Mon Inkpad 4

décembre 23, 2023


Après quelques années de service, ma liseuse Kobo Aura HD montrait des signes de fatigue. Après avoir regarder les choix qui s'offraient à moi, 3 liseuses se détachaient du lot par rapport à mes besoins (mon billet ici) : la Kobo Libra 2, la Vivlio Inkpad 4 et la Kindle Paperwhite. Bien que la moins chère, j'ai vite abandonné l'idée de cette dernière. Bien qu'il soit possible de mettre des epubs achetés hors Amazon, des epubs avec DRM des bibliothèques ou achetés, à chaque fois il faut faire des manipulations qui j'imagine changeront à chaque mise à jour.
La Kobo Libra 2 était le choix de la raison, je connais déjà l'interface qui est intuitive et il y a des mises à jour régulières. Je n'ai pas aimé cependant sa forme avec un des bords proéminent, même si après l'avoir vue en magasin, je m'attendais à pire. Et bien qu'elle accepte sans soucis les epubs avec ou sans DRM, il fallait pour bénéficier de petits gadgets à la lecture transformer les epubs en kepub ce qui se faisait facilement avec Calibre. C'est finalement son design qui m'a fait abandonner ce choix.
Et il y avait la Vivlio Inkpad 4, la plus grande et la plus chère. Malheureusement, malgré avoir fait trois grands magasins, je n'ai jamais réussi à la voir en vrai : les enseignes la vendaient, mais la liseuse de test était la Inkpad 3 !!! J'avais remarqué quelques problèmes de lenteur dessus et des commentaires sur internet parlaient de la fragilité de l'écran. Malgré tout, elle avait réussi son test haut la main sur le site d'Aldus, le must niveau lecture électronique avec des tests sans concession et il me semble sans connivence aucune. C'est ce blog qui m'avait fait choisir ma Kobo Aura HD et elle ne m'a pas déçu.

Petit tour d'horizon d'un test après seulement quelques minutes d'utilisation, donc forcément parcellaire, qui ressemble plus à des premières impressions.

Pour cette liseuse, j'ai dépensé 260 euros et 20€ pour la couverture. C'est un coût non négligeable mais je me situe plus au niveau des grands lecteurs, prix qui sera donc rentabilisé en moins de deux ans. Je voulais un grand écran, la vieillesse me guette, et celle ci a un écran de 7.8 pouces. Je lis essentiellement à la maison et au boulot (durant ma pause déjeuner) donc l'encombrement est le dernier de mes soucis.





Vous avez tous déjà ouvert une boîte contenant votre joujou et nous sommes tous déçus par rapport à la taille du jouet et le carton. Ici c'est la surprise : la liseuse est presque aussi grande que la boîte. Sous la liseuse, un mini guide de prise en main rapide (le guide complet est déjà dans la liseuse) ainsi qu'un câble USB C. Une bonne prise en main, pas trop lourde et l'écran bord à bord est du plus bel effet. Le dos est crénelé et les doigts ne glissent pas dessus, un grip impeccable pour une prise en main dans toutes les positions. Il faut avouer que l'ajout de la couverture rend ce dos un peu inutile, la couverture se retrouvant au dos en cours de lecture. 




Pour vous donner une idée de sa taille et de celle de son écran, je vous la mets à côté d'un UHL (un bon lecteur de SF connait la taille d'un UHL), un poche pris au hasard dans ma bibliothèque, et un grand format que tout lecteur de SFFF devrait avoir. Comme vous le constatez, la taille de l'écran se rapproche quasi du format poche.


La différence se joue surtout au niveau de l'épaisseur, même la novella n'arrive pas à la surpasser. En outre, pour celles et ceux qui n'ont jamais tenu une liseuse entre les mains, la différence se fait surtout dans son envergure. Un livre, il faut l'ouvrir et sa taille double. Plus il y a de pages, plus le nombre de mains doit augmenter... Pour un grand format il faut deux mains pour tenir le livre et une troisième pour tourner les pages. Avec la liseuse, une seule main suffit, la taille du livre n'est plus un problème.





