L'espace

Nicolas Martin, Matthieu Lefrançois, EPA éditions, 2020, 157p., 25€

Contributeurs : Carlo Rovelli (Préface), François Forget, Alain Riazuelo, Sandrine Codis, Hélène Courtois, Roland Lehoucq



L'espace, l'état des savoirs, et même plus encore...


Présentation de l'éditeur :


En 1957, au début de l'ère spatiale avec le lancement de Spoutnik, le Big Bang divise les astrophysiciens. Personne alors ne parle de matière noire, les trous noirs sont encore des objets hypothétiques et les exoplanètes sont, peu ou prou, un rêve de science-fiction. En 2100, que connaîtrons-nous de l'espace ? L'être humain aura-t-il posé le pied sur Mars ? Aurons-nous découvert des traces de vie ailleurs que sur Terre ? Pourrons-nous envoyer une sonde, voire une navette au-delà de notre système solaire ? Et l'installation sur une autre planète sera-t-elle possible ? En partant de l'histoire de l'astrophysique et de la cosmologie, Nicolas Martin et cinq astrophysiciennes et astrophysiciens décryptent cinq des grands enjeux de la recherche spatiale et dessinent le visage de l'univers de demain.

 

Mon ressenti :

L'espace, c'est grand. Et c'est surtout rempli de trucs divers et variés. Comme des planètes, des lunes, des trous noirs... Mais comment cela fonctionne t-il ? Comment est-on passé d'une Terre centre du monde à une Terre grain de poussière ? Voilà l'objet de ce livre.




On commence par une préface de Carlo Rovelli, une pointure dans la physique théorique. Et miracle, moi le petit lecteur de SF, je comprends ce qu'il dit. Tout sera de même tout au long de ce livre, accessible à celle et ceux qui sont intéressés par le sujet sans pour autant avoir les connaissances scientifiques idoines.
Il nous donne au cours de ses 5 parties une petite approche historique de la thématique, comment les paradigmes sont nés, ont été bousculés au cours du temps et l'explication des grandes découvertes récentes. Les auteurs auraient pu s'arrêter là mais ont décidé de franchir le pas de la prospective pour nous jeter dans l'avenir et nous proposer de possibles découvertes que laissent entrevoir les innovations récentes.

Le livre s'ouvre sur notre système solaire pour peu à peu nous emmener vers les super amas, la création de l'univers, pour revenir sur nos pas et nous renvoyer illico dans l'espace. J'ai beaucoup apprécié la partie sur les trous noirs : dès le démarrage, en deux petits paragraphes, je comprends enfin ce qu'est un trou noir. Et l'émerveillement se fait.

En astronomie, la vitesse de libération, aussi appelée «vitesse d'évasion», décrit la vitesse à laquelle un corps sans propulsion autonome doit être lancé pour échapper définitivement à l'attraction gravitationnelle d'un astre. Sur Terre, cette vitesse vaut un peu plus de 40 000 km/h. Cette notion s'explique naturellement à partir des équations de la gravitation formulées par Newton à la fin du XVIIe siècle.
À cette même époque, le consensus s'établit autour de l'idée que la lumière ne se déplace pas instantanément mais à une certaine vitesse, certes très grande mais qui reste finie, de l'ordre de centaines de milliers de kilomètres par seconde. À titre de comparaison, alors que la Terre met une année pour faire le tour du Soleil, il ne faut à la lumière qu'une cinquantaine de minutes pour parcourir la même distance. Elle met par conséquent un certain temps à parcourir la distance séparant deux points de l'espace. Or, si l'on considère que la lumière est soumise à la gravité comme n'importe quel corps, il est logique de conclure que, si un astre est suffisamment compact, sa vitesse de libération sera supérieure à la vitesse de la lumière et que cette dernière finira piégée dans son champ de gravitation, sans jamais pouvoir s'échapper. Aucune lumière émise par cet objet ne pouvant plus parvenir jusqu'à nous, nous aurions l'impression d'être face à un corps totalement invisible.


