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A.E. van Vogt : Mastermind

juin 25, 2020


Bifrost, Le Bélial, 2020, 192 p., 6€ epub sans DRM


Quoi, un dossier van Gogh dans Bifrost !
Étrange, mais pourquoi pas ? Cela m'aura fait connaitre un pan de son oeuvre que je ne connaissais pas : en plus de peindre, il écrivait de la science-fiction !

Voilà un auteur que je connaissais seulement de nom, représentant de l'âge d'or de la SF, l'occasion de découvrir pour moi un nouvel auteur via deux articles, un guide de lecture et une bibliographie.
Pascal J. Thomas nous parle de ce rêveur galactique en présentant la biographie de l'auteur, mais on tombe vite par la suite dans une bibliographie commentée et on perd un peu la vision de l'homme. Pour ceux qui ne connaissent pas trop l'histoire éditoriale de la SF américaine, cela peut paraître un peu abscons. J'ai l'impression que la vie de van Vogt est surtout connu par ce qu'il disait de lui, impression confirmée dans le second article qui donne des extraits d'interview et qui reprend les mêmes anecdotes déjà évoquées.
Van Vogt semble être un recycleur hors pair de ses propres textes, les recombinant à l'infini, il utilisait aussi une technique d'écriture singulière et était fan de "psychologie" dans sa version para et pseudo-sciences.
Dans l'intro du guide de lecture, il est dit :

Nous avons abordé l’homme, son rapport à son œuvre et, en écho, l’apport de cette dernière au corpus SF. De fait, nul ne peut revenir sur le statut de géant de l’Âge d’or de van Vogt, et son importance dans l’histoire du domaine 

Mais moi je n'ai pas vu réellement l'apport de van Vogt dans l'histoire de la SF. Et pour cause, c'est en lisant les avis sur une sélection de ses oeuvres qu'on découvre son apport dans le corpus de l'imaginaire. Une chose qui m'a fait tiquer, c'est le propos de Jacques Sadoul :

Le Monde des Ā est un particularisme national : roman le plus connu de van Vogt, il jouit d’une renommée qui s’étend au-delà du cercle des lecteurs habituels de science-fiction. Il a été traduit par Boris Vian et est considéré par Jacques Sadoul, directeur des éditions Opta, puis de J’ai Lu, comme le roman qui a lancé la SF en France à sa sortie en 1953.
Serge Lehman, grand pourfendeur de l'apport français de la SF, a bien du se marrer...

Au vue du guide de lecture, sa plume n'est plus au goût du jour, ni du mien. Cependant, l'équipe de la revue à eu la bonne idée de nous mettre une de ses nouvelles Le village enchanté. Quoi de mieux que la lecture pour se faire sa propre opinion.
Et en l’état, j'ai apprécié. Après un naufrage sur Mars qui le laisse seul membre de son équipage, ce dernier tombe sur un village enchanté. Une seule chose à faire pour survivre : S'adapter.

Un dialogue homme ville intéressant avec une chute qui conclue de belle manière l'ensemble. A réserver cependant a ceux qui aiment les temps anciens où on pouvait déambuler sur Mars sans combinaison et y découvrir des formes de vie.


Les autres nouvelles de ce numéro m'ont moins emportées. Plaine-guerre, de Thierry di Rollo nous parle d'une étrange guerre que ne renierai pas Christopher Priest. Un soldat demande une permission qui lui est accordée. La guerre pour la guerre qui use les hommes. J'aurai voulu un développement sur quelques pages supplémentaires, mais ne boudons pas notre plaisir devant cet avenir sombre.

Le dernier verrou de Sveta Koslova, de Franck Ferric nous parle d'un futur proche qui nous est présenté à travers une protagoniste sur les traces de son passé. Une belle écriture qui nous parle du dérèglement climatique tout en douceur face à une technologie en pleine essor qui use encore plus encore cette bonne vieille Terre. Si vous aimez les gouffres géants dont l'actualité se fait de plus en plus l'écho, c'est à lire.

C'est vous Sannata3159 ?, de Vandana Singh nous met dans la peau d'un animal destiné à l'abattage.
Futur déprimant, ville et stratification sociale, chômage comme horizon. Un abattoir vient s'installer dans le quartier et offrir du travail. Bien écrit mais pas très original. Deux semaines plus tard j'ai du me relire le tout en diagonale pour faire ce retour.

