Le Livre de Nathan

 

Nicolas Cartelet, Mu, 2023, 118 p., 10€ epub sans DRM

 

Certains rêvent de postérité, lui EST la Postérité (ou post-vérité ?)

 

Pitch de l'éditeur :


Le destin est incroyablement railleur. Une étrange apocalypse maritime se déclenche en une nuit et Nathan Verdier devient l’un des seuls survivants d’une humanité privée de ses terres. Sur son bateau de fortune, au milieu des bouteilles vides et de quelques conserves, se trouve son manuscrit, son précieux roman dont aucun éditeur n’a voulu. Et ce livre improbable est le seul à avoir été sauvé des eaux…

D’année en année, de siècle en siècle, ce texte miraculé, qui aurait dû finir dans les archives de la médiocrité, va devenir un objet d’escroquerie, de tentation, de passion et de culte. Cette fois, c’est sûr, il aura le succès qu’il mérite ! 
 
 

Mon ressenti : 

Un correcteur médiocre qui se croit auteur se fait critiquer vertement son manuscrit par l'éditeur pour qui il travaille : C'est NUL NUL NUL.
Peu après, une brusque montée des eaux provoque l'impensable, plus une seule terre immergée. Et le manuscrit va être a l'origine d'un bouleversement...

N'allait pas chercher ici la rationalité des faits, c'est comme ça et pas autrement. L'intérêt est clairement ailleurs. Dans la plume de l'auteur qui a le chic pour trouver toujours le bon mot, la bonne formule. À travers cette histoire abracadabrante, le ressort se dévoile progressivement. Partant d'un pitch burlesque, l'auteur tisse une genèse basée sur un manuscrit et explore ses conséquences à long terme, formant ainsi une boucle.

Depuis sa fondation, l’Ordre était partagé sur la question des femmes. Le Livre de Nthán y faisait très peu référence, tout juste l’auteur évoquait-il une ancienne épouse, une traîtresse – on n’était pas certain de la traduction – et c’était tout. En l’absence d’éléments tangibles, certains hommes de foi avaient pris le parti de les ignorer, quand d’autres préféraient les haïr.

Dans son monde aquatique, ce n'est pas la montée des eaux qui inquiète la population, mais bien sa descente, une logique évidente lorsque le seul univers connu est l'eau. L'auteur excelle dans l'art de trouver le mot juste et la formule adéquate, même dans un contexte aussi extravagant. La plume de l'auteur se révèle être un élément central, devenant un acteur à part entière de l'intrigue. Ses interventions régulières renforcent la satire, apportant un ton humoristique et enlevé. Ajoutez à cela une critique des religions comme cerise sur le gâteau et le lecteur que je suis en sors ravi.

Lorsqu'il ne reste plus rien, comment décrire le monde ? Ketty Steward dans L'Évangile selon Myriam nous donnait un point de vue, Nicolas Cartelet donne ici une satire savoureuse qui peut se lire à différents niveaux. Seul bémol, le prix fort élevé de l'epub.

1 commentaire:

  1. Ah que c'était savoureux ce bouquin ! J'ai été ravie comme toi de cette petite lecture. Pas lu L'évangile selon Myriam, pas lu du tout encore l'autrice d'ailleurs; je viens d'en lire ton retour, je me note ça quelque part. Merci :)

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