La méthode scientifique
Nicolas Martin
Podcast
Un été en Antarctique
Reportage de Nicolas Martin, France Culture, 2019, 10x30mn
https://www.franceculture.fr/emissions/un-ete-en-antarctique
Alors
que certains se font griller sous le soleil de Méditerranée,
d'autres préfèrent un soleil plus glacial, comme le petit Nicolas Martin et son voyage scientifique, qui a
passé Un été en Antarctique en compagnie de manchots taquins.
Présentation :
Chaque année, une vingtaine de personnes de tous horizons embarquent
pour un très long voyage : ils vont passer un an en « hivernage », dont 9
mois en isolement total, sur la base Dumont d’Urville en Terre Adélie,
en Antarctique. Ce sont ces hivernants que nous avons suivis, ceux qui
arrivent et ceux qui repartent, après une année passée coupés du monde
au contact des manchots et sur les immenses étendues gelées du continent
blanc. Nicolas Martin les a rencontrés et est revenu avec dix épisodes,
au plus près de l'expédition. En partenariat avec l'Institut polaire français Paul-Émile Victor.
Mon ressenti :
Ceux qui me suivent savent que j'aime beaucoup l'émission La méthode scientifique diffusée sur France Culture. Elle est présentée par Nicolas Martin qui s'était absenté des ondes durant 3 semaines lors de la saison dernière. Une absence et non un congés, il était parti faire un reportage sur les hivernants en Antarctique. Mais c'est quoi au juste un hivernant ? Un oiseau, un manchot, une baleine ? Et en premier lieu, c'est où l’Antarctique, au Nord ou au Sud ?
Chambre n°2 avec vue sur les colonies de manchots
Au pôle sud, existe une base scientifique, la base Dumont d’Urville, DDU pour les intimes, où une vingtaine de scientifiques, d'ornithologues, de glaciologues, de médecins, de boulangers, chaudronniers, menuisiers, passent une année sabbatique pas si sabbatique. La base n'est accessible que 3 mois dans l'année, le reste se passe en huis clos. Comment sont choisis les "heureux élus", comment se prépare t'on pour un tel isolement, que fait on au sein de la base, tant de questions auxquelles Nicolas Martin va répondre au fil des 10 épisodes.
Pour mieux nous immerger dans le quotidien, le reportage commence auprès des futurs hivernants, et aussi quelques estivants à bord de l'Astrolabe, qui vont prendre le relais de l'ancienne équipe, l'occasion de faire connaissance avec les uns et les autres. Une équipe quasi masculine, deux femmes seulement lors de ce roulement. Nous avons le mal de mer dès les premières heures sur l'Astrolabe, le navire qui fait la navette entre l'Australie et la terre Adélie. Nous rencontrons les albatros qui n"hésitent pas à faire des milliers de kilomètres pour nourrir leur progéniture, les skuas, les océanites de Wilson (la SF n'est jamais très loin !), les pétrels, les baleines ou des manchots, toute une faune particulière qui hante ce milieu hostile.
Vivre en autarcie et en communauté n'est pas aussi simple, il faut faire attention aux uns et aux autres pour déceler les premiers signes de mal être, de dépression. Surtout avec la nuit polaire qui s'installera durant le long hiver. Chaque personne se doit être polyvalente, chacun participe aux tâches quotidiennes. Et la démerde est le lot quotidien, le matériel n'étant pas illimité et le premier magasin se trouvant à des milliers de kilomètres. Et il faut composer avec la météo parfois capricieuse et souvent dangereuse. Mais tout cela n'est rien comparé face à l'émerveillement devant ce bleu et blanc qui remplit l'horizon. Nous retrouvons le raid, le convoi qui relie la base Concordia située à 10 jours, le médecin devient cuisiner et intendant et il faut garder son attention lors des 12 heures de conduite quotidienne.
Un chassé croisé entre équipe, mais aussi entre entre manchots adélie et manchots empereurs, les premiers venant prendre leur quartier d'été tandis que les seconds prennent le large. Le tout sous le regard des scientifiques. Des doses de légèreté parsèment le reportages surtout le fait du personnel support. Comme la manchotiere qui est belle de loin mais se révèle d'un fumet indescriptible des que l'on s'approche, avec les ruisseaux de merde qui s'écoulent dès que la chaleur s'installe. Et le spectacle des manchots adélie qui se révèlent mignons, mais surtout très cons, certains passant leur temps à se voler les cailloux pour construire leur nid.