En creux, c'est la méthode scientifique qui se fait jour peu à peu, comment les théories ou l'observation, ont, par des coups de génie ou de hasards, abouti aux découvertes. La science chaque jour se confronte à la réalité et revoie sa copie si nécessaire, parfois avec bruit et fureur.


Mais toi qui écoute régulièrement la méthode scientifique, cela ne te sert à rien d'acheter le bouquin ? Et bien si, car dans les émissions, les sujets sont souvent sur un point précis d'une théorie, mais ici, nous avons un essai qui relie le microcosme et le macrocosme, c'est le Livre du Tout !
Accessible certes, mais aussi ardu par moment. Comme dans la partie sur le Big Bang qui met en jeu des théories bien peu assimilables par un chien tel que moi. Mais la partie qui suit sur la structure de l'univers, est beaucoup moins ardue et reprend les concepts évoqués auparavant. Tout dépendra donc de ton appétence pour les sujets. Et cela permet de mesurer l'évolution ou non de ton intelligence lors d'une relecture. 




Des clins d'oeil à la SF sont bien entendus de la partie et nous retrouvons quelques petites touches de légèreté. La partie sur la structure de l'univers m'a enchanté, rempli d'anecdotes sur la vision de la cosmogonie ou autres. Des étoiles plein les yeux, d'autant plus avec la belle iconographie.



Tout est il parfait ? Le chien critique serait il aveuglé par son amour de l'émission ?
Non, deux bémols. Si la majorité des livres sortent en noir sur fond blanc, c'est que c'est facile à lire. Les encarts sont sur un fond de couleur et rendent la lecture plus difficile pour mes yeux vieillissants.
Et j'aurai bien aimé un signet, comme l'objet est relié.


Je suis relativement étonné d'avoir apprécié ce livre car je ne suis pas trop essai, le blabla, très peu pour moi. Et au final, j'ai pris énormément de plaisir à le lire en quelques jours seulement, dans mon canapé voguant à travers l'univers, les trous noirs, les galaxies...
Et comme dans son émission, Nicolas Martin a tenté de respecter la parité dans le choix des contributeurs, un petit plus à saluer comme il se doit.
Et dernière chose : souvent, les auteurs n'osent pas dire qu'ils ne savent pas, mais pas ici. Si les connaissances scientifiques n'ont par permis de connaitre un point, c'est dit. Cela parait idiot mais cela m'a beaucoup plu.



Si tu veux en apprendre plus sur Nicolas Martin, il te dit tout (ou presque, nous avons oublié d'évoquer Gaston) sur son parcours et les coulisses de La méthode scientifique dans un entretien fleuve qu'il m'avait accordé en 2019 : La méthode scientifique : la science critique

14 commentaires:

  1. "Et j'aurai bien aimé un signet" : ça y est, Monsieur a pris des goûts de luxe !
    J'ai peur que ça soit un peu trop ardu parce que ça ne me passionne pas particulièrement de base, mais ça a l'air tout de même très bien. J'allais te demander de comparer avec la collection "Parallaxe" du Bélial' mais je crois que tu n'en as pas lu ?

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    1. Pas de comparaison possible, mais ce voyage m'a donné envie d'aller y voir de plus près.

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  2. Ca a l'air vachement bien ^^ J'ai juste pas le temps mais peut être que je me le prendrai quand même. Ca a l'air vachement bien.

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  3. Un livre papier chez notre ami canin ?!
    En fait il est beau et intéressant.

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  4. Merci pour la découverte. Je dois le lire, c'est en traduisant ce genre de bouquin que je veux gagner ma vie.

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    1. Écrit à Nicolas Martin pour lui proposer tes services !

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    2. Hm. Je réfléchis à ta réponse depuis la semaine dernière. Je vais peut-être te prendre au mot. :D On ne sait jamais.

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    3. Nicolas Martin a l'air d'être facilement joignable via Twitter...

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  5. Et si en plus le contenu de l’ouvrage est accessible aux profanes qui s’intéressent aux mystères de l’univers,c’est encore mieux.

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  6. Exactement.On fera un petit retour à Nicolas Martin et à.. Gaston Ah Ah.

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