L. Thierry Bernard, résilient canadien
Certains sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche, d'autres pas;
Certains ont une vie cousue d'or, d'autres pas;
L. Thierry Bernard n'a pas choisit la voie de la facilité. Le proverbe nous dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, et à le lire, on serait tenter d’approuver.
Et, peut-être, que cela lui a donné plus de billes pour construire des univers plus parlant, plus sensibles.
Quoiqu'il en soit, il est canadien francophone, lecteur et écrivain, autant de casquettes pour aller voir comment se passe le monde du livre au delà de nos frontières.
Peux-tu te présenter, nous dire comment la lecture est venue à toi ?
La lecture… Eh bien ça, ça vient de loin ! Enfant, j’ai le souvenir de la bibliothèque de mon père. Quelque chose d’impressionnant qu’il m’était interdit de consulter. Comme mon père contrôlait l’ensemble de mes activités, lecture, télévision, jeu, etc., la seule liberté que j’avais trouvée, je l’ai découverte dans la bibliothèque centrale de Montréal. Toutes les fins de semaine, je partais tôt le matin et revenais tard le soir. J’y étais tellement souvent, que j’ai fait partie des meubles. Le personnel me connaissait par mon nom et j’ai vécu le privilège de consulter les documents de la voûte. Je me rappelle encore ma surprise lorsque j’ai découvert le vieux français. Encore aujourd’hui, lire est pour moi synonyme de la liberté de découvrir.
Est-ce que ta manière de lire est différente depuis que tu écris ? Et en quoi ?
Oui, définitivement. Je fais beaucoup plus attention aux détails. J’ai perdu une certaine naïveté de lecture. C’est difficile pour moi, maintenant, de mettre l’auteur de côté et de laisser place au lecteur.
Pourquoi lis-tu ? Il existe plein d’activités moins barbantes et en plus, cela prend souvent moins de temps.
Je n’ai pas l’argent nécessaire pour voyager ni le temps d’aller à l’université, pas plus qu’une machine à voyager dans le temps. La lecture offre tout cela, et bien plus.
Te faut-il ta dose quotidienne de lecture ? Quel est ton rythme de lecture ?
Je suis atteint de boulimie de lecture, je peux lire énormément sur certaines périodes, moins dans d’autres. Je lis plus l’hiver que l’été, cette dernière saison est si courte au Québec.
Es-tu un lecteur d’un seul genre ou préfères-tu piocher selon tes envies ?
Je lis par intérêt, par curiosité, par ennui. Lorsque je lis par intérêt, je choisis les bouquins selon le genre, l’auteur, l’éditeur, ou bien les sources et références. Lorsque je lis par curiosité, je me concentre sur le sujet, piochant à gauche et à droite (je veux dire que je m’intéresse aux opinions divergentes). Lorsque je lis par ennui, je lis n’importe quoi.
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Faut-il lire de la science-fiction pour en écrire ?
Selon moi, il est néfaste d’être exclusif en lecture. Cependant, ne pas lire d’un genre et écrire sur ce sujet peut paraître bizarre, mais non pas impossible. Cela peut-être une opportunité de nouveauté. Mais les éditeurs sont souvent fermés lorsque tu sors de leurs catalogues. Donc, cela réduit encore plus les chances d’être édité à compte d’éditeur.
Fais-tu attention à l’éditeur, à la collection ?
Cela dépend de beaucoup de facteurs. Par exemple, mon catalogue préféré appartient à l’éditeur Phébus et il ne publie pas de science-fiction 😊.
Doit-on séparer l’auteur de son œuvre ?
La question de ce temps.
Si tu veux savoir si, selon moi, il faut retirer des œuvres de la consultation publique selon certains facteurs concernant l’auteur, ma réponse est oui à ta question. Dans ce cas, on sépare l’auteur de l’œuvre. Boycotter des œuvres est pour moi dangereux, faible, mesquin et surtout, despotique. Je me méfie des puritains, des extrémistes et des moralistes. Ne dit-on pas ; l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Mais si tu veux savoir si, selon moi, l’auteur est présent « intimement » dans l’œuvre, alors non, on ne peut pas séparer l’auteur de son œuvre. On le ressent bien avec les sculptures, les peintures, les dessins. Écrire, c’est sculpter, peindre, dessiner avec des mots.
