Ellipses
Audrey Pleynet, recueil auto-édité, 2019, 157 p., 1.50€ epub avec DRM
Audrey Pleynet s'est fait connaître il y a quelques années par une
nouvelle Citoyen+ et ce recueil en autoédition. Aujourd'hui Le Bélial
lui fait confiance en publiant sa novella Rossignol (Prix Utopiales 2023) et son nom circule de plus en
plus dans des anthologies. J'avais aussi lu son premier roman Noosphère, que je n'avais pas
aimé. Ce recueil avait malgré tout bonne presse, pour une somme plus que modique, quoi de mieux que de s'y plonger
avant d'aller observer un rossignol.
Les reines de Cyanira
La reine est morte, vive la reine. Mais cette dernière n'a pas le don de ses aïeuls, ce qui pourrait coûter la vie à son peuple.
Deux
manières de commencer un recueil, soit mettre la plus nulle en premier,
pour doucement, mais sûrement happer le lecteur dans une progression
hyperbolique. Soit commencer par la meilleure histoire et frapper le
lecteur par tant de talent. Ayant été très mitigé sur ces reines, j'espère que c'est la première hypothèse qui est la bonne... Même
si l'autrice arrive à créer des personnages crédibles, l'intrigue est bien trop
convenue et le twist éculé (alors que je suis très bon public ou pour le
dire autrement assez con).
Tu t'en souviendra ?
Dans un monde en déliquescence, une tueuse à gages poursuivie par un gang tombe sur une fillette, démunie.
C'est
important les leçons de choses, même si apprendre à connaître le
fonctionnement du monde est différent d'apprendre à y survivre. Et lorsque
l'élève dépasse le maître que se passe-t-il ? Peu de pages, mais
l'univers est bien présent, la tranche de vie réaliste. Reste cependant
un manque d'émotions pour tout à fait m'emporter.
Les questions que l'on pose
En d'autres temps pas si lointains, les choses étaient assez simples : une
dénonciation, la fréquentation d'un lieu de culte, un nom suffisait pour
te signaler. Et l'on pouvait s'en arranger, falsifier, les portes de
sortie existaient. Mais aujourd'hui dans la même situation, que se
passerait-il ?
C'est la question que pose Audrey. Le texte nous
met dans la peau d'une IA qui analyse des données. Au début, rien de
franchement tendancieux, ce que tu aimes, ce que tu aimerais et ce que tu
pourrais aimer. Du marketing 2.0. mais face à l'afflux de bases de données et leur interconnexion, les possibilités de poser des questions et d'avoir des réponses
peuvent servir de multiples façons.
Brillant, un texte qui fait froid dans le dos. Brrr
Dolores
Une idée brillante est elle toujours une bonne idée ?
Le
bien être des patients, une cause noble. Et l'idée de diminuer leur
souffrance en la partageant. Une idée altruiste qui va vite démontrer
ses faiblesses et servir les intérêts autres que ceux des malades.
Un
très bon texte qui prend de l'ampleur au fil des pages. Peut être juste
une seconde partie trop démonstrative, et un peu rapide qui jure avec
la sensibilité des premières pages et un final moins réaliste. Mais
Audrey parvient à explorer de nombreuses thématiques et conséquences de
son idée, c'est déjà pas si mal.
Icône
Arsène est laid et capture la beauté de ce qui l'entoure. Il est photographe. Mais qu'est-ce que la beauté ?
Une fable sur la chirurgie esthétique et la question du beau. La chute est délicieuse.
Alchimistes du rêve
Lorsque
le rêve enchante le présent.
Dans un monde, il est possible de façonner
son environnement via le couple veilleur alchimiste. L'un rêve, l'autre
guide. Un duo excelle, mais ce n'est pas au goût de tous. Tandis que le
rêve enchante le présent, l'amour déplace les montagnes. Trop gnangnan
comme concept pour moi, j'ai l'impression que l'autrice reste en
surface sans aucune thématique spécifique.
Tu étais pourtant si fier de moi
Un
manque d'originalité pour moi, dans cet univers post apo ou un "père"
s'occupe de sa fille. Sur la thématique du monstre, j'ai déjà lu mieux,
cela manque d'épaisseur et d'un twist moins convenu.
Citoyen +
Tous pareils !
C'est
par cette nouvelle que j'ai fait la connaissance d'Audrey Pleynet. Qui démontre qu'un texte court peut contenir un univers entier. L'intrusion technologique dans la vie privée, c'est un sujet rebattu, mais l'autrice parvient à le prendre de travers et nous offrir un magnifique twist. Un bijou d'orfèvrerie littéraire.
Conclusion, Audrey Pleynet est talentueuse : elle excelle aussi bien dans le très très mauvais et le très très bon ! Certains auteurs nous agacent en n'écrivant que des pépites (qui a parlé de Robert Charles Wilson ?), Audrey nous démontre qu'elle est humaine, et cela fait énormément de bien à mon ego !!!
Le très mauvais tu exagères... ou alors tu as très mauvais goût ! lol
RépondreSupprimerNous avons souvent les mêmes goûts...
SupprimerLecture prévue un jour, j'espère être plus enthousiaste que toi quand même 😂
RépondreSupprimerJ'étais dans un jour critique !
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