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Contes des sages d'autres mondes et d'autres temps

novembre 23, 2020

Pierre Bordage, Le Seuil, 2020, 212 p., 20€ papier


Le livre qu'il faut absolument aux signopaginophiles,
et à celles et ceux qui aiment écouter les histoires

Présentation de l'éditeur :


Les Contes des Sages d’autres mondes et d’autres temps contiendront douze contes consacrés à la plupart des grands thèmes de la science-fiction : l'intelligence artificielle, la robotique, la rencontre avec l’extra-terrestre, le post-humanisme, la colonisation spatiale, la fin du monde ou le post-apocalyptique, le voyage dans le temps, le clonage, la manipulation génétique, l'immortalité, la surveillance globale... Pierre Bordage suivra un axe chronologique qui démarrera à notre époque et se prolongera par l’exploration spatiale jusqu’à ce que la Terre des origines ne soit plus qu’un lointain souvenir ou un mythe. De ces histoires traitées comme des contes se dégagera une forme de sagesse, une piste de réflexion, ou encore une invitation à modifier nos points de vue particulièrement signifiante dans cette période tourmentée que nous traversons.

Mon ressenti :

Voici le dernier Bordage, dans un très joli écrin : couverture cartonnée, reliure, illustrations et signet (en recherchant le nom exact de ce marque page intégré, j'ai appris que ceux qui les collectionnaient étaient des signopaginophiles !). Un petit format atypique contenant 12 contes nous narrant une partie de la future histoire humaine. Avant disparition...



Il s'agit bien ici de contes et non de nouvelles, la différence se jouant dans le ton et la morale qui y est attachée. Plusieurs points communs : la nature et l'absurdité d'une grande partie des hommes. Même si une certaine naïveté se dégage de l'ensemble, ce ne sont que des mythes après tout, ces histoires dressent un portrait de notre rapport au monde et de l'urgence de le changer si nous ne voulons pas que cela se finisse dans l'impasse. Des contes politiques dans le bon sens du terme, parfois effrayant dans leur absurdité, parfois rempli d'humour, mais toujours justes.



J'ai pris un grand plaisir à lire ce recueil, le savourant peu à peu. L'auteur, même si il traite de la plupart des tropes propres à la SF, ne tombe jamais dans le verbiage techno-scientifique. Ce qui rend les textes universels comme tout bon conte et pourra plaire à un public plus large que celui de la SFFF. 


Lune a aimé la petite friandise, et a permis au troll de s'évader et de réfléchir.


Avis réalisé dans le cadre d'un service de presse.




 

Concours :


Comme c'est bientôt Noël, c'est l'ouvrage idéal pour faire ou se faire un cadeau.

Pour le gagner, il suffit de répondre en commentaire (et d'envoyer ton adresse postal à lechiencritique@gmail.com) à cette question avant Jeudi 26 novembre à 09h :

Comment imagines tu l'humanité en l'an 3 000 ?

La personne qui me fait le plus rêver (ou frémir) gagne.

Métro Paris 2033 : Rive gauche

mai 04, 2020

Pierre Bordage, L'atalante, 2020, 464 p., 10€ epub sans DRM (epub disponible, en librairie le 28 mai)





Sois toujours prête à combattre, ma fille,
et plus encore parce que tu as une fente
et pas une misérable queue entre les cuisses,
tu dois être plus forte qu’eux…

Jusqu'où aller pour la démocratie ?


Présentation de l'éditeur :

En 2033, les humains ont été chassés de la surface, désormais inhabitable.
À Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain. Des communautés sont installées au niveau de certaines stations de Rive Gauche, plus ou moins en contact, souvent en conflit ; la surface est crainte parce qu’irradiée ; Rive Droite est un lieu maudit.
Dans les méandres des boyaux de Paris, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancœurs plus tenaces, les haines plus exacerbées. Une œuvre sombre et baroque, en trois volumes : Rive Gauche, Rive Droite, Cité.


Mon ressenti :

Métro 2033, puis 2034, puis 2035, soit une série de romans et de jeux vidéos. Puis des fans fictions et l'univers grandit au point que certains d'entre eux pointent le bout de leur nez en étant publié.
Pierre Bordage s'empare de cette "licence" de l'écrivain russe Dmitry Glukhovsky.
Petite précision : c'est seulement l'idée de départ qui est identique, une population confinée dans le métro, mais les deux approches sont différentes et peuvent se lire de manière totalement indépendante. Le récit et les personnages sont différents. Le métro Glukhovskien était initiatique, ici, nous sommes plus dans le changement après des temps sombres.

