Et les gens qui ne sont rien

 

Christophe Nicolas, Argyll éditions, 2023, 320 p., 11€ epub sans DRM



Encore un épisode cévenol...


Pitch de l'éditeur :

« Au secours ! Mon mari va me tuer ! Venez, vite ! »
Lorsque les gendarmes débarquent sur place, Emma Coulon git inconsciente près de son mari, le visage tuméfié.
L’affaire paraît simple – un adultère suivi de violences conjugales – et pourrait être bouclée dans l’heure, si le présumé coupable, Michaël Coulon, n’était pas le principal employeur de la région. Très vite, le maire et le procureur font pression sur l’adjudant Gerardin, fraîchement nommé à la brigade de Génolhac, petit village des Cévennes serré au milieu des collines. Peu importe si l’épouse est dans le coma, peu importe si l’amant demeure introuvable, Coulon doit être libéré sur-le-champ.
Mais Gerardin ne se laissera pas intimider, son passé l’en empêche. Il est décidé à coincer le coupable quoi qu’il lui en coûte.

Mon ressenti :

Un mari jaloux, une femme dans le coma, un possible adultère et la disparition étrange de l'amant. Le mari, coupable idéal, fait partie de la haute société locale.
Bref, un pitch classique dont le début se lit sans déplaisir malgré un style assez simple. Puis peu à peu, les apparences du meurtre cousu de fil blanc commencent à se lézarder et l'auteur relance régulièrement l'intrigue et l'intérêt.

Lu en deux jours, c'est un polar honnête, mais sans relief particulier. Roman "social" (J'avais vu une interview de l'auteur (je crois) qui mettait en avant ce côté et c'est pourquoi je l'ai lu.), c'est ici que je trouve que cela pêche. Pour montrer l'injustice entre les riches et les puissants, c'est grâce un protagoniste qui monologue un peu trop sur les inégalités, bref cela arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Le fameux show don't tell.
Autre écueil, je n'ai pas réussi à m'attacher à un seul personnage, qui manquent pour moi d'épaisseur. En outre, l'inspecteur est hanté par son passé dont l'enquête fait ressurgir les stigmates : un passage un peu trop obligé qui n'ajoute à mon sens rien à l'intrigue. Les notables sont tous pourris, les gendarmes aussi...

L'intérêt est plus dans l'enquête qui semble toujours se dérober vers d'autres coupables et fait ressortir un aitre drame qui s'était déroulé jadis dans la région. Un roman qui vaut donc la lecture pour son enquête rurale insaisissable, le reste étant trop classique.
La dernière page tournée, la question demeure : Et les gens qui ne sont rien ?
Dommage...

2 commentaires:

  1. J'avais bien aimé Le Camp et La Chute mais son précédent roman m'avait déçu beaucoup trop manichéen et donneur de leçons. Et je vois que ce n'est pas la peine de poursuivre l'aventure avec cet auteur.

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    1. Pour l'instant, on ne sait jamais, même Le Guin a fait de la merde !

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