La fin du monde est plus compliquée que prévu


Franck Thomas, Aux forges de Vulcain, 2018, 432 p., 18€ papier


La littérature blanche est tout de même plus en avance que nombre de romans SF dans la survenue du Rien : après Trois fois la fin du monde, voici que cette dernière est plus compliquée que prévue. Mais originalité ne rime pas forcément dire qualité.


Présentation de l'éditeur :


A la mort de Kim Jong-un, le monde entier espère que la perspective d'une guerre totale s éloigne. Hélas, lors d'une conférence de presse, son fils de treize ans annonce qu'il a fait placer des bombes nucléaires dans toutes les grandes capitales, et l'Occident n'a que quelques jours pour se repentir. D'abord dubitatifs, la population et les dirigeants commencent à prendre peur. L'occasion pour un fan de petits trains électriques, une lieutenante de gendarmerie portée sur la boisson et un fonctionnaire de l'ONU un peu trop pépère d'être emportés dans une farce surréaliste.

Mon ressenti :

Un traducteur misanthrope, fan de trains électriques, une lieutenante nymphomane et alcoolique, trois cailleras que personne ne respecte, une agent immobilière à la ramasse, une conseillère Pôle emploi à la langue bien pendue, des bretons nationalistes et un dictateur farceur. Voici quelques uns des protagonistes de ce roman barré.
L'histoire débute sur les chapeaux de roues, tout en ironie et en second degré et au bout de quelques pages, et en regardant celles qui me restaient à lire, je me suis vite interrogé sur la faisabilité de l'ensemble. Sur une centaine de pages, une pochade satirique peut me plaire, sur 400 pages, cela devient vite laborieux et répétitif. C'est le seul reproche, mais de taille, que je ferais à ce premier roman.

Religion, nationalisme, armée, instances internationales, individualisme, société qui marche sur la tête, tous les éléments étaient présents pour me faire passer un moment agréable, d'autant qu'une légère touche anar baigne l'ensemble. La fin grand-guignolesque est très réussie. Mais que le périple fut long pour moi. J'ai fini le livre en diagonale, afin de savoir où tout cela aller m’amener, mais j'ai failli lâcher prise de nombreuse fois.
A vous de voir si vous aimez l'humour sur la longueur...

Pas de version numérique (la raison ici), un site web qui ne mentionne pas les dernières nouveautés (la raison dans les commentaires). Autant je peux comprendre l'abandon des epubs, un site web est tout de même la vitrine de l'éditeur au 21ème siècle. Dommage car le catalogue contient de nombreux romans à la lisière de la blanche et de l'imaginaire toujours originaux.

Critique réalisée dans le cadre d'une opération Masse critique Babelio.

4 commentaires:

  1. Cette présentation de l'éditeur est tellement surréaliste que j'ai cru que cela venait de ta plume.
    Je te remercie d'avoir tenté pour nous en tout cas. Ça sera sans façon pour moi, la longueur aura certainement le même effet...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les livres des forges de Vulcain sont toujours assez étrange, je suis souvent tenté de les decouvrir.
      Je suis encore dans la fin du monde qui a cette fois du retard, plus court et plus jouissif, mais chez un autre éditeur

      Supprimer
  2. Bonjour ! Merci de cette critique. La remarque (très juste) sur l'absence de mise à jour du site a un peu piqué ma fierté et, après une belle nuit blanche, le site est à jour. Il ne reste plus qu'à faire en sorte de le faire vivre régulièrement. Par contre, une petite explication (qui n'a pas pour fin d'excuser, mais d'expliquer): les éditeurs ou éditrices travaillent souvent dans des situations où il faut allouer des ressources de manière prioritaire. Certes, un site web, c'est très important... mais c'est moins important que : le choix des titres, le choix des couvertures, le travail des textes, l'accompagnement des libraires, le travail de presse, la gestion des droits. Une fois ces missions accomplies, vient le site. Encore une fois, je mentionne cela pour expliquer, pas pour excuser. Et je crois voir comment faire vivre mieux le site. - Sinon, en passant, pour le numérique : nous réfléchissons à plusieurs éditeurs pour voir comment refaire du numérique. L'idée serait de trouver une solution pour que cela soit une source de revenus, pas une source de pertes. On ne fait pas de l'édition pour faire fortune, mais c'est important de gagner des sous pour continuer à faire de l'édition... Donc, wait and see. Et merci pour ces billets, c'est un encouragement à progresser (sur le site, le numérique, etc.)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Voilà un juste retour des choses : à cause de vous éditeurs, les lecteurs passionnés perdent chaque jour des heures de sommeil, pour une fois, un lecteur vous a rendu la pareille !
      Tel n’était pas mon but.
      Merci d’avoir pris le temps, encore une fois, de venir donner des explications sur mes remarques. Je comprends vos raisons, mais je continue de penser que le site est un élément tout aussi important que le choix des livres. Lorsque je vois certains éditeurs SFFF (Le bélial, AMI, ActuSF) qui font beaucoup sur le web, cela forme une petite communauté autour, donc aussi de nouveaux lecteurs très fidèles. Une solution, pas très orthodoxe et clairement libéral, serait de prendre une armée de stagiaires non gratifiés et les faire bosser jusqu’à plus soif.
      Ravi de voir qu’une solution alternative pour les ebooks est peut-être en train de voir le jour. En plus, en allant visiter votre site à jour, j’ai revu les titres récents qui me font de l’œil, je vais peut-être bientôt pouvoir les lire. Ce qui posera un problème lorsque je ferai un billet : site à jour + epub, que vais-je donc pouvoir critiquer !

      Supprimer

Fourni par Blogger.