Que fais-tu de tes livres une fois lus ?
Ça dépend ; je les conserve, je les prête, je les donne.
La moyenne d’un roman grand format tourne autour de 20 euros en France. Est-ce peu ou proue la même chose au Canada ? Le prix unique du livre existe-t-il ?
Le prix unique du livre n’existe pas au Canada. Le prix est souvent fixé en fonction du coût inhérent à l’édition (impression ou conversion au numérique, distribution et vente en librairie). En matière d’autoédition les prix se situent autour de 20,00$ à 25,00$ pour un livre moyen (200 à 300 pages). Vendre en librairie lorsqu’on est un auteur qui a choisi l’autoédition est difficile puisque cela demande soit un investissement important qui souvent laisse l’auteur pris avec des caisses de livres dans son sous-sol, ou l’auteur doit faire le choix de ne faire aucune redevance. Sans compter toutes les grandes chaines nationale ou internationale qui vendent les livres à rabais au détriment des auteurs, même de ceux édités à compte d’éditeur. Au Canada, comme ailleurs dans le monde, tous les maillons de la chaine du livre s’engraissent au détriment des auteurs qui peinent à vivre de leur art.
Sur ce prix, tu toucherais environ entre 1 € et 2 € en France. Mieux vaut-il que nos auteurs franchouillards demandent asile au Canada ?
Au Canada, un auteur édité à compte d’éditeur reçoit entre 0,50$ et 1,00$ par livre vendu. L’autoédition permet d’avoir une meilleure marge de redevances lorsque l’œuvre n’est pas vendue en librairie traditionnelle. Cependant comme un investissement est nécessaire, les profits se font rares au bout du compte. Mais, cela permet de garder le contrôle sur son œuvre et sa distribution.
Lecteur de SFFF, t’a-t-on déjà jeté l’opprobre par rapport à tes goûts littéraires ? Le regard sur ces littératures te dérange-t-il ou assumes-tu le fait d’en lire et d’en écrire ?
Mon père méprisait ce type de littérature qu’il qualifiait de niaiserie, et par conséquent, moi, de niaiseux lorsqu’il me voyait en possession de ce genre. Il avait l’habitude de faire disparaître ce qu’il n’aimait pas, même les livres de bibliothèque. Je devais donc cacher les livres ou je les consultais sur place. Sinon, je devais les rembourser avec mon argent de poche. Pour les cadeaux, je ne pouvais rien conserver. Alors oui, je connais très bien l’opprobre qui stigmatise le genre de la science-fiction. Encore aujourd’hui, il n’est pas rare de se faire dire que les auteurs de science-fiction ne sont pas de vrais auteurs, que l’on ne lit pas de science-fiction ou de refuser de faire la promotion de la science-fiction. J’assume très bien, car en science-fiction, il est possible de non seulement raconter une histoire, mais surtout, d’aborder des sujets sensibles qui sont impossibles avec des romans contemporains.
Que recherches-tu dans un livre ? Une bonne » histoire, un style, le fait d’être bousculé dans tes convictions, pour creuser un sujet, une réflexion…
Dans un livre, l’important pour moi, c’est le langage. Dans une revue de recherche, un texte qui ne répond pas aux normes sera rejeté. La différence principale entre ce genre de littérature et les autres, c’est que la personne qui dépose son doctorat est éduquée, entourée, conseillée et corrigée par l’institution d’enseignement. Dans l’écriture d’un roman, l’auteur est seul. Il voit à son éducation, à repérer ses lecteurs critiques, à faire ses recherches et à trouver ses correcteurs. Ce qui me fascine dans un roman, c’est d’entrer dans un univers. Lorsque tous les actes de la pièce, les décors, les personnages, les textes et les costumes sont correctement agencés, la fiction devient réalité. Ce que je recherche dans un roman ? La magie !
Où commence les histoires... |
Et dans tes écrits, transmets-tu la même chose ?
