A.E. van Vogt : Mastermind


Bifrost, Le Bélial, 2020, 192 p., 6€ epub sans DRM


Quoi, un dossier van Gogh dans Bifrost !
Étrange, mais pourquoi pas ? Cela m'aura fait connaitre un pan de son oeuvre que je ne connaissais pas : en plus de peindre, il écrivait de la science-fiction !

Voilà un auteur que je connaissais seulement de nom, représentant de l'âge d'or de la SF, l'occasion de découvrir pour moi un nouvel auteur via deux articles, un guide de lecture et une bibliographie.
Pascal J. Thomas nous parle de ce rêveur galactique en présentant la biographie de l'auteur, mais on tombe vite par la suite dans une bibliographie commentée et on perd un peu la vision de l'homme. Pour ceux qui ne connaissent pas trop l'histoire éditoriale de la SF américaine, cela peut paraître un peu abscons. J'ai l'impression que la vie de van Vogt est surtout connu par ce qu'il disait de lui, impression confirmée dans le second article qui donne des extraits d'interview et qui reprend les mêmes anecdotes déjà évoquées.
Van Vogt semble être un recycleur hors pair de ses propres textes, les recombinant à l'infini, il utilisait aussi une technique d'écriture singulière et était fan de "psychologie" dans sa version para et pseudo-sciences.
Dans l'intro du guide de lecture, il est dit :

Nous avons abordé l’homme, son rapport à son œuvre et, en écho, l’apport de cette dernière au corpus SF. De fait, nul ne peut revenir sur le statut de géant de l’Âge d’or de van Vogt, et son importance dans l’histoire du domaine 

Mais moi je n'ai pas vu réellement l'apport de van Vogt dans l'histoire de la SF. Et pour cause, c'est en lisant les avis sur une sélection de ses oeuvres qu'on découvre son apport dans le corpus de l'imaginaire. Une chose qui m'a fait tiquer, c'est le propos de Jacques Sadoul :

Le Monde des Ā est un particularisme national : roman le plus connu de van Vogt, il jouit d’une renommée qui s’étend au-delà du cercle des lecteurs habituels de science-fiction. Il a été traduit par Boris Vian et est considéré par Jacques Sadoul, directeur des éditions Opta, puis de J’ai Lu, comme le roman qui a lancé la SF en France à sa sortie en 1953.
Serge Lehman, grand pourfendeur de l'apport français de la SF, a bien du se marrer...

Au vue du guide de lecture, sa plume n'est plus au goût du jour, ni du mien. Cependant, l'équipe de la revue à eu la bonne idée de nous mettre une de ses nouvelles Le village enchanté. Quoi de mieux que la lecture pour se faire sa propre opinion.
Et en l’état, j'ai apprécié. Après un naufrage sur Mars qui le laisse seul membre de son équipage, ce dernier tombe sur un village enchanté. Une seule chose à faire pour survivre : S'adapter.

Un dialogue homme ville intéressant avec une chute qui conclue de belle manière l'ensemble. A réserver cependant a ceux qui aiment les temps anciens où on pouvait déambuler sur Mars sans combinaison et y découvrir des formes de vie.


Les autres nouvelles de ce numéro m'ont moins emportées. Plaine-guerre, de Thierry di Rollo nous parle d'une étrange guerre que ne renierai pas Christopher Priest. Un soldat demande une permission qui lui est accordée. La guerre pour la guerre qui use les hommes. J'aurai voulu un développement sur quelques pages supplémentaires, mais ne boudons pas notre plaisir devant cet avenir sombre.

Le dernier verrou de Sveta Koslova, de Franck Ferric nous parle d'un futur proche qui nous est présenté à travers une protagoniste sur les traces de son passé. Une belle écriture qui nous parle du dérèglement climatique tout en douceur face à une technologie en pleine essor qui use encore plus encore cette bonne vieille Terre. Si vous aimez les gouffres géants dont l'actualité se fait de plus en plus l'écho, c'est à lire.

C'est vous Sannata3159 ?, de Vandana Singh nous met dans la peau d'un animal destiné à l'abattage.
Futur déprimant, ville et stratification sociale, chômage comme horizon. Un abattoir vient s'installer dans le quartier et offrir du travail. Bien écrit mais pas très original. Deux semaines plus tard j'ai du me relire le tout en diagonale pour faire ce retour.

Michel Pagel conclue la partie des nouvelles avec À la recherche du Slan perdu qui lie Proust à van Vogt. N'ayant lu aucuns des deux auteurs, j'avais peur de passer à côté de ce texte et au final, ce n'est pas le Slan qui était perdu, mais bien le chien !