Michel Pagel conclue la partie des nouvelles avec À la recherche du Slan perdu qui lie Proust à van Vogt. N'ayant lu aucuns des deux auteurs, j'avais peur de passer à côté de ce texte et au final, ce n'est pas le Slan qui était perdu, mais bien le chien !

Suit le fameux cahier critique dont vous pouvez retrouver gratuitement quelques critiques en ligne sur le blog du Bélial.
Thomas Day nous livre son avis sur les autres revues de l’imaginaire, toujours sans filtre et avec humour. J'avoue que c'est l'article que je lis en premier lors de la réception de la revue (et je regrette le temps ou les critiques des romans avaient ce ton spécifique)
Paroles de ... s'attarde sur la librairie spécialisée Le Nuage vert. Voilà le second article qui est lu dès réception et toujour savouré avec plaisir nous montrant les différents champs de la littérature de l’imaginaire.

Car il faut bien finir, c'est le rôle qui échoue à Roland Lehoucq et son scientifiction. Le confinement lui a donné des forces (La Force ?) car il s'est mis en tête de déplacer la Terre ! Ou du moins nous dire que Liu Cixin avait peut être fumé un peu trop de cigarette qui font rire avant d'écrire sa novella. Pour tous ceux qui ont lu Terre errante, c'est impératif de lire cet article. 


Pour le numéro suivant, on reste à la même époque, mais en explorant une figurine féminine : Shirley Jackson

Pour conclure, Bifrost est LA revue dont la blogosphère SF attend la réception avec impatience pour se livrer à un petit jeu : l'ouverture de l'enveloppe. Voici ma tentative d'extraction sans l'abimer :




Pour les miséreux qui ne peuvent se permettre de s’acheter cette revue, vous pouvez toujours vous rabattre sur le podcast de C'est plus que de la SF consacré à l'auteur :






La revue des mondes imaginaires Bifrost vient de sortir un excellent numéro sur cet auteur connu pour avoir écrit Le Cycle du Non-Ā traduit par Boris Vian en personne. Van Vogt qui est né en 1912 et décédé en 2000 est un monstre sacré de l’âge d’or de la science-fiction américaine. Le canadien rejoint les grands noms comme Asimov, Robert Henlein, Fritz Leibert, Clifford D. Simak, Theodore Sturgeon, Artthur C Clark. Pour parler de cet auteur pas comme les autres, nous avons invité Pascal J Thomas. Il est l’auteur du fameux article biographique dans le dernier Bifrost.

Les avis des uns, des unes et des autres sur le fil du forum du Bélial


Bifrost n.91. Spécial Fictions

juillet 30, 2018


Bifrost, Le Bélial, 2018, 196 p., 6€ epub sans DRM


L’équipe de Bifrost est parti en vacances tôt cette année, et en a oublié de nous concocter un dossier sur un auteur ! Pour réparer l'erreur, un numéro spécial fictions, avec pas moins de 6 nouvelles.

Ex Silentio d’Olivier Caruso
Une vie extraterrestre a été découverte et les scientifiques frétillent de la queue face à ce nouveau joujou. Qu'ils cassent en partie ! Un juriste spécialisé dans les réparations financières est appelé pour estimer la compensation. Des ET foncièrement autre, mais dès lors comment communiquer ? Comment éviter les quiproquos ?
Une nouvelle à la forme et au style tarabiscotés pour un fond somme tout convenu, mais dont la fin m'a bien plut.

La mort de John Smith de Michel Pagel
Futur. Une planète va rencontrer un astéroïde. Quelques déprimés de la vie profitent de l'occasion. Des mages, des vampires, un pygmée holmesien, un journaliste et un friqué, voilà pour les personnages improbables de ce texte. Michel Pagel réussit à lier le tout, et, étrangement, on y croit !
Bref, un polar fantasy-SF de bonne tenue et tout à fait recommandable.

Écouter plus fort de Léo Henry
Un mélange des genres aussi pour ce texte, entre post apo, fantasy, aventure initiatique. Un pitch binaire, mais tout est dans le style, lisez plutôt : La jeune Simet Deux-Doigts Renard-d’un-Été vit à Ombre-Courte Jonc-Fleuri et décide d'aller découvrir les terriers des nommeurs.
Malgré une belle écriture, je suis passé à côté de ce "conte".

