Affichage des articles dont le libellé est Léo Henry. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Léo Henry. Afficher tous les articles

Mythes d'un futur proche : Le Parloir aux absents - Une odyssée martienne - Eugénie grandit

février 10, 2020

Cycle de fictions radiophoniques proposé par Stéphane Michaka, France Culture, 2019

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/science-fiction-mythes-dun-futur-proche



Une ville imaginaire, une merveilleuse Mars et une trame identitaire.
Trois écrivains, trois regards sur le futur.
Futur clairement féminin !


Présentation :


Les inquiétudes soulevées par les avancées technologiques et le réchauffement climatique résonnent aujourd'hui comme jamais. Le Meilleur des mondes d'Huxley (1932) et 1984 d'Orwell (1949) sont moins éloignés de la réalité qu'ils ne l'étaient à leur parution. Plus encore qu'autrefois, la tâche de la science-fiction est de nous alerter sur ce que l'avenir nous prépare. Les fictions d'anticipation que nous proposons sont rassemblées sous l'intitulé Mythes d'un futur proche, emprunté à J. G. Ballard. « Je m'intéressais au vrai futur que je voyais approcher, explique l'écrivain anglais, et moins au futur inventé que préférait la science-fiction. Une sorte de présent visionnaire. » Visionner le présent, « offrir du possible au réel » (selon une formule d'Alain Damasio), c'est ce que j'ai demandé à Léo Henry et Ketty Steward.
Avec une fiction de ma plume qui revisite le voyage sur Mars, voici trois mythes d'un futur (tout) proche..." Stéphane Michaka



Le Parloir aux absent, de Léo Henry

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/le-parloir-aux-absents-de-leo-henry

Présentation : Dans le futur, les derniers Terriens explorent les ruines de Yirminadingrad envahies par la jungle. Dans le passé, les héros vainquent la Bête, durcissent les boues et fondent la cité. Dans le présent, une femme enquête. Elle est à la recherche le Parloir aux absents, ce lieu de légende où les temps communiquent...
Conte des origines, présent et futur pour cette nouvelle qui nous emmène explorer Yirminadingrad.
Une histoire, des histoires, l'Histoire de cette mégapole, Naissance, vie et mort.
Un triptyque entrelacé, une ode au récit fondateur, aux récit imaginaire et à ce que nous faisons de ces histoires. Le passé éclaire t-il le présent ?
Un très beau et bon texte, avec quelques notes d'humour apposés au moment opportun. Complexe dans sa structure, trois récits enchâssés, il n'est pas pour autant difficile d'accès, même pour moi qui n'ai jamais été me promener dans les rues de Yirminadingrad. La réalisation sonore est très bien effectuée, permettant de se retrouver rapidement entre les différentes narrations.



Une odyssée martienne, de Stéphane Michaka

Présentation : L'année : 2120. Mars a cessé depuis longtemps d'être l'Eldorado spatial qu'elle était au début du vingt-et-unième siècle. Le grand rêve de rendre la Planète rouge habitable — autrement dit de la « terraformer » — est révolu. Seule l'Agence Spatiale Africaine dispose encore d'une base martienne. Ayo, une astronaute nigériane, entame sa dernière mission sur Mars. Accompagnée d'Adèle, une intelligence artificielle greffée sur un rover datant de 2020, Ayo va devoir affronter le monstrueux dans le robot, dans l'homme, dans l'animal... Et si l'ultime odyssée d'Ayo consistait à échapper à l'humain ?
100 ans dans le futur, sur Mars. Mais pas une Mars idéalisée. Ici le rêve des hommes s'est pris la réalité dans sa face. Une astronaute et une IA font un voyage vers un but obscur...
Le texte explore l'évolution de la relation entre l'humaine et l'IA au langage trop humain.
En creux, c'est bien du devenir de l'Homme sur Terre qui est le coeur du récit. Homme avec un H majuscule, car le regard est profondément féminin.
Beaucoup aimé l'approche en biais de l'auteur, qui se permet d'apporter sa touche personnelle, la folie, à l'univers science fictif très codifié, tout en peignant un futur très crédible, voir subtil car le worldbuilding est impressionnant pour une heure d'écoute. En outre, l'écriture est très musicale.
La réalisation sonore est impeccable et colle au texte de manière parfaite.
Texte fondamentalement SF, dans la veine afrofuturiste, l'auteur n'hésite cependant pas à faire une autre incursion réussie en tendant les bras vers un certain merveilleux scientifique.
Voilà la nouvelle qui me faisait le plus peur, l'auteur écrivant plus en jeunesse, et au final, c'est mon chouchou du cycle.




