Naufragés de l’espace : Une anthologie autour de P.-J. Hérault


Luce Basseterre, Romain Benassaya, David Gallais, Thibaud Latil-Nicolas, Camille Leboulanger, Audrey Pleynet, Emmanuel Quentin, Marianne Stern, Éditions Critic, 2020, 273 p., 13€ epub sans DRM


10 ans d'éditions Critic, dix huit textes. Dommage, j'ai préféré les deux qui manquent !


Présentation de l'éditeur :


Dans l’immensité du vide et de ses étoiles, la mort ne présente pas toujours la situation la moins enviable. Que ce soit être à la dérive sans possibilité, être échoué sans perspective, ou bien être abandonné, simplement, voilà des sorts terribles à supporter. Voyageurs et autres aventuriers qui affrontent le vide ne sont pourtant pas des gens dépourvus face à l’incertitude…
Mais aux dangers de l’espace se confrontent les rêves des Hommes et leur capacité inépuisable à surmonter le pire. Être un naufragé dans l’océan stellaire n’est parfois que la première pierre d’un long chemin.


Mon ressenti :



P.-J. Hérault, une trentaine de romans, un vieux de la vieille du space opera, habitué du Fleuve noir, mais inconnu de ma part. Les éditions Critic ont entrepris de rééditer sa bibliographie et pour les 10 ans de la maison, de lui rendre hommage à travers 8 plumes de jeunes talents. 10 ans, 8 textes, va comprendre...
L'occasion pour moi de découvrir les thématiques de l'auteur et peut-être de me frotter à ses oeuvres plus tard ?
Même si l'approche antimilitariste me plait, comme le fait de trouver des voies différentes pour régler les conflits, ou voir son voisin de manière empathique, on reste dans l'ensemble dans le classique du classique. Cela manque de flamboiement, de modernité.
Le point commun des textes : le space opera, et se retrouver "seul" dans l'espace avec comme angle d'approche l'absurdité de la guerre.
J'attendais beaucoup de cette anthologie, de par les noms des auteurs et de ce que j'avais pu lire d'eux, mais je n'ai quasi jamais été entrainé dans les différents récits.


Circuit fermé, de Camille Leboulanger

On entre de plein cœur dans le cœur du sujet avec un naufragé perdu dans l'espace, seul dans sa combinaison spatiale avec pour seul fin, sa fin prochaine. Il se retrouve là après un combat entre les forces terriennes et des renégats à la vision différente sur l'avenir des Terriens.
Sur la thématique de l'absurdité de la guerre et du fait que l'on tourne, toujours en rond, j'ai eu l'impression que l'auteur a brodé son récit par rapport au twist final et que cela manquait un peu de force, de consistance.


Attendre l’aurore, de Emmanuel Quentin

Un vaisseau se fait "attrapé" par ...
Un texte intriguant qui le restera jusque la fin. Cet enlèvement dont ils sont les victimes et l'univers qui s'y attache est très étrange, à tel point que je n'y ai rien compris. Pas mauvais, mais je n'ai pas réussi à voir où voulait m'emmener l'auteur.


La cinquantième, de Marianne Stern

Une pilote vétérante, véritable légende vivante, revient d'une mission qui a falli lui coûter la vie. Sur la station, les remords et la culpabilité d'un autre accident qui a blessé son amour refoulé. Culpabilité, lassitude envers cette guerre qui n'en finit pas et désir d'en finir...
Rien de nouveau sous le soleil, tout cela est bien fleur bleue et n'arrive pas à sortir des sentiers battus du Space opéra et de la SF militaire.


Retour à Altamira, de Thibaud Latil-Nicolas

Un vaisseau rempli de réfugiés demande la permission d'accoster. Refus des autorités qui répondent : partez ou mourrez. L'exécutant des basses besognes refusent les ordres.
Un sujet d'actualité qui semble traiter de manière assez classique mais qui prend peu à peu plus de consistance et prendre des chemins moins balisés. Même si j'ai trouvé cela un peu trop bienveillant, la possibilité d'une société autre qu'inhumaine fait tout de même du bien. Et la fin réserve son lot de surprise.
Bien aimé au final. Et c'est le seul texte "social" qui fait le parallèle avec notre droit d'asile qui devient peau de chagrin.


Les indésirables, de Luce Basseterre

Je connaissais Luce Basseterre par une nouvelle parue chez 1115 éditions. L'occasion d'en découvrir plus.
Un vaisseau en rade à cause de sa propulsion. Un prisonnier étrange. Et une station fantôme.
Construit autour de la révélation, lorsque celle ci arrive, elle atteint son but : elle surprend.
Cependant, comme tout est axé dessus, le lecteur ne peut qu'attendre l'explication pour comprendre mais il reste à mon sens des zones de floues dans cet univers.


Mésaventure, de David Gallais

Un mécano antimilitariste doit dépanner un vaisseau militaire. Choc des générations, choc idéologique pour ce texte légèrement humoristique et invraisemblable.
De l'esprit Pulp avec une pirouette finale qu'on voit venir de loin, mais l'histoire est tellement cocasse que l'on a envie de découvrir le comment.
Assez rare de voir s'affronter dans un même récit bas du front (les bidasses) et mous du bulbe (les anti-militaristes, (mais j'ai lu très peu de SF militaire...).
Au final, j'ai passé un bon moment de lecture, ce qui n'était pas gagné d'avance. Donc bravo à l'auteur.


Le lien, de Audrey Pleynet

Deux ennemis se retrouvent isolés sur le même vaisseau. Deux visions du monde, deux modes de vie différents et cependant, peut être, un lien...
Une belle histoire qui tient le lecteur en haleine pour savoir où est le loup. Mais rien de très original non plus et la chute, bien que m'ayant surprise ne m'a pas fait d'effet wouah. Un peu plus de concision n'aurait pas été pour me déplaire.


Bételgeuse z-1, de Romain Benassaya

Bételgeuse, futur, un chasseur de prime est sur la piste d'une criminelle (?)
En peu de pages, l'auteur arrive à nous créer un univers plausible. Dommage que la fin soit si vite troussée et va à l'encontre de ce que l'on connaissait du protagoniste et de sa psychologie.



Lu dans sa version papier, j'ai un petit conseil à donner aux éditons Critic : certains de vos lecteurs sont vieillissants, leur vue baisse, donc attention à la taille de la police...

Avis réalisé suite à une opération Masse critique Babelio.

Acaniel a mieux apprécié le voyage, comme Le galion des étoiles



6 commentaires:

  1. Vu ton intro, ton détail de chaque nouvelle n'est pas si négatif que ça, je m'attendais à pire. Est-ce que du coup tu vas faire l'effort de lire du P.-J. Hérault pour comparer ?

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    1. Disons que je vais jeter un coup d'oeil à ses romans, voir si un pitch m'interpelle. Cela reste du space op pur et dur cependant, pas trop ma came.

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  2. Oh tu me refroidis... mais je le lirais quand même !

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  3. J'ai envie de dire "merci de t'être sacrifié pour nous" xD
    (bon en vrai même sans ton avis j'avais pas vraiment de raison de le lire, faudrait que je découvre l'auteur à qui on rend hommage d'abord ^^

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    1. Je suis comme ça, tu me connais...
      Je veux bien que tu nous donne ton avis sur Hérault, mais pas dans 10 ans.

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