le périple de ce feuilleton ?
Et à mon plus grand étonnement, la réponse est OUI.
L’ombre du Kaizoku était un bon vieux space opera de capes et d'épées, Retour vers Calypsiao nous propose un space opera bien de nos jours nous montrant toute la palette de l'auteur.

Moins de fureur ici, on se pose et on prend le temps de découvrir la complexité du personnage principal et de ses comparses. Et une révélation va bouleverser les certitudes établies.
En peu de pages, l'auteur dessine un univers crédible et cohérent, avec ses relations "spatiopolitiques". Un background loin du carton pâte, qui n'est pas là que pour le décorum. Et un robot tardigrade fait son apparition et nous promet de bons moment pour la suite.
Seul bémol, j'étais à tel point plongé dans les aventures que je suis frustré de devoir attendre la suite.

La nouvelle est disponible en téléchargement libre au format epub, pdf et awz3 sur le site de l'auteur

Et la page dédiée au texte sur le site du Galion des étoiles afin de laisser un commentaire

Mon avis sur l'épisode 1



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