Eugénie grandit, de Ketty Steward

Présentation : 2043, quelque part en France, Eugénie, 15 ans et demi, vit avec ses parents adoptifs et se sent de plus en plus étrangère à son univers.
Les transformations attendues à l’adolescence s’accompagnent de la découverte de capacités surhumaines qui exacerbent ses questionnements sur les circonstances de sa naissance. Comme si ça ne suffisait pas, elle rate son inscription à l’université, se brouille avec sa meilleure amie et est contactée par une voix, directement dans sa tête.


J'ai le moins apprécié ce texte, car il est dans une veine Young Adult, et les défauts qui vont avec pour un amateur de SF : univers assez balisé, récit trop didactique et aussi quelques grosses ficelles.
Mis à part ce "défaut", j'ai trouvé quelques bonnes choses. L'ado tourmentée par ses origines est bien dessinée, on sens que l'autrice est sensibilisée à la problématique de l'adoption ou s'est bien renseignée sur le sujet.
D'une dystopie assez classique, Ketty Steward nous emmène vers une autre réalité, beaucoup plus cyber, avec un hommage au motif d'Octavia Butler.
Le sujet de la  différence est bien mise en avant, que ce soit par la couleur, le genre, ses origines ou son intelligence. J'avais un peu peur d'une crise d'adolescence classique, mais l'autrice m'a emmené dans des contrées moins codifiées.

L'avis de Lorhkan

 

The Maki Project 2020

La panse

janvier 21, 2019

Léo Henry, Folio SF, 2017, 304 p., 8€ epub avec DRM


Dissection du système digestif de La Défense.

 

Présentation de l'éditeur :


Bastien Régnault part à la recherche de Diane, sa sœur jumelle, dont la famille n'a plus de nouvelles depuis plusieurs mois. Des indices convergents le mènent très vite à la Défense. Le quartier d’affaires, chargé d'histoire, va, petit à petit, se dévoiler à lui, lui révélant un monde inconnu et souterrain, où, semble-t-il, officie une mystérieuse et très ancienne société secrète : la Panse.

 

Mon avis :

Bastien est artiste à ses heures, du moins entre le bistrot et les fêtes entre amis. Il n'est pas très famille, mais sa soeur jumelle semble avoir disparu. Ses premières recherches vont vite l'intriguer et le mener vers La Défense. Il y trouvera un travail de technicien de surface. Mais il va surtout se confronter à ce qui se cache sous la surface de ce quartier d'affaires.

Roman fantastique d'ambiance, cette dernière est très bien rendue par le choix de la saison hivernale collant parfaitement à l'ambiance col blanc de la dalle. Deux mondes coexistent mais ne se parlent pas, ceux qui portent les costumes, et ceux qui vivent dans les interstices, classe laborieuse, SDF et autres marginaux.

Cependant, j'ai eu l'impression que l'auteur ne faisait qu'aborder les thématiques du roman : histoire d'un quartier, classe sociale, travail, drogue, société secrète et légendes urbaines, on reste un peu sur sa fin une fois la dernière page tournée. En outre, le personnage principale se laissant porter par la vie et les événements, difficile d'accrocher à son vécu.

