Le Crépuscule de Briareus
Richard Cowper, Argyll éditions, 2021 (1ère parution VF : 1976), 350 p., 10€ epub sans DRM
Boum
L'astre du jour fait Boum
Tout avec lui dit Boum
Le monde entier fait Boum
Tout l'univers fait Boum
Présentation de l'éditeur :
Les étoiles meurent aussi…
Suite à l’explosion de la supernova Briareus Delta, située à 132
années-lumière, la vie est complètement chamboulée sur Terre. Alors que
se succèdent tempêtes et typhons, prémices d’une nouvelle ère glaciaire,
l’humanité se découvre soudain stérile. Les unes après les autres, les
sociétés humaines s’écroulent, victimes de dérives autoritaires autant
que d’un effondrement philosophique… Car que faire dans un monde sans
avenir, vidé du rire des enfants ?
Réfugiés dans le sud de l’Angleterre, Margaret et Calvin survivent
tant bien que mal. Jusqu’au jour où ils découvrent une petite communauté
isolée où vit Elizabeth, étrange jeune femme issue de la Génération du
Crépuscule. Dans cet enfer blanc, vierge de tout espoir, serait-elle la
clef de la survie ?
Mon ressenti :
Un homme, une femme, perdus dans une région enneigée sont à la recherche de ne je ne sais quoi. Ce quoi est justement le sujet de ce roman.
Voilà un texte assez atypique qui mêle plusieurs sous-genres de la science-fiction : le post apo, les mutations génétiques, les pouvoirs psys et les aliens, ce qui n'est pas très courant et laisse planer un sérieux doute sur la qualité du texte. Mais au final, l'auteur s'en tire avec les honneurs, ce bric-à-brac hétéroclite se tient de belle manière. Je partage le ressenti du troll en ce qui concerne une ressemblance avec
un certain Robert Charles Wilson : des personnages très humains, concrets, réalistes, ainsi que dans le traitement du sujet. Ce n'est pas la
catastrophe, l'événement extraordinaire qui est important, mais ses
conséquences. Le fait de savoir en partie ce qui va se passer en plaçant
la fin en tout début permet d'éviter le livre catastrophe et de se
demander comment nous en sommes arrivés là. Et ici, et une fois encore,
l'humain ne fait pas beaucoup preuve d'humanité. Ces divers éléments
m'ont beaucoup intéressé, comment une société fait société, ou pas. Des thématiques très actuelles.
Mais à l'inverse d'un Wilson qui va avoir une approche plus scientifique ,
c'est ici que le bât blesse pour moi, nous n'avons que très peu
d'éléments rationnels. Pire, les éléments spirituels se font de plus en
plus prégnants. Dont la fin renforce trop fortement cet aspect.
Plus que les années 70, ce roman m'a fait beaucoup pensé aux approches des romans de première partie du 20e siècle.
Pendant des années, on avait pris l’habitude d’entendre crier au loup à propos des armes nucléaires, des engrais chimiques, des vapeurs d’essence et, par-dessus tout, de la population. Il y avait eu chaque fois une extraordinaire sécrétion d’adrénaline, et pour quels résultats ? Les armes étaient de plus en plus nombreuses et meurtrières, on utilisait de plus en plus les engrais, on fabriquait de plus en plus de voitures avec la bénédiction des économistes du gouvernement et des leaders syndicaux ; les aliments synthétiques formaient une bonne part du régime et l’augmentation de la population avait atteint un tel rythme que, selon les évaluations, les victimes des tempêtes briaréennes seraient remplacées trois mois après les funérailles de la dernière. Alors, quand les spécialistes commencèrent à gémir, à prédire la fin du monde, le public, ivre de catastrophes, répliqua sotto voce, en cent langues différentes : « Je m’en fiche. »
L'éditeur
croit en son poulain de jadis il devrait publié un autre roman de
l'auteur : au vu du titre, je crains un traitement empreint de
spiritualité ou de religiosité. A voir...
Un éditeur résolument atypique : pour son premier livre, il s'agit d'une réédition
Sorti initialement en 1976 dans la collection Présences du futur, pourquoi payer 20€ alors que la première édition est facilement trouvable pour quelques euros ?
- Il y a déjà la couverture, franchement, dans une bibliothèque, il n'y a pas à réfléchir longtemps, celle-ci est magnifique.
- Si tu lis en numérique, c'est la seule version légale, à un prix plus que raisonnable et sans DRM
- La traduction a été revue par le traducteur officiel de l'Imaginaire, Pierre-Paul Durastanti himself
- Pour les annexes : je regrette régulièrement le prix des livres grand format, sans plus valu. Ici, ce n'est pas une, mais deux annexes qui ont été ajoutées : deux articles de Christopher Priest, qui est fort instructif et marrant pour le regard sur le monde de l'édition de cette époque et d'une interview avec Richard Cowper.
La philosophie qui sous-tend un grand nombre de récits de SF me semble être à la fois dérisoire et dépassée. Trop souvent, elle n’est guère plus qu’une fantaisie adolescente de pouvoir (prendre et donner) qui est, je suppose, le résultat d’une tentative de projeter l’éthique commerciale capitaliste dans l’espace. Pourtant, la plupart des meilleurs récits de SF des trente dernières années ont nagé à contre-courant de cette marée
Donc bravo Monsieur Argyll. Après contact, il m'a dit qu'il allait
tenter de faire de même pour les rééditions. (on saute le pas et on fait
de même avec les romans inédits, chiche ?)
Le syndrome Quickson a décelé de véritables fulgurances de modernité. (c'est pas faux)
Au pays des cave trolls a apprécie les questionnements intemporels
Et Un papillon dans la lune a comblé son hypo post-apo
Avis réalisé dans le cadre d'un service de presse (encore merci le troll !)
Ravie que tu aies apprécié ta lecture et eu le même ressenti que moi :)
RépondreSupprimerMais arrêtes tout de même de faire des allusions à Wilson, je ne peux pas tout lire !
SupprimerJe ne sais pas quoi en penser, j'ai vraiment du mal à estimer si ça peut le faire pour moi ou non. Faudrait peut-être d'abord que je lise un Robert Charles Wilson, qui sait ?
RépondreSupprimerPourquoi un ?
SupprimerÇa donne assez envie (et c'est vrai qu'il est beau).
RépondreSupprimerTrès beau. SI le côté spirituel ne te dérange pas, tu devrais y aller.
Supprimerj'aime bien Cowper et je me souviens avoir beaucoup apprécié son cycle de "L'oiseau blanc de la fraternité". Mais c'était il y a bien longtemps. Faudrait que je je le relise...
RépondreSupprimerC'est ce cycle que l'éditeur ressort, l'occasion de s'y remettre.
SupprimerIntéressante chronique qui m'éclaire un nouveau pan de cette sortie. Le côté spirituel c'est pas forcément mon truc donc j'hésite encore. Mais c'est vrai que le livre est canon.
RépondreSupprimerAttends un peu d'autres avis, et il y a d'autres bons côtés ce bouquin.
SupprimerOooh du post-apo !
RépondreSupprimerComme d’habitude j’aime beaucoup ta chronique. Je suis tout de même moyennement emballée (même si il y a une étiquette post-apo) mais à l’occasion 😉
C'est assez atypique comme post apo, ce n'est pas plein de bruits et de fureurs, ça change
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