Le Novelliste #05

Nina Allan, Ethan Robinson, Yves Letort, Sylvain-René de la Verdière, Didier Pemerle, Alexis-Nicolas de la Vitche, Léa Fizzala, Pascal Malosse, Ketty Steward, Pierre Laurendeau, Céline Maltère

Flatland éditeur, 2021, 212 p., 13€ papier

 

Les éditions Flatland ne m'ont pas fait un cadeau en m'envoyant gratuitement ce numéro : car désormais, comment résister à la tentation d'acheter les prochains ?
Je ne vous remercie pas Monsieur Flatland.

 

Présentation de l'éditeur :


Ce cinquième numéro du Novelliste vous invite à quelques embarquements, immédiats ou différés, qu’il s’agisse de traverser des océans bien réels, spatiaux, ou même métaphoriques. C’est une nouvelle de Nina Allan inédite dans notre langue qui fait l’ouverture, complétée par un entretien. Autre première, la traduction d’un épisode des aventures du Capitaine Mors, pirate des cieux, introduit par un article de fond de Marianne Sydow, LA spécialiste de ce proto-super-héros allemand début vingtième. Les autres rendez-vous ne sont pas à négliger non plus : une rencontre avec Patrice et Viktoriya Lajoye, des éditions Lingva, que complètent un portfolio consacré à un dessinateur russe trop peu connu par chez nous, Anatoli Chpir, ainsi qu’une nouvelle de thriller-maritime-avant-l’heure signée Andréi Zarine. En outre, J.J. Astor et ses héros poursuivent leur voyage apergétique à travers l’espace dans une deuxième livraison de notre roman à suivre, et les talentueux novellistes réunis ici (Ethan Robinson, Yves Letort, Sylvain-René de la Verdière, Didier Pemerle, Alexis-Nicolas de la Vitche, Léa Fizzala, Pascal Malosse, Ketty Steward, Pierre Laurendeau et Céline Maltère) vous proposent d’embarquer sans attendre, le temps d’une lecture, pour le monde qui est le leur. (L.D.)

 

 

Mon ressenti :

Voilà un bon moment que cette revue m'intriguait, surtout grâce aux avis de Thomas Day dans la revue Bifrost, parlant de revue de vieux pour les vieux. Et moi, les vieux, je les aime. Par contre, les vieux et le numérique... Et donc pas de version électronique à mon grand désespoir. Mais Le novelliste dans sa grande largesse m'a envoyé sa dernière production.
Première surprise, c'est beau. Une bien belle maquette et couverture.
Deuxième surprise, c'est dense, très dense. Tu en as pour ton argent. Corolaire, pour faire entrer le tout dans les deux cents pages, il faut écrire petit, parfois très petit. Ce qui m'étonne pour une revue de vieux. À moins que ce ne soit une revue de jeunes ?
Dans tous les cas, me voilà bien embêté, car c'était du haut niveau. (Merde, je suis un vieux !) J'ai adoré y trouver des textes de jadis parsemés de textes récents inédits.


Grande recension de ce qui se trouve à l'intérieur

Angélus, Nina Allan
Une femme rencontre lors de son arrivée dans un hôtel une personne qui lui est familière. Un amant, un ami...
L'autrice, dont c'est la première fois que je lis la prose, délie peu à peu quelques fils de l'histoire de la narratrice. Une tranche de vie qui se déroule dans un monde où l'exploration spatiale est possible, mais semble avoir des effets secondaires handicapants. Très peu d'indices nous sont donnés, laissant libre cours à l'imagination du lecteur, comme sa fin ouverte.
Je continuerai ma découverte de Nina Allan.
Une interview de l'autrice datant de 2013 complète ce texte.


Exitus Mortalis, Ethan Robinson
Voici le compte rendu, factuel, distant et parcellaire des derniers jours d'un employé dont le travail consistait à appuyer sur des touches.
Beaucoup de digression et détour dans ce texte très ironique que j'ai adoré.
Sa présentation indique que ce texte a été refusé par toutes les revues et anthologies SF américaines et a fini par être publié sur le site de l'auteur. Chose que je ne comprends pas, car c'est excellent.


La fièvre, Yves Letort
Un père un fils et un fleuve. Une vie hors de tout.
Même si tout cela est très bien écrit, j'ai trouvé ce texte très classique et manquant cruellement d'originalité.


Portfolio consacré au dessinateur soviétique Anatoli Chpir, commenté par Patrice Lajoye
Voici de l'archeo SF russe qui permet de constater que la SF irrigue le monde depuis fort longtemps. C'est court, plein d'illustrations sont présentes et le commentaire restitue bien l'époque et l'univers qui s'y accroche.


Nuit terrible, Andréï Zarine
Place au thriller maritime avec ce texte russe. Un navire embauche un étrange mousse. À partir de ce moment, rien ne va plus.
Une vieillerie qui tire encore son épingle du jeu et nous emmène dans une nuit de tempête glaçante où l'horreur va peu à peu monter en puissance.