Ce livre se lit très rapidement, et même si l'action y est absente, les enjeux assez minces, l'atmosphère générale le rend très addictif. On se perd dans les méandres des sous sols des buildings, on apprend l'histoire de ce quartier, avant l'édification de ces géants de verre et d'acier, on fait la connaissance d'une faune hétéroclite. Un divertissement intelligent, et c'est déjà pas mal.

La quatrième de couverture parle de "Thriller d’infiltration lovecraftien", je vous laisse lire l'avis d'un grand ancien. Et si vous aimez les nanars, TbMb vous dira pourquoi lire ce roman vous fera du bien, tandis qu'Artemus Dada l'a lu avidement. Xapur est un peu plus mitigé, mais a apprécié l'écriture.



Récapitulatif

Bifrost n.91. Spécial Fictions

juillet 30, 2018


Bifrost, Le Bélial, 2018, 196 p., 6€ epub sans DRM


L’équipe de Bifrost est parti en vacances tôt cette année, et en a oublié de nous concocter un dossier sur un auteur ! Pour réparer l'erreur, un numéro spécial fictions, avec pas moins de 6 nouvelles.

Ex Silentio d’Olivier Caruso
Une vie extraterrestre a été découverte et les scientifiques frétillent de la queue face à ce nouveau joujou. Qu'ils cassent en partie ! Un juriste spécialisé dans les réparations financières est appelé pour estimer la compensation. Des ET foncièrement autre, mais dès lors comment communiquer ? Comment éviter les quiproquos ?
Une nouvelle à la forme et au style tarabiscotés pour un fond somme tout convenu, mais dont la fin m'a bien plut.

La mort de John Smith de Michel Pagel
Futur. Une planète va rencontrer un astéroïde. Quelques déprimés de la vie profitent de l'occasion. Des mages, des vampires, un pygmée holmesien, un journaliste et un friqué, voilà pour les personnages improbables de ce texte. Michel Pagel réussit à lier le tout, et, étrangement, on y croit !
Bref, un polar fantasy-SF de bonne tenue et tout à fait recommandable.

Écouter plus fort de Léo Henry
Un mélange des genres aussi pour ce texte, entre post apo, fantasy, aventure initiatique. Un pitch binaire, mais tout est dans le style, lisez plutôt : La jeune Simet Deux-Doigts Renard-d’un-Été vit à Ombre-Courte Jonc-Fleuri et décide d'aller découvrir les terriers des nommeurs.
Malgré une belle écriture, je suis passé à côté de ce "conte".

Souvenirs de ma mère de Ken Liu
Que peut on raconter en trois pages ? Beaucoup de choses si on est un bon auteur. Comment voir grandir son enfant lorsque l'on est atteint d'une maladie mortelle ? C'est Einstein qui a la réponse.
Un texte sensible sur une relation mère fille.
Un court métrage en a été tiré, Beautiful Dreamer de David Gaddie que vous pouvez visionner gratuitement et en français grâce à Nicolas Winter du blog Just a word. Merci à lui.

Trademark, de Jean Baret
En septembre sort Bonheur TM aux éditions Le Bélial, Trademark en est l'amuse gueule, et il n'a pas régalé la mienne.
Dans un monde où la consommation est reine et obligatoire, nous suivons deux enquêteurs qui se rendent sur les lieux d'une intervention. Une ballade qui permet aux lecteurs de s'imprégner de l'univers.
L'intérêt se trouve dans la critique de la consommation, mais rien ne m'a fait départir d'un goût de déjà vu.
Vous pouvez vous faire une idée de la future trilogie en lisant l'interview de l'auteur sur le site du Bélial

Voyage avec l'extraterrestre, de Carolyn Ives Gilman
Ils sont là, et viennent en paix ! Le titre résume parfaitement l'intrigue.
Malgré quelques pilules difficiles à avaler, et sur une thématique éculée, Carolyn Yves Gilman parvient à happer le lecteur dans cette ballade à travers les Etats Unis. Un texte très humain qui joue avec quelques codes du contact. Pas besoin de révolutionner le genre pour réussir un bon texte, un bon angle d'approche et c'est parti.
Grand Prix de l'imaginaire 2019 catégorie Nouvelle étrangère.

