Elevation

avril 29, 2019

Stephen King, Le livre de poche, 2019, 160 p., 7€ epub avec DRM



Aucun fardeau n'est trop lourd pour ce brave Scott Carey habitant dans cette bonne vieille ville conservatrice de Castle Rock.

Présentation de l'éditeur :


Dans la petite ville de Castle Rock, les rumeurs circulent vite. Trop vite.
C’est pourquoi Scott Carey ne veut confier son secret à nul autre que son ami le docteur Bob Ellis. Car avec ou sans vêtements, sa balance affiche la même chose, et chaque jour son poids diminue invariablement. Que se passera-t-il quand il ne pèsera plus rien ?
Scott doit également faire face à un autre problème : les chiens de ses nouvelles voisines ont décidé que sa pelouse était le lieu idéal pour faire leurs besoins. Entre le couple et Scott, la guerre est déclarée. Mais lorsqu’il comprend que le comportement des habitants de Castle Rock, y compris le sien, envers les deux femmes mariées met en péril le restaurant qu’elles ont ouvert en ville, il décide de mettre son « pouvoir » à contribution pour les aider.

Mon ressenti :


En moins de dix pages, le ton est donné, le décor planté, et les personnages crédibles : Stephen King est considéré comme le maitre de l'horreur, mais il est surtout un réel conteur.
Et il en faut du talent pour savoir accommodé l'histoire d'un mec qui maigrit sans régime et une embrouille autour de crottes de chien.

Un récit fantastique très réaliste, rempli d'une profonde humanité, une ode à la différence et une parabole sur le poids de la vie. Sans effets grandiloquents, Stephen King nous conte cette tranche de vie dans une Amérique conservatrice qui accepte les différences si ces dernières restent bien planquées deriière les portes fermées. Par contre, si vous avez l'outrecuidance de pavaner votre altérité de manière ostentatoire, gare à vos miches, d'autant si vous êtes une femme chef d'entreprise, lesbienne et venait d'arriver à Castle Rock.
Cerise sur le gâteau, Stephen King parvient à se sortir brillamment d'une morale qui aurait pu sombrer dans le pathos ou le sirupeux. Pas d'horreur ici, si ce n'est le celle du comportement humain.
La mésaventure de Scott Carey rappelle celle d'un homme qui rétrécit, clin d'oeil assumé, le roman étant dédié à Richard Matheson.



Critique réalisée dans le cadre d'un Service de presse

Ondes Futures du samedi 27 avril au vendredi 03 mai 2019

avril 26, 2019

Ondes Futures, une télé et une radio résolument SFFF !
Chaque semaine, ma sélection de programmes SFFF pour ne plus jamais vous endormir devant la petite lucarne ou au volant.


Cette semaine sur les ondes :

Où passerez vous vos prochaines vacances ?
Près de Saturne sur Titan ?
Ou préfériez vous le Mars de Bradbury ?
Ou encore dans les mondes étranges de Miyazaki ?
Ou plutôt sur des fonds marins privatisés ?
En tout cas un conseil, profitez de la nature, l'anthropocène lui livrant un combat sans merci.


Tout cela et bien plus encore
En ligne sur Wakelet : https://wke.lt/w/s/nq_-5z



En direct de la planète Minuit

avril 25, 2019

Nalo Hopkinson, Goater, 2018, 144 p., 14€ papier


Tu es de la race dominante, la race blanche ?
Pour toi, c'est très bien que les romans soit écrits par des blancs pour des blancs ?
Pour tous les autres qui vous croyez ouvert d'esprit, Nalo Hopkinson va vous dire pourquoi vous vous fourrez le doigt dans l'oeil :
Combien d'écrivains non blancs ?
Combien de personnages non blancs ?
Combien d'éditeurs non blancs ?
Et ne nous voilons pas la face, combien de blogueurs non blancs ?

Si la question du racisme dans les littératures de l'imaginaire te turlupine, le recueil de Nalo Hopkinson est tout indiqué.