La couverture va t'elle changé radicalement sa taille ? Le dos du packaging fourni le tutoriel afin de l'installer. Une nouveauté pour moi car ma Kobo avait une couverture globale, comme les housses de smartphone, protégeant l'avant et l'arrière. Il suffisait de la clipser dedans. Ici, il faut enlever une languette en plastique. Et je me suis senti de suite un peu gauche. En glissant mon ongle sous l'encoche, cela résiste, j'ai peur de casser la liseuse ou mon ongle. Je regarde si je trouve un tuto, sans succès. Je sors ma boîte à outils, me munit d'un tournevis plat et croise les doigts. Cela s'enlève, mais pas comme sur le dessin qui montrait une ouverture sur la gauche. Alors que c'est juste une bande de plastique clipsée des deux côtés. Une fois la peur de casser ma liseuse envolée, le clipsage de la couverture se fait sans soucis. L'épaisseur prend deux millimètres, mais rien de dramatique. Sa texture est tissée et pour vous donner une idée ressemble à une reliure en tissu. Elle existe en plusieurs couleurs. L'intérieur est en velours ou simili. C'est donc cette texture que vous toucherez lorsque vous lirez.

Fermée, elle est aimantée et protège bien l'écran sur tous les côtés. Repliée, elle comporte un petit aimant aussi pour la coller au dos de la liseuse, ce que ma vieille Kobo n'avait pas. Un petit plus appréciable.
Cela fait élégant, mon seul bémol serait au niveau de son nettoyage : comme je lis en mangeant au boulot, que j'adore les frites mayo et que je mange comme un porchiot... Je verrai à l'usage.



Côté poids, par rapport à ma Kobo (vous constatez que j'ai bien fais de lui mettre une couverture) elle est un peu plus légère malgré sa taille plus grande. Je vous laisse comparer par rapport à différents formats de livre. A ce niveau, je n'ai jamais ressenti de fatigue à tenir ma Kobo pendant de nombreuses heures. (Après je suis un homme, un dur, un tatoué !).


Les présentations physiques faites, place à sa configuration. Dès le bouton On appuyé, elle se montre réactive. Choix de la langue, configuration du Wifi, rien de compliquer pour Monsieur et Madame tout le monde. Seul hic, il faut se créer un compte Cultura. Je grince un peu des dents, j'ai choisi aussi cette liseuse pour son côté ouvert et je n'ai pas vu de bouton "ignorer cette étape" à ce niveau. Comme j'achète mes livres où je veux, ce compte ne me servira à rien. Côté positif, il ne faut qu'une adresse mail et un mot de passe pour se créer son compte, pas besoin de mettre son CV complet.


La configuration est terminée. Rapide, en moins de trois minutes, l'écran d'accueil est prêt.
Comme j'ai configuré le wifi, il me propose de télécharger les 6 romans gratuits offerts. Constat immédiat, pas de Robert Charles Wilson ! Je ne vous donne pas les titres, j'imagine qu'ils vont varier au fil du temps.

Maintenant, il va falloir lui mettre les livres dessus. Je pourrais la connecter directement à mon PC mais je préfère regarder le manuel déjà installé dessus. Plusieurs choix s'offre à moi pour mettre des livres :

  • Via la librairie partenaire
  • Via un cloud (je n'ai pas encore été voir les possibilités à ce niveau)
  • Via un PC. Cela fonctionne comme une clé USB. Clair et concis. Pour les livres protégés (Care ou DRqm adobe), tout est bien indiqué.

Je teste en mode clé USB, aucun soucis.
C'est tout pour aujourd'hui, je vais m'amuser un peu avec elle et je vous ferai un retour..

 


Qisiose

décembre 21, 2023

Emmanuel Quentin, Editions 1115, 2023, 32 pages, 2€ papier


Un texte qui hante...

Après avoir lu 2 - 3 textes d'un auteur, on commence à être en terrain familier. On se dit "Cool, un nouveau Quentin", sûr de ce que l'on va y trouver. Une bonne pantoufle en gros. Mais Emmanuel Quentin n'est pas une pantoufle, du moins c'est se qu'il prétend. Et c'est bien ainsi.



Pitch de l'éditeur :


Destination : Une station d’aiguillage, dans un obscur système planétaire ; là, assis dans sa cabine, Qisiose rêve de changer d’horizon, de voir du pays, mais sans trop savoir ce qui le motive. Une pulsion, une envie, ou peut-être un souvenir caché dans les replis de sa mémoire. Une chose est sûre, il doit partir, même s’il ignore encore où cet irrésistible besoin d’évasion va le conduire.