Des anecdotes aussi, comme cette piste du lion, construite à force de titan, et qui se révèle impraticable car construite juste à côté de la manchotière impériale. Ou ces frigos qu'il faut "chauffer" pour avoir une température de 6 degré alors qu'il fait -30 à l'extérieur.
Pour travailler sur la base, mieux vaut ne pas être manchot.
Vivre en autarcie et en communauté n'est pas aussi simple, il faut faire attention aux uns et aux autres pour déceler les premiers signes de mal être, de dépression. Surtout avec la nuit polaire qui s'installera durant le long hiver. Chaque personne se doit être polyvalente, chacun participe aux tâches quotidiennes. Et la démerde est le lot quotidien, le matériel n'étant pas illimité et le premier magasin se trouvant à des milliers de kilomètres. Et il faut composer avec la météo parfois capricieuse et souvent dangereuse. Mais tout cela n'est rien comparé face à l'émerveillement devant ce bleu et blanc qui remplit l'horizon. Nous retrouvons le raid, le convoi qui relie la base Concordia située à 10 jours, le médecin devient cuisiner et intendant et il faut garder son attention lors des 12 heures de conduite quotidienne.
Un chassé croisé entre équipe, mais aussi entre entre manchots adélie et manchots empereurs, les premiers venant prendre leur quartier d'été tandis que les seconds prennent le large. Le tout sous le regard des scientifiques. Des doses de légèreté parsèment le reportages surtout le fait du personnel support. Comme la manchotiere qui est belle de loin mais se révèle d'un fumet indescriptible des que l'on s'approche, avec les ruisseaux de merde qui s'écoulent dès que la chaleur s'installe. Et le spectacle des manchots adélie qui se révèlent mignons, mais surtout très cons, certains passant leur temps à se voler les cailloux pour construire leur nid.
Des anecdotes aussi, comme cette piste du lion, construite à force de titan, et qui se révèle impraticable car construite juste à côté de la manchotière impériale. Ou ces frigos qu'il faut "chauffer" pour avoir une température de 6 degré alors qu'il fait -30 à l'extérieur.
"Regarde la banquise, dans vingt ans il n'y a plus rien !"
En filigrane, les conséquences du changement
climatique, moins flagrant de ce côté de l'Antarctique. Et il est toujours difficile d'interpréter ce qui est de la variation saisonnière ou réchauffement. Mais d'autres dangers existent : bien que loin de tout, la
pollution chimique de l'air et de la faune est bien présente. Les scientifiques mesurent, et les résultats ne sont guère bons, nos modes de vie perturbent allègrement le biotope. Les particules ne craignent pas le froid.
Après les passations de pouvoir, les explications de l'ancienne équipe à la nouvelle, vient le temps du départ qui n'est pas si simple après autant de temps passe loin de la civilisation, de la famille et des amis. Après 12 jours passés aux côtés des hivernants, c'est l'heure du départ
J’étais un peu sceptique au début, j'écoute régulièrement des émissions à la radio, mais de là à suivre un documentaire audio durant 5 heures, il y a un pas. Et comment montrer l'isolement, le froid, où sont les images ? Et en fait, j'ai été happé par l'histoire, la bande sonore remplace judicieusement les images. Nicolas Martin ne fait pas dans l'égocentrisme, il nous guide juste ou pose quelques questions, laissant la part belle aux hivernants, la faune et à l’Antarctique.
Et lorsque la fin se profile, je me sentais un peu triste et esseulé de devoir quitter cette base et revenir au traintrain quotidien.
Et lorsque la fin se profile, je me sentais un peu triste et esseulé de devoir quitter cette base et revenir au traintrain quotidien.
Une mise en situation réussit pour nos faire vivre au mieux le travail des uns et des autres sur cette base scientifique. Un bon
reportage qui nous montre la variété de situations et de professions. Un
paysage presque préservé, peut être inexistant dans quelques dizaines
année de si rien ne change.