Présentation de l'éditeur :


Cette édition regroupe plusieurs textes de l'autrice afro-caribéenne Nalo Hopkinson, plusieurs fois primée. Ce recueil explore le sexisme, le féminisme et la question du racisme, notamment dans l'univers de la Science-Fiction. Ces nouvelles sont suivies d'un entretien avec Terry Bisson. Dans l'entretien qui suit ces nouvelles, beaucoup de questions concernent ses romans précédents, leur réception par le public, sa place parmi les auteurs de science-fiction et son engagement pour la diversité dans l'édition de SF (pour faire reconnaître la question de la représentation et de la diversité comme valide et importante).


Mon ressenti :


Deux nouvelles, une retranscription commentée d'un discours prononcé lors d'une conférence du ICFA et une interview compose ce petit recueil qui souffre de quelques écueils :

- la couverture tente de mettre en avant la parole de l'autrice en avant via l'inscription sur son tee shirt "Celle qui s'adresse au peuple blanc", mais, pour je ne sais quelles raisons, rend la lecture de "peuple blanc" quasi impossible. Au vue du discours, cela me parait irréaliste.
- Nalo Hopkinson est une quasi inconnue par chez nous, deux nouvelles parues dans Galaxies SF, un roman La ronde des esprits, parus en 2001 et c'est tout. Il aurait été judicieux, à mon humble avis, de mettre une présentation en début pour nous expliquer qui est Nalo. Car il faut avoir lu l'ensemble du recueil pour tomber sur un à propos de l'auteur très succinct. Cela aurait aidé à comprendre au mieux l'interview. Ce recueil est un partenariat avec un éditeur californien, je pense qu'il est juste la traduction du recueil original, où l'autrice a l'air d'être beaucoup mieux connu.
- sur son site, l'éditeur parle de trois nouvelles, englobant dans son compte le premier texte qui est un discours ! Il faudrait peut être lire les livres que vous éditez, cela peut servir !
Sur ces considérations éditoriales, passons

En direct de la planète Minuit

Discours prononcé lors de l’ICFA (International Conference of the Fantastic in the Arts) en 2009 sur le thème "Questions de race dans la littérature du fantastique". Vaste programme. Surtout pour elle qui souffre de quelques tares, et pas des moindres : elle est noire, c'est une femme elle est homosexuelle, souffre de fibromyalgie et elle est diagnostiquée TDAH.
Elle y parle surtout de la virulente controverse qui s'est emparé du fandom américain en 2009 (voir ici : https://fanlore.org/wiki/RaceFail_%2709) suite a un post de Elisabeth Bear qui défiait ses collègues d'utiliser des personnages racialisés ou marginalisés dans leurs textes.
Avec beaucoup d'ironie, Nalo Hopkinson nous livre son ressenti sur cette discussion. Sur ce genre de question, c'est souvent le jour et la nuit : la langue de bois, le déni et le plus souvent du racisme déguisé ou pas. L'autrice elle, met les pieds dans le plat, appelle un chat un chat, et met le Blanc devant ses responsabilités et surtout ses arrangements avec la réalité. Cela peut paraitre rentre dedans, ça l'est, mais son propos m'a fait réfléchir moi petit lecteur. Même si les Etats-Unis sont les Etats-Unis, la France est la France, que la SF est par ici souvent de "gauche", ouverte sur le monde, il suffit de regarder un peu mieux pour voir que le constat n'est pas brillant sous le drapeau tricolore. Nola nous parle :
- du peu de personnages racisés, marginalisés : même constat en France
- du peu d'auteurs non blancs : même constat en France
Alors que la SF interroge notre rapport à l'Autre, ces derniers sont aux abonnés absents. Pourquoi ? C'est la grande question à laquelle tente de répondre l'autrice. 

