Drift

Thierry Di Rollo, Le Bélial, 2014, 352 p, 10€ epub sans DRM





La fête est finie


De la SF comme un roman noir, de la vie comme un dérapage contrôlé (le fameux drift), ou pas.


Présentation de l'éditeur :


Le Drift est un titan. Un monument sans pareil, le condensé d’un million de volontés tendues vers un but non négociable : quitter une Terre à bout de souffle. Le Drift est une cathédrale, le temple des vanités humaines, l’iniquité usinée en matériaux composites. Le Drift est la porte ouverte aux étoiles, mais une porte que bien peu prendront. Car pour gigantesque que soit le Drift, les places à son bord sont limitées. Aux seuls Justes, aux puissants, aux privilégiés des cités-dômes. Le Drift est le dernier espoir pour l’humanité. Mais une humanité qui n’est plus celle de tout le monde, une humanité aux franges de l’immortalité, orientée, assistée, nano-contrôlée, au-delà de sa propre condition, résolue à abandonner son berceau sans retour possible, déterminée à embrasser l’espace…

Mon ressenti :

Première chose qui frappe en lisant Drift, c'est l'absence du fameux vaisseau. On retourne son epub dans tous les sens, on relie la quatrième de couv', et on pense à une erreur de la part de l’éditeur. Et après un détour sur Babelio, on comprend qu'il s'agit en fait d un post apo suivi d'un space op et non d'un space opera classique comme le suggère la présentation.



Rough de Manchu
Darker aime Kenny depuis son plus jeune âge. Kenny est morte. Darker est inconsolable. On passe de leur adolescence ensemble à la vie adulte seul sans Kenny (franchement les noms Kenny Darker ! ). La vie sur terre ressemble à l'enfer. Ce n'est pas réaliste pour deux sous mais correspond à l'univers de l'auteur, du moins du peu que j'en ai lu. Les cadavres se ramassent à la pelle (sans être dans le truc qui tache), la vie n'est finalement pas grand chose, du moins pour les gueux. Nous sommes en plein western crépusculaire.
Rien de bien nouveau dans les idées SF : des pauvres exsangues par des riches retirés sous des dômes, l'important est ici la vision du futur Di Rollien. Nous sommes à la lisière de la fantasy et du fantastique. Les fans de Di Rollo seront en terrain connu et conquis, cela ne fait aucun doute. Il y a la K. Beckin, le Royster, une atmosphère sombre et onirique. Comme Priest et son archipel du rêve dont il parcourt depuis une vingtaine d'années les différentes îles, on adhère ou pas, mais lorsqu'un auteur à une telle vision et constance, on ne peut que saluer  Pour ma part, je fais parti de ceux qui ont du mal. En outre, comme je n'ai ressenti aucune empathie envers les personnages, l'immersion dans le récit a été difficile.

La seconde partie se déroule à bord du fameux Drift, un vaisseau monde. Je me demandais comment l'auteur allait faire le lien avec le space opera, et cela coule de source.
Par moment, le roman devient plus introspectif, on ressent certaines choses que l'auteur a voulu laissé de sa vie, du moins tel est mon ressenti. Ces parties là sont celles que j'ai le plus apprécié car elles m'immerger dans le récit.
Comme dans la première partie, l'inventivité sur les concepts scientifiques n'est pas de mise : post humanisme avec toute la quincaillerie qui va avec : immortalité assistée par chimie, nano machine, clônage, ... mais le propos n'est pas de révolutionner le genre, mais de donner sa vision du futur et de l'humain si rien ne change dans les mentalités.
Le parallèle entre les souvenirs de la vie de Darker et l'immortalité à travers le clonage qui occosione quelques effets tel que la perte de quelques épisodes de son passé est bien fait. La critique sociale devient ici plus nette, c'est la partie que j'ai le plus aimé avec la fin.

Ne pas répéter les erreurs du passé ? Pourquoi si on peut recommencer à zéro et que sa morale fait peu de cas des autres et de l'endroit où l'on vit. Darker est au final très fataliste, résigné, c'est une des choses qui m'a un peu dérangé. Où est la révolte ? La volonté de changer ? Très réaliste cependant. Une vision sombre de l'homme au quelle je ne peux qu'adhérer, il suffit d'ouvrir le journal pour s'en persuader.


Comme moi, le maki n'a pas adhéré à l'univers de l'auteur, mais Lune y a été très sensible, et les échos de ce livre résonneront encore longtemps pour Lhisbei
Maintenant que l'auteur a autorisé Le Bélial à exploiter la version numérique, il ne vous reste plus qu'à vous le procurer pour vous faire votre avis.

4 commentaires:

  1. Nous voilà d'accord sur ce titre et comme toi j'ai été surpris par la différence entre le début du roman et la 4ème de couv'. Ca manque de clarté et je pense que plus d'un lecteur a du se faire avoir, le bon vieux space-op transformé en post-apo !


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    1. Oui, c'est assez limite comme présentation. Après lecture du livre, cela peut se comprendre en lisant entre les lignes mais c'est jouer sur les mots...

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  2. Mmm je vais peut-être me rabattre sur Bankgreen pour continuer à poursuivre les oeuvres de cet auteur.

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    1. Après tout est question de ressenti. Sur le fil de discussion du forum du Bélial, certains ont vraiment adoré.

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