Galaxies SF n.60 : Terraformer la lune ?


Galaxies SF, août 2019, 226 p. (numérique), 5€ epub sans DRM


La dernière livraison de Galaxies SF nous propose de terraformer la Lune.
Alors on prend sa bêche, sa hache et son marteau et on s'y met. Ce que l'équipe de Galaxies SF aurait dû faire, le dossier étant famélique...





Lune et 2019 évoquent un cinquantenaire, l'édito de Pierre Gévart nous parle de ses souvenirs des "premiers pas", qui devraient résonner chez pas mal de monde :

Je n’ai qu’un très vague souvenir des championnats de France de football, je ne me suis jamais passionné pour le Tour de France, ni pour aucune compétition sportive, mais je connaissais à la seconde près le temps passé dans l’espace par chacun de ceux et de celle (celle était au singulier) qui avaient connu l’ivresse de l’apesanteur.



On commence par une flopée de nouvelles.

La Zone du Dedans, de Bruno Pochesci *



Un physicien fait mumuse avec son accélérateur de particule à cheval entre la France et la Suisse, l'expérience tourne mal et apparait une singularité, qui m'a légèrement rappelé celle d'Annihilation, ses effets étant pourtant très différents.
Si rien n'est fait, c'est peut-être l'univers entier qui disparaitra !!!

Oui, pour être écrivain, il faut avoir l'esprit créatif !


On ne présente plus Bruno Pochesci, l'auteur qui ne se prend jamais au sérieux, mais qui adore les selfies, surtout si cela le transforme en lune via un rouleau de PQ. Donc nous sommes dans la veine satirique et humoristique, très peu dans la spéculation. Les titres de chapitres donnent une idée du contenu  : La fin justifie les doyens; Antipréons, tu perds ton sang froid...
C'est drôle, ça se lit tout seul et de cette singularité, il nous concocte une nouvelle libertaire enjouée, qui rappelle par moment les chansonnettes de Brassens.

S’en suit une bagarre générale, à laquelle seules Karima, Jeannette et Magali se soustraient, navrées d’assister malgré elles à la première guerre franco-suisse depuis l’époque napoléonienne, nudiste de surcroît, doublée d’une énième baston civile entre villageois gaulois.

Je pense néanmoins que Bruno devrait écrire un peu moins de conneries sur Facebook et se concentrer un peu plus sur son travail, pour qu'il nous ponde des merveilles que je sens poindre sous ses airs de rigolo de service. On se ressaisit, "bon Dieu de Planck" !


La fille des couloirs, de Sylvie Gagnère

Une dystopie humaniste, ça existe ? Et bien oui. Dans un monde futur où les habitants sont parqués dans des blocs stratifiés (des monades ? nous n'en seront pas beaucoup plus), nous faisons la connaissance d'une jeune irrécupérable qui enrage contre le système. L'occasion de nous dévoiler un peu de cet univers.
Si l'autrice n'est pas éducatrice spécialisée dans la vie, je ne comprends pas. Et c'est là où le bât blesse, le récit est trop ancré dans le réel.  Il ne suffit pas de quelques néologismes et d'une société stratifiée, codifiée, pour en faire un univers science fictif .
Ceci dit, le texte en dit long sur les exclus de la société, sur ceux qui se battent au quotidien pour une société inclusive et humaine. Le récit de vie de la jeune est criant de vérité. Si les thématiques migratoires, des frontières vous plaisent, lisez.

Pour les oiseaux, de Celia Chalfoun

Deux gamins amoureux dans la campagne normande apprennent à se servir d'une étrangeté en eux et par la même, se découvrent.
La revue pose la question de savoir si c'est de la SF en répondant par l'affirmative. Pour moi, la magie indique qu'il s'agit de fantasy, mais peu importe le flacon pourvu qu'on est l'ivresse. Et la magie a eu lieu, juste un bémol sur le peu que l'on apprend sur ce monde où certains reçoivent des signes, les prédicateurs, et d'autres s'en servent pour communiquer, les communicateurs. Un univers à développer. Chiche ?


Chroma, de Laurianne Gourrier

Nouvelle planète, nouvel horizon. Après quelques mois sur Chroma, l'insouciance berce l'équipe, le monde donne ses premières connaissances rassurantes. Mais un jour, certains changements se produisent.
Quelques couleuvres difficiles à avaler, comme le fait que chacun puisse sortir de la colonie sans avertir les autres ou partir sans équipements, mais qui permettent à l'histoire de fonctionner, la tension monte pour capoter vers la fin. En outre, cela laisse tout de même un sentiment de bienveillance un peu trop soutenu à mon goût.