En plein milieu de RaceFail 09, j'ai entendu certains des Blancs dans la communauté se déclarer furieux face à la rage affichée par les personnes de couleur, et dire que nous ne méritions pas d'être écoutés si nous ne savions pas rester polis. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui me chiffonnait dans ces déclarations jusqu'à ce que je lise un post dans lequel ma collègue, l'écrivaine Nora .Jetnisin, commentait RaceFail. Elle y faisait la remarque que les échanges sur les questions de race dans notre communauté s'étaient déroulés poliment pendant des décennies. Et bien qu'il y ait eu du changement, il a été minimal. Quand nous, les gens de couleur, nous sommes enflammés, il y a eu, tout à coup, plus d'entre vous à prêter attention. C'est ça le truc. J'ai toujours dit que si vous me marchiez sur le pied une ou deux fois, je vous demanderais sûrement poliment de faire attention. Mais au bout de la millième fois, l'excuse « Je ne t'avais pas » commence diablement à ressembler à « Tu m'importes trop peu pour que je fasse attention. »
La réaction violente des personnes de couleur face à RaceFail a poussé plus de gens à faire attention.

L'interview qui clôt le recueil revient sur son parcours, sur sa bibliographie, mais revient sur cette question :



ou encore :





Une bouteille à la mer :

Nous faisons la connaissance d'un artiste, d'un couple d'amis et de leur enfant adopté. Une enfant à priori en pleine santé, mais qui à une tête beaucoup plus grosse que la normale et se révèle beaucoup plus mature que son âge. Les différents examens ne décèlent aucune maladie.
J'ai tout de suite voulu savoir le pourquoi de cette particularité, et je ne m'attendais pas à cette révélation. Une nouvelle qui explore les thématiques de l'hérédité et de l'art. Que reste t'il de nous lorsque l'on passe de vie à trépas : des enfants ? ce que nous avons fait de nos mains ? Un texte assez étrange qui explore un genre bien connu des lecteurs de SF mais de manière inhabituelle.



Je lui avais parlé de ce groupe d'activistes Sioux et de leur combat contre une université dont le département d'archéologie avait déterré un de leurs lieux de sépultures ancestraux. Je suis Sioux du côté de ma mère, de la tribu des Rosebuds. Quand le chef du département avait refusé de revenir sur sa décision, ces gars-là s'étaient rendus une nuit, au cimetière où son arrière-grand-mère était enterrée. Ils avaient déterré ses restes, exposé tous les os et les avaient étiquetés. Ils firent de la prison, mais l'université avait rendu les dépouilles de leurs ancêtres au conseil.

Métamorphoses :

J'ai eu beaucoup de mal à comprendre et à m'immerger dans ce texte. En outre, l'autrice joue avec l’ambiguïté des personnages, rendant difficile la compréhension. C'est assez poétique est tout ce que j'en ai à dire.
Après lecture de l'interview de l'autrice, je comprends que ce texte est un hommage à La tempête de Shakespeare. N'ayant pas lu ce dernier, je pense que sa lecture est un préalable pour rentrer dans cette nouvelle. Ce que confirme une question qui aborde sur ce qu'il faut savoir de la Tempête avant de lire le texte. Mettre cet avertissement en préambule aurait été un vrai plus. Au final, j'ai arrêtai la lecture de ce texte, n'y comprenant rien.

Cette magnifique femme en train de préparer le petit-déjeuner dans la cuisine est une meilleure nageuse que toi. Tu l'as vu transpercer les vagues si rapidement que tu t'étais demandé si elles ne saignaient pas sur son passage.

Même si les nouvelles ne m'ont pas transcendé, ce recueil vaut surtout pour le discours et l'interview de l'autrice. Question polémique au possible, les races dans la SFFF, Nalo Hopkinson tord le cou aux préjugés, parle de choses dont la plupart veulent taire. Pas de réponses toutes faites, naïves, juste un état de fait et quelques pistes de réflexion. Salutaire donc.

Critique réalisée dans le cadre d'une Masse critique Babelio.

Tu veux le lire gratos ?