Mon ressenti :

Un vase bleu énigmatique en couverture, un titre qui l'est tout autant, voici la dernière livraison d'un auteur dont j'apprécie la plume. Donc, allons-y pour Qisiose et La quête d'un horizon. Un autre horizon, c'est justement ce que veut Qisiose, notre narrateur, un aiguilleur dans une station paumée de l'univers. Car son horizon est plutôt comme celui du trou noir, cela finira dieu seul sait où, mais loin de l'idée qu'il se faisait de sa vie. Donc, changement d'horizon et toute la question est de savoir pour où.

Un texte étrange, éloigné des habitudes de l'auteur. Ici, la quincaillerie SF n'est pas réservée aux seuls fans hardcore, car l'intérêt ne se cache pas à cet endroit et une musicalité se dégage du texte, et l'ambiance d'étrangeté s'y colle bien. En y réfléchissant, c'est un texte très SF qui n'en a pas l'apparence. Donc, il pourrait plaire et déplaire à tout le monde ! Et chose assez rare, il continue de me hanter, et comme l'univers est juste crayonné, je m'amuse à m'imaginer ce monde, la vie de Qisiose. Le twist est bien mené, car même si on sait que quelque chose est louche, je n'aurais jamais cru que... Qisiose laisse la fin ouverte (je sens déjà les reproches pointer le bout de leur nez) et suscite des interrogations sur ce que je ferais moi à la place de Qisiose. Une nouvelle fois, on y parle de souvenirs, à croire que certaines choses hantent l'auteur...

Pour tout vous avouer, j'ai eu la chance de le lire il y a quelques mois. Une fois fini, je l'avais relu, pour être sûr d'avoir tout compris, voir où l'auteur avait essaimé ses indices. Et j'en avais discuté avec lui qui m'avait fait une confidence : ce texte est un "hommage". A qui ? Il faut savoir patienter...


Le Livre de Nathan

décembre 19, 2023

 

Nicolas Cartelet, Mu, 2023, 118 p., 10€ epub sans DRM

 

Certains rêvent de postérité, lui EST la Postérité (ou post-vérité ?)

 

Pitch de l'éditeur :


Le destin est incroyablement railleur. Une étrange apocalypse maritime se déclenche en une nuit et Nathan Verdier devient l’un des seuls survivants d’une humanité privée de ses terres. Sur son bateau de fortune, au milieu des bouteilles vides et de quelques conserves, se trouve son manuscrit, son précieux roman dont aucun éditeur n’a voulu. Et ce livre improbable est le seul à avoir été sauvé des eaux…

D’année en année, de siècle en siècle, ce texte miraculé, qui aurait dû finir dans les archives de la médiocrité, va devenir un objet d’escroquerie, de tentation, de passion et de culte. Cette fois, c’est sûr, il aura le succès qu’il mérite ! 
 
 

Mon ressenti : 

Un correcteur médiocre qui se croit auteur se fait critiquer vertement son manuscrit par l'éditeur pour qui il travaille : C'est NUL NUL NUL.
Peu après, une brusque montée des eaux provoque l'impensable, plus une seule terre immergée. Et le manuscrit va être a l'origine d'un bouleversement...

N'allait pas chercher ici la rationalité des faits, c'est comme ça et pas autrement. L'intérêt est clairement ailleurs. Dans la plume de l'auteur qui a le chic pour trouver toujours le bon mot, la bonne formule. À travers cette histoire abracadabrante, le ressort se dévoile progressivement. Partant d'un pitch burlesque, l'auteur tisse une genèse basée sur un manuscrit et explore ses conséquences à long terme, formant ainsi une boucle.

Depuis sa fondation, l’Ordre était partagé sur la question des femmes. Le Livre de Nthán y faisait très peu référence, tout juste l’auteur évoquait-il une ancienne épouse, une traîtresse – on n’était pas certain de la traduction – et c’était tout. En l’absence d’éléments tangibles, certains hommes de foi avaient pris le parti de les ignorer, quand d’autres préféraient les haïr.

