Nicolas Martin
Vidéo
Nicolas Martin : Courts métrages, longs frissons
Toutes les personnes qui s’intéressent de près ou de loin à la science connaissent Nicolas Martin, animateur/producteur de la célèbre émission La méthode scientifique diffusée sur France Culture.
Tous les passionnés de SF savent qu'il est aussi écrivain, ayant une nouvelle à son actif (dans l'anthologie Utopiales 2019), bientôt deux (dans l'anthologie Utopiales 2020).
Mais savent-ils qu'il est aussi réalisateur ?
Autant il est difficile de le critiquer sur son émission, de même pour la qualité de sa première nouvelle, mais qu'en est-il de ses talents de vidéaste ? Ne serait-ce pas son talon d'Achille ? Le ver dans le fruit ?
Sur son site Post-mortem, il y a mis quelques unes de ses réalisations. Et moi, je me suis "amusé" à les regarder. On y trouve des courts métrages, des défis et des clips musicaux.
Cependant, avant de visionner ces différents films, oubliez le Nicolas Martin gendre idéal que vous connaissez, vous allez découvrir une autre de ses facettes, plus étrange, plus arty, plus violente. Soyez prévenu, vous n’écouterez plus jamais La méthode scientifique de la même manière après visionnage. Après cela, tout sera différent, tu te demanderas si pendant le générique de La méthode scientifique, il ne demande pas à ses invités de nettoyer une truite, de faire quelques exercices avec des haltères ou encore de porter d'étranges masques ? Ou une fois la lumière du studio éteinte, n'enferme t-il pas ses collaborateurs dans les cuisines vides de la Maison de la Radio, ou dans ses caves 😉 ?
http://post-mortem.org/casta-diva-2/
Une jeune femme, un jeune homme, un repas comme chez les gens de la haute, longue table, nappe, bouquet de fleurs et chandelles. Et une musique, quasiment le seul son de ce court métrage, la Casta Diva, extrait de l'opéra Norma, de Vincenzo Bellini. Si vous êtes comme moi, inculte en opéra, vous connaissez l'air, très connu.
Des gros gros plans, entrecoupés de saccades d'enregistrement vidéo. Le repas ne se déroule pas comme prévu, du fait de deux invités masqués. Très étrange, cela m'a mis rapidement mal à l'aise, ne comprenant rien du pourquoi de la chose. Un conseil, regardez jusqu'à la fin pour avoir des pistes de réflexion, et si vous êtes aussi ignare que moi, lisez deux trois lignes sur ce fameux air.
Si le but était de mettre mal à l'aise, c'est réussi.
http://post-mortem.org/remember-me/
La victime, la truite et le sadique
Voici le résumé fait par le réalisateur : "Une cuisine vide, un poisson, un couteau. Qui est cette jeune femme, d'où vient-elle, pourquoi l'enferme-t-on là, et que lui veut cet homme qui l'espionne à travers ces caméra de surveillance... ?"
Aucune échappatoire n'est donnée au spectateur, ni à la pauvre victime. Violent, sadique, malsain, on est rapidement mis mal à l'aise. J'ai regardé ce film la bouche grande ouverte, comme une truite. Une fois le générique passé, j'étais encore pétrifié.
Tout participe à l'ambiance, le ton froid et métallique de la cuisine, le bureau étouffant du bourreau et de son renard empaillé, et une musique, Remember me, en totale opposition avec les images.
Ça secoue et plus jamais je ne mangerai de truite, d'autant plus si elle s'appelle Hortense.
Un principe simple, faire un film en 48h, de l'écriture au montage final. Pour corser le tout, au dernier moment est donné quelques contraintes...
Contraintes : personnage – Perrine Lamour/geek ; objet – une facture ; phrase – « toi, tu me caches quelque chose » ; genre – horreur
Une jeune geek jouant à un jeu de combat, un jeune faisant de la gonflette d'en la pièce d'à côté. Et maman arrive, au téléphone et râlant à propos d'une facture d'hôpital.
Nous sommes vite dans le coeur du sujet, une horreur familiale intimiste. Je n'en dis pas plus, mais j'ai été très vite immergé dans l'histoire, me mettant à la place d'un des personnages, lui disant de ne surtout pas ouvrir cette putain de porte. Ajouter à cela cette musique qui se met en route lorsque l'horreur arrive et qui m'a mis les nerfs à vif...