L’affaire de L’Ange gardien, Sylvain-René de la Verdière
Nous restons dans les histoires maritimes dans le genre horreur fantastique. Imitant le style de l'époque 1800, l'auteur nous conte un fait divers étrange : la découverte d'ossements sur un navire fantôme.
Un style ancien, une forme moderne et au final une très bonne aventure au sujet actuel. L'auteur a déjà écrit dans cet univers et s'est inspiré d'un fait divers réel.


Le jour du nuage, Didier Pemerle
J'ai dû rater un truc, car je n'ai rien compris à part que cela parle de merde, de rats, de sexe et de shit. Seul point positif, c'est court.


Les éditions Lingva, entretien avec Viktoriya et Patrice Lajoye
Un bel entretien avec les éditions Lingva. Kesako ? Mais si vous les connaissez, les frères Strougatski chez Denoël, La loi des mages chez Mnemos, les anthos russes chez Rivière Blanche. Et plein d'autres choses. Deux passionnés qui arrivent à nous faire partager leurs passions, celle de la littérature russe ancienne... Une sinécure.


Voyage en d’autres mondes 2/4, roman à suivre de J.J. Astor
Étant la seconde partie et n'ayant pas lu la première, je m'abstiens de le lire, mais les quelques lignes lues et le pitch donnent envie : une histoire d'explorateurs dans un aérostat qui s'envolent vers Jupiter . Par contre, la taille de la police est vraiment toute petite.


Cinq semaines dans l’éther, Alexis-Nicolas de la Vitche
Un scientifique invente un moyen pour aller dans l'espace.
Voilà le type d'histoire vu et revu, cela se lit sans déplaisir, mais l'originalité n'est pas forcément au rendez-vous si ce n'est le moyen. Mais bon, lorsque l'on aime les vieilleries, on y retrouve le charme suranné qui fait tant plaisir.


Terre à terre, Léa Fizzala
Un jeune désoeuvré est sur le point d'entrée en contact avec une race alien.
Voilà un premier contact qui change de ce qu’on lit habituellement. L'autrice nous promène dans son univers avec de légères touches d'humour. La présentation de l'ado est un must.
Un twist final bien mené.




Capitaine mystérieux, article de Marianne Sydow sur le feuilleton allemand Der Luftpirat
Voilà un excellent article sur un feuilleton SF allemand des années 1910. L'autrice nous parle de sa découverte alors que pratiquement tous les textes ont disparu. Des thématiques très modernes ainsi qu'un aspect scientifique et social prégnant. Après lecture, une seule envie : lire ce capitaine Mors. Ce qui tombe plutôt bien, car :


Capitaine Mors, pirate des cieux, premier épisode
La revue nous offre le premier épisode qui est une très bonne découverte. Un pirate des airs cherche vengeance. De l'action, du suspense, une construction que j'ai rarement vu dans des textes anciens.
Plusieurs interrogations cependant : connaîtrons-nous la suite des aventures ? Ce premier épisode correspond-il au premier fascicule ou en regroupe-t-il plusieurs ...
En outre, c'est traduit par un des messieurs du Le belial.


Souvenir d’enfance, Pascal Malosse
Souvenir d'une réunion d'une riche famille corse lors de la Toussaint
Un texte social qui arrive à nous mettre dans ce souvenir, mais dont la fin est un peu trop abrupte à mon goût.


La porte, Ketty Steward
Surtout tu regardes pas la porte !
Voilà comment débute ce court texte.
Pourquoi ne pas la regarder ? On découvre rapidement la raison, fantastique et réaliste. J'ai bien aimé ce texte qui laisse aux lecteurs la possibilité de ressentir ce qu'est l'enfermement.
Je n'ai pu m'empêcher de penser au poème La porte de Guillaume Apollinaire. Ketty Steward écrivant de la poésie, je pense que la coïncidence n'est pas du fait du hasard.Et bien si :

"Comme une image : autour d’un dessin d’Huguette Lendel, trois micro-nouvelles spécialement écrites par Céline Maltère (À nous quatre), Pierre Laurendeau (Le débordement), Didier Pemerle (Quatre fois une opération, de gauche à droite et de haut en bas) " clôt le tout.



Avis réalisé dans le cadre d'un service de presse

6 commentaires:

  1. J'avoue c'est très embêtant ces revues de qualité, je n'arrive pas à suivre non plus😭 Bref, je vais essayer d'oublier ton billet, mais merci quand même 😅

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    1. Désolé. En espérant que leur prochain numéro soit nul, croisons les doigts.

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  2. Ah oui, c'est riche. Les revues c'est donc comme les blogs, tout le monde pense que c'est terminé alors qu'en fait... ?
    Et vive Nina Allan !

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    1. C'est vrai qu'il existe pas mal de revues désormais en Imaginaire.
      Je clamerai Vive Nina après m'être frotté à d'autres de ses textes.

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