Je m’efforce de le faire. Atteindre la magie, c’est un peu être alchimiste, non ? C’est pour cela que j’ai choisi le mot thaumaturge (qui accomplit des miracles ou qui prétend en accomplir) pour nommer mes méchants. Je passe beaucoup de temps sur le décor de la pièce, les costumes, etc. L’attention que je porte au texte frise le perfectionnisme. J’ai besoin de mes deux correctrices pour apprendre à lâcher du lest. Sinon, cela peut ne pas avoir d’aboutissement. Le plus facile, c’est de trouver le sujet. Sculpter, peindre et dessiner l’univers n’a pas de fin. Il faut savoir mettre des limites pour que l’histoire reste lisible. Et ça, c’est le plus pénible pour moi.
La représentation des femmes, des minorités est un sujet de plus en plus prégnant. Fais-tu attention à ces aspects lors du choix de tes lectures ? Lors de l’écriture de tes textes ?
Oui, absolument. Les bellicistes, qui se divisent en Bastillaises et Nautonières, sont exclusivement des femmes, les dernières représentantes de l’espèce humaine (dans mon univers, l’espèce humaine est éteinte depuis plus de trois mille cinq cents ans). Alors que le reste des espèces qui forment la Fédération du phalanstère sont multigenres. Le mot race n’existe pas dans le Projet belliciste, il n’y a que l’idée d’espèce qui existe et le concept du racisme est abordé de façon dévalorisante. Voir la religion de la Fédération :
… Selon l’Eidétisme, la conscience est l’incarnation du divin. Le dogme désavoue donc toute forme de discrimination. Pour les adeptes de cette religion, la ségrégation est considérée comme l’expression d’une intelligence animale, qui est trop déficiente pour accepter les différences. L’Eidétique explique que la distinction, depuis les premières formes de vie unicellulaires jusqu’aux formes de vie conscientes, est la biodiversité. Elle enseigne que les organismes se transmutent par des changements de leurs caractères génétiques et morphologiques, lesquels aboutissent à la formation de nouvelles espèces…
Mais bien sûr, comme dans nos sociétés contemporaines, il y a des manipulateurs qui transgressent les normes sociales pour parvenir à leurs fins. D’ailleurs, les Thaumaturges réduisent l’humanité au rôle de biopantin ; c’est-à-dire, de soldate-esclave. J’ai arrêté l’histoire humaine à l’empire romain, excluant par le fait même, les trois religions monothéistes actuelles. De plus, les ancêtres des troisièmes Nautonières viennent du continent africain, elles n’ont pas connu la colonisation européenne. Tout cela me permet d’avoir une plus grande liberté de jouer avec des concepts sociaux et religieux. Il y a aussi des scènes de sexualité explicite qui sont lesbiennes. Bien évidemment, cela dérange. Je me suis fait expliquer que ces détails de l’histoire sont les principales raisons des refus de publication : il m’est impossible de masculiniser le langage des Bellicistes. Comment pourrais-je justifier le fait que le masculin l’emporte dans la langue courante si elles n’ont pas vu un homme depuis trois millénaires ? Les récits des personnes ayant vécu dans les camps ou les prisons, sur de longues durées, démontrent qu’elles développent une sexualité de circonstance. Pourquoi pas mes Bellicistes ? Je voulais que cette série soit particulière ; comme un match de boxe. Le lecteur qui lit pour la première fois cette histoire est poussé dans les cordes, déstabilisé, sonné… C’est voulu par l’auteur. Et en même temps, je voulais qu’il soit possible de la relire et qu’en fonction de notre état mental, l’histoire raconte quelque chose de différent. Toutefois, il faut conserver en tête que Sédition est un réquisitoire contre le radicalisme. La série est violente, physiquement et psychologiquement, et a été comparée à La servante écarlate au Canada. Ce n’est pas de la littérature pour tous.
En faisant quelques recherches sur internet, j’ai vu que tu avais fait quelques témoignages autour de l’exploitation des mineures, un sujet qui t’a touché intimement. Lorsque je lis les synopsis de tes romans, je ne peux m’empêcher d’y voir un lien. Je me fais des idées ?