Par contre, je me dis que le réalisateur a quelques manies (une signature diront les indulgents), les gros plans et une comédienne Héléne Roisin (pas l'Hélène que je pensais au début)
Deux interrogations au final : A qui appartient réellement le t-shirt que porte la fille ? et Pas trop dur le ménage de l'appart ?
Contraintes : personnage – Arthur Percier/professeur ; objet – un souvenir de vacances ; phrase – « comment tu sais ça ? » ; genre – film noir
Moins convaincu par ce film où une mère discute avec le professeur de son fils. On croit deviner rapidement où cela va nous mener, mais le scénariste (Simon Riaux) est un petit filou. Même si j'ai bien aimé le petit twist, j'ai trouvé le final bancal, l'explication étant à mon sens peu convaincante, et le jeu des acteurs surjoué. Par contre, l'effet d'image avec les personnages en couleur et l'arrière plan en noir et blanc m'a plût. Et le titre est bien trouvé.
Contraintes : personnage – Ulysse Sarazin/collectionneur ; objet – une roue ; phrase – « crois moi ou pas, c’est la vérité » ; genre – fish out of water
Genre : Fish out of water ? Une lovecrafterie ? Non, pas du tout, pour l'explication, c'est par ici, je n'en avais jamais entendu parler mais c'est un truc qu'on voit très régulièrement dans les films.
Un meurtre dans une forêt, une femme amochée dans un appart, sur une thématique dont le titre ne fait aucun mystère. Celui est autre part, dans ce qui arrive aux différents personnages. Nous sommes dans une ambiance fantastique très réaliste.
Clip réalisé pour Loki Starfish
Enfin un peu de respiration, avec des gosses dans une forêt traversée par une rivière. Profitez, car cela ne va pas durer longtemps... Le côté champêtre, rempli de souvenir d'enfance, parfois bon, comme les amis, mais parfois un peu macabre. Très belle image pour cette première réalisation de clip, qui colle à l'univers du groupe, du moins de ce que j'en ai vu, amour libre et genre libre.
Cependant, avant de visionner ces différents films, oubliez le Nicolas Martin gendre idéal que vous connaissez, vous allez découvrir une autre de ses facettes, plus étrange, plus arty, plus violente. Soyez prévenu, vous n’écouterez plus jamais La méthode scientifique de la même manière après visionnage. Après cela, tout sera différent, tu te demanderas si pendant le générique de La méthode scientifique, il ne demande pas à ses invités de nettoyer une truite, de faire quelques exercices avec des haltères ou encore de porter d'étranges masques ? Ou une fois la lumière du studio éteinte, n'enferme t-il pas ses collaborateurs dans les cuisines vides de la Maison de la Radio, ou dans ses caves 😉 ?
Courts métrages
Casta Diva
Nicolas Martin, 2010, 09mnhttp://post-mortem.org/casta-diva-2/
Une jeune femme, un jeune homme, un repas comme chez les gens de la haute, longue table, nappe, bouquet de fleurs et chandelles. Et une musique, quasiment le seul son de ce court métrage, la Casta Diva, extrait de l'opéra Norma, de Vincenzo Bellini. Si vous êtes comme moi, inculte en opéra, vous connaissez l'air, très connu.
Des gros gros plans, entrecoupés de saccades d'enregistrement vidéo. Le repas ne se déroule pas comme prévu, du fait de deux invités masqués. Très étrange, cela m'a mis rapidement mal à l'aise, ne comprenant rien du pourquoi de la chose. Un conseil, regardez jusqu'à la fin pour avoir des pistes de réflexion, et si vous êtes aussi ignare que moi, lisez deux trois lignes sur ce fameux air.
Si le but était de mettre mal à l'aise, c'est réussi.
Remember me
Nicolas Martin, 2014, 19mnhttp://post-mortem.org/remember-me/
La victime, la truite et le sadique
Voici le résumé fait par le réalisateur : "Une cuisine vide, un poisson, un couteau. Qui est cette jeune femme, d'où vient-elle, pourquoi l'enferme-t-on là, et que lui veut cet homme qui l'espionne à travers ces caméra de surveillance... ?"
Aucune échappatoire n'est donnée au spectateur, ni à la pauvre victime. Violent, sadique, malsain, on est rapidement mis mal à l'aise. J'ai regardé ce film la bouche grande ouverte, comme une truite. Une fois le générique passé, j'étais encore pétrifié.