Et comme je suis sympa, si cette thématique te botte, je donne ce recueil à celui ou celle, blanc, non blanc, femme, homme, LBGT, handicapé ou non, histoire de faire continuer à vivre cette question loin d'être innocente.
Pour participer, rien de plus simple, tu le dis ci-dessous, avec le pourquoi tu veux le lire. Je choisirai le gagnant en fonction des commentaires.
Clôture des participations le mercredi 01 mai à 23h59mn59s, résultat dans la foulée.
Concours terminé, Cédric Jeanneret remporte le recueil

Je précise que l'exemplaire en jeu est le mien, reçu dans le cadre d'une Masse critique Babelio, il sera envoyé par mes soins, à mes frais, comme il s'agit d'une version papier.

Galaxies SF n.58 : Julia Verlanger

avril 23, 2019

 

Galaxies SF, mars 2019, 226 p. (numérique), 5€ epub sans DRM

 

Ken Liu, Serge Brussolo, Michel Jeury, Thomas Geha/Xavier Dollo et bien entendu Julia Verlanger : une belle affiche que nous propose ce numéro.
Et je vous le dit sans roulement de tambours, les atours (sauf la couverture !) sont aussi beaux que le contenu. Si vous voulez en connaitre plus sur qui se cache derrière le prix Julia Verlanger remis lors de chaque Utopiales, une seule direction, la boutique en ligne de la revue.
Grande revue de détails du contenu :

Nouvelles


Ceux qui restent, de Ken Liu
Une singularité apparait dans le monde, il est désormais possible de télécharger son cerveau dans un ordinateur. Finit la mort, Vive l'immortalité. Dans un mode en déliquescence, beaucoup font le choix de quitter le navire. Mais pas tous.
Ken Liu choisit une approche humaine de ce trope de la SF et nous fait vivre cette singularité à travers le regard, et le choix, d'une famille dans un monde post apo. Un bon texte sur ce qu'est la Vie après ce bouleversement. Je regrette juste une maladresse : comment, dans un monde qu'on imagine de plus en plus dépeuplée et dont la technologie régresse, entretenir tous ce réseaux de machines ?

La fille qui saigne, de Shweta Tanej
De la SF indienne, pas très courant. Dans un monde post apo, la fertilité des femmes est devenue une rareté, une famille a la chance de toucher le pactole, une de leur fille vient d'avoir ses règles.
On pourrait croire que du fait de leur rareté, la place des femmes en Inde s'améliore, et bien...
Il y des choses qui ne changent pas, ou seulement en pire. Le monde imaginé par Shweta Taneja est réaliste, elle nous fait rentrer rapidement dans son histoire et son marché. Une réussite en seulement quelques pages avec en bonus une bonne chute.Un texte assez pessimiste sur le genre humain.

Le nouveau superviseur, de Jean-Pascal Martin
Futur lointain, les hommes récupèrent les produits miniers sur des exoplanètes. Les machines ne font pas tout, la main d'oeuvre est toujours nécessaire, main d'oeuvre qui a fait l'objet d’amélioration génétique pour pouvoir s'adapter . Et les mineurs restent ce qu'ils sont, travail harassant, vestiaires remplis de posters sexistes. Petit retournement de paradigme ici, critique sociale d'autre part, mais rien n'y fait, j'ai trouvé cela très anecdotique.

L’Amour dans les brumes du futur (Russie -1924), de Andrei Marsov
Petite nouveauté à partir de ce numéro, avec une nouvelle patrimoniale datant d'avant 1948. Un texte russe écrit par un auteur obscur qui aurait pu, dû ?, rester dans les archives. A part une critique de l'état soviétique, nous sommes dans une SF ode à la liberté. Ni le style, ni l'histoire ne m'a fait vibrer.
Espérons que l'archéoSF sera plus flamboyante dans les prochains numéros.

Immersions, de Stéphane Miller *
Une nouvelle drogue fait son apparition permettant de faire des tentatives de suicide virtuelles. C'est linéaire et on connait la fin de suite, les personnages sonnent creux...

