Jacques Expert, Sonatine, Le livre de poche, 2011, 408 p., 11€ epub sans DRM
Règlement de compte au poulailler.
Le pitch :
2001, Châtenay-Malabry. Une mère, son fils et sa fille sont retrouvés
assassinés à leur domicile. Le père est porté disparu. Est-il lui aussi
victime ou bien coupable ? Les recherches s'organisent, sous la
direction du commissaire Langelier. Un mois plus tard jour pour jour,
c'est au tour d'une seconde famille, tout aussi ordinaire, d'être
abattue dans des circonstances identiques. Là aussi le père est
introuvable. Presse, politiques, police, les avis sont unanimes, un
tueur en série est à l'œuvre. Seul Langelier s'entête à concentrer tous
ses efforts sur la piste des pères, qu'il soupçonne d'être à l'origine
des massacres. Devant son obstination et son manque de résultats, son
supérieur, le commissaire Ferracci, est obligé de lui retirer l'affaire.
Commence alors entre les deux hommes une guerre froide, chacun
s'efforçant de démontrer sa propre vérité, qui ne prendra fin que dix
ans plus tard avec la révélation d'une incroyable réalité.
Mon ressenti :
Non, ne vous inquiétez pas, il s'agit juste d'un adieu pour cause de
départ à la retraite, et encore, pas le mien, celui d'un commissaire de police. Mais il a une sacrée révélation pour
fêter dignement son départ : la résolution d'une affaire déjà résolue !
Retour
en arrière, le commissaire Langelier est chargé d'enquêter sur le
meurtre d'une mère et de ses deux enfants dans leur maison. Le père est
introuvable. Un mois plus tard, des meurtres identiques ont lieu, idem
un mois après. Un tueur en série ? Mais où sont les trois pères disparus
?
Une enquête qui patauge, un commissaire sûr de son flair et
l'emballement médiatique et politique qui prend le relais. Un début
classique pour un polar mais l'auteur prend les chemins de traverse par
la suite avec la longue traversée du désert de son commissaire et aussi
lors de sa soirée de départ à la retraite.
Plus que l'enquête,
classique et sans surprise, c'est la psyché de Langelier qui semble
intéresser Jacques Expert. L'obsession maladive du commissaire, sa
longue déchéance et son possible retour en grâce. C'est une plongée
glauque dans son anti héros le sel de ce roman. On se demande s'il n'a
pas pété une durite, s'il se bat contre des moulins à vent alors que tout
semble clair. Est-il tombé dans la névrose, la dépression ou va-t-il
nous faire le coup du génie incompris ? Jacques Expert plonge le lecteur dans l'expectative avec de multiples explications possibles, savoureux.
Dommage que l'enquête
soit pour moi de carton-pâte, j'aurai aimé une affaire plus tortueuse
pour perdre un peu plus le lecteur que je suis. Donc on se retrouve avec
un magnifique anti héros et une affaire assez linéaire. Bancal donc,
mais la descente aux enfers vaut vraiment le coup d'oeil.
Roman lu sur les recommandations d'Emmanuel Quentin. Et son avis par la même occasion.
Ça ne sera donc pas un adieu à l'imaginaire pour toi*.
RépondreSupprimer* : ajout possible d'un "ouf" ou d'un "mince" selon l'envie de chacun.e.
🤣
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