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Bifrost n.106. Kim Stanley Robinson : Terraformeur utopiste

novembre 21, 2022

Bifrost, Le Bélial, 2022, 192 p., 6€ epub sans DRM


Kim Stanley Robinson est un auteur reconnu en SF, surtout pour sa trilogie martienne. Pourtant, tout le monde semble s’accorder sur un truc : c'est pas OUF.


Venise engloutie, de Kim Stanley Robinson
Voilà un titre simple qui résume parfaitement le texte. Quelques habitants vivent sur les toits aménagés  de bric et de broc - et oui, le bas des maisons est sous les eaux - et vivotent grâce au tourisme. Et oui, il y en aura toujours pour vivre sur le dos des catastrophes. Une tranche de vie précaire où il faut serrer les dents pour survivre. Ça se lit tout seul et vaut surtout pour ce commerce de la pauvreté.
Je ne peux que voir le parallèle avec le roman New York 2140 même si la ressemblance semble s'arrêter sur l'aménagement des toits.

On est peut-être des sims, de Rich Larson
Encore un titre qui résume parfaitement le texte, le monde deviendrait-il parfait ? Ou bien je suis dans une simulation qui me donne ce que j'ai envie, comment savoir ? C'est la même question que nos trois condamnés envoyés dans l’espace se posent. Un seul moyen pour connaître la réponse.
Un texte court qui arrive à nous rendre des personnages crédibles et une histoire qui tient debout sur un sujet recraché

Résonance lointaine, de Johan Heliot
Le Syndrome de Reconfiguration Neuronale ou Effet Enstein plonge les gens dans le coma. Certains se réveillent d'autres non. Mais en cas de réveil, le syndrome Einstein donne à ces personnes une soif de connaissance inextinguible. Voilà le genre de textes que j'aime, profondément humain, et qui rend réel l'imaginaire de l'auteur.

Expiation, de Tade Thompson
On suit les pas d'un mec qui entre dans un bar et où tout semble se passer très bizarrement. Sur une thématique ultra classique, l'invasion alien, l'auteur nous pond un texte bien conçu, drôle et flippant à la fois. 

Le guide de lecture m'a donné envie de me pencher sur Austral de Paul J. McAuley

Kim Stanley Robinson : Terraformeur utopiste
Un bon dossier sur Kim Stanley Robinson qui m'a été très utile, merci L'épaule d'Orion) comme j'étais en train de lire Mars la rouge, que j'ai trouvé très chiant mais aussi intéressant. Cela a l'air d'être le style de l'auteur : de très bonnes idées mais des personnages inexistants, d'interminables longueurs et des raccourcis heureux. J'ai noté cependant deux titres, malgré les bémols : Les Menhirs de glace et Aurora. Mais aussi de découvrir un vieux roman, 1894, La fin du monde de Camille Flammarion, ainsi que Le Pire voyage au monde d’Apsley Cherry-Garrard (chez Paulsen), et La Lune est blanche de François & Emmanuel Lepage


Roland Lehoucq revient sur le film Don't look up. Pour celles et ceux qui se demandent inquiets si le ciel va leur tomber sur la tête, la réponse est dans l'article. Un très bon sujet, moins demandeur de paracétamol que d'autres. Et pour ceux qui ne veulent pas acheter ce numéro, il vous reste à écouter la méthode scientifique :


Grand entretien avec Kim Stanley Robinson
Jeudi 24 juin 2021
“La science-fiction est le réalisme de notre temps. C’est la meilleure façon de décrire le monde dans lequel nous vivons.” Et de facto, la littérature de notre invité est très ancrée dans notre présent ou dans un futur sur le point d’advenir… C’est lui qui imagine au début des années 90 ce que sera la colonisation de Mars, dans une trilogie qui fait date dans l’histoire de la SF. Il imagine encore le futur proche de notre planète soumise aux bouleversements climatiques anthropiques ou encore trois avenirs possibles à l'État de Californie. Multiprimé, toujours sensible aux questions politiques et écologiques, notre invité s’est également essayé à l’Uchronie dans une Europe décimée par la peste et reconquise par les civilisations asiatiques. Nous avons l’immense plaisir de recevoir Kim Stanley Robinson.
 
D'autres avis sur le forum du Bélial

Les Meurtres de Molly Southbourne

mai 20, 2019

Tade Thompson, Le Bélial, 2019, 140 p., 5€ epub ans DRM


Mes parents m'ont toujours dit que ce n'était pas bien de tuer, mais Molly n'est pas ma soeur, et ses parents ne sont pas les miens. Heureusement, car je serais mort à cette heure plutôt que de vous parler de cette novella.

Présentation de l'éditeur :


Molly est frappée par la pire des malédictions. Aussi les règles sont-elles simples, et ses parents les lui assènent depuis son plus jeune âge.
Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bas-toi.
Ne saigne pas.
Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent.
Si tu trouves un trou, va chercher tes parents.
Molly se les récite souvent. Quand elle s’ennuie, elle se surprend à les répéter sans l’avoir voulu… Et si elle ignore d’où lui vient cette terrible affliction, elle n’en connaît en revanche que trop le prix. Celui du sang.


Mon ressenti :

Donc Molly tue. Pas par plaisir, ni par sadisme, elle n'est pas non plus une tueuse en série, encore que, elle en a tué des gens, au point de ne plus connaitre leur décompte.
Non, Molly tue pour sauver sa peau, tuer ou être tuer, c'est son sacerdoce. Et Molly va vous raconter son histoire peu banale. Et en même temps, tenter de comprendre la sienne.

Une fois les premières lignes commencées, il vous sera difficile de ne pas le lire d'une traite, bien que la fin étant en même temps le début du livre, on connait, croit connaitre, toute l'histoire.
Au fil du récit, l'enfance traumatisante puis le passage à la vie adulte, tentant vainement de trouver un conformisme impossible, Molly va en essuyer des vertes et des pas mûres.
Dans la veine fantastique horrifique, l'auteur nous parle de la femme, de son corps, de la maternité et de l'enfantement. Une fois le livre fermé, j'ai pensé au film Carry au bord du diable Carrie au bal du diable, car on ne sait pas réellement si Molly n'est pas tout simplement folle, et que tous ces événements ne sont pas issues de sa psyché dûe à une éducation parentale défaillante.
Après, comme le dit Tade Thompson, toutes les interprétations sont bonnes, à vous de trouver la votre.

Tuez net l’auteur et laissez les lecteurs prendre ce qu’ils veulent de l’œuvre pendant qu’ils dansent sur sa tombe barthésienne

Deux raisons pourtant font que je n'ai pas tout à fait apprécier ce texte.
L'une d'elle est l’invraisemblance du comportement de Molly, qui se laisse porter par la vie plutôt que de passer un interrogatoire à ses parents pour comprendre sa particularité, ainsi que 2-3 autres choses détaillées chez Artemus Dada
L'autre est que je trouve que l'auteur a voulu trop aborder de sujets et permet une abondance de niveaux de lecture, et que cela transpire dans son texte, remplis en outre de références littéraires. Moi, j'aime les textes binaires.

Un texte que je vous conseille de lire comme un thriller, sans trop vous attarder sur les multiples sous texte, vous pourrez le relire et vous torturez les neurones par la suite.

L'éditeur a eu la bonne idée d'insérer une interview de l'auteur, donnant quelques clés de compréhension, ou bien vous perdre encore plus...
Je précise que des suites sont prévues, mais ce tome se suffit à lui même.

Pour d'autres avis, je vous renvoie sur le forum du Bélial qui les répertorie.
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