Dans son monde aquatique, ce n'est pas la montée des eaux qui inquiète la population, mais bien sa descente, une logique évidente lorsque le seul univers connu est l'eau. L'auteur excelle dans l'art de trouver le mot juste et la formule adéquate, même dans un contexte aussi extravagant. La plume de l'auteur se révèle être un élément central, devenant un acteur à part entière de l'intrigue. Ses interventions régulières renforcent la satire, apportant un ton humoristique et enlevé. Ajoutez à cela une critique des religions comme cerise sur le gâteau et le lecteur que je suis en sors ravi.

Lorsqu'il ne reste plus rien, comment décrire le monde ? Ketty Steward dans L'Évangile selon Myriam nous donnait un point de vue, Nicolas Cartelet donne ici une satire savoureuse qui peut se lire à différents niveaux. Seul bémol, le prix fort élevé de l'epub.

Swan Song

décembre 11, 2023

 

Robert McCammon, Monsieur Toussaint Louverture, 2023, 2 tomes, 2 x 540 p., 10€/tome epub sans DRM

 

La fin du monde n'a jamais été aussi divertissante


Pitch de l'éditeur :

L’apocalypse, c’est maintenant. Missiles et fusées se croisent dans le ciel et font s’abattre sur la terre des tornades de feu. Un vent terrible se lève, les poussières radioactives voilent le soleil, la vie telle qu’on la connaît va s’achever.
Dans une plaine déserte du Kansas brûlée par le feu nucléaire, Black Frankenstein, une force de la nature, se voit confier une mission par un vieillard mourant : ­protéger une enfant au don particulier.
Dans les décombres d’un New York annihilé par les bombes, une sans-abri à moitié folle découvre un étrange anneau de verre.
Dans les ruines souterraines d’un camp survivaliste des montagnes de l’Idaho, un adolescent apprend à tuer… Plusieurs vies, plusieurs trajectoires, un seul but : survivre à la fin du monde.



Mon ressenti : 

"Le monde, lui, il continuera de tourner"
En marchant un peu sur la tête...

Boum, plus rien, juste l'hiver nucléaire qui s'installe, plongeant le monde dans une saison en enfer. Au milieu de ce chaos, trois duos émergent : un militaire et son lieutenant, prêts à affronter l'apocalypse ; une SDF et un pauvre hère ; et un catcheur accompagné d'une enfant (pourquoi un catcheur ? Ce n'est pas parce que c'est la fin du monde qu'on ne peut pas se divertir !).

Des histoires post-apocalyptiques, il en existe pléthore, rares sont  pourtant celles qui parviennent à se démarquer. Swan Song y réussit brillamment, créant un univers réaliste agrémenté d'éléments fantastiques inhabituels suffisamment intrigants pour susciter l'intérêt. Même en tant que lecteur de science-fiction rationnel, l'introduction de l'élément fantastique a forcément suscité une réaction de scepticisme, cependant, au fil des pages, le désir d'explorer davantage cet univers grandit, d'autant plus que l'intrigue se révèle être un véritable page-turner.

Des personnages bien campés, de la couleur, des femmes a l'honneur, et même les rôles secondaires ont droit a plus qu'un nom, même s'ils n'apparaissent que pour quelques pages. Ben oui, le monde se meurt et beaucoup vont le suivre, sauf nos protagonistes bien entendu, mais ils vont en chier comme jamais. Un conseil en cas de fin du monde, mourrez de suite, cela vous épargnera bien des tourments. Le seul hic pour moi, c'est cette vieille rengaine du Bien contre le Mal. Peut-être que c'est parce que je n'ai pas eu la chance de faire mon catéchisme ou peut-être que je trouve que le monde est déjà bien assez binaire comme ça. Mais bon, chacun ses goûts, et apparemment, même la fin du monde n'y change rien.

Même si daté dans sa géopolitique à l'origine de la catastrophe, c'est bien le seul truc vieillot. L'auteur n'hésite pas à explorer les horreurs de l'après, de bien nous frotter le nez dans cette merde apocalyptique qu'est devenue l'humanité. Plus de 1000 pages avalées en une semaine : soit c'est le résultat d'une accélération mystérieuse de la lecture causée par les radiations, soit une indication de la qualité exceptionnelle du roman...

