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Qui a tué l'homme-homard ?

mars 13, 2019
 

J.M. Erre, 2019, Buchet Chastel, 368 p. (gros caractères), 13€ epub sans DRM



Scooby-Doo chez les Freaks. Navrant ?

Présentation de l'éditeur :


Margoujols, petit village reculé de Lozère, abrite depuis 70 ans les rescapés d’un cirque itinérant qui proposait un freak show : femme à barbe, soeurs siamoises, homme-éléphant, nain, colosse...
L’histoire s’ouvre sur la découverte du cadavre atrocement mutilé de Joseph Zimm, dit « l’homme-homard ». Qui a tué cet ancien membre du cirque des monstres, et pourquoi ? L’enquête menée par l’adjudant Pascalini et son stagiaire Babiloune va révéler des secrets enfouis depuis des lustres dans les hauteurs du Gévaudan.
Lucie, la fille du maire de Margoujols, une jeune femme paraplégique communiquant par l’intermédiaire d’un ordinateur, va épauler les gendarmes dans leur enquête. Elle est aussi la narratrice de cette histoire rocambolesque qu’elle raconte au jour le jour à la manière d’un polar pimenté d’une bonne dose d’humour noir, tout en livrant ses réflexions décalées sur des sujets aussi variés que la littérature policière, le handicap, les artichauts, les cimetières, les réseaux sociaux et, bien sûr, les monstres...


Mon ressenti :


Mr Erre se dit écrivain alors qu'il ne sait même pas construire une intrigue comme il se doit. Déjà, le récit se passe dans le trou du cul du monde, en province, et même pas dans son fleuron architectural et culturel qu'est la ville lumière. En second lieu, il dénigre les personnages hauts en couleur illustrant les Vogue, Elle et autres presses tendances pour un légume bavant en fauteuil roulant et un cirque de monstres. Et cerise sur le gâteau, il se permet même de rire de leurs situations. Pour le respect, on repassera.

Cela ne va guère mieux en avançant dans la lecture. Les paysans sont consanguins, les gendarmes à la ramasse. Il se permet même le luxe de critiquer notre glorieuse décentralisation et l'accès de tous aux services publics, peu importe leur lieu d'habitation reculé. Si vous n'aimez pas notre France Mr Erre, vous n'avez qu'à la quitter, vos immigrés adorés vous tiendront compagnie !

Le pitch est digne de la trame éculée : le méchant du village se fait découper, un gendarme et son fidèle stagiaire débarque. Mais dans un village reculé, avec tout une bande de taiseux, difficile d'avancer. C'est sans oublier les pratiques patriotiques de délation typiquement française, selon l'auteur. Le bon français adore aider l'administration à arrêter les coupables, surtout si ils sont juifs, basanés, noirs où ont une trogne à faire peur. L'enquête offre l'occasion de faire la ballade du village et de ses habitants, tous plus tarés les uns que les autres.

L'auteur joue avec les codes du polar, les arrange à sa sauce, passe de fausse pistes en pistes fausses. Il utilise tous les codes de la narration pour mener en bourrique le lecteur.
La narratrice remporte la palme de ce livre, elle s'amuse de son handicap et de ses représentations pour déstabiliser son interlocuteur. JM Erre se croit à la pointe des bons mots, à la mode desprogienne, ça grince, le politiquement correct en prend pour son grade.

Le résultat vous vous en doutez : j'ai adoré.
Difficile d'arrêter sa lecture pour rejoindre Morphée. C'est court, c'est rythmé, la gouaille cynique du personnage principal change des feel-good sirupeux.
On se croirait dans un épisode de Scooby-Doo, avec toutes les péripéties, les coupables à foison, c'est jubilatoire.
Bref, JM Erre s'amuse du difforme, du monstrueux, du handicap pour en faire des sujets normaux. Derrière la galéjade, une critique acerbe de la différence, des médias et réseaux sociaux voyeurs et de place de la ruralité.

Chapeau bas l'artiste.