Effectivement. Les Bellicistes sont une forme d’hommage à ces survivants/es. Et les thaumaturges sont une forme de représentation de l’industrie du sexe ainsi que de l’agro-industrie. J’ai reçu beaucoup de commentaires de femmes qui ont vécu cette réalité. Elles se reconnaissent dans certains personnages et cela est l’une de mes grandes joies par rapport à cette trilogie.
J’ai lu que tu étais ouvrier, pourquoi cette volonté de piquer le travail des cols blancs ?
Je suis ouvrier, car c’est le seul métier qui me permettait d’avoir une stabilité de vie et de soutenir ma famille. Sortir la tête de la merde, c’est un exploit en soi, non ? Si ça pique des gens, ce n’est pas mon problème. Ça vaut ce commentaire que j’ai reçu d’un éditeur québécois : un gars comme toi, ça ne peut pas avoir écrit ça. Je m’en câlisse (version québécoise de : je m’en bas les couilles).
Toi qui n’as pas fait d’étude littéraire ou de formation à l’écriture, comment s’est passé ce moment, facile, difficile ?
Ni facile ni difficile ; impossible. J’en conclus que le marché littéraire est un milieu fermé, réservé. Il faut entrer dans des cases bien précises, car elles permettent une hausse des ventes. Je suis un gars de campagne et qu’importe ce que je ferais, je resterais toujours un gars de ferme endimanché aux yeux de certains. Le fils de personne, comme m’a déjà dit un Z’élite. Sur ce sujet aussi, j’ai appris à lâcher du lest. Je me suis lassé des dîners de cons.
Aujourd’hui, j’écris pour moi et tant mieux si l’on me lit. Je prends les critiques comme une façon d’améliorer mon art. Je me concentre pour que mes textes respectent les règles de l’art de l’édition, par respect des lecteurs.
Tu avais un éditeur qui a fermé ses portes, tu as repris les droits sur tes romans et les édites par toi-même. Comme tu as connu les deux côtés, peux-tu nous en toucher un mot, les avantages/inconvénients.
Je ne peux pas parler des gros éditeurs, justes des petits et je n’ai pas vraiment envie d’en discuter. Je comprends parfaitement que l’industrie du livre à plusieurs partenaires et que tous veulent leur part du gâteau. Ce qui est clair, c’est que les auteurs sont les dindons de la farce et que les éditeurs ont la corde au cou. Quoique certains éditeurs sont de fierté filou. La diversité des œuvres en prend pour son rhume et les coups de chance sont de plus en plus rares. Au bout du compte, ce sont les lecteurs qui sont perdants grâce à l’algorithme de l’argent. Des livres de plus en plus mauvais et de plus en plus cher. Je comprends la hausse de l’autoédition. Il faut juste sortir du préjugé de la médiocrité, car maintenant, elle n’est pas forcément là où on le dit.
En préparant cet entretien, j’ai remarqué que tu n’avais pas de site web, pas de versions numériques de tes romans (mais tu viens d’annoncer leurs disponibilités prochainement https://www.facebook.com/leprojetbelliciste/posts/3943403895686226) et que tu allais te débarrasser de ton compte FB. Tu tiens vraiment à vendre tes bouquins ?
Oui, j’ai voulu et oui je le veux. Sédition, pour publier à compte d’auteur, m’a coûté cinq mille dollars, plus les frais externes. Les correctrices, dessinateur/trices, j’ai voulu les dédommager selon les barèmes. Je n’ai pas fermé que mon compte Facebook, j’ai fermé l’ensemble de mes comptes sociaux, sauf Gmail qui est moins intrusif. Comme j’ai dit plus haut, je sors d’une grosse dépression et la violence qui augmente dans les médias sociaux (surtout depuis la covid) m’affecte démesurément. J’ai décidé de considérer les médias sociaux comme une personne toxique dans mon entourage. Un moment donné, dans la vie, il faut savoir faire certains choix qui font mal. J’avais plusieurs amis-es de longue date qui vont me manquer. Mais, il y a une certaine folie que je n’ai pas besoin de lire. Je suis assez fou comme ça dans mes textes et puis j’en ai marre. De voir des gens débarquer sur la page d’une personne qui annonce la mort d’un proche décédé du covid en l’accusant de traîtrise, de mensonge, d’être un mouton… cela m’horripile. De voir des gens demander l’expulsion d’une locataire infirmière d’un bloc d’appartement me met en rogne. De voir des gens utiliser des textes de l’âge d’or du fascisme, tout en se trouvant intelligent, cela est terrifiant.
