Mythes d'un futur proche : Le Parloir aux absents - Une odyssée martienne - Eugénie grandit

Cycle de fictions radiophoniques proposé par Stéphane Michaka, France Culture, 2019

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/science-fiction-mythes-dun-futur-proche



Une ville imaginaire, une merveilleuse Mars et une trame identitaire.
Trois écrivains, trois regards sur le futur.
Futur clairement féminin !


Présentation :


Les inquiétudes soulevées par les avancées technologiques et le réchauffement climatique résonnent aujourd'hui comme jamais. Le Meilleur des mondes d'Huxley (1932) et 1984 d'Orwell (1949) sont moins éloignés de la réalité qu'ils ne l'étaient à leur parution. Plus encore qu'autrefois, la tâche de la science-fiction est de nous alerter sur ce que l'avenir nous prépare. Les fictions d'anticipation que nous proposons sont rassemblées sous l'intitulé Mythes d'un futur proche, emprunté à J. G. Ballard. « Je m'intéressais au vrai futur que je voyais approcher, explique l'écrivain anglais, et moins au futur inventé que préférait la science-fiction. Une sorte de présent visionnaire. » Visionner le présent, « offrir du possible au réel » (selon une formule d'Alain Damasio), c'est ce que j'ai demandé à Léo Henry et Ketty Steward.
Avec une fiction de ma plume qui revisite le voyage sur Mars, voici trois mythes d'un futur (tout) proche..." Stéphane Michaka



Le Parloir aux absent, de Léo Henry

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/le-parloir-aux-absents-de-leo-henry

Présentation : Dans le futur, les derniers Terriens explorent les ruines de Yirminadingrad envahies par la jungle. Dans le passé, les héros vainquent la Bête, durcissent les boues et fondent la cité. Dans le présent, une femme enquête. Elle est à la recherche le Parloir aux absents, ce lieu de légende où les temps communiquent...
Conte des origines, présent et futur pour cette nouvelle qui nous emmène explorer Yirminadingrad.
Une histoire, des histoires, l'Histoire de cette mégapole, Naissance, vie et mort.
Un triptyque entrelacé, une ode au récit fondateur, aux récit imaginaire et à ce que nous faisons de ces histoires. Le passé éclaire t-il le présent ?
Un très beau et bon texte, avec quelques notes d'humour apposés au moment opportun. Complexe dans sa structure, trois récits enchâssés, il n'est pas pour autant difficile d'accès, même pour moi qui n'ai jamais été me promener dans les rues de Yirminadingrad. La réalisation sonore est très bien effectuée, permettant de se retrouver rapidement entre les différentes narrations.



Une odyssée martienne, de Stéphane Michaka

Présentation : L'année : 2120. Mars a cessé depuis longtemps d'être l'Eldorado spatial qu'elle était au début du vingt-et-unième siècle. Le grand rêve de rendre la Planète rouge habitable — autrement dit de la « terraformer » — est révolu. Seule l'Agence Spatiale Africaine dispose encore d'une base martienne. Ayo, une astronaute nigériane, entame sa dernière mission sur Mars. Accompagnée d'Adèle, une intelligence artificielle greffée sur un rover datant de 2020, Ayo va devoir affronter le monstrueux dans le robot, dans l'homme, dans l'animal... Et si l'ultime odyssée d'Ayo consistait à échapper à l'humain ?
100 ans dans le futur, sur Mars. Mais pas une Mars idéalisée. Ici le rêve des hommes s'est pris la réalité dans sa face. Une astronaute et une IA font un voyage vers un but obscur...
Le texte explore l'évolution de la relation entre l'humaine et l'IA au langage trop humain.
En creux, c'est bien du devenir de l'Homme sur Terre qui est le coeur du récit. Homme avec un H majuscule, car le regard est profondément féminin.
Beaucoup aimé l'approche en biais de l'auteur, qui se permet d'apporter sa touche personnelle, la folie, à l'univers science fictif très codifié, tout en peignant un futur très crédible, voir subtil car le worldbuilding est impressionnant pour une heure d'écoute. En outre, l'écriture est très musicale.
La réalisation sonore est impeccable et colle au texte de manière parfaite.
Texte fondamentalement SF, dans la veine afrofuturiste, l'auteur n'hésite cependant pas à faire une autre incursion réussie en tendant les bras vers un certain merveilleux scientifique.
Voilà la nouvelle qui me faisait le plus peur, l'auteur écrivant plus en jeunesse, et au final, c'est mon chouchou du cycle.