Tout participe à l'ambiance, le ton froid et métallique de la cuisine, le bureau étouffant du bourreau et de son renard empaillé, et une musique, Remember me, en totale opposition avec les images.
Ça secoue et plus jamais je ne mangerai de truite, d'autant plus si elle s'appelle Hortense.
Films en 48h
http://post-mortem.org/films-en-48h/Un principe simple, faire un film en 48h, de l'écriture au montage final. Pour corser le tout, au dernier moment est donné quelques contraintes...
Le dernier exercice
Nicolas Martin, 2013, 06mnContraintes : personnage – Perrine Lamour/geek ; objet – une facture ; phrase – « toi, tu me caches quelque chose » ; genre – horreur
Une jeune geek jouant à un jeu de combat, un jeune faisant de la gonflette d'en la pièce d'à côté. Et maman arrive, au téléphone et râlant à propos d'une facture d'hôpital.
Nous sommes vite dans le coeur du sujet, une horreur familiale intimiste. Je n'en dis pas plus, mais j'ai été très vite immergé dans l'histoire, me mettant à la place d'un des personnages, lui disant de ne surtout pas ouvrir cette putain de porte. Ajouter à cela cette musique qui se met en route lorsque l'horreur arrive et qui m'a mis les nerfs à vif...
Par contre, je me dis que le réalisateur a quelques manies (une signature diront les indulgents), les gros plans et une comédienne Héléne Roisin (pas l'Hélène que je pensais au début)
Deux interrogations au final : A qui appartient réellement le t-shirt que porte la fille ? et Pas trop dur le ménage de l'appart ?
Bora Bora
Nicolas Martin, 2014, 08mnContraintes : personnage – Arthur Percier/professeur ; objet – un souvenir de vacances ; phrase – « comment tu sais ça ? » ; genre – film noir
Moins convaincu par ce film où une mère discute avec le professeur de son fils. On croit deviner rapidement où cela va nous mener, mais le scénariste (Simon Riaux) est un petit filou. Même si j'ai bien aimé le petit twist, j'ai trouvé le final bancal, l'explication étant à mon sens peu convaincante, et le jeu des acteurs surjoué. Par contre, l'effet d'image avec les personnages en couleur et l'arrière plan en noir et blanc m'a plût. Et le titre est bien trouvé.
Ceci est mon corps
Nicolas Martin, 2015, 08mnContraintes : personnage – Ulysse Sarazin/collectionneur ; objet – une roue ; phrase – « crois moi ou pas, c’est la vérité » ; genre – fish out of water
Genre : Fish out of water ? Une lovecrafterie ? Non, pas du tout, pour l'explication, c'est par ici, je n'en avais jamais entendu parler mais c'est un truc qu'on voit très régulièrement dans les films.
Un meurtre dans une forêt, une femme amochée dans un appart, sur une thématique dont le titre ne fait aucun mystère. Celui est autre part, dans ce qui arrive aux différents personnages. Nous sommes dans une ambiance fantastique très réaliste.
Clips musicaux
Camisolatic
http://post-mortem.org/camisolatic/Clip réalisé pour Loki Starfish
Enfin un peu de respiration, avec des gosses dans une forêt traversée par une rivière. Profitez, car cela ne va pas durer longtemps... Le côté champêtre, rempli de souvenir d'enfance, parfois bon, comme les amis, mais parfois un peu macabre. Très belle image pour cette première réalisation de clip, qui colle à l'univers du groupe, du moins de ce que j'en ai vu, amour libre et genre libre.
Always on my mind
http://post-mortem.org/799/Clip réalisé pour The Irrepressibles
Toujours de la pop, avec cette fois aucun truc bizarre, étrange ou malsain. Nous sommes ici devant un couple qui se sépare et dont l'un se remémore leur rencontre et les moments de complicité passés. Seule chose qui change ici, il s'agit d'un couple gay. C'est extrêmement con, mais changez une femme par un homme, et on remarque que ce que l'on voit habituellement comme clip est très formaté. Cela reste une histoire d'amour, donc cela me laisse de marbre et m'ennuie profondément, mais c'est rafraichissant de voir un couple homosexuel dans un clip. Et on se dit qu'il y a encore beaucoup de choses à faire pour que les mentalités changent...
