Severance

 

Série de Dan Erickson, réalisée par Ben Stiller et Aoife McArdle, 2022, AppleTv, 9 épisodes

 
Le droit à la déconnexion de l'extrême


Pitch :

Mark Scout travaille pour Lumon Industries, où il dirige une équipe dont les employés subissent une opération chirurgicale de séparation entre leurs souvenirs liés à leur vie professionnelle et ceux liés à leur vie privée. Cette expérience risquée de l’équilibre entre travail et vie personnelle est remise en cause lorsque Mark se retrouve au cœur d’un mystère qui le forcera à affronter la vraie nature de son travail… et la sienne.


Mon avis :

Métro boulot dodo. Si tu en as un peu marre de ton quotidien de labeur, tu rêves sûrement de pouvoir te déconnecter le temps du travail, profiter de ton salaire, de ta vie sans les emmerdes du taf. Tu fais tes 8h et basta, plus aucun souvenir, plus pollué par tes collègues, les taches avilissantes. Et ce monde idéal existe dans cette série.

Des locaux spacieux



J'ai regardé cette série à cause de Nicolas Martin dans le podcast Vers la SF et au-delà. Comme il disait énormément de bien de mon Robert et de son Spin, je me suis dit qu'une personne ayant un tel bon goût dans la lecture ne pouvait être que de très bon conseil en série. Résultat, je lui en veux beaucoup, car une fois la dernière scène fini, j'ai poussé un grand NOOOONNNN devant mon poste.

Le pitch est assez simple, mais les scénaristes ont su tirer tout la moelle du concept. J'ai été d'abord distant, puis intrigué, ensuite captivé et un moment je me suis retrouvé au bord de l'abime, avec le vertige. Je me suis enfilé les épisodes en moins d'une semaine. C'est noir, c'est drôle, c'est absurde, c'est effrayant et angoissant. La série ne cesse de prendre de l'épaisseur, de l'ambition au fil des épisodes.

Une équipe joyeuse aux sourires crispées


Des acteurs excellents (Adam Scott, Patricia Arquette, John Turturro ou Christopher Walken), une belle photographie, des décors aseptisés, comme les souris de laboratoire dans un labyrinthe. En plus, je venais de commencer à lire La naissance du savoir de ce même Nicolas dont je parlais plus haut, et je venais de lire l'interview d'Evelyne Heyer sur la génétique, et surtout l'épigénétique qui a résonné en moi. Lorsque l'on t'enlève ta culture, ta personnalité, ton histoire, est ce encore toi ?

De belles trouvailles, comme les récompenses offertes aux salariés, avec beaucoup de parcimonie, comme des attrapes doigts, une gaufre party ou cerise sur le gâteau, un bar à oeuf ! Ces intermèdes absurdes amplifient le malaise que l'on ressent face à ces conditions de travail "bienveillantes". La série se permet plein de petites bifurcations pour explorer d'autres thématiques que le travail, étoffant encore son ampleur. Et un très beau générique en prime : 


Je regarde régulièrement des séries et cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi enthousiaste (Chernobyl). Vivement la saison 2.

3 commentaires:

  1. Dans ma liste pour quand j'irai faire un tour chez AppleTV+. Mais quand je vois ta réaction sur la fin, je me dis que si ça attend que la saison 2 soit sortie ce n'est peut-être pas plus mal. ^^

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  2. ma série préférée l'année dernière générique et musique top et ce blanc angoissant

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    1. Cela fait du bien un scénario bien écrit, et une réalisation au cordeau.

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