Eugénie grandit, de Ketty Steward

Présentation : 2043, quelque part en France, Eugénie, 15 ans et demi, vit avec ses parents adoptifs et se sent de plus en plus étrangère à son univers.
Les transformations attendues à l’adolescence s’accompagnent de la découverte de capacités surhumaines qui exacerbent ses questionnements sur les circonstances de sa naissance. Comme si ça ne suffisait pas, elle rate son inscription à l’université, se brouille avec sa meilleure amie et est contactée par une voix, directement dans sa tête.


J'ai le moins apprécié ce texte, car il est dans une veine Young Adult, et les défauts qui vont avec pour un amateur de SF : univers assez balisé, récit trop didactique et aussi quelques grosses ficelles.
Mis à part ce "défaut", j'ai trouvé quelques bonnes choses. L'ado tourmentée par ses origines est bien dessinée, on sens que l'autrice est sensibilisée à la problématique de l'adoption ou s'est bien renseignée sur le sujet.
D'une dystopie assez classique, Ketty Steward nous emmène vers une autre réalité, beaucoup plus cyber, avec un hommage au motif d'Octavia Butler.
Le sujet de la  différence est bien mise en avant, que ce soit par la couleur, le genre, ses origines ou son intelligence. J'avais un peu peur d'une crise d'adolescence classique, mais l'autrice m'a emmené dans des contrées moins codifiées.

L'avis de Lorhkan

 

The Maki Project 2020

10 commentaires:

  1. Y a une référence au bouquin de Balzac Eugénie Grandet dans la troisième nouvelle ? Je trouve la coincidence de titres un peu trop louche pour être une vraie coïncidence 🧐

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    1. Je ne vais pas t'être d'un grand secours, je n'ai jamais lu Balzac.
      Cependant, Lorhkan vient de publier un billet sur cette nouvelle et il n'a pas vu le rapport.
      http://www.lorhkan.com/2020/02/11/eugenie-grandit-de-ketty-steward/

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  2. J’ai téléchargé les podcasts plus qu’à écouter ! Merci a toi et Lorkhan pour la decouverte 😉

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  3. Merci pour cette triple ration au projet Maki !

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  4. C'est bien beau tout ça, mais ça existe en vrai livre ? =P
    Plus sérieusement, c'est une heure par épisode, c'est ça ? Je ne suis pas sûr de tenter, c'est long une heure de concentration. Mais je note, si je n'ai qu'une heure, de me concentrer sur la deuxième.

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    1. Je t'en foutrai de vrais livres. Ceci dit, ces textes ont été conçus spécialement pour l'audio et le Léo Henry conclue son cycle sur cette ville imaginaire. C'est donc un must-ear !
      La durée est d'environ 1 heure, sauf le Henry qui doit faire dans les 45mn.
      J'aimerai bien avoir ton avis sur le Michaka, le Lorhkan ayant un avis beaucoup moins enthousiaste.

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  5. "Le parloir aux absents" Le titre est très beau. C'est vrai Leo Henry n'est pas toujours très facile à comprendre mais il gagne à être connu. J'avais bien aimé ses nouvelles dans "Le diable est au piano" où il rend hommage avec finesse à son collaborateur disparu entre autres.

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    1. Comme le contenu. Il faut bien écouter pour saisir les différents récits, mais il réussi l'exploit de faire comprendre son univers sans avoir lu les autres livres autour de Yirminadingrad.
      J'ai peu lu de l'auteur, mais je pense lire ses textes autour de cette ville en collaboration avec feu son comparse.

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