J’ai demandé à mon agente de gérer le web tout comme elle s’occupe de la traduction anglaise de ma trilogie. Pour les textes numériques, je refusais parce que je me suis fait voler des textes par le passé. Mon agente me confirme la sécurité de cette version numérique et Sédition sera présenté en trois volumes ou un seul, comme je le voulais à l’origine.
Moi j’aime les one shot : un roman, un début, un milieu et une fin. Et je pense qu’un jeune auteur devrait d’abord se lancer dans un roman plutôt que de voir grand. Tu as publié la trilogie Belliciste qui fait partie d’un grand tout, Sédition. Tu as la folie des grandeurs ?
Oui, je suis d’accord. Mea culpa ! Je me suis fait prendre par Vaisey Simétra (note du chien : la protagoniste des romans). Le début, c’est la Coureuse de Remma. Le milieu, c’est la fille de Sé et la fin, c’est la Félonne. Au départ, c’était un seul roman. Je recommence avec un quatrième et j’espère réussir à en faire un. C’est pourquoi je veux faire des nouvelles, pour me conditionner à me contenir.
Tu présentes ta trilogie comme relevant de la SF militaire. Mais dans ce sous genre, il y a SF burnée et la SF pour fillette, la SF antimilitariste. Où te ranges tu ?
Science-fiction burnée pour la Coureuse de Remma (ça va de soi). Science-fiction antimilitariste pour la fille de Sé (la suite logique) et science-fiction psychologique pour la Félonne.
On peut lire sur FB la préface du dernier tome, une préface élogieuse à ton égard et donnant envie d’en lire plus. Tu as payé combien pour avoir ce papier ?
https://www.facebook.com/leprojetbelliciste/posts/3768605473166070
Franchement ! La rate ou la face ? Je ne paye jamais pour une critique ou une préface… Je laisse ça aux politiciens. Je demande gentiment à des gens qui ont lu la série, s’ils veulent me faire l’honneur d’une préface.
Pour débuter un roman, j’imagine qu’il faut une idée, mais comment la complète tu ? Lis-tu des essais, des romans sur les thématiques que tu souhaites aborder ?
Je me mets la tête dans l’aquarium ? L’idée, c’est la base. Mais l’idée n’est rien sans structure ou contenu. Je prends un livre de note et je note. Je fais des recherches, je lis sur le sujet et les thèmes connectés. Je prends encore des notes. Je développe mes personnages, je refais des recherches et surtout, je consulte des êtres humains qui correspondent à mes inspirations. Et je prends encore des notes. Ensuite, j’écris un brouillon. Je me lis, je me corrige. Je me relis et je refais des recherches. Ensuite, j’utilise des lecteurs/trices critiques. Je corrige et j’utilise ma correctrice littéraire. Je corrige, je modifie et je réécris. Ensuite, je fais affaire avec ma correctrice éditoriale et j’adapte le texte selon ses spécifications.
As-tu déjà participé à des salons littéraires en tant que lecteur puis auteur ? Si oui, quel est ton avis dessus ? Si non, pourquoi ?
Les salons littéraires canadiens ont-ils des particularités ?
À cause de mon choc post-traumatique, je suis agoraphobe. Je suis antisocial. C’est l’un des effets d’être survivant. J’évite les foules et en vieillissant, je me suis rendu compte que je ne me respecte pas sur ce sujet depuis longtemps. Cela crée des stress et maintenant, j’évite. Je ne suis vraiment pas intéressant sur ce sujet.
Partages tu tes lectures ? A travers un club de lecture ou autres ? Peux-tu nous dire ce que cela t’apporte ?
Oui, mais c’est plus intime que ça. Ce n’est pas moi qui apporte. Certains livres sont écrits pour une personne en particulier à un moment donné dans leur vie. Il faut lire Jonathan le goéland, en état de dépression, pour comprendre cette réponse.
