Les Portes célestes : La fleur de Dieu - tome 2

Jean Michel Ré, Albin Michel Imaginaire, 2019, 350 p., 10€ epub sans DRM



« Dans l’absolu, le chaos n’existe pas, il n’est qu’une formulation de l’ordre. »
Aphorisme déducto

Tu as des tendances anarchistes ?
Tu exècres le pouvoir ?
Et bien, franchis ces portes célestes et fais la nique à tous ces bigots, militaires et autres rois de pacotille !


Présentation de l'éditeur : 

Attaqué par des clones de combat non identifiés, l'Empire s'enfonce lentement dans le chaos. Des mégapoles entières ont été dévastées par des explosions nucléaires et les troupes impériales échouent à rétablir l'ordre.
Tandis que l'Empereur convoque la noblesse pour confondre l'instigateur de ces attaques concertées, maître Kobayashi se réveille sur une planète paisible où l'a emmené l'Enfant, cet énigmatique messie qui n'a encore livré aucun de ses secrets. Dans ce havre de paix, Kobayashi va devoir poursuivre sa formation spirituelle et guerrière, non pas pour mettre un terme au chaos qui embrase l'Empire, mais pour mener l'Humanité sur la Voie.
Car l'Empire est perdu, il l'a toujours été.


Mon ressenti :


Suite direct du tome 1, inutile d'envisager de vouloir pénétrer ces portes sans avoir gouté auparavant au suc de la fleur de Dieu. Nous sommes dans la droite ligne des évènements : l'Empire vacille sur ses bases et quelques groupes tentent de tirer les fils ou simplement tirer leurs épingles du jeu. Au milieu de tout ce bordel, un enfant doté de pouvoirs surhumain. Et le voile se lève peu à peu sur son mystère...

« Il n’y a qu’atomes et vide. Tout le reste n’est que commentaire. »
Aphorisme déducto


Alors que La fleur de Dieu se concentrait plus sur la religion, ce tome préfère s'attarder sur la vie politique, ses intrigues, l'ordre et le pouvoir. J'ai beaucoup aimé cette réflexion aux multiples points de vue autour du pouvoir, du changement. Comment arriver à ses fins ? Plusieurs voies possibles, pas de réponses toutes faites à ces questions, au lecteur de choisir, réfléchir au sujet. La réflexion et le parallèle sur nos modes de vie se dévoilent peu à peu. En outre, c'est amené tranquillement au cours de la lecture, pas de lourdeur, ni d'essai sociologique.


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L’histoire se focalise un peu plus sur un ersatz de bonze et de l'enfant. Les passages sur l'entraînement et surtout ses aphorismes m'ont fait penser à un Karaté Kid inversé. (Ici c'est le jeune qui guide le vieux !). Dans un des mondes visités, les personnages lévitent; lors des combats, les protagonistes évitent les coups à grand coup de ralenti, deviennent surpuissant et gigantesque. De quoi me faire penser à un célèbre anime : Dragon Ball Z ! Pas un pur hasard je pense, car les portes célestes font aussi partie de l'univers du manga Naruto. Le plus étrange, c'est que cela fonctionne. (il faudra peut être un jour que je cesse de gouter à certaines fleurs !)


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L’enfant et son message m'ont un peu brisé les noix, avec sa Voie, écouter l'univers et son message bienveillant. mais le mystère est encore assez épais pour laisser planer le doute sur ce divin enfant. Est il Monsieur tout blanc, un illuminé, un despote en devenir,... ? Des réponses attendues dans le dernier tome à paraitre en mars 2020.

Les personnages manquent peu d'être d'épaisseur, mais ce sont des archétypes, représentant les différents groupes composant une société et cela fonctionne très bien dans l'histoire. Et alors que leurs lignes de conduite paraissaient assez claires, le doute s'invite quand à leurs motivations.
Le glossaire est toujours présent, mais moins imposant que dans le tome 1, (et toujours pas de lien direct vers l'entrée du glossaire dans l'édition numérique !)
Ce qui se dessine à travers ce glossaire, c'est un worldbulding impressionnant, gigantesque... alors que le roman en lui même n'utilise qu'une infime partie de ce tout. De quoi laisser présager d'autres aventures dans cet univers (source)
Pas trop vu le lien entre la couverture et le contenu, mais qui suis-je pour critiquer alors que je vois des Son Goku partout ?


Pas très fan de Space opéra, la saga Star Wars me laisse indifférent, mais ici l'auteur réussi l'impossible, me faire dévorer son roman. Et attendre impatiemment la suite, qui a intérêt d'être à la hauteur de mes attentes. Attention Jean Michel, je t'ai à l'oeil !


Mon avis
Mon avis

Critique réalisée dans le cadre d'un service de presse.