Si la fin du monde arrive, je veux être au clair avec mon âme et je vous donne mon péché : si j'ai lu ce livre, c'est à cause de TmbM !


Terra Humanis

décembre 04, 2023


Fabien Cerutti, Mnémos, 2023, 285 p., 10€ epub sans DRM

 

Autoroute Dystopie vers Utopie
 

Pitch de l'éditeur :

Aux côtés de la jeune et brillante Rébecca Halphen, de Luc Lavigne, son mari, et de la dizaine d’étudiants internationaux qui composent leur groupe d’amis, Fabien Cerutti nous propose de vivre jusqu’en 2109 le destin haletant, profondément humain et tumultueux, de Terra Humanis, un mouvement politique planétaire dont l’objectif est de faire dévier notre XXIe siècle de la trajectoire dystopique qu’il semble destiné à suivre. Particulièrement en matière climatique.


 

Mon ressenti :

Notre monde dans un siècle, beaucoup de romans ont eu l'occasion de donner leur point de vue face au changement climatique. C'est souvent sombre, très sombre. Fabien lui nous donne à voir un futur enviable, sans pour autant verser dans la guimauve.

Le roman s'ouvre sur un incipit de l'auteur nous expliquant l'origine de ce roman dont un passage résume une partie de mon ressenti :

[...] une odyssée-mosaïque au fil d'un XXIe siècle imaginaire. Le tableau d'un voyage impressionniste, peint par touches, qui a vocation à explorer, de manière divertissante, la façon dont nos sociétés pourraient répondre aux défis contemporains. Dans le temps restreint qui nous est imparti.

Même si je suis plus partisan du "Tout cramer" (Leodagan vs Kosigan ?), la proposition de l'auteur ne me semble pas si ridicule que ça, loin de là. L'originalité de son approche est de contourner les politiques et de mettre dans sa poche la majorité du monde, monsieur et Madame tout le monde, le milieu associatif et politique et les entreprises. Pour cela, il imagine la lutte contre le dérèglement comme une marque fun, à la pointe de la mode. Difficile d'en dire plus sans tout déflorer, cela peut paraitre ridicule en lisant mes trois lignes, mais l'auteur rend cela réaliste et crédible. J'avoue avoir été très dubitatif sur la proposition et après lecture, je me dis : "Pourquoi pas ?".

Le roman est court, ne s'encombre pas de détails techniques, mais de ce que j'ai comme connaissances sur ce domaine montre que Fabien Cerutti s'est documenté, et bien, sur le sujet. Il rend cela dynamique par des chapitres courts alternant les points de vue. Il n'oublie pas de montrer, entre les lignes parfois, que tout ne se passe sans mal, les gens morflent, le monde est ce qu'il est, mais il a fait le choix de plus montrer le côté "on peut surmonter les difficultés". Mon côté gourmand aurait voulu parfois un peu plus de développement, sans aller dans l'excès genre Kim Stanley Robinson.

Deux trois-points m'ont cependant dérangé : Le premier est Rébecca Halphen, une femme un peu trop brillante qui m'a semblé être le parfait deus ex machina : 250 de quotient intellectuel. Un personnage un peu plus "humain" aurait permis une meilleure identification du lecteur. Le second est le paratexte qui entoure le texte. Souvent je râle contre ce manque, mais ici il sert en grande partie à expliquer au forceps la volonté de l'auteur. Et Fabien, on se calme, tu as écrit un roman, tu n'as pas pondu la théorie qui unifie macro et micro. C'est moi lecteur qui décide ce que tu as voulu écrire ! Et on ne répond pas au lecteur Fabien, JAMAIS ! Le dernier concerne la fin. Arrivé au 3/4 du texte, l'auteur fait effectue un gros changement de braquet dont la pertinence m'a paru pour le moins bancal et pas nécessaire dans le sens où j'ai eu l'impression qu'elle ne servait qu'à réappuyer le propos de l'auteur.

Au final, un très bon roman, malheureusement un peu trop court et dont la dernière partie laisse sur un goût mitigé, de non fini. Mais je ne vais pas faire mon bâtard, malgré ces bémols, j'ai vraiment pris mon pied à la lecture.

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