DRM free
J'ai lu
Roman
Theodore Sturgeon
Cristal qui songe
Theodore Sturgeon, J'ai lu, 2018 (1ère parution 1950), 256 p., 6€ epub sans DRM
"Heureux qui n’a pas encore lu Cristal qui songe : il découvrira avec ravissement une histoire qui, sous des propos adultes, possède la force des contes d’enfant."
Telle est l'ouverture de l'avis de Claude Ecken paru dans le Bifrost n.92. Pour savoir si je partage son opinion...
Présentation de l'éditeur :
Renvoyé de l’école à l’âge de huit ans pour avoir mangé des fourmis
en cachette, Horty fuit la demeure de ses parents adoptifs qui le
martyrisent et trouve refuge au sein d’un cirque ambulant où il devient
le partenaire de deux naines, Zena et Bunny. Mais les personnages les
plus extraordinaires du cirque restent son féroce directeur, surnommé le
Cannibale, et son étrange collection de cristaux : des pierres aux
pouvoirs mystérieux et néanmoins gigantesques.
Mon ressenti :
Cela commence comme Harry Potter (ou plutôt l'inverse) : un enfant est le souffre douleur de ses parents adoptifs, ce dernier prend la fuite et se retrouve dans un cirque. Harry embrasse la carrière de magicien, Horty préfère lui
celle de saltimbanque chanteur. Harry a son Voldemort, Horty à son Cannibale, un misanthrope qui veut lui aussi détruire l'humanité grâce à d'étranges cristaux.
Harry a ses fidèles compagnons déviants, Hermione la métisse, Ron le roux bas du front. Horty découvre les "phénomènes", les fameux freaks qui montreront une humanité qui dépassent celles des gens "comme il faut". Les deux auteurs parlent des différences, de la camaraderie, du pouvoir. Pour le reste le récit est clairement différent même si l'ambiance est au fantastique, du moins dans une grande partie du texte.
Harry a ses fidèles compagnons déviants, Hermione la métisse, Ron le roux bas du front. Horty découvre les "phénomènes", les fameux freaks qui montreront une humanité qui dépassent celles des gens "comme il faut". Les deux auteurs parlent des différences, de la camaraderie, du pouvoir. Pour le reste le récit est clairement différent même si l'ambiance est au fantastique, du moins dans une grande partie du texte.
Il y a des classiques qui passent à travers les mailles de mes lectures, comme ce cristal qui songe. Lorsqu'une nouvelle traduction est sortie
je me suis dit que le moment était venu de m'y plonger, sentiment
renforcé après la lecture du Bifrost consacré à l'auteur.
On entre facilement dans ce roman grâce au personnage d'Horty, l'orphelin maltraité qui n'a pour seul doudou qu'un vieux diablotin à ressort. Par contre, une fois les présentations faites, l'intrigue piétine pour nous conter le quotidien d'Horty et je me demandais où voulait m'emmener Sturgeon. Quelques événements viennent cependant titiller notre curiosité à travers des possibles dons, le cristal du titre a ses secrets. Agréable, sympathique, mais où est la SF là dedans ? Puis, arrive ce chapitre 14 ou tout s'emboîte, la compréhension se fait jour, les tranches de vies posés ça et là par l'auteur trouvent leur explications logiques et on s’aperçoit que l'auteur a très bien fait son boulot. D'une histoire classique, fantastique, on plonge dans la SF.
On entre facilement dans ce roman grâce au personnage d'Horty, l'orphelin maltraité qui n'a pour seul doudou qu'un vieux diablotin à ressort. Par contre, une fois les présentations faites, l'intrigue piétine pour nous conter le quotidien d'Horty et je me demandais où voulait m'emmener Sturgeon. Quelques événements viennent cependant titiller notre curiosité à travers des possibles dons, le cristal du titre a ses secrets. Agréable, sympathique, mais où est la SF là dedans ? Puis, arrive ce chapitre 14 ou tout s'emboîte, la compréhension se fait jour, les tranches de vies posés ça et là par l'auteur trouvent leur explications logiques et on s’aperçoit que l'auteur a très bien fait son boulot. D'une histoire classique, fantastique, on plonge dans la SF.
L’humanité est un concept familier aux anormaux : à leur grand désespoir, ils s’en sentent en effet tout proches ; ils expriment leur parenté avec elle dans un sanglot de regret et ne cessent jamais de tendre vers elle leurs bras difformes.
Même si le roman fait son âge de par ses thématiques et l'époque du récit, il s'en dégage une histoire universelle et intemporelle, une sorte de conte un peu cruel, une fable initiatique. Théodore Sturgeon s'interroge sur notre humanité, sur l'empathie, sur la différence, sur la complexité de la vie.
Sans effet tape à l'oeil, l'auteur nous emmène vers l'autre, vers une tentative de compréhension de ce qu'il est.