Souvenirs de ma mère de Ken Liu
Que peut on raconter en trois pages ? Beaucoup de choses si on est un bon auteur. Comment voir grandir son enfant lorsque l'on est atteint d'une maladie mortelle ? C'est Einstein qui a la réponse.
Un texte sensible sur une relation mère fille.
Un court métrage en a été tiré, Beautiful Dreamer de David Gaddie que vous pouvez visionner gratuitement et en français grâce à Nicolas Winter du blog Just a word. Merci à lui.

Trademark, de Jean Baret
En septembre sort Bonheur TM aux éditions Le Bélial, Trademark en est l'amuse gueule, et il n'a pas régalé la mienne.
Dans un monde où la consommation est reine et obligatoire, nous suivons deux enquêteurs qui se rendent sur les lieux d'une intervention. Une ballade qui permet aux lecteurs de s'imprégner de l'univers.
L'intérêt se trouve dans la critique de la consommation, mais rien ne m'a fait départir d'un goût de déjà vu.
Vous pouvez vous faire une idée de la future trilogie en lisant l'interview de l'auteur sur le site du Bélial

Voyage avec l'extraterrestre, de Carolyn Ives Gilman
Ils sont là, et viennent en paix ! Le titre résume parfaitement l'intrigue.
Malgré quelques pilules difficiles à avaler, et sur une thématique éculée, Carolyn Yves Gilman parvient à happer le lecteur dans cette ballade à travers les Etats Unis. Un texte très humain qui joue avec quelques codes du contact. Pas besoin de révolutionner le genre pour réussir un bon texte, un bon angle d'approche et c'est parti.
Grand Prix de l'imaginaire 2019 catégorie Nouvelle étrangère.

Ballades sur l’arc

Suit le fameux Cahier critique sur l'actualité du genre SF. Afin de pouvoir prévoir ses futurs achats. Indispensable pour ne pas jeter de l'argent par les fenêtres. Le nombre de pages de la revue n'étant pas illimité, quelques critiques en ligne ici
Pas grand chose à me mettre sous la dent, mis à part Le Nuage pourpre de P. Shiel. Paru en 1901, il est republié chez L'arbre vengeur pour la modique somme de 18€ !

Déjà lu et chroniqué par mes soins : L'année du Lion, AmatkaCelle qui n’avait pas peur de CthulhuLa part du monstre, dont je partage l'avis, La Controverse de Zara XXIII qui pour ma part est hautement recommandable, et Dans la toile du tempsLa Ballade de Black Tom, Dernières fleurs
avant la fin du monde dont j'ai un ressenti plus mitigé.

La réédition de Brûle, sorcière, Brûle ! est l'occasion pour Xavier Mauméjean de nous offrir un panorama de la sorcière dans la littérature et les oeuvres audiovisuelles.

Paroles… d'éditeur : L'arbre vengeur : de la sève à la feuille
L'occasion de découvrir cette maison d'édition spécialisée dans l'exhumation d’œuvres tombées dans l'oubli. Il paraitrait que leurs livres sont de beaux objets, ce qui expliquerait le prix élevé du Nuage pourpre. Un éditeur que je ne suis pas près de fréquenter car, "sans ostracisme", l’édition numérique ne les intéresse pas...

Scientifiction
Aucune destination ne vous tente pour les vacances ? Roland Lehoucq vous propose la lune. Et si vous ne faites pas parti du clan des millionnaires qui pourront bientôt s'offrir le voyage, la littérature et le cinéma sont là pour vous aider à vous évader. De quoi apprendre deux trois anecdotes que vous pourrez raconter à vos collègues à votre retour de congés !

Ainsi s'achève ce numéro rempli de destinations imaginaires. Pour 6€, quelle agence de voyage peut vous en promettre plus que Bifrost ?
Un effort, remarqué, pour l'édition numérique, qui n'est pas rempli de bugs divers, si ce n'est un oubli de CTRl+V dans le sommaire, dommage pour Michel Pagel.


Un numéro exceptionnel à la couverture exceptionnelle selon le troll aux superlatifs
Gromovar vous dis pourquoi il vaut mieux lire Bifrost que Télé 7 Jeux
Nicolas Winter est le seul à avoir apprécier le texte de Léo Henry
Et Artemus dada nous prouve de bien belle manière qu'il a le sens du marketing !



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