Ton entourage te lit-il ? Et que pense-t-il de tes talents d’écrivain, enfin pas les faux jetons, les autres ?
Oui. En bref : il serait intéressant de voir Denis Villeneuve avec cette série québécoise entre les mains. Tu écris comme il filme.
Si un jour je lis ta trilogie et que j’en fais un retour assassin, comment penses-tu réagir ? As-tu déjà subi ce genre de retour ?
Lis-la donc et on verra. Oui, mes deux correctrices, je ne les ai pas choisies pour des prunes.
Tu es canadien, tout comme mon auteur favori, Robert Charles Wilson. As-tu déjà lu ces écrits ? Mangé une poutine avec lui ?
Le Canada, c’est grand. Le Québec, à lui seul, il a plusieurs fois la superficie de la France. Non, je ne le connais pas, il vit à 638 Km de chez-moi.et je ne crois pas qu’un anglophone ontarien veuille prendre une poutine avec un francophone québécois. Il y a une guéguerre entre nous au Canada. :)
Quels sont les livres qui t’ont le plus marqué et pourquoi ? Te souviens-tu de l'éditeur et de la collection.
Impossible de répondre à cette question, il y en a beaucoup trop. Je lis depuis l’âge de sept ans.
Je te suggère les éditions À lire : https://www.alire.com/Genres/SF.html. Excellent éditeur québécois qui présente de très bons auteurs/trices de langue française.
Je te laisse clore cet entretien sur les sujets qui te tiennent à cœur
Cette chanson, d’un auteur-compositeur d’ici, résume bien mon état d’esprit pour l’instant. Sinon, je m’abreuve à une saison en enfer d’Arthur Rimbaud à l’heure actuel. Je pense que les intérêts résument son homme. Ne pas avouer que Sédition fut mon chemin de Damas pour sortir de la dépression serait une dissimulation grave. Dans mon cas, l’écriture a été une thérapie.
Pour les sujets… j’assaille d’arrêter 😊
Merci beaucoup pour cette opportunité, j’apprécie. C’est assez rare que je me prête, cependant, j’apprécie ton style. J’espère t’avoir apporté quelque chose de positif.
Luc De Larochellière - J’ai vu (chanson)
Album : Un toi dans ma tête
J'AI VU
Bien sûr, j'ai vu des amours infinis finir
Et j'ai même vu mourir des immortels
Et j'ai vu des chemins qui n'menaient pas à Rome
Et j'ai cru en des dieux inventés par des hommes
Et j'ai vu tous ces rêves pourtant immatériels
S'envoler en poussière pour ne plus revenir
Avalés par le ciel
Puis, j'ai vu le grand mur de la réalité
Là où les certitudes vont pour s'y fracasser
Et j'ai vu des valeurs perdre toute leur valeur
Et j'ai vu des beautés soudain devenir laideurs
Et des vies s'écraser, là sous le poids des heures
Jours, semaines, mois, années trahissant leurs acteurs
Sans la moindre pitié
Et j'ai vu des familles à la rue et sans rien
Et j'ai vu des hôtels trois étoiles pour chiens
Et j'ai vu des jardins délaissés inconnus
Et puis des dépotoirs s'étendre à perte de vue
Et le mépris devenir un genre de mode de vie
Où tout peut bien se vendre, ballons, jouets, armes ou gants
Faits par des mains d'enfants
Et j'ai vu des conflits inutiles et faciles
Et j'ai vu des amours sincères et impossibles
Et j'ai vu de l'amour devenir de la haine
Et des gens qui m'aimaient tout en m'offrant des chaînes
Et j'ai vu tous ces gens préférer impassibles
Un malheur certain à un bonheur possible
Et se vêtir de peine
Il serait prévisible qu'après tout c'que j'ai vu
Je ne veuille plus rien voir, je ne veuille plus rien savoir
Il serait presque risible qu'après tout c'que j'ai vu
Je veuille encore vouloir
Mais pourtant...