Casus Belli, de Thierry Faivre *
La nouvelle est présentée de cette manière "Du bon space opera comme on n’en fait heureusement encore". Pas sûr de partager cet avis. Une présence humaine est détectée dans une région de l'espace contrôlé par des aliens visqueux. Pour éviter une guerre interplanétaire, un vaisseau va tenter de repêcher l'intrus. On se croirait devant un épisode de Doctor Who, la référence n'est pas usurpée ici. Ecrit dans un style old school, il faut prendre le texte au second degré. Mais cela reste un exercice assez vain au final



Dossier Julia Verlanger

Croisière au long du fleuve, Didier Reboussin
On attaque enfin le dossier consacrait à cette dame plus connue sous le nom de Gilles Thomas dans la collection Fleuve Noir Anticipation. Se dessine le portrait d'une écrivaine populaire (et fière de l'être) qui n'avait pas sa langue dans sa poche, ce qui dénotait dans le fandom de l'époque. On apprend au final peu de chose sur la personne, Julia étant un peu secrète, mais quelques anecdotes apportent un éclairage bienvenue, notamment sur sa trilogie de l’Autoroute sauvage. Se dessine surtout une vision du fandom et du monde de l'édition des années 70. Une belle entrée en matière

Certains ont pensé qu’elle avait pris le pseudonyme de Gilles Thomas parce que les éditions du Fleuve Noir délivraient une littérature plutôt masculine et que la présence d’un nom féminin y était officieusement proscrite. C’était sans doute vrai sous François Richard, où la mère d’André Caroff, Mme Carpouzis signait ses romans José Michel. Même punition pour Jane Andrée Péheu qui se cachait derrière le pseudonyme de Jean Murelli. Je pense pourtant – Julia intégra le Fleuve quand François Richard y régnait encore – qu’il n’y avait là qu’une partie de la vérité. Julia possédait suffisamment de tempérament pour imposer son premier nom d’auteur et n’était pas, à ma connaissance, particulièrement sensible à cet aspect de la question. Ce n’était pas une « faible femme ». Le vrai problème c’est qu’à l’époque le Fleuve Noir exigeait l’exclusivité du nom d’auteur, ce qui imposait en règle générale d’en utiliser un autre si l’on voulait être édité ailleurs (à l’exception de Carsac et Barbet qui avaient conservé leurs pseudonymes, mais Barbet devait signer ses romans au Masque du nom d’Olivier Sprigel…). C’est donc probablement pour cette raison qu’elle opta pour celui de Gilles Thomas. Il y aurait eu ainsi une œuvre signée Julia Verlanger, écrivaine connue dans le Landerneau de la SF essentiellement comme nouvelliste et celle d’un petit jeune, sans passé, avec le champ libre devant lui. Cela reste une hypothèse. Quand nous nous sommes vus pour la dernière fois, Gilles Thomas venait juste d’apparaître, et je ne me souviens pas que nous ayons abordé ce sujet. Il semble que Julia ait voulu garder le secret sur ce pseudonyme. Elle reprochera ultérieurement à Michel Jeury de révéler le pot aux roses lors d’une convention de SF.

Les lecteurs plébiscitèrent ses livres. Julia avait beaucoup de respect pour eux. Elle écrivait par passion, bien sûr, et si cela pouvait améliorer les fins de mois de son couple, c’était tant mieux ; mais jamais au détriment de son public. Elle s’élevait d’ailleurs contre l’attitude que d’autres affichaient : « Et le lecteur ? demande une petite voix timide. Le lecteur ? kekseksa ? On s’en fout, de ce con-là ! Qu’il ferme sa gueule ! Comment ? On s’applique à lui décrasser la cervelle, à le hisser vers les Hauteurs Sublimes, à le faire “réfléchir”, et il ne serait pas content ? Mais qu’il aille en vitesse se faire cuire une pierre philosophale ! Vérité Première selon nos petits prophètes : c’est public ? Beurk ! C’est dégueu ! Personne n’y pige rien ? C’est évidemment supra-génial ! »


Une jungle de diamants, Xavier Dollo
L'introduction ressemble un peu trop à l'article précédent mais apporte un contrepoint intéressant sur la SF politique des années 70 :

Actuellement, se croyant investie d’une Mission Sacrée, elle [La SF] nous délivre du Message. Tant de Messages que le pauvre lecteur, ahuri, patauge et s’enlise dans des marécages d’ennui. » « La SF française a toujours eu cette maladie fâcheusement moutonnière de suivre le courant des Modes. Elle se voulait autrefois littéraire avant tout. Au profit de fioritures de style pas obligatoirement heureuses, elle oubliait l’essentiel : raconter une histoire. Elle l’oublie toujours, hélas.