J.M. Erre sur le plateau de La Grande Librairie le 06 mars 2019



Quelques citations : 

 

depuis un mois, un nouvel équipement informatique a transformé ma vie. Mon père m’a offert le même ordinateur que celui de l’astrophysicien Stephen Hawking, cloué dans un fauteuil à cause de la maladie de Charcot. Le gars explorait les trous noirs et perçait les mystères de l’univers alors qu’il n’arrivait même pas à se curer le nez.

Carrie Mathison, pour les non-initiés, c’est un agent du FBI dans la série télé Homeland. Elle cumule deux handicaps qui en font un personnage attachant : la féminité et la bipolarité. Excellente gestion de la fiche personnage, y a des auteurs qui bossent. La dépression et l’alcoolisme étant passés de mode, les personnages de polar affichent à présent la gamme complète des particularités physiques et psychologiques. On ne compte plus les détectives obèses, autistes, agoraphobes, philatélistes, schizophrènes, avec toutes les combinaisons possibles pour un personnage d’enfer : enquêteur claustrophobe et collectionneur de hamsters empaillés, inspecteur maniaco-dépressif et abonné à Valeurs actuelles ; commissaire asiatique, bisexuel, psoriasique et recordman de vitesse du roulage de nems.
Autant dire que Pascalini n’est pas vraiment au niveau avec son style passe-partout. Une myopie raisonnable, un IMC un peu en dessous de la moyenne, des oreilles légèrement décollées, ça fait maigre pour séduire le lectorat.

Tant que c’est le monstre qu’on assassine, le bon citoyen se sent en sécurité. Au fond, l’anormal l’a bien cherché, à toujours faire le malin avec ses difformités. En revanche, quand on commence à trucider les honnêtes contribuables, le frisson de l’angoisse devient nettement moins délicieux.

La mort violente a été évacuée de notre quotidien à tel point que son surgissement est toujours vécu comme un insupportable scandale. Les crimes de sang, infiniment moins nombreux aujourd’hui que par le passé, sont montés en épingle à la télévision et marquent au fer rouge l’esprit de nos concitoyens qui vivent dans la peur absurde d’en être un jour victimes. Inutile de leur expliquer que les statistiques sont formelles et que les chances de mourir chez eux d’un accident domestique ou à l’hôpital d’une maladie nosocomiale sont infiniment plus grandes que celles de trépasser sous les doigts d’un assassin ou sous les balles d’un terroriste : l’angoisse est fâchée avec les maths. Si, chaque soir, le journal de 20 heures s’ouvrait sur les photos des dix Français décédés dans un accident de la route pendant la journée, de quoi auraient peur les gens ? De croiser un terroriste ou de prendre le volant ?

La fin du monde a du retard

décembre 10, 2018

 

J. M. Erre, Buchet Chastel, 2014, 336 p., 7€ epub sans DRM


Voilà l'exemple typiquement français : la fin du monde est programmée, et La France, comme toujours, prend du retard dans son calendrier. Alors que je paye mes impôts et voilà le résultat, je vais rater la fin !
Foutu pays. De mon temps...

Présentation de l'éditeur :


Construit sous la forme d’une course poursuite, La Fin du monde a du retard met en scène Alice et Julius, deux amnésiques qui s’évadent de la clinique psychiatrique où ils sont traités. En effet, Julius s’est donné pour mission de déjouer un terrible complot qui menace l’humanité. Poursuivis par la police, par des journalistes et par de mystérieux personnages de l’ombre, ils iront de péripéties en rebondissements jusqu’à l’incroyable révélation finale.


Mon ressenti

J'avais pu tester l'écriture de J.M. Erre avec Le grand n'importe quoi, une histoire de boucle spatio-temporelle avec des aliens qui m'avait fait passer un bon moment. Dans sa bibliographie trainait une histoire de fin du monde, alors pourquoi pas ?

