Bob, textile futé - Tout va bien, dormons tranquilles - Céder la place - Orwell m'a tu

Editions 1115, 32 p., 1€ la nouvelle, epub sans DRM 



Pas un, pas deux, pas trois, pas 1115, mais 4 textes chroniqués ! Il est fou, le chien critique, il est fou !

Bruno, Emmanuel, Luce et Ménéas nous emmènent voyager dans des contrées actuelles ou dans un futur assez proche. Qu'ils s'interrogent sur la technologie, nos comportements alimentaires, culturels ou politiques, tous nous disent attention, chacun de nos actes à des conséquences. Réfléchissez 7 fois avant d'agir.

Bob, textile futé, de Luce Basseterre, 2018

Présentation de l'éditeur : Vous pouvez changer de peau, changer de style, revoir toute votre garde-robe ou endosser de nouveaux costumes. Ou vous pouvez aussi laisser faire Bob.
Bob peut tout changer pour vous, il peut vous transformer, littéralement. Mais attention, Bob ne connaît pas ses limites.
Et si, un jour, il allait trop loin ?

Mon ressenti :
Bob est un textile futé, très technique. Ici, pas question de juste écrire quelques caractères en surimpression, il s'agit d'un tissu révolutionnaire, comme une deuxième peau avec son identité propre. Mais peut-on faire confiance à Bob ?
Sans effet spectaculaire, l'autrice nous amène à réfléchir sur les innovations  technologiques plébiscités par les start-up, s'embarrassant peu de questions éthiques pour mieux se concentrer sur l'argent. J'ai bien aimé l'ensemble, les changements de point de vue sont bien amenés, mais j'aurais préféré un final plus percutant, et j'ai trouvé l'histoire un peu tiré par les cheveux.
Et  désormais, je vais regarder d'un autre oeil les nouveaux tissus technologiques.
La question que je me pose aussi, le Bob du titre est-il un clin d'oeil à Bob l'éponge ?

L'avis de Koyolite


Tout va bien, dormons tranquilles, de Ménéas Marphil, 2018

Empathie, quand tu nous tiens...

Présentation de l'éditeur : Notre héros sort du noir pour plonger dans l'inconnu. Et quel inconnu ! De mécanismes et de rouages, le monde autour de lui tourne comme une machinerie folle, prête à broyer les individus, sans d'autre fonction que de les trier, les ranger et les mener au terme d'un parcours implacable. Mais quel est le terme de ce parcours exactement ?


Pendant ce temps, les cons les plus légers croient que les Glaucons sont en train de leur apprendre à voler. Il leur manque quelques synapses pour comprendre que s’ils sont si légers, c’est parce que la connerie est un truc qui ne pèse que sur les autres.

Mon ressenti : Difficile de résumé le texte sans tout déflorer. Deux personnes se réveillent dans un lieu inconnu sans savoir pourquoi et qui ils sont.
L'auteur déjoue le trope de l'amnésie pour nous plonger dans une sorte d’allégorie sous forme de prise de conscience éthique autour des conséquences de nos comportements de consommation.
Je ne m'attendais pas à cette conclusion qui se révèle un peu trop rapidement pour être fulgurante. Mais c'est bien écrit et, pour moi, correspond à la SF que j'aime : savoir se mettre à la place de l'autre.
Et n'oublions pas, tout va bien, dormons tranquilles...

L'avis du Maki


Céder la place, de Emmanuel Quentin, 2019


Attention à vous lors de votre prochaine visite de musée virtuelle !

Présentation de l'éditeur : Il y a des moments dans la vie pour partir en voyage. Et d'autres pour visiter des endroits insolites. D'autres, encore, pour faire des rencontres qui vous glacent le sang. Et d'autres, enfin, pour céder la place, même si rien ne vous dit que vous la retrouverez en revenant. C'est vrai, si vous en revenez un jour...

Les bribes de conversation des autres participants nourrissent mon insatiable curiosité. Celle-là même qui, sans cesse, me pousse à disséquer le goût prononcé de mes congénères pour l’abject et le sordide.