Année après année, quand s'achevait l'hiver
J'ai vu naître un printemps fidèle à sa saison
Et j'ai vu émerger l'herbe et les pissenlits
Comme un cri à la vie dans les fentes du béton
J'ai vu des inconnus s'unir pour reconstruire
Et puis des vies sauvées par un simple sourire
Ou un simple je t'aime
Et moi pour ton je t'aime, je remets tout en jeu
J'oublie tout c'que j'ai vu et m'abreuve à tes yeux
Et moi pour ton je t'aime, je remets tout en jeu
J'oublie tout c'que j'ai vu et m'abreuve à tes yeux
Facebook : https://www.facebook.com/leprojetbelliciste/
Où se procurer ses romans au Canada : https://autoeditionquebec.com/librairie-2/
Où se procurer ses romans en France : https://www.lulu.com/fr/search?adult_audience_rating=00&page=1&pageSize=10&q=le+Coureuse+de+Remma
la Félonne : https://www.lulu.com/fr/ca/shop/l-t-bernard/la-f%C3%A9lonne/paperback/product-jd7pq4.html
Article : Témoignage autour de L’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales
Un avis sur La coureuse de Remma sur Le galion des étoiles
L. Thierry Bernard t'a sûrement donné envie d'en connaitre plus sur la SF canadienne francophone, alors je te conseille l'excellent dossier présenté par Jean-Louis Trudel dans le numéro 61 de la revue Galaxies SF : Les quatre époques de la science-fiction au Québec .
Mon avis |
Le tome 2 - La fille de Sé est disponible, comme le tome 1, en version pdf.
Jusqu'au 13 novembre 2020, 25% de rabais sur le tome 2
Code: FilledeSe.
Mais je ne comprends pas : il n'est absolument pas roux.
RépondreSupprimerCelle-ci, je ne la comprends pas.
SupprimerPetit clin d'oeil à mon teasing sur FB. J'avais mis une image d'un érable et de fil en aiguille - et de nombreux chemins tortueux - , nous sommes tombés sur le fait que l'auteur à l'honneur devait être un canadien roux !
SupprimerJ'ai envie de dire "pourquoi pas ?". J'aime bien la SF militariste.
RépondreSupprimerJe pense attendre quand même la version numérique, même sir les livre sont abordables (15€ environ).
Et bon courage à l'auteur. Ca n'a pas l'air d'être facile pour lui au Québec, alors qu'on entend partout ici en France que tout est mieux (sauf le climat !).
Cela s'en vient. Si la covid ne cause pas d'autre catastrophe, il m'a été dit que les volumes vont sortir au rythme de un par semaine.
SupprimerEn numérique...
SupprimerJ'attends aussi la sortie numérique pour me plonger dans le premier tome, le fond m'a beaucoup plu.
SupprimerC'est avec plaisir que nous vous annonçons que la version numérique de La coureuse de Remma est maintenant disponible dans notre librairie sans DRM. Obtenez 25% de rabais avec le code promotionnel critiqueremma - valide jusqu'au 6 novembre 2020. https://autoeditionquebec.com/livre/la-coureuse-de-remma/
SupprimerET bien, je ne connaissais pas, ce n'est plus le cas. Merci qui ?...
RépondreSupprimerLe chien critique, c'est son initiative.
SupprimerToujours dans les mauvais coups !
SupprimerJe suis content de ses interviews, j'ai découvert des auteurs que je n'aurais probablement jamais lu. Très instructif de connaitre la personne qui se cache derrière l'écrivain.
Eh beh, quel entretien. Tu prends combien pour les consultations ?
RépondreSupprimerTu comptes tenter le premier tome ?
C'est gratuit et qui n'aime pas prendre du réconfort auprès d'un vieux chien, compagnon fidèle ?
SupprimerOui, je lirai le premier tome, et le reste si le premier me convient.
Très belle chanson.je ne connaissais pas son auteur,mais c’est un texte à méditer.Bonne chance à vous!
RépondreSupprimerJ’espère que le Chien n’a pas disparu..
Il est là le chien, je suis tombé sur des lectures qui m'ont accaparé... Saloperie de livres ! Mais bon, faut bien alimenter le blog.
SupprimerJe suis d'accord, très belle chanson.
Hâte de lire ton avis sur un des livres du monsieur :)
RépondreSupprimerMaintenant qu'il existe en numérique, il n'y a plus qu'à...
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