Alice n'a pas beaucoup de bol dans la vie. De une, elle est à l'asile, et de deux, elle est seule. Le plus beau jour de sa vie a en effet très mal tourné, l'explosion de joie s'est vite transformée en explosion tout court. Résultat, 262 morts, 1 survivante. Plus de famille, plus d'amis. Pour surmonter son traumatisme, son cerveau a disjoncté, fait table rase du passé, et hop, amnésie totale.
Julius, lui est un toxicomane assez bizarre, il se shoote aux capsules de Nespresso, une petite snifette et ça repart. Lui son problème, c'est que personne ne veut croire qu'il a raison : un grand complot se profile et va sonner le glas de la fin du monde. Pour preuve de sa clairvoyance, il est devenu amnésique, si cela n'est pas un coup des complotistes.

D'un côté nous avons donc notre bande d'amnésiques qui va de péripétie en péripétie, tentant par tous les moyens de mettre fin à la fin du monde.
D'un autre, nous suivons un commissaire de police à deux doigts de la retraite, qui voit tomber sur son bureau un dossier brûlant, et surtout doit collaborer avec un jeune lieutenant à la langue bien pendue.

La fin du monde a du retard, c'est donc un récit crépusculaire loufoque, diablement rythmé. Les pages se tournent rapidement, l'inventivité de l'auteur fait mouche, il détourne les codes du thriller ésotérique pour mieux nous amuser et s'amuser des mises en abimes.
Derrière l'histoire burlesque, quelques beaux morceaux. comme les extraits du site lafindumonde.com. l'auteur parvient à être le plus parfait complotiste et nous révèle La Vérité: on nous cache des choses.

C'est drôle et con, parfait pour un petit moment de détente et pour réviser quelques classiques comme Platon ou Ulysse.
Mais la question primordiale reste : que vient faire un pigeon unijambiste et borgne, avec une collerette blanche lors d'une fin du monde dans tout cela ?



Quelques citations :




Une soucoupe roulante.
Le groupe des photographes s’écarta pour laisser passer l’objet roulant non identifié. Certains tombèrent à genoux pour entonner un chant de gloire ; d’autres, rattrapés par leur mission sur Terre, mitraillaient l’apparition ; quelques-uns, enfin, traversaient la route, décidés à intégrer au plus vite la clinique Saint-Charles. De forme quasi sphérique, d’apparence similimétallique, de couleur pseudo blanchâtre, l’appareil prouvait l’existence d’une intelligence des plus moyennes.


Les monstres ont un avantage : on les voit venir de loin. La Méduse se balade avec une chevelure de serpents, Cerbère fait le malin avec ses trois têtes écumantes, la créature de Frankenstein a des cicatrices plein la face, les sorcières ont de grosses verrues et les extraterrestres des tentacules partout. Impossible de se tromper : dès le plus jeune âge, on apprend dans les contes que les gentils sont beaux, raffinés et élégants, et que les méchants ont des physiques impossibles. Moralité, les enfants : méfiez-vous des gens laids.

Que voulez-vous espérer d’une société où les gens ne lisent plus ?
– Les gens ne lisent plus ? Comment vous le savez ?
– Vous vous moquez de moi ? Ouvrez les yeux !
– Ça veut dire que les gens lisaient avant ? Mais quand ?
– Je ne discute pas avec vous, vos raisonnements sont biaisés.
– J’essaie juste de comprendre parce que j’avais appris à l’école que jusqu’à la fin du XIXe siècle et les lois de Jules Ferry, la majorité des Français ne savaient pas lire.
– Toujours votre mauvaise foi.
– Je sais aussi que jusqu’à la fin des années 1950, les gens qui faisaient des études secondaires étaient rares. D’ailleurs le livre de poche n’apparaît qu’à ce moment-là.
– Je ne vois pas le rapport.
– Si on considère que la société des écrans naît à partir des années quatre-vingt avec le développement des télévisions, l’apparition des magnétoscopes et le début des ordinateurs, finalement on peut dire qu’au cours de l’histoire de France, les gens ont lu pendant vingt ans. Les années soixante et soixante-dix, c’est ça ?
– Je ne réponds pas.
– Et par une étrange coïncidence, c’était l’époque de votre jeunesse. Vous avez entendu parler du mythe de l’âge d’or ?

