Le dernier jour du Tourbillon

Rodolphe Casso, Aux Forges de Vulcain, 2023, 192 p., 15€ avec DRM


Role playing comme pilier de bar, sans le mal de crane du lendemain.

Présentation de l'éditeur :

Après avoir sabordé sa vie sentimentale, Gus échoue dans un bar : le Tourbillon. Ce rade miteux à la déco ringarde, dernier de son genre dans un quartier en pleine gentrification, est le repaire de Get, pilier du comptoir régnant sur une petite bande d’inadaptés. Il a tôt fait de mettre le grappin sur le nouvel arrivant. Tandis que Le Tourbillon tourne à plein régime, brassant heure après heure la faune du quartier, Gus se laisse enivrer d’alcool et de paroles jusqu’à se libérer de toutes ses frustrations. Mais festoyer avec ceux qui refusent de suivre la marche du monde a un prix. Gus sortira-t-il indemne du Tourbillon ?

 

Mon ressenti :

Un bar, le dernier de son espèce, dans un quartier qui se boboïse. Un bar comme il faut, avec son comptoir et ses piliers. Get, qui boit quoi à ton avis ?, Bolide et son fauteuil roulant et toute une belle brochette dont je vous laisse le plaisir de découvrir. Et il y a le p'tit nouveau, qui se laisse entrainer suite à une rupture. Et une fois entrée dans le tourbillon, pas moyen d'en sortir, il vous emporte et il faut boire jusqu’à plus soif.



Je ne sais pas pour toi, mais pour ma part, je fréquentais assidument un bar dans ma jeunesse. Rassure toi, je n'étais pas du genre pilier de bar, mais plutôt pilier de salle et je jouais parfois comme remplaçant et ce petit jeu à durer quelques années. J'ai donc rencontrer pas mal la faune qui vient s'en jeter un vite fait avant de commencer le boulot, ou à la pause du midi et que l'on revoyait lors de la débauche. Mais certains étaient toujours présents. C'est ce que j'ai retrouvé dans ces pages, cette faune qui vient chercher ou oublier quelque chose. Il y a pourtant une chose en plus dans le bouquin de Rodolphe Casso, c'est le bon mot, la bonne phrase. Et le Rodolphe n'est pas du genre avare, et c'est donc un régale à lire, à sourire et à rire.

J'avais bien aimé PariZ et Nécropolitains, l'envie de me replonger dans le style de l'auteur, même si ce n'est pas dans les genres de l'imaginaire (nous avons droit à des clins d'oeil tout de même), fut donc naturel. On y retrouve son goût pour les chansons et les personnages un peu bancales. Bref, avec Casso, pas besoin de faire attention à sa consommation, comme quoi la lecture est une aussi bonne évasion que l'alcool ! Peu à peu, nous découvrons la face cachée de ces alcoolos, leurs failles et surtout leur humanité. En plus de la prose, c'est cela que j'ai adoré : ne pas s'arrêter aux représentions, aux premières impressions et qu'il y a beaucoup plus d'humanité dans ce bar interlope qu'on ne peut en trouver ailleurs.


Un seul regret : l'alcool coûte cher. 15€ en epub vérolé, 20 en papier, le tout pour moins de 200 pages bien aérées... Allez, je préfère croire que la part de l'auteur est conséquente et qu'il pourra ainsi payer quelques tournées dans son troquet !


2 commentaires:

  1. "Un seul regret : l'alcool coûte cher. 15€ en epub vérolé, 20 en papier" : ça fait ça de moins à mettre dans l'alcool, c'est plus efficace qu'une campagne de prévention. N'en parle pas trop sinon dans quelques jours le lobby de l'alcool va le faire interdire.

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    1. Personne n'a commenté sauf toi, le lobby de l'alcool a de beaux jours devant lui

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