Mécanopolis, Miguel de Unamuno

Voici une nouvelle très courte où un explorateur découvre une ville entièrement mécanisée sans aucun humain. Une ville futuriste sans âme, l'horreur absolue. On pourrait résumer ce texte par : A bas le progrès ! Auquel il faudrait ajouter des relents de colonialisme blanc. C'est un texte exhumé, datant de 1913 et qui à mon sens aurait pu très bien rester dans la poussière et l'oubli.

Mercredi ?, de Thierry Soulard *

Encore une nouvelle très courte avec un twist final réussit. Un scientifique travaille sur une recherche qui devrait révolutionner le monde. Cependant, difficile d'en dire plus sans tout déflorer.

Le Cube, de Aline Jeannet *

Rien compris au truc, j'ai arrêté ma lecture avant la fin.


Dossier : Terraformer la Lune ?


Voilà enfin le dossier qui fête les 50 ans des premiers pas de l'homme sur la Lune. On commence par un article de Jean-Pierre Laigle qui nous dresse un portrait littéraire de la terraformation lunaire. Les œuvres dont c'est le sujet principal n'étant pas légion, l'auteur est allé fouiller au plus profond des livres pour nous trouver quelques passages où des auteurs ont rendu notre satellite habitable. Bien documenté, cela a dû demander pas mal de recherche. J'ai aimé cette approche différente pris par la revue, en lieu et place des romans toujours cités à droite et à gauche.
L'article se poursuit par une bibliographie et puis c'est tout. ! Il y a bien quelques nouvelles sur cette thématique qui suivent, mais quand je vois une revue intitulée de cette manière, avec "dossier" inscrit dessus, j'ai envie de plus. Un article seul est un article, plusieurs articles font un dossier, du moins dans mon esprit.

Pitch de vente aux Archétypes, de Michèle Laframboise

Une fine équipe se retrouve pour une vente assez spéciale sur la lune avec des vendeurs assez à cheval sur les principes. Des archétypes, littéralement, comme personnages pour une histoire assez particulière. Ai-je aimé ou non reste la grande question.

Lune Verte, de Jean-Louis Trudel

Un homme prend son petit déjeuner comme chaque matin. Mais cette matinée va lui laisser un goût particulier en bouche.
Cela commence comme un texte de l'époque du merveilleux scientifique, avec une lune habitable et habitée pour finir par une science fiction actuelle, avec des immensités de temps. Un poil trop long à se mettre en place pour moi, mais le voyage est sidéral.

Gens de la Lune, de Joseph Jacquin *

Est-on le 01 avril ? Pas d'explications sur ce texte, à moins d'avoir lu avant l'article de Jean-Pierre Laigle. Il s'agit de la reproduction d'un fac simile, donc d'images, illisibles sur une liseuse qui n'est pas adaptée à ce format de fichier. Pas très malin pour un texte qui ne concerne que les ajouts de la version numérique.


Articles

Pour conclure, un article sur Musique et SF : Pink Floyd/des échos de science-fiction. N'étant pas un inconditionnel du groupe, j'ai préféré m'abstenir. Et un autre biographique et bibliographique sur Louis Thirion, romancier qui a ouvré chez l'écurie Fleuve noir

On finit par le dépouillement des romans et BD sortis récemment, dont quelques titres dénichés hors éditeurs spécialisés.




Les  textes avec un astérisque * sont disponibles gratuitement en téléchargement sur le site de Club galaxies

Challenge Summer Star Wars

10 commentaires:

  1. Décidément, les dossiers consacrés au cinquantenaire de la lune n'auront pas été mémorables...

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    1. Oui, cela n'a pas été à la hauteur de nos espérances. Est ce dû à nos attentes trop grandes, ou est ce le sujet qui a intimidé les rédacteurs ?

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  2. Ce sera peut-être meilleur pour le centenaire !

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    1. Positivons, même si je ne suis pas très sûr de pouvoir y participer.

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  3. Ah super, je ne connaissais absolument pas ce magazine ! Et très sympa de pouvoir trouver certains des textes en ligne ! Merci pour la découverte :)

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    1. Je ne le lis cette revue que depuis trois numéros, je viens de prendre un abonnement pour un an pour prolonger la découverte. Elle a l'air de se concentrer plus sur les nouvelles.
      De ce que j'en ai compris, ils organisent chaque année un prix et ils publient ensuite les textes des nominés. Comme ils sont assez nombreux, certains sont dans une édition numérique gratuite, d'autres ne sont publiés que dans la version payante.

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    2. Ok, c'est bon à savoir ; merci pour les informations complémentaires !

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  4. trop de lectures pour que je pense à lire une autre revue. Merci de ton retour, ma PAL elle est furieuse de ne pas se faire la Lune.

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    1. Un voyage sur la Lune de quelques années, et finit la PAL !

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