Bon point : ce n'est pas une paraphrase du Métro russe. Le temps n'est déjà pas le même : Que s'est il passé en surface, en quelle année sommes nous et pourquoi cette date de 2033 ? L'époque de la catastrophe ? Alors que l'une des critiques de la trilogie originelle était le manque d'éléments féminins et la place accordée à la femme, ici, sans en faire trop, sans en faire étalage, ce sont les femmes qui sont sur le devant de la scène.
Seul point commun, cela se passe dans le métro et on y parle Politique.
Le russe était aussi assez empreint de désespoir, ce n'est pas le cas ici, l'Apocalypse a eu lieu et les idéaux humanistes refont surface. Une présidente de station entame un voyage à travers les stations pour proposer son projet de fédération, l'entraide plutôt que la violence. Mais tous ne sont pas sur la même longueur d'ondes. Dont les puissants de la station Montparnasse avec cet ecclésiastique en conflit avec les politiques.

La pièce de choix est bien entendu la place accordée à la femme, à travers différents personnages et nuances. L'auteur semble nous dire que l'avenir de l'homme est clairement la femme, voir, plus nuancé, une osmose dans la relation entre les deux sexes, comme semble l'indiquer l'histoire des deux enfants errants. La vielle garde, elle, est toujours engoncée dans ces certitudes patriarcales, mais le vieux monde n'est-il pas mort ?
J'ai bien aimé aussi ce système d'argent mis en place et que je vous laisse découvrir, ou encore ce divers néologismes, dont ce Métrolites pour parler des habitants. Bordage invente plutôt qu'imiter.
Le roman est assez bienveillant, optimiste sur la nature humaine. Et même si il y a une certaine part de violence, de malveillance des personnages, les utopistes le sont un peu trop parfois à mon goût. Mais cela fait aussi sa force face à nombre de post apo. 
J'y ai trouvé quelques notes de merveilleux, avec toute une exploration se rapprochant à mon sens du mythe de la Terre creuse et son bestiaire étrange et fabuleux qui laisse présager de bons moments de lectures pour la suite.

Jusqu'où aller pour la démocratie ? Voilà une question difficile. Pour combattre ses ennemis, faut-il utiliser leurs stratégies, leurs compromissions ou laisser faire les basses besognes par d'autres, sans se salir les mains ? Ces questions irriguent le roman et place le lecteur dans une réflexion : comment agirai-je dans cette situation ?

Mais Put de Rive Droite, il s'agit d'une trilogie et ce tome se termine sans que rien ne soit réellement révélé, terminé. Bref, plus qu'à attendre la suite, que je lirai avec plaisir.

Avis réalisé dans le cadre d'un Service de Presse


Défi Cortex


Je vous conseille fortement l'entretien de 2019 de Dmitry Glukhovsky qui faisait déjà une allusion à ce roman de Bordage et dont le fil rouge est plein d'humour.

Dmitry Glukhovsky, le printemps russe

https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/le-printemps-russe
La méthode scientifique du 15 mars 2019
Téléchargement direct (enregistrer sous)
Nous nous demandions autour de cette table, il y a peu de temps, si la Science-Fiction, au sens le plus large du terme, était encore politique, en 2019 et à l’aube de l’effondrement de nos sociétés. C’était sans tourner le regard à l’est, et sur l’oeuvre de Dmitry Glukhovsky, rendu célèbre par la trilogie Métro 2033, 34 et 35, adaptée en jeu vidéo, une dystopie qui emprunte autant à l’univers des frères Strougatski qu’à leur adaptation cinématographique par Tarkovski. Un univers noir, désespéré, qui raconte en creux la survie dans une Russie post-effondrement. Maniant un ton qui varie entre la gravité et l’humour grinçant, toujours très noir, Dmitry Glukhovsky, journaliste de formation, rappelle que la littérature de genre est un prisme de critique sociale et politique aussi puissant qu’affuté.





Quelques citations :



Il n’y a pourtant aucun mal à avouer son ignorance. On peut remplir le vide, pas ce qui est déjà encombré d’une illusion de plein.