Suit le fameux cahier critique dont vous pouvez retrouver gratuitement quelques critiques en ligne sur le blog du Bélial.
Thomas Day nous livre son avis sur les autres revues de l’imaginaire, toujours sans filtre et avec humour. J'avoue que c'est l'article que je lis en premier lors de la réception de la revue (et je regrette le temps ou les critiques des romans avaient ce ton spécifique)
Paroles de ... s'attarde sur la librairie spécialisée Le Nuage vert. Voilà le second article qui est lu dès réception et toujour savouré avec plaisir nous montrant les différents champs de la littérature de l’imaginaire.

Car il faut bien finir, c'est le rôle qui échoue à Roland Lehoucq et son scientifiction. Le confinement lui a donné des forces (La Force ?) car il s'est mis en tête de déplacer la Terre ! Ou du moins nous dire que Liu Cixin avait peut être fumé un peu trop de cigarette qui font rire avant d'écrire sa novella. Pour tous ceux qui ont lu Terre errante, c'est impératif de lire cet article. 


Pour le numéro suivant, on reste à la même époque, mais en explorant une figurine féminine : Shirley Jackson

Pour conclure, Bifrost est LA revue dont la blogosphère SF attend la réception avec impatience pour se livrer à un petit jeu : l'ouverture de l'enveloppe. Voici ma tentative d'extraction sans l'abimer :




Pour les miséreux qui ne peuvent se permettre de s’acheter cette revue, vous pouvez toujours vous rabattre sur le podcast de C'est plus que de la SF consacré à l'auteur :






La revue des mondes imaginaires Bifrost vient de sortir un excellent numéro sur cet auteur connu pour avoir écrit Le Cycle du Non-Ā traduit par Boris Vian en personne. Van Vogt qui est né en 1912 et décédé en 2000 est un monstre sacré de l’âge d’or de la science-fiction américaine. Le canadien rejoint les grands noms comme Asimov, Robert Henlein, Fritz Leibert, Clifford D. Simak, Theodore Sturgeon, Artthur C Clark. Pour parler de cet auteur pas comme les autres, nous avons invité Pascal J Thomas. Il est l’auteur du fameux article biographique dans le dernier Bifrost.

Les avis des uns, des unes et des autres sur le fil du forum du Bélial


10 commentaires:

  1. Bien aimé Le dernier verrou de Sveta koslova qui renvoie à TCHERNOBYL.

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  2. Et du coup, il est meilleur auteur ou peintre ?

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    1. Peintre. (mais je n'ai lu de lui qu'une nouvelle, il faut donc beaucoup relativiser mon ressenti)

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  3. Je demande un autre preuve pour le Bifrost déchiré, je soupçonne un fake :p

    Je veux pas me vanter mais moi j'arrive à sortir mon Bifrost de l'enveloppe ET à le remettre dedans, sans la déchirer et sans abîmer le Bifrost.

    J'ai bien aimé les nouvelles de la revue et bien évidemment le dossier est très complet et intéressant, mais bon j'avoue qu'il y a des dizaines d'auteurs que j'aurais davantage envie de voir abordé que van GOGH.

    Toi aussi tu as un rituel d'ordre de lecture de Bifrost ? Je commence par l'édito et les infos du fandom, on pourra éventuellement y voir une tendance commère :p

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    1. Un fake, tout de suite, c'est une création originale sous Photoshop tout de même !
      Et si tu ne veux pas te vanter, tais toi donc.

      C'est bien de connaitre l'histoire de la SF, mais d'un autre côté, c'est tout aussi bien de découvrir les nouveaux talents, je te suis complètement.

      Nous avons tous nos rituels. Quand au commérage, je n'oserai pas faire le rapprochement avec les femmes ;p

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    2. Non en effet surtout que ces 2 chroniques sont rédigées par des hommes, alors bon qui est la vraie commère dans l'histoire :p

      Ok, si c'est Photoshop, je m'incline, tout le monde sait que ce logiciel est au-dessus de tout soupçon.

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    3. Quoi, les hommes aussi peuvent faire des commérages ? On m'aurait menti ?

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  4. J'ai beaucoup aimé le podcast alors j'ai décidé d'acheter la revue. :D je viens de lire une nouvelle de Van Vogt dans un vieux recueil de nouvelles de SF; ce n'était pas inoubliable, mais c'était sympathique et à mon goût.
    "Voici ma tentative d'extraction" --> Lol. :D

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    1. Même ressenti sur la nouvelle de ce numéro, sympathique.
      Je peux abandonner une carrière dans le cambriolage...

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