Bifrost n.101. Dan Simmons ouvre les tombeaux du temps

 

Bifrost, Le Bélial, 2021, 192 p., 6€ epub sans DRM

 

Abonné à Bifrost depuis des lustres, j'attends toujours avec impatience la divulgation des dossiers à venir. Parfois c'est la joie, d'autrefois c'est la soupe à la grimace comme ici avec Dans Simmons, un auteur que je n'ai jamais lu. Déjà, les pitchs de ses romans ne me donnaient pas envie, et la réputation du bonhomme surtout, très à droite sur l'échiquier politique, fait que je me passe très bien de ne pas de lui donner mon fric.
C'est donc avec le bout des coussinets que j'ai abordé ce dossier qui ne m'a pas fait changer d'avis. Dan Simmons étant toujours vivant et sûrement armé d'une flopée d'avocats, est-ce pour ces raisons que le dossier était assez allusif sur sa pensée politique ? Bref, mon côté voyeur n'a pas été rassasié... Je ne m'étends pas plus sur le sujet, pas envie de gâcher de l'encre. Faut-il séparer l'homme de son oeuvre ? Pour moi la réponse est claire, non.


Greg Egan nous parle de La Fièvre de Steve qui nous conte l'histoire de Steve Lincoln qui a des rêves étranges. Rien à voir avec la covid, mais est-ce vraiment mieux ? Pas sûr. L'auteur a la réputation de produire des récits froids avec des personnages glacials, ce qui n'est pas le cas ici à mon avis. J'ai bien aimé ce texte qui nous laisse dans le flou à ses débuts et délite lentement le brouillard pour nous amener vers de la Hard SF accessible et merveilleuse.

Je vous ai donné toute herbe, de Christian Léourier nous invite sur une planète en cours de terraformation. Dan, un jeune homme se retire à l'écart des colons. J'ai toujours du mal à accrocher avec les écrits de l'auteur, ce texte n'échappe malheureusement pas à la règle.

Le Serveur et la Dragonne, de Hannu Rajaniemi est de la hard SF poétique. Si si, c'est possible. Cela nous parle d'un serveur (informatique) qui souffre de solitude et d'une dragonne 3.0. Feront-ils de beaux enfants ? Là est toute la question. J'ai dû comprendre 5% du texte, ce qui ne m'a pas empêché de l'apprécier. C'est aussi une traduction de Monsieur Apophis, un grand bravo et j'espère qu'il lui reste encore quelques cheveux après son travail qui n'a pas dû être une sinécure.

Un dossier critique toujours rempli à ras bord de livres, quelques critiques se trouvent sur le blog du Bélial. Thomas Day, après un congé d'un numéro, se penche sur les autres revues de l'imaginaire. Comme à son habitude, Galaxies SF lui permet d'épanouir sa créativité caustique pour mon plus grand bonheur. Seul étonnement, il a aimé une revue de vieux, le dernier numéro du Novelliste. J'espère que Lionel Evrard n'a pas fait de crise cardiaque.

Ma rubrique préférée, Paroles de, s'attarde sur Richard Comballot, Mr Interview de l'imaginaire. C'est toujours trop court à mon goût, mais c'est indispensable pour comprendre les coulisses de l'édition.

Roland Lehoucq nous parle du temps à travers Tenet. Comment en commençant par le concept du temps l'article en arrive à nous parler de thermodynamique et d'entropie, vaste sujet. J'ai dû zapper deux trois choses, car je ne mets aucun doute sur la véracité de l'article.

Ce numéro ne pouvait pas se clore sans un hommage à Joseph Altairac à travers une anecdote de bibliophile.

Le prochain Bifrost est consacré à Arthur C. Clarke. Auteur que j'ai peu lu : Les enfants d'Icare et Lumière des jours enfuis (écrit avec Stephen Baxter) sans être toutefois emballé. Mais j'ai très envie de découvrir ce dossier et, par la même, compléter ma découverte de l'auteur.

 

15 commentaires:

  1. Mais faut-il séparer le chien de son œuvre ? C'est pour savoir à quel point je dois te tenir rigueur de ne pas apprécier Christian Léourier.

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  2. Oh ça fait longtemps qu'il ne me reste que trois poils sur le crâne, une tonsure héritée de mon estimé grand-père maternel. Mais en effet, cette traduction n'a pas été facile. Merci pour tes compliments à son sujet et pour ton avis sur le 101 ;) (et le 102 est top, notamment la nouvelle de Ian McLeod et le dossier Clarke, bien sûr).

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    1. Le 102 a été mis dans la liseuse, il ne devrait plus tarder à être dévoré.

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  3. Je garde un tel souvenir de "L'échiquier du mal" ! Je pense que je le relirai un jour, même en connaissant maintenant les tendances politiques de l'auteur...

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    1. A ses débuts, j'ai lu qu'il était moins virulent. Après, c'est toujours difficile de relire un roman en connaissant les tares de son auteur...

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  4. Il est pas mal ce numéro et vous le vendez bien.

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  5. "J'ai dû comprendre 5% du texte, ce qui ne m'a pas empêché de l'apprécier." -> un peu pareil, une expérience de lecture étonnante.

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  6. Personne ne suggère à ce chien qu'il faut tenter Hypérion ? Faut que je me colle le sale boulot ?

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    1. Il faut toujours que quelqu'un s'y colle.
      Hypérion ne m'a jamais donné envie, même avant de connaitre les idées de l'auteur. Je ne pense pas que ce soit la littérature que j'aime, trop cérébral pour un cerveau de chien.

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  7. Pas assez intéressée par l'auteur pour lire celui-ci. En revanche, je suis en train de lire celui sur Clarke.
    Encore un numéro 100% masculin, à ce que je vois.

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    1. Nous n'allons pas revenir sur le sujet : les femmes ne savent pas écrire ! Ou alors...

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  8. Perso je te suggérerai plutôt d'essayer "Nuit d'été", qui est sûrement mon meilleur souvenir de lecture de Dan Simmons (des oeuvres comme "L'Echiquier du mal" ou "Hypérion" sont beaucoup plus froides, si j'ose dire, et leur volonté affichée de se poser en oeuvres définitives peut agacer). Dans mon souvenir, ce roman-là n'est pas aussi cérébral que les autres...

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