Le sultan des nuages

Geoffrey A. Landis, Le Bélial, 2017 (parution originale 2010), 120 p., 4€ epub sans DRM


Du pulp à la sauce 21éme siècle. Peut mieux faire.

Présentation de l'éditeur :


L’humanité a colonisé le système solaire au bénéfice de consortiums privés omnipotents régnant sur les transports spatiaux. Et ce jusqu’à la plus infernale des planètes, Vénus, dans l’atmosphère létale de laquelle flottent de stupéfiantes cités volantes, véritables miracles de technologie high tech. Plusieurs milliers d’entre elles sont sous la coupe d’un seul et même individu, Carlos Fernando Delacroix Ortega de la Jolla y Nordwald-Gruenbaum, le sultan des nuages, qui n’entrera en pleine possession de son héritage qu’une fois marié, et dont l’immense pouvoir attire toutes les convoitises. Pour David Tinkerman et le Dr Léa Hamakawa, scientifiques récemment arrivés de Mars en vue d’une expertise, les forces souterraines à l’œuvre autour du jeune satrape vont vite s’avérer plus mortelles que Vénus elle-même…


Mon ressenti :


Une blogosphère enthousiaste et quasi unanime sur la qualité du texte. De quoi me faire peur, je me rappelle encore de mes terribles déceptions avec Water knife et Planetfall malgré les louanges bloguesques. Le sultan arrivera t-il à faire mentir le proverbe jamais deux sans trois ?



Du Sense of Wonder...
Rare sont les textes qui en quelques paragraphes arrivent à nous immerger dans un futur autre. Le sultan des nuages est de ceux là. Le capitalisme libéral a enfin eu la peau de cette sangsue d'Etat, les entreprises sont donc libres et la concurrence non faussée sauve, enfin surtout si vous faites parties des plus grosses multinationales. Libéré de ce carcan étatique, le système solaire nous ouvre ses portes et la race humaine peut désormais multiplier son engeance un peu partout. Vénus se pare de cités flottantes dans ses nuées. La belle couverture retranscrit merveilleusement bien l'apparence de ces villes, sorte de méduse flottant dans les nuages. Un nouveau matériau presque aussi léger que l'air a permis ce prodige et les technologies inventées restent plausibles. Le texte étant court, tout cela est vite survolé mais je me promenais dans cette cité dont les vêtements sont tissés par des colonies d’araignées.
Quelques petits défauts cependant : on pourra reprocher une présentation du contexte historique et sociétale de ce futur un peu facile : j'allume ma bibliothèque et tout est là. (Encore que le protagoniste aurait du lire toute la page Vénus, il aurait su que le sultan n'était pas si vieux que prévu. Ballot !)
Ainsi que des personnages dont la seule caractérisation est le nom, l'âge et le sexe suivi d'un trait unique de caractère.


...Au Willing Suspension of Disbelief
Sense of wonder ok, mais il ne faut pas trop en demander à la suspension de mon incrédulité :
Des villes méduses volantes, j'y crois;
Des sièges de nuages, pourquoi pas;
Des pédalos volants, je prends mon tour dans la file d'attente;
Un moyen de communication qui passe le service de sécurité (qui le remet en outre bien dans la poche des nouveaux vêtements en plus), mes sourcils se froncent;
Une structure extérieure de haute technologie avec un seul défaut, je botte en touche et j'hurle. Rajouter à cette pépite de ridicule, un bisou dans le cou lors du twist final, et me revoilà revenu sur le plancher des vaches !
Le château savamment construit par l'auteur s'effondre...
Sans parler de l'intrigue pour le moins simpliste.
Reste un système de famille intéressant, bien que glauque à certains égards, qui aurait mérité un développement plus poussé.

Pour conclure, un texte assez pulpien : du merveilleux en veux tu en voilà, mais ne lui en demandez pas trop de plus. Le tout enveloppé dans un style assez froid non dénué parfois de quelques envolées poétiques.


Ce texte a fait voyager Apophis en l'an 1978, à provoquer le dépaysement de Xapur pendant que le Yogo admirait les splendeurs de la planète. Lorhkan est parti à la découverte des saveurs vénusiennes et Lecture42 se demande si il existe un camp naturiste sur Vénus !

Prix Sturgeon 2011



 

10 commentaires:

  1. Oh décidément, j'y croyais et puis... non !!!!
    On va bien finir par en trouver de titre qui te fera tomber dans la majorité. ;-)

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    1. Mais je l'attends ce texte, je l'attends.
      Peut-être une novella inédite de mon cher Robert ? On peut toujours rêver.
      Plus sérieusement, je pense que c'est le format qui me pose problème : Trop long pour une simple idée, trop court pour installer tout un univers.
      Après cette novella est loin d'être catastrophique et j'ai un bon souvenir du nexus et de Cookie monster dans la même collection.

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    2. Nous ne sommes décidément pas sur la même longueur d'onde sur la collection... ;-)

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    3. Non, j'ai vraiment du mal avec cette collection. Et à chaque fois je me laisse tenter. J'ai peur de mon avis sur le Ken Liu japonais, mais j'ai envie de le tenter.

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  2. J'adore toujours autant tes liens vers les blogopotes. D'ailleurs j'adore ton humour qui a du chien, je me régale à lire tes critiques.

    Moi aussi, il me fait un peu peur car je ne suis pas toujours aussi enthousiaste que la blogopshère sur certains textes.

    Mais, je vais me lancer sur celui-ci!

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    1. Merci, j'ai parfois la dent dure, mais sans en rajouter, si ce n'est un soupçon d'humour.
      J'avais remarqué que tu étais un peu plus réservée que la plupart sur cette collection, peut-être que le format ne nous convient guère ? J'espère pour toi que celui ci passera mieux.

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    2. Je pense effectivement que le format n'est pas le plus efficace pour moi. Il en va de même avec les nouvelles qui ne me marquent que rarement. Et la blogo a parfois tendance a faire de la surenchère sur un titre. Parfois.

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    3. Faut savoir lire entre les lignes des billets parfois, je suis d'accord

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  3. Un camp naturiste sur Vénus, du rêve et du voyage... Plutôt d'accord avec ta chronique, un titre qui ne mérite pas qu'on le porte aux nues (Promis, j'arrête), même si c'est très agréable à découvrir.

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