Les enfants de Paradis

 

Arnauld Pontier, Editions Ex Aequo, 2022, 188 p., 16€ papier

 

PARFAIT

 

Présentation de l'éditeur :


Au fond du cratère, assis, adossé à un monticule, se tenait les restes d’un être humanoïde de grande taille, enveloppé dans ce qui semblait être une combinaison spatiale. Une armure qui, dans sa partie supérieure, ressemblait à une broigne médièvale. Mais sous ce qui restait du plastron d’écailles, aucun corps ne subsistait. Ce qui était inhabituel, outre la taille de cet être – près de trois mètres – était la forme triangulaire de ce qui avait dû être un casque…
Cette extraordinaire découverte, près d’une base lunaire russe, va conduire à l’exploration d’une lointaine planète, aussitôt baptisée Paradis, qui, si elle s’avèrera parfaitement adaptée à la vie humaine, révèlera bien des surprises…
Sommes-nous seuls dans l’univers ? Existe-t-il d’autres civilisations compatibles avec la nôtre ? Où se situe la véritable liberté ? Ce sont quelques-unes des questions que pose ce planet-opera riche en rebondissements. Ce sera au commandant de l’Anterus, Mac Bain, à son équipe de scientifiques et à son étrange partenaire, la belle Irina Kheraskov, d’y répondre.

 

Mon ressenti :

Il y a quelques jours, je finissais un classique de la SF que je n'avais jamais lu : Rendez-vous avec Rama d'Arthur C. Clarke. Et c'était plutôt pas mal. Pourquoi je vous raconte ma vie ? Car ce dernier opus d'Arnauld Pontier, m'y a fait penser de nombreuses fois et comme il n'y a pas de hasard, il est même cité dans le texte. Mais de quoi parle t-on ? Futur, une armure est découverte dans un cratère sur la lune. Dessus, est inscrit les coordonnées d'une exoplanète...

En SF, nous avons nos ritournelles : la rencontre du troisième type, la terre creuse, les petits hommes gris, les enlèvements, les robinsonnades sur des planètes étrangères, les BDO... L'auteur prend le tout et plus encore pour nous lancer dans une aventure qui m'a mis des étoiles dans les yeux sans faire dans l'esbroufe, le thriller vitaminé où les cliffhanger à foison. Une aventure au goût old school, mais bien dans l'air du temps avec des interrogations actuelles.

Des notes d'humour parsèment avec douceur le texte. L'auteur se paye même le luxe de faire rentrer le tout dans 200 pages alors qu'un vrai écrivain américain en aurait fait trois tomes de 500 pages minimum (aucune allusion à mon Robert. Wilson n'a jamais écrit de trilogie mais un one short suivi d'un diptyque, ce qui est complètement différent). 

En ces temps moroses, ce roman nous conte une aventure utopique et bienveillante en évitant le sirupeux. Moi qui aime le pessimisme, en voilà pour mes frais et j'avoue, sans honte, que j'aimerai bien faire parti de ces reclus de Paradis. Un très bon texte.



Les Enfants de Paradis est un roman d'aventures, empli de positivisme, un conte utopique, un dépaysement divertissant et cela suffit parfois à satisfaire Les lectures du Maki. Laird Fumble en aurais voulu plus, bien plus, sans pour autant ressentir la frustration totale de l’absence d’aboutissement. Petit bémol d'Anudar, mais il a apprécié un hommage amoureux à des textes anciens et aux cultures geeks.

8 commentaires:

  1. Décidément, ce livre fait parler de lui ces temps-ci ! Ma propre chronique sort mercredi.

    Si je ne suis pas aussi enthousiaste que toi, c'est clairement un livre qui peut séduire en cette période qui est la nôtre...

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    1. Oui, j'ai vu cela, mais c'est un très bon divertissement pour les fans de SF.

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  2. C'est vraiment l'amour fou entre toi et Arnauld Pontier, s'il parvient même à te faire apprécier quelque chose de positif.
    Par contre je suis étonné que ce billet ne comporte pas une petite reprise de chanson à la sauce chiencritiquienne, du genre "On ira tous à Paradis".

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    1. Pour la chanson, j'ai merdé j'avoue.
      J'aime bien Arnauld Pontier, c'est texte reste très humain.

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  3. Un roman d'aventure rempli de positivisme ? C'est pour moi!!! J'en ai bien besoin!

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  4. Avec sa flore et sa faune, ses formidables espèces extraterrestres qui la peuplent et ce monde sous la surface fragmenté en plusieurs régions séparées par des passages, Paradis est un univers foisonnant, fort bien élaboré par Arnauld Pontier, qui a même poussé le détail jusqu’à construire – à l’instar de l’espéranto - un langage commun à toutes les espèces : le wolof.

    Le concept d’une planète qui capture tout ce qui s’en approche et qui attire ses « proies » dans ses entrailles pour se nourrir, non pas d’elles, mais de l’énergie issue de leurs technologies et qui, en échange, offre à ses « hôtes » tout le confort nécessaire pour s’y loger et y vivre, m’a séduite. C’est intrigant : on se demande dans quel but la planète fait cela.

    Le scénario est captivant. L’on ne cesse de s’interroger sur la nature des signaux qui ont attirés les Terriens sur Paradis. Était-ce un appel à l’aide ou un piège ? Où sont les représentants du peuple extraterrestre qui ont lancé ces signaux ? Et comment les « prisonniers » de Paradis vont-ils pouvoir quitter ce monde et échapper à son emprise ?

    Amatrice de planet opera, Les Enfants de Paradis en est un comme je les aime. Bien écrit et doté d’une narration efficace, j’ai pu aisément me représenter ce monde, sa géographie, ses structures, la richesse de ses espèces végétales et animales, la variété des us et coutumes de ses différents résidents. J’ai vécu l’aventure aux côtés de Mac Bain et de ses amis. J’ai moi aussi réfléchi à un moyen de pouvoir entrer dans ce Serpent, cet étrange vaisseau échoué dont personne ne sait à qui il appartient. Tout au long de ma lecture, des images se sont formées dans mon esprit, le tout m’a emporté et quand c’est ainsi, c’est gagné. Tout comme pour Les Mondes d’Aldébaran que j’adore, je verrais bien une adaptation en série BD de cet ouvrage.

    J’ai également apprécié les références à des œuvres de science-fiction, parsemées par-ci par-là au cours du récit, sous forme de touches d’humour. Et puis alors, la fin à la sauce « conte de fées » du genre « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », qu’est-ce qu’elle m’a fait rire ! Mais c’est aussi un bouquin dont les thèmes poussent à la réflexion.

    Pour résumer, je dirais qu’à l’image de Paradis, cette histoire est attirante et une fois prise dans ses filets, l’on n’en ressort plus avant la fin de sa lecture. Et tout ceci tient en 180 pages. Moi je dis : bravo.

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