Eclosion

 

Ezechiel Boone, Alexi Zentner, Actes Sud, 2018, 368 p., 16€ epub avec DRM



L'apocalypse zombies, c'est cool, mais l'arachnocalypse, c'est top.

Présentation de l'éditeur :


Au cœur de la jungle péruvienne, une étrange et menaçante masse noire s’abat sur un groupe de touristes amé­ricains en excursion. Et les dévore vivants. Dans le Nord des États-Unis, un agent du FBI enquête sur le mysté­rieux crash de l’avion d’un milliardaire. Un peu partout dans le monde, des phénomènes anormaux et inexpli­qués se produisent. Jusqu’à ce qu’une bombe nucléaire explose en Chine, transformant tout l’Ouest du pays en un vaste champ de ruines atomiques.
Que contient ce colis en provenance d’Amérique du Sud, qu’une scientifique renommée, spécialiste des araignées, vient de recevoir ? Est-ce là, à l’intérieur de ce fossile qui semble lutter pour revenir à la vie après un sommeil de plusieurs milliers d’années, que se trouve la clef de l’énigme ?



Mon ressenti :


Cela commence comme Indiana Jones : nous sommes au Pérou, près des géoglyphes, un milliardaire, flanqué de ses mannequins, de son bodyguard et d'un guide, doit marquer des pauses régulières afin de soulager ses intestins. Alors qu'il s'écarte du sentier, ses compagnons vont faire une rencontre qui va mettre un terme douloureux à leurs vies. Le riche prend ses jambes à son cou pour sauter dans son jet privé pour rejoindre les Etats Unis. Mais...

Sur un pitch assez improbable, une invasion d'araignées tueuses qui n'est pas sans rappeler quelques nanars, l'auteur réussit à faire prendre la mayonnaise. A travers de nombreux personnages, du troufion de base à la présidente des Etats Unis en passant par un agent du FBI ou une scientifique,
Ezechiel Boone brosse le désastre internationale de cette nuée arachnide qui ravage tout sur son passage.
L'action est présente, mais l'auteur n'oublie pas ses personnages en s'attardant sur leur vie durant quelques pages. Ils prennent dès lors de l'épaisseur et échappent au manichéisme. Plus jouissif, et assez étonnant au vue du divertissement formaté, il n'hésite pas à s'en prendre régulièrement aux racistes, survivalistes ou suprématistes blancs. Il met à la tête des Etats Unis une femme forte, nous parle d'homosexualité dans l'armée et la société. Bref, les fachos et patriotes en prennent pour leur grade via un humour parfois noir. 
L'horreur est parfois présente dans certaines scènes, les détails sur l'éclosion d'araignées au sein d'un être humain n'auront plus de secrets pour vous.

Un roman simple mais addictif grâce au point de vue choral, aux chapitres courts et aux cliffhangers multiples. Je me suis jeté sur sa suite et j'entame le dernier tome ! Une trilogie qui peut cependant se lire de manière indépendante.

Encore plus étonnant, la quatrième de couverture, pourtant signée Actes Sud ne contient pas de spoil ! Reste un prix élevé et des DRM, mais cette trilogie est disponible même dans les petites médiathèques numériques.

Ce roman a obtenu le prix Masterton 2019 qui récompense chaque année des textes à caractère d'horreur ou de fantastique.


Mon avis

A venir

Quelques citations :


Il exclut immédiatement tous les endroits occupés par des survivalistes animés par une idéologie qu’Amy et lui trouvaient répugnante, comme les suprémacistes blancs qui parsemaient les montagnes, ou pire : les hippies, les véganes, les pacifistes, les survivalistes écolos qui construisaient des abris avec des matériaux recyclables et refusaient de stocker même les armes les plus rudimentaires pour assurer leur défense.
[...] Il savait qu’il fallait être un peu dérangé pour venir préparer la fin du monde à Desperation en Californie et y construire un abri, mais il y avait un monde entre le brin de folie qu’il partageait avec Shotgun et la folie furieuse de certains survivalistes. La plupart d’entre eux vivaient dans un monde où le gouvernement était toujours sur le point de nous réduire tous en esclavage, où il fallait se tenir constamment prêt à une conspiration mondiale manigancée par les Juifs, un complot des Noirs, une invasion des Chinois ou un attentat terroriste de plus. Certains étaient racistes, antisémites ou paranos, mais la plupart étaient tout simplement complètement tarés.

Melanie n’avait jamais compris la panique que ressentaient les gens à cause des araignées. Qu’est-ce qui faisait qu’ils en avaient tellement peur ? Leurs huit pattes, chaque membre étant séparé de l’araignée tout en faisant partie d’elle ? Ou les poils, comme sur les araignées plus grosses ? Est-ce que c’était le fait de voir quelque chose d’aussi familier que des poils sur quelque chose d’aussi étrange qu’une araignée qui faisait perdre la tête aux gens ? Même si on savait que la sous-espèce des Mygalomorphae, dont font partie les tarentules, possédait des poils urticants, ce n’était pas vraiment comme si les poils urticants étaient une menace pour l’humanité. Au pire, ils causaient une légère irritation. Et les rares espèces en mesure de blesser ou de tuer un être humain n’étaient pas toujours celles qui faisaient le plus peur aux gens. Pour Melanie, rien de tout cela n’avait le moindre sens. Les morsures de chiens envoyaient environ un million de personnes par an aux urgences mais, franchement, les araignées – à moins qu’une recluse brune ne vous morde, ce qui était quand même sacrément rare – ne font rien de plus que réguler le nombre de moustiques sur terre.


14 commentaires:

  1. Parfait, j’hésitais maintenant ça me tente bien, puis ça a l’air de se lire facilement, en mode détente ...

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  2. C'est pas du tout mon truc... je passe ! Next !

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  3. Alerte, alerte, on m'a perdu à "dévorés vivants". Des araignées, en plus, quelle horreur !

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    1. Il faut bien qu'elles se nourrissent ces jolies bestioles.

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  4. Mais ça a l'air pas mal du tout. Ça pourrait m'éclater. :D Merci pour la découverte!

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    1. Et ça éclate même à l'intérieur, lorsque l'oeuf éclot et répand sa nuée carnivore.

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  5. Quoi ? Pas de divulgachage en 4ème de couverture ? Décidément tout se perd, le monde va mal...
    Les araignées sont à la mode en SFFF, non ? Mais ça sera sans moi, le côté horreur à achever de me convaincre de rester loin de cette bestiole. ^^

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    1. Tant pis pour toi, tu ne sauras jamais coment te protéger lorsque l'invasion commencera.

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  6. J'ai trop de mal avec les bestioles, rien que le résumé me file des angoisses ^^

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    1. Alors mieux vaut te tenir éloigner de cette lecture, tu risquerais de faire des trous dans ton plafond.

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  7. Lu cet été avec la sortie de l'édition de poche, moins cher que l'epub... Je lirais la suite au fur et à mesure de leur sortie en poche. A priori le final un peu moisi mais je les lirai quand même.

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    1. Lecture détente à la blockbuster, cela fait du bien.
      L'éditeur grand format a gardé l'exploitation numérique... donc prix inchangé, du grand n'importe quoi.

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