Running to the sea
http://post-mortem.org/running-to-the-sea-2/Clip réalisé pour le concours organisé par Royksopp
Ce clip n'a pas gagné mais a été jusque dans la sélection finale. Le clip du vainqueur était à mon sens plus banal, mais il y avait une scène où un homme vide un poisson : Nicolas Martin doit se mordre les doigts de ne pas avoir mis l'idée de sa truite Hortense de Remember me.
On retrouve une ambiance étrange avec des personnes avec des têtes d'animaux. Images léchées et on retrouve un peu de l'ambiance étrange des courts métrages
Danse avec mes tripes
http://post-mortem.org/danse-avec-mes-trips-grand-bain/Performance filmée de Julien Salaud
Un homme enfermé dans sa chrysalide de soie avec une somptueuse photographie noire et bleue fluo. Magnifique. La deuxième plaira peut-être encore plus aux amateurs de SF, avec le même personnage dans une danse qui peut rappeler un alien sortant/entrant dans l'eau
Voilà tout ce que l'on peut voir sur le site de Post Mortem, un univers sombre, glauque, violent, étrange. Toujours peu d'explications, au spectateur de se faire son propre jugement, sa propre interprétation. On en sort un peu remué, secoué, surtout moi qui ne suis pas habitué à regarder ce style de films.
L'actrice Hélène Roisin est toujours omniprésente (qu'en dirait le psy en sachant que le générique de La Méthode scientifique est auréolé d'une valeur sentimentale, hommage à une autre Hélène), le réalisateur a trouvé sa muse. Vu tout ce qu'elle subit lors des tournages, pas sûr qu'à sa place, j'aurai signé pour des contrats supplémentaires... Mais il est vrai qu'elle s'en sort très bien malgré les outrages.
Le pire dans tout cela, c'est que Nicolas Martin n'est pas un vidéaste raté, encore une corde supplémentaire à son arc. Mais je l'aurais un jour, je l'aurais...
Un autre court métrage devrait sortir sous peu, Forêts.
Et voici la présentation de mon court métrage, « Forêts », avant sa lecture au Festival du film fantastique de Strasbourg ! pic.twitter.com/HCFnCPThOf
— Nicolas Martin (@NicoMartinFC) September 18, 2020
Répétition de la lecture de mon court métrage « Forêts », co-écrit avec Jean-Baptiste del Amo et produit par Ethan Selcer, lu par Anne-Gaëlle Jourdain dans le cadre de la résidence SoFilm de genre, au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg. pic.twitter.com/0Uzozq8fte
— Nicolas Martin (@NicoMartinFC) September 18, 2020
En voyant tout ses courts métrages avec du sang et une Hélène, difficile de ne pas conclure de cette manière.
La page Facebook, délaissée, de Post Mortem : https://www.facebook.com/Post-Mortem-186403089607
C'est à quelle élection présidentielle qu'il se présente déjà ? La prochaine ou la suivante ?
RépondreSupprimerPas tout de suite j'espère, sinon il va avoir des zones grisâtres sur sa moustache !
SupprimerPas du tout mon genre, merci d'avoir exploré tout ça pour moi 😁
RépondreSupprimerPour info: le lien du poisson hors de l'eau n'est pas le bon.
C'est rectifié.
SupprimerC'est sûr que cela nous change du Nicolas Martin de La méthode scientifique.
Pas pour faire ma reloue, mais je continue de tomber sur l'accueil Blogger en cliquant sur "c'est par ici"... 🧐
SupprimerJe suis dur de la feuille, tu as raison de faire ta reloue.
SupprimerCette fois c'est bon, cela ne marche pas si on met à jour le lien sans mettre à jour la page ;p
En effet, c'est bon. 🙂 Du coup je suis allée lire. 🙂
SupprimerYes !
SupprimerJe ne connaissais pas du tout ce terme.
Ah que voilà de bonnes idées de visionnage pour les malheureux privés de cinéma SFFF par le Covid !
RépondreSupprimer(Il faut juste que je me persuade que le cinéma sur le net, ce n'est pas le mal absolu par rapport aux salles obscures... Je ne désespère pas d'y arriver, vu comment tout ça m'a l'air alléchant ! ^_^)
Tu n'as pas une salle de cinéma privé chez toi ?
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