Un mot sur cette édition dont la traduction a été révisée par Pierre-Paul Durastanti. N'ayant lu ni la version originale, ni l'ancienne édition, je me contenterai de dire que le texte m'a paru parfaitement fluide, tout en gardant le charme du temps jadis.
Nevertwhere partageait une anecdote dans son billet sur l'ancienne édition non réviséeOn peut citer quelques anecdotes rigolotes comme l’emploi du terme geek pour désigner, je cite « quelqu’un qui avale des tas de saleté et qui coupe avec ses dents des têtes de lapins et de poulets vivants ». Le terme a sacrément évolué depuis !
Dans cette édition, le terme de geek a été remplacé par freak, qui me semble plus raccord avec le texte.
Une lecture hautement recommandée par Lorhkan , qui a donné envie à Vert d'aller vers Les plus qu'humains. BlackWolf a un autre son de cloche, loin d''avoir été captivé par ce récit.
Récapitulatif |
Mais tu sais que je l'ai jamais lu ce bouquin.
RépondreSupprimerChouette chronique, merci !
Il vous en prie.
SupprimerJe pense que tu peux l'emprunter sans problème, tu devrais apprécier.
Très bonne chronique ! (j'ai envie de dire comme d'habitude ;) )
RépondreSupprimerJe garde un souvenir très fort de ma lecture de ce livre tout comme de celle des Plus qu'humains du même auteur. Tu l'as lu ?
Merci (beaucoup).
SupprimerPas lu les plus qu'humains, mais comme la traduction vient aussi d'être révisée, je pense qu'il fera parti de mes prochaines lectures.
Cela ne m'étonne pas qu'il reste en mémoire, j'en ai encore des images bien nettes même après 4-5 autres lectures.
Tu as bien saisi l'enjeu de la révision : rendre fluide (et rétablir les passages coupés, aspect dont je n'avais pas conscience avant d'entamer le boulot) tout en respectant l'âge de la VO. Content que ce soit invisible, puisque c'est le but. ;)
RépondreSupprimerCe que tu dis me rappelle l’entretien de Michelle Charrier dans un Bifrost où elle disait vouloir s'effacer derrière le style de l'auteur. Le plus beau des compliments est de ne pas remarquer qu'il y a traduction, et c'était le cas ici.
SupprimerCela fait partie des classiques que je n'ai pas lu et que je ne lirai surement pas même si tu donnes envie. ;-)
RépondreSupprimerOn ne peut tout lire, et comme tu n'es pas très vieux... Peut être dans quelques années, les goûts et envies changent parfois
SupprimerJe n'arrive pas à avoir envie de lire ce livre, même si tu en parles bien et même avec une comparaison à Harry Potter. Est-ce que la couverture joue dans ce sentiment ? C'est fort probable - oui, c'est mal, je sais.
RépondreSupprimerÇa sera peut-être pour un jour lointain - notamment car sa taille semble abordable - mais il me faudra très certainement d'abord passer devant un bon nombre de fois sans le prendre en main. ^^
Cela faisait pas mal de temps aussi que je reportais sa lecture, puis le bon moment est arrivé... Je pense que tu aimerais.
SupprimerSturgeon est un auteur que j'aime beaucoup. Ses livres peuvent en effet paraître un peu datés mais l'intérêt demeure intact et il y fait toujours preuve d'un profond humanisme.
RépondreSupprimerJ'ai également beaucoup aimé de lui "Vénus plus X" qui traite du rapport homme/femme et un recueil de nouvelles : "La sorcière du marais" (chroniqués sur mon blog). Et puis il me reste à lire, entre autres, le célèbre "Les plus qu'humains" !
Je vais m'atteler à son Plus qu'humains, et je note tes recommandations. Merci
SupprimerAudacieuse comparaison *smiley pensif*
RépondreSupprimerIl me faut la nouvelle trad, pas à cause de la trad (enfin peut être sans doute, je ne me souviens plus) mais à cause de cette couverture que j'adore :p
Oui, la couverture en jette, pas des plus fidèles, mais on a connu pire.
SupprimerLa comparaison m'est venue assez vite et naturellement, on a les références qu'on peut !
Il faut que je le relise dans sa nouvelle traduction celui-là !
RépondreSupprimerJe pense au vue de ce que tu disais du texte que cela est nécessaire.
SupprimerLu il y a très longtemps et totalement oublié. J'en garde vaguement l'image d'un livre très daté, un peu poussiéreux. Mais j'ai "Les plus qu'humains" en bonne place sur ma PAL.
RépondreSupprimerJ'attends donc ton retour sur Les plus qu'humains.
SupprimerJe ne dirais pas qu'il est très daté, juste un goût d'époque. Peut être l'ancienne traduction portait préjudice au contenu ?