Nul besoin de légendes, donc, la réalité recèle des merveilles accessibles à celui qui consacre une partie de son temps et de son énergie à les chercher. Mais les humains, qui cèdent facilement à la paresse et au découragement, préfèrent se réfugier dans les mondes illusoires pour donner de faux sens à leurs existences. Peut-être leur instinct grégaire les pousse-t-il également à s’agréger autour de croyances communes pour consolider leurs communautés. C’est ainsi que sont nées les religions de la surface censées unir les hommes et responsables d’une grande partie des désastres qui ont conduit les survivants de l’humanité décimée à rejoindre les rats dans les profondeurs de la Terre. Nous nous hâtons bien entendu de reproduire les mêmes erreurs, preuve, s’il en était encore besoin, que les humains ressentent le besoin fondamental d’adopter des pensées et des pratiques communes, de s’enfermer dans une sorte de prison collective dont ils peuvent toucher du doigt les murs et le plafond. La liberté, justement, abolit les prisons. Elle se présente comme un vide effrayant au captif qui s’aperçoit soudain que la porte de sa geôle n’est pas fermée à clef.




Hier je vous donnerai de mes nouvelles

juillet 03, 2017

Pierre Bordage, L'Atalante, 2016, 256 p., 7€ epub sans DRM

Un titre accrocheur et poétique qui restera en mémoire. Ce n'est pas forcément le cas des nouvelles.


Présentation de l'éditeur :


« J’inspecte les rayonnages de ma bibliothèque, je n’y trouve aucun livre d’Homère, pas la moindre trace du grand inspirateur. Qu’ai-je bien pu faire du vieux bouquin tant de fois corné qu’il avait fini par renoncer à sa forme livresque ?  Comment ai-je pu le laisser s’exiler de chez moi ? Qui me l’a volé ?
Puis je souris. Quelle importance ? Ces œuvres qui m’ont vivifié, nourri, enchanté, ne sont-elles pas mieux dans des mains avides que sur des planches de bois grises de poussière ? Ne sont-elles pas mieux à voyager et à s’ouvrir à de nouvelles âmes ? Les livres (que dire des versions électroniques ?) se déplacent, se prêtent, jaunissent, se déchirent. Je les ai sans doute offerts de bon cœur, mû par le plaisir unique de partager un secret, un vertige… Les personnages que j’ai aimés, eux, ne meurent pas, à jamais admis dans l’olympe des archétypes.
Et moi, j’essaie de me faire une petite place, modeste laboureur des mots, dans le sillon éternel et fécond tracé par les grands faiseurs d’histoires. »

Mon ressenti :


De Pierre Bordage, je n'ai lu que Les dames blanches que je vous conseille et m'a rappelé un de mes auteurs phares (je vous laisse deviner) par son côté surgissement de l'extraordinaire dans la vie quotidienne et une intrique sur plusieurs années. J'avais abandonné Le feu de dieu qui à mon sens aligné poncifs et stéréotypes. Donc un partout, la balle au centre.

Le feu de Dieu

mai 11, 2016

Pierre Bordage, Au Diable Vauvert, 2009, 412 p., 8€ epub sans DRM

 

Mes premières rencontres avec Pierre Bordage étaient Chroniques des ombres, qui m'a laissé un goût mitigé, et Les dames blanches que j'ai apprécié. Je venais de finir Sumerki de Dmitry Glukhovsky sur l'eschatologie maya, roman impressionnant par son intelligence. Poursuivant cette lignée apocalyptique, le feu de Dieu avait tout pour me plaire.

De nos jours, Franx, convaincu de la prochaine fin du monde, a transformé à l'aide d'une petite communauté une ferme du Périgord noir en forteresse conçue pour vivre en autarcie durant plusieurs années.
Las, alors qu'il était à Paris pour régler une affaire de succession, l'apocalypse se déclenche. Son seul but sera de rejoindre sa femme et ses deux enfants, ainsi qu'un homme dans sa ferme à plus de 600 kilomètres. Il croisera sur sa route une petite fille dont la mère vient de mourir.

Les dames blanches

mai 11, 2016
Pierre Bordage, L'atalante, 2015, 448 p., 10€ epub sans DRM

Une étrange bulle blanche d’une cinquantaine de mètres de diamètre est découverte un jour dans une bourgade de l’ouest de la France. Elle attire et capture Léo, trois ans, le fils d’Élodie. D’autres bulles apparaissent, grossissent, et l’humanité échoue à les détruire. Leur activité magnétique de plus en plus importante perturbe les réseaux électriques et numériques, entraînant une régression technologique sans précédent.Seule l’ « absorption » de jeunes enfants semble ralentir leur expansion...La peur de disparaître poussera-t-elle l’humanité à promulguer la loi d’Isaac ? Mais peut-on élever un enfant en sachant qu’il vous sera arraché à ses trois ans ? Camille, qui a elle-même perdu un fils, et son ami Basile, d’origine malienne – ufologue de son état – vont essayer de percer le mystère des dames blanches afin d’éviter le retour à la barbarie.


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