Le troll a trouvé cela dynamique et accrocheur et la pipelette a été marquée par la musique du texte.

Quelques citations :


Je ne souhaite pas le pouvoir. Je l’abhorre plutôt. Je hais ces positions supérieures acquises par bassesse et complaisance et je réprouve l’immonde servilité de ceux qui se préfèrent gérés, gouvernés, contraints et soumis. Si vous croyez encore être le détenteur d’un quelconque pouvoir, c’est que vous êtes bien stupide, Majesté. Enfin, soyez clairvoyant. Voyez ces conglomérats industriels et technologiques qui sont détenus par les scientistes. Voyez ces foules qui se pressent aux prêches de leurs prêtres respectifs. Voyez ces membres de la Diaspora qui fuient votre bureaucratie totalitaire et policée. Et demandez-vous si vous pouvez leur commander, de manière aussi efficace que votre pouvoir l’exige. Pour preuve que vous ne commandez rien ni personne, vous avez essayé de placer des barrières au sein de chaque esprit humain par l’intermédiaire de la biopuce scientiste qui brime nos sautes d’humeur, nos velléités d’indépendance, qui enferme nos espoirs et nos rêves dans une triste réalité totalement déshumanisée à force d’être réglementée, régie et orchestrée. Enfin, Majesté, voyons, admettez que vous ne détenez rien. Aucun pouvoir. Peut-être l’exercez-vous un peu, mais de si piètre manière que l’on ne peut vous le laisser trop longtemps.

« La biopuce nous est vendue comme un formidable outil de communication, comme le média ultime capable de nous rapprocher les uns des autres et de nous donner accès à l’ensemble du savoir universel, le confort chez soi et le bien-être à portée de pensée. Mais le confort ainsi imposé est un danger, et ce bien-être vendu au rabais par des publicités qui s’inscrivent dans nos neurones est un piège…
Ce que la publicité ne nous dit pas, c’est qu’elle est avant tout un incroyable instrument de contrôle et de localisation.
Contrôle sur ce que vous faites, qui vous voyez, où vous allez, ce que vous dépensez, ce dont vous rêvez. Et grâce à elle, vous pouvez instantanément être situé avec une précision de l’ordre du mètre, où que vous soyez dans l’Empire…
Et ne croyez pas que les ghosts pervertis soient une légende.
Le fabricant de toutes nos biopuces, BIOTECEFALO, peut à tout moment s’emparer des rênes de votre conscient dès lors que vous vous servez de votre biopuce pour vous connecter au Rez0…
Croyez-vous réellement que nos dirigeants allaient abandonner le contrôle dont ils avaient l’usage avant la grande libération du quatre-vingt-huitième siècle ? Il leur fallait un moyen de pouvoir garder la possibilité d’intervenir dans la vie de chacun et la biopuce dont chacun d’entre nous est, de force, équipé dès sa naissance, leur offrait cette capacité, tout en pouvant déclarer libérer l’être humain de ses chaînes précédentes. »
Communication interne du collectif Anonymous
Éd. 9367

14 commentaires:

  1. Son Goku et Naruto sont dans un bateau, euh un vaisseau, Karaté Kid tombe à l'eau, qu'est-ce qui reste ?
    Tant d'étranges et inattendues références que je commence presque à être titillé...

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  2. Ça me parait pas mal dans l’ensemble, je vais le commencer dans les jours qui viennent, et si le glossaire est moins épais, super, surtout qu’en ebook ça risque d’être un peu plus complexe, j’ai mis des signets un peu partout déjà ! Lol

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    1. Cela doit coûter cher de mettre des hyper textes dans un texte !
      Bonne lecture, j'espère que tu apprécieras le voyage.

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  3. Cool de savoir que tu as dévorer un roman de Space-op!
    Je vais bientôt découvrir de quoi il retourne : il est dans ma PAL.

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    1. Oui, mais j'espère surtout qu'il plaira aussi aux fans de Space op !

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  4. J'ai (enfin) presque fini... et je suis d'accord avec toi. Le message de l'Enfant est parfois agaçant. Le reste est assez caricatural mais convient parfaitement au récit.

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    1. Le roman fait le job, sans prise de tête.
      Sur l'enfant, ils ont tous un côté casse-noisette...

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    2. C'est marrant, je viens d’écrire ma chronique et j'ai oublié de parler du coté caricatural de certains personnages et du message de L'enfant un peu trop agaçant. Je n'ai gardé que les bons souvenirs... ;-)

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    3. C'est que c'était de petits défauts qui n'entachent pas l'immersion.

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  5. Je l'attaque après avoir fini Je suis fille de Rage, j'espère que moi aussi je vais aimer ;)

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    1. Cela devrait bien se passer, c'est dans la continuation du 1

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