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Sloban, le mystère Cruvire

novembre 28, 2025

 

Pascal Casolari, Emmanuel Quentin, Emmanuel Régis, Les explocréateurs, 2025, 38 p, 24€ papier

 

Sur Cruvire, les ruines parlent, Sloban, lui, reste un mystère...

Pitch de l'éditeur : 

Suivez Sloban sur la planète gelée Cruvire.
Pour vivre au plus près l'intrigue, votre lecture est accompagné de visuels et il y a possiblité d'écouter les ambiances sonores de l'aventure et/ou d'écouter le texte lu par l'auteur. Vous pourrez profiter de la réalité augmentée sur certains visuels.

Mon ressenti : 

Le job de Sloban ? Observer un chantier archéologique. Observer, espionner, mettre la pression… on ne sait pas trop. En tout cas, cela suffit à l’équipe pour l’accueillir de manière glaciale : être une taupe, ce n’est jamais bon signe. Mais est-il vraiment une taupe ?

Dès le début de ce texte court et légèrement flippant, Sloban nous paraît étrange, presque décalé, laissant entendre que la raison de sa présence sur Cruvire n’a peut-être rien à voir avec cette supposée mission d’infiltration. La tension est palpable — renforcée encore par ce froid mordant et ce vent glacial que les illustrations rendent à merveille. Tout le livre baigne dans les nuances de bleu, parfait pour ce projet immersif… d’autant qu’il est possible de l’écouter avec une ambiance sonore (tu peux même audiolire la nouvelle).


Cruvire, c’est la nouvelle fouille archéologique du futur des Explocréateurs. J’avais déjà traîné mes bottes sur ce sol gelé avec Sonja. Avant ? Après ? Je ne vais pas spoiler. Mais si tu aimes avoir toutes les réponses une fois la dernière page tournée, passe ton chemin : chaque ruine n’apporte pas une certitude, mais une brique de compréhension… et une pelleté d’hypothèses. On se sent vraiment dans la peau d’un archéologue, tentant de reconstituer une époque avec trois cailloux et un fragment d’archive.

Physiquement, l’objet-livre est moins impressionnant que l’artbook Mutrae — qui, lui, est un vrai beau livre. Ici, le choix a été fait de proposer quelque chose de plus accessible. Petit plus : trois illustrations s’animent via une petite appli (un peu taquine, j’avoue : pas toujours simple d’obtenir l’animation du premier coup). Pour les gens comme moi qui ont du mal à visualiser certains décors, c’est un vrai plus.



Chaque ruine est aussi une exposition. Voici le récap vidéo lors du festival Les Oniriques en mars 2025 :





Et si tu veux en apprendre plus sur le projet, j’avais eu la chance d’échanger avec les trois Explocréateurs. Une autre interview ici


Fauchage Tardif

novembre 21, 2025

 

Jean-Marc De Vos, Autoédition, 2025, 250 p., 6€ epub avec DRM

 

Envie d’un roman qui ne se prend pas au sérieux ? Lis Fauchage tardif. On décapite, on rigole, et on tourne les pages sans s’arrêter.

 

Pitch de l’éditeur : 

« Je suis la Mort. Enfin, pas à moi tout seul. Un peu comme le flic qui frappe à votre porte en criant "Police, ouvrez !" Qui va croire que ce gars est la police à lui tout seul ? Moi, c’est pareil. Pourtant, bien souvent, mon interlocuteur me regarde avec un air ahuri assorti d’un "Ah oui ?", d’un "Je ne vous imaginais pas ainsi" ou d’un "Vous avez une carte ?" À la longue, ça lasse. » Ainsi commence le récit de Richard Granville, un faucheur lambda de la Guilde des Augures et Faucheurs, une administration secrète chargée d’assister la Faucheuse, la vraie, la Mort qui tue, qui ne pouvait plus assumer son rôle seule et s’était résignée à déléguer sa tâche à de simples mortels. Boulot pépère, bien payé et, comme le dit Richard : « Pour un fonctionnaire, la Mort, c’est le rêve ! ». Enfin, c’était. Lorsque les faucheurs sont devenus la cible d’un tueur impitoyable, coupeur de têtes, l’ambiance a rapidement changé… C’est ainsi que Richard a été prié d’abandonner son train-train quotidien pour assister Lise Marcuse, capitaine à la brigade Criminelle, dans son enquête au sein de la Guilde. L’occasion pour le lecteur de découvrir un duo atypique dans une affaire qui ne l’est pas moins…

 

Mon ressenti :  

Imagine la scène : tu es affalé dans ton fauteuil, prêt à plonger dans un bon roman de SF, quand TOC TOC TOC. Tu ouvres… et la Mort est là. Enfin, pas la Mort, mais l’un de ses sbires, un type lambda, qui t’annonce que ton séjour sur Terre arrive à expiration. Pas de faux mouvements : le sablier est vide, les clés doivent être rendues, merci pour le séjour. On est loin des visions romantiques de la Faucheuse, tout en drapé noir… Ici, on est en version fonction publique : badge, procédures et formulaires en triple exemplaire. La Mort, mais avec un numéro de guichet.

Fauchage tardif, c’est un polar fantastique, mais la magie, c’est surtout celle de la Guilde des Faucheurs. une belle machine administrative. Au début, c’est presque pépère — jusqu’à ce qu’un serial killer se mette à décapiter les collègues. Comme quoi, même la mort n’est plus respectée !

Ça se lit d’une traite, avec de petites notes d’humour et un sous texte toujours appréciable. Même si le début est un peu lent à se mettre en place, une fois la machine lancée, plus moyen d’arrêter. L’élément fantastique semble juste là pour le décor - encore que… - nous sommes clairement plus sur une enquête policière avec ses fausses pistes. Les personnages sont truculents, notamment la vieille bique qui dirige la Guilde d’une main de fer et d’un langage fleuri. Une vraie harpie, aussi acariâtre qu’un chef de service en fin de carrière, qui distribue ses ordres entre deux insultes.

Jean-Marc De Vos, c’est mon John Scalzi belge : drôle, efficace, toujours prêt à transformer une idée improbable en page-turner. Ce n’est peut-être pas son meilleur bouquin, mais cela reste un cru réjouissant. Et une fois la dernière page tournée, on se dit qu’on a passé un sacré bon moment et qu’on y retournerait bien. Ça tombe bien : j’ai encore du De Vos dans ma liseuse. L’auteur écrit plus vite que la Mort ne fauche.

D'autres avis, tous bons, sur Le Galion des étoiles 

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