Mon ressenti : Marre des visites virtuelles offertes par les musées qui se résument bien souvent à une bande son et une réalité virtuelle palote et nauséeuse ? Et bien, embarquez dans ces nouvelles visites 2.0 comme si vous y étiez et pénétrez dans un hôpital psy délabré où certains événements ...
Nous sommes ici a la lisière du thriller à suspense et de la SF. Si vous êtes une poule mouillée effrayée par le moindre bruit, passez votre chemin..
Ici encore, l'auteur déjoue la trame classique d'un lieu commun de la SF (difficile d'être plus explicite) pour nous amener dans des endroits qui font froid dans le dos. Brrr

L'avis du Maki, de Feyd Rautha


Orwell m'a tu, Bruno Pochesci, 2018

A lire avant de glisser votre prochain bulletin de vote

Présentation de l'éditeur
: Dans un futur proche, l'extrême-droite a pris le pouvoir. Réactionnaire et nationaliste, la France pourchasse et expulse tout ce qui n'est pas "bien de chez elle". Pendant des années, Daniel et Aïcha réussissent à passer entre les mailles du filet, jusqu'au jour où...

Comme la quasi-totalité de nos concitoyens, la lâcheté dont nous faisions montre au quotidien ne nous empêchait pas de vivre à peu près normalement.

Mon ressenti : La Marine a gagné, la France appartient enfin aux Français de souche et l'on suit le quotidien d'une famille bien de chez nous lors du Grand Repli.
En une trentaine de page, Bruno Pochesci nous dépeint cette France française dont on a eu maintes fois l'occasion de lire ici ou ailleurs. Cependant, il y apporte sa touche personnelle, la caricature, l'humour et les bons mots (xénophobonniche, aryanité-cassoulet). Et malgré l'outrance, l’auteur n'oublie pas de nuancer le comportement de son personnage.
Comme souvent chez l'auteur, le sexe n'est pas bien loin, mais ici, il a son utilité dans le récit.
Assez classique, la fin m'a tout de même bien chamboulé par sa brusquerie.
Une nouvelle à chute, comme on les aime, enfin façon de parler...

L'avis du Maki et de Vert
The Maki Project 2020

14 commentaires:

  1. Mouahah, c'est le cas de le dire pour le dernier texte !
    Pas lu les 3 autres mais le Emmanuel Quentin me tente bien, à l'occasion...

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    1. Nous avons fait la même référence au texte !
      Le Quentin est un bon choix.

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  2. Merci pour cette belle brochette de nouvelles. Je vais tenter celle de Luce Basseterre qui me manque.

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  3. Il faudrait vraiment que je tente cette maison d'édition un jour. Bon, pas avec les deux dernières nouvelles présentées par contre, brrr et re-brrr.

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    1. Le brrr est plus psychologique et dans la chute qui amène à réflexion.

      (par contre, je viens de lire Rive Gauche de Bordage, et même si il est violent par moment, l'ambiance générale est plus à l'utopie, tu devrais je pense y trouver ton compte. Mais c'est une trilogie...)

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  4. je ne sais pas si je dois jeter l'éponge, faire apple à Bob le bricoleur,... Le mieux, c'est de lire les nouvelles! J'aime beaucoup cette "anthologie" made in cannidog, très dystopique... et flirtant avec la réalite.

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    1. Tu as parfaitement raison, lorsque j'ai rédigé ce billet, j'avais l'impression de refaire une saison de La 4ème dimension ou de Black Mirror

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  5. J'ai lu "Bob, textil futé" de Luce Basseterre. J’ai bien apprécié ce texte court. Ecriture soignée, style incisif, narration soutenue, impossible d’en ressortir une fois les premiers mots lus. L’auteure a imaginé un concept fort intéressant et son sujet soulève des questions. J’ai également bien aimé le changement de narrateur, qui apporte un autre point de vue sur les événements. Je regrette juste que la chute ne soit pas plus brusque, car je reste un peu sur ma faim, ayant espéré une conclusion plus tranchante, dans la veine du texte.

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    1. Si on aime les nouvelles à chute, Bob déçoit. Il y avait matière à en faire un truc vraiment flippant et questionnant.

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