Ballades sur l’arc

Suit le fameux Cahier critique sur l'actualité du genre SF. Afin de pouvoir prévoir ses futurs achats. Indispensable pour ne pas jeter de l'argent par les fenêtres. Le nombre de pages de la revue n'étant pas illimité, quelques critiques en ligne ici
Pas grand chose à me mettre sous la dent, mis à part Le Nuage pourpre de P. Shiel. Paru en 1901, il est republié chez L'arbre vengeur pour la modique somme de 18€ !

Déjà lu et chroniqué par mes soins : L'année du Lion, AmatkaCelle qui n’avait pas peur de CthulhuLa part du monstre, dont je partage l'avis, La Controverse de Zara XXIII qui pour ma part est hautement recommandable, et Dans la toile du tempsLa Ballade de Black Tom, Dernières fleurs
avant la fin du monde dont j'ai un ressenti plus mitigé.

La réédition de Brûle, sorcière, Brûle ! est l'occasion pour Xavier Mauméjean de nous offrir un panorama de la sorcière dans la littérature et les oeuvres audiovisuelles.

Paroles… d'éditeur : L'arbre vengeur : de la sève à la feuille
L'occasion de découvrir cette maison d'édition spécialisée dans l'exhumation d’œuvres tombées dans l'oubli. Il paraitrait que leurs livres sont de beaux objets, ce qui expliquerait le prix élevé du Nuage pourpre. Un éditeur que je ne suis pas près de fréquenter car, "sans ostracisme", l’édition numérique ne les intéresse pas...

Scientifiction
Aucune destination ne vous tente pour les vacances ? Roland Lehoucq vous propose la lune. Et si vous ne faites pas parti du clan des millionnaires qui pourront bientôt s'offrir le voyage, la littérature et le cinéma sont là pour vous aider à vous évader. De quoi apprendre deux trois anecdotes que vous pourrez raconter à vos collègues à votre retour de congés !

Ainsi s'achève ce numéro rempli de destinations imaginaires. Pour 6€, quelle agence de voyage peut vous en promettre plus que Bifrost ?
Un effort, remarqué, pour l'édition numérique, qui n'est pas rempli de bugs divers, si ce n'est un oubli de CTRl+V dans le sommaire, dommage pour Michel Pagel.


Un numéro exceptionnel à la couverture exceptionnelle selon le troll aux superlatifs
Gromovar vous dis pourquoi il vaut mieux lire Bifrost que Télé 7 Jeux
Nicolas Winter est le seul à avoir apprécier le texte de Léo Henry
Et Artemus dada nous prouve de bien belle manière qu'il a le sens du marketing !



Challenge SSW EP8

Bifrost n.83 : Dossier Laurent Kloetzer

juillet 15, 2016

Bifrost, Le Bélial, 2016, 193 p., 6€ epub sans DRM

 


"Vivre et écrire, certes,
mais avec le sérieux d’un enfant qui joue."
Léo Henry, dans l'article Vivre, écrire, jouer 

Un bifrost consacré à Laurent Kloetzer, auteur de Anamnèse de Lady Star (Lauréat du Grand prix de l'imaginaire et du prix Rosny Ainé en 2014), Vostok... Auteur adulé par nombre de critiques littéraires dont je n'ai lu que Vostok qui m'avait laissé sur un sentiment mitigé.

On débute par trois nouvelles :
- Une brève histoire du Tunnel transpacifique de Ken Liu : Dans un univers uchronique, la deuxième guerre mondiale n'a pas eu lieu grâce au lancement de Grands Travaux, notamment la réalisation d'un tunnel reliant le Japon aux Etats-Unis. Les thèmatiques chers à Ken Liu sont présentes : l'interculturel, la solitude du déracinement et une critique sociétale. Sous des apparences légères et divertissantes, une nouvelle engagée
Fourni par Blogger.