Le libraire apparut, un casque de chantier sur la tête, une énorme masse à la main et un badge « Espèce en voie de disparition » sur la poitrine.
– Excusez-moi, fit l’homme, j’étais en train de mettre au pilon un carton de liseuses qu’on m’a livrées par erreur. Il n’y a rien de plus revigorant qu’une petite extermination d’ebooks de bon matin.

Pourquoi ce refus de la réalité de la part du lecteur ? Parce qu’il aime se reconnaître dans le parcours d’un héros injustement accusé. Un héros qui lui dit que tout est toujours de la faute des autres. Un héros qui lui évite de s’interroger sur ses propres responsabilités.
On se souvient que la phase 1 de l’histoire des complots attribuait aux dieux la responsabilité des malheurs humains. Dans la phase 2, c’étaient les étrangers qui étaient mis en cause. Dans la troisième, c’étaient nos semblables. L’ennemi était au-dessus de nous, puis à côté de nous, puis parmi nous.
Dans la phase 4, l’ennemi est en nous. Dans la phase 4, l’homme découvre qu’il complote contre lui-même, qu’il est la cause de son propre malheur, qu’il s’est lui-même posé des chaînes. Voilà ce qu’apprend celui qui sort de la caverne : nous sommes notre fatalité, nous sommes notre tragédie.
Et ce n’est pas beau à voir.

Le grand n'importe quoi

septembre 06, 2018
 

J. M. Erre, Buchet Chastel, 2016, 304 p., 14€ epub sans DRM


Marre de la SF sérieuse ?
Marre de tous ces livres qu'il faut avoir impérativement lus ?
Marre qu'on vous rabâche avec les Grands Auteurs de la SF ?
Marre de cette Culture SF avec un grand C ?
Alors tentez le grand n'importe quoi,
La culture dite populaire n'a pas dit son dernier bon mot !


Présentation de l'éditeur :


Samedi 7 juin 2042. 20 h 42. Durant cette minute qui n’en finit jamais, de nombreux personnages vont se croiser dans les rues d’un petit village après l’apparition d’une soucoupe volante et la tentative d’enlèvement d’un villageois par des extraterrestres. Parmi eux, on suivra notamment le destin d’Arthur, un réfugié monégasque qui n’aurait jamais dû se rendre à une soirée costumée pleine de culturistes ; de Lucas, un romancier en panne d’inspiration qui n’aurait jamais dû ouvrir sa porte à Marilyn Monroe ; du Grand Joël, auteur de L’Incroyable Révélation, un modeste essai qui apporte une réponse définitive aux plus grands mystères de l’univers ; d’Angelina, maire du village et conceptrice d’une technique imparable pour échapper aux angoisses existentielles ; et de J-Bob et Francis, les philosophes du bar local, qui commentent l’action avec l’ampleur lyrique d’un chœur antique (ou presque).

Mon ressenti :


Le 7 juin 2042 à 20h42 à Gourdiflot le Bombé, Spiderman se prend une raclée par Tarzan à cause de Françoise, tandis qu'Alain Delon décide de réussir au moins une chose dans la vie, son suicide ! Marylin Monroe se fait abuser par un auteur de SF pendant que les martiens débarquent dans leur soucoupe délabrée. Le dernier bistrot avant la fin du monde termine sa journée en compagnie des piliers de bar alors que la majorité du peuple mange devant le Pas très normal show sur C8 en compagnie d'un animateur crétin. Mais l'histoire est un éternel recommencement.
Voici le pitch improbable mais hautement jouissif de ce grand n'importe quoi.

Boucles spatio-temporelles, physique quantique, enlèvement par des aliens, anticipation sociale, voici les principaux concepts dont il sera question ici, mais à la sauce absurde. L'auteur joue avec les codes de la SF, se permet des mises en abyme, et mêmes quelques pics envers nos modes de vie contemporains. Bourré de références et de clin d'oeil à la culture populaire générale ou SF, truffé de bon mot ou de jeu de mots, ce roman est bon pour les zygomatiques. Ça se lit d'une traite, cela s'oublie sûrement tout aussi vite, mais le moment passé est agréable. Bref, si vous avez envie de savourer un petit divertissement sans prise de tête, Le grand n'importe quoi fera l'affaire. Et puis un auteur qui cite Le péril bleu de Maurice Renard doit être pris plus au sérieux que ces quelques lignes ne le laissent présager.
Seul ombre au tableau, le prix : 14€ l'ebook pour 300 pages en gros caractères, c'est abusif, voir pousse au crime. Résultat, il est facilement trouvable sur internet...