A écouter/télécharger ici : https://www.franceculture.fr/emissions/un-ete-en-antarctique
Pour celles et ceux qui ont peu de temps, il existe une version courte, des pastilles de 5 minutes pour vous donner envie d'en découvrir plus : https://www.franceculture.fr/emissions/chroniques-de-voyage-en-antarctique-titre-provisoire
Si vous ne connaissez pas ni Nicolas Martin, ni La méthode scientifique, je ne peux que vous conseiller d'écouter en plus cet excellent entretien : La méthode scientifique : la science critique
Pour celles et ceux qui ont peu de temps, il existe une version courte, des pastilles de 5 minutes pour vous donner envie d'en découvrir plus : https://www.franceculture.fr/emissions/chroniques-de-voyage-en-antarctique-titre-provisoire
Si vous ne connaissez pas ni Nicolas Martin, ni La méthode scientifique, je ne peux que vous conseiller d'écouter en plus cet excellent entretien : La méthode scientifique : la science critique
La science, science-fiction et l’Antarctique
Pour compléter ce voyage, quelques œuvres de science fiction dont l'action se déroule en Antarctique :
Antarcticas, de Etienne Cunge, 2017
Vostok, de Laurent Kloetzer, 2016
La Lune est blanche, François Lepage et Emmanuel Lepage, 2014
L'avis de Baroona et de Boudicca
La Lune est blanche, François Lepage et Emmanuel Lepage, 2014
L'avis de Baroona et de Boudicca
S.O.S. Antarctica, de Kim Stanley Robinson, 1997
Planète en péril, de Jimmy Guieu, 1990
Heyoka Wakan, de Jean-Louis Le May, 1980
La Nuit des temps, de René Barjavel, 1971
La guerre du peuple du froid, de Georges-Jean Arnaud, 1971
Le secret de l'Antarctique, de Henri Vernes, 1968
Les Montagnes hallucinogènes, de Arthur Charles Clarke, 1940
La Bête d'un autre monde, John W. Campbell, 1938
(mon billet sur la nouvelle et ses adaptations The Thing)
Pourquoi Le temps est bon d'Isabelle Pierre ?
Et bien, il vous reste à écouter Un été en Antarctique pour connaitre la réponse....
Et bien, il vous reste à écouter Un été en Antarctique pour connaitre la réponse....
Merci beaucoup pour cet article, il est passionnant et je vais m'empresser d'aller écouter l'émission ! Ça me rappelle une BD d'Emmanuel Lepage qui a justement fait parti d'une expédition en Antarctique et en a fait un album mi dessin mi photo. Merci encore pour la découverte :-)
RépondreSupprimerJe viens de lire ton avis et cela ressemble beaucoup au parcours de Nicolas Martin. Je vais vérifier si il est disponible à ma médiathèque, ton avis m'a donné envie de m'y plonger.
SupprimerJ'espère que ce reportage te transportera autant que la BD
Super ! J'attendais (certainement comme d'autres) cette émission avec impatience ! Personnellement j'ai des images de La nuit des temps de Barjavel en tête ; à voir la confrontation avec la réalité du terrain. Merci pour ce très intéressant article.
RépondreSupprimerJe n'ai jamais lu La nuit des temps, je vais voir si cela peut m'intéresser, merci
SupprimerTout à fait excellent, j'ai moi aussi passé de très bons moments d'écoute et de voyage. Tu l'as déjà cité en fin d'article, mais "La Lune est blanche" (et "Voyage aux îles de la Désolation" dans une bien bien moindre mesure) est vraiment le complément parfait - pour plusieurs raisons - de cette série, c'est à lire.
RépondreSupprimerIl faut que je passe à ma médiathèque voir si ils peuvent se procurer l'album.
SupprimerIntéressant. Décidément, je devrais écouter France Culture.
RépondreSupprimerHOLÀLÀ Clarke a pastiché Lovecraft quand il était jeune! Merci pour la découverte!
Je ne connaissais pas ce Clarke non plus, à voir si cela vaut le coup d'être lu.
SupprimerIl y a pleins de bonnes choses sur France Culture, ils cultivent nos neurones et ne nous prennent pas pour des idiots comme bon nombres d'autres stations.
Il faudra que je live La nuit des temps de Barjavel un de ces quatre quand même
RépondreSupprimerJe me suis abonnée à la Méthode scientifique cet été et j'ai déjà le SF plein le cartable dans le collimateur pour mes prochaines écoutes ^^
Pareil que toi, je pense que l'on a du me forcer à le lire à l'école, mais je ne me rappelle plus de rien.
SupprimerContent d'avoir convaincu une nouvelle éditrice à cette émission qui le vaut.
Je pensais lire ce billet lorsque j'aurais enfin écouté cette émission et il faut se rendre à l'évidence, ton billet était à quelques jours de se faire dégager de feedly après avoir passé la barre des 30 jours fatidiques. Bref, donc ça me donne encore plus envie d'écouter, il va falloir que j'y remédie.
RépondreSupprimerFrance Culture est plus sympa que Feedly, il laisse ses podcasts en écoute.
SupprimerJ'espère que tu apprécieras le voyage.