En 2014, il avait remporté le Groprix de littérature grolandaise, pour La fin du monde a du retard. Depuis, il a rejoint l'équipe des auteurs de Groland.

C'est absurde, c'est loufoque ou c'est grotesque, voire les trois à la fois par moment, mais ça fonctionne et c'est marrant, dixit Baroona grâce à qui j'ai découvert ce roman. Lune enfonce le chou clou: "ce récit est jouissif. L'auteur a l'art de la formule, du dialogue qui percute et se fait plaisir. Son récit est vraiment drôle et bourré de références."

Challenge S4F3

Quelques citations :


En sus d’être sensas, Patrick passait ses week-ends dans un petit village, rapport à la vie saine de la campagne où l’on peut prendre ses stéroïdes avec des courgettes bio. Bilan : deux heures de route depuis Bastille pour rejoindre la soirée d’anniversaire de Monsieur Muscle au milieu de nulle part. Mieux qu’une soirée d’anniversaire : une soirée d’anniversaire costumée. Car Patrick faisait partie de ces trentenaires espiègles qui ont eu le bon goût de garder leur âme d’enfant.

Arthur posa sa main sur la surface noire, appuya, et ce qui se passa alors était tellement incroyable qu’il serait cruel de continuer à allonger cette phrase par des procédés stylistiques douteux dans le seul but d’amplifier artificiellement le suspense et d’imposer au lecteur une attente qui pourrait à terme générer chez lui une irritation compréhensible mais nuisible à cette histoire, donc enchaînons. Le monolithe bougea sur sa base et vacilla. Claire poussa un cri, Arthur venait-il d’hériter d’une force surhumaine ? Le monolithe bascula et s’écrasa au sol à la consternation générale.


Ensemble, ils avaient parcouru l'espace infini d'un bout à l'autre, car ils se riaient des paradoxes. Ensemble, ils avaient dépassé maintes fois la vitesse de la lumière, car ils se gaussaient des théories relativistes de physiciens allemands hirsutes. Ensemble, ils s'étaient beaucoup tripotés, car derrière les uniformes sévères de militaires aguerris battaient deux cœurs sensibles de pieuvres de l'espace.


Aux premiers âges du monde, l’homme était un enfant vivant dans un univers empreint de magie, peuplé de fées, de sorcières et de divinités multiples. Puis l’espèce humaine évolua, grandit, mûrit, et vint le temps des religions structurantes qui permirent aux sociétés de se stabiliser. Les Autres quittèrent la terre ferme pour s’installer dans le ciel. Enfin, l’évolution de l’esprit humain continua et Dieu mourut, remplacé par la science. À la fin du XIXe siècle, alors que Nietzsche annonce que « Dieu est mort », H. G. Wells écrit La Guerre des mondes. Dieu s’en va et les extraterrestres arrivent. Les aliens ne sont rien de plus que les Autres de l’ère scientifique. Un Autre remplace un Autre et l’invisible demeure.

Arthur et Lucas levèrent les yeux vers les étoiles. Ils vivaient un de ces moments de communion virile où deux hommes fraternisent sur le dos de l’incompréhension fondamentale avec l’autre sexe. Depuis le temps qu’elles assistaient à ce genre de scènes, les étoiles devaient en avoir ras la comète, mais elles avaient la décence de garder de la hauteur.


Ah, la zone 51, je maîtrise ! lança Francis en brandissant une bouteille de pastis.
– Il est vrai que ce n’est jamais facile de se poser des questions. D’ailleurs, certaines personnes boivent pour éviter de regarder la réalité en face.
– Je te vois venir, mais moi, je ne bois pas pour ça !
– Non ? Pourquoi alors ?
– C’est simple. Parce que boire, c’est bon.
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