Julia écrivait comme on parle, et ses amis savent qu’elle parlait bien. Si bien qu’à la lire aujourd’hui, on a toujours l’impression de l’entendre. Stefan Wul

Mais la suite permet de s'attarder sur l’archétype des personnages et des sujets dans les romans de
Julia Verlanger. Au final, une analyse de l'oeuvre qui donne envie de s'y plonger. Un très bel article. A la vue de cette connaissance quasi intime de l'oeuvre de son aînée, cela ne m'étonne guère que Thomas Geha/Xavier Dollo a voulu lui rendre hommage dans ses romans autour de l'univers Alone.


La voix au téléphone, qui me parlait du futur, Serge Brussolo
Texte paru en annexes de l'intégrale des oeuvres de Julia Verlanger parue chez Bragelonne.
Serge Brussolo revient sur son amitié avec l'autrice, et d'une dame qui parait froide au premier abord, nous découvrons un peu mieux celle qui se cache derrière cette façade. D'un article qui aurait pu tomber dans l'anecdotique, nous apprenons au final beaucoup sur cette autrice. Et comme l’article plus haut, nous en apprenons encore plus sur le monde de la SF de ces années 60-80

Elle apportait de pleines brassées d’émotion dans un genre qui, la plupart du temps, est à peu près aussi sentimental qu’une équation mathématique. À force de trop s’astiquer les idées, on se dessèche de partout ailleurs, c’est bien connu.

Julia ne faisait pas dans le bricolage ricanant, genre : « Je vaux beaucoup mieux que ça, c’est juste pour payer mes factures. » Elle aimait écrire pour un public populaire, le distraire, le faire rêver. Elle n’avait pas honte d’être lue par un autre lectorat que celui des agrégés de Normale Sup’ ou des intellos parisiens qui prennent facilement racine dans n’importe quel cocktail pourvu que le whisky coule à flots. [...] Car dans les années qui suivirent, on se soucia fort peu du lecteur, ce qui comptait, c’était d’être apprécié par les trente « maîtres à penser » du fandom. Les autres ? Quels autres ?

Plus anecdotiques, Entretien avec Bruno Lecigne qui nous donne un aperçu du travail éditorial autour des adaptations en BD par Les Humanoïdes Associés depuis 2006 de quelques romans.
L'interview de Julia Verlanger par Hans-Claudius Platt parue dans la revue Lunatique no 20, en février 1966, qui montre surtout les progrès qui ont été fait dans les questions posées aux auteurs depuis : il s'agit en fait d'une retranscription d'après souvenir d'une conversation menée durant trois heures. C'est court et on y apprend pas grand chose, mais cela reste l'une des seules interviews qui restent. Pour vous donner un type de question réponse, celle ci vaut son pesant d'or :

HCP : Envisagez-vous de continuer à écrire, et quelle sera votre future production ?
JV : J’envisage éventuellement d’écrire plutôt un roman que des nouvelles. J’ai déjà un titre : Les Portes sans retour. [Julia Verlanger m’expose le thème de ce roman : c’est très alléchant !]

Correspondances, Michel Jeury / Julia Verlanger donnent quelques extraits de lettres, trop court, et trop souvent, il manque le contexte pour se faire une réelle opinion sur les réponses de l'autrice.
Le dossier se clôt sur 4 nouvelles :

Les rois détrônés, de Julia Verlanger
Dans un futur où la population vieillit, les jeunes sont portées aux nues et ils ont désormais tous les droits jusque leur majorité. Mais l’arrivée sur le marché d'un médicament qui ralentit le vieillissement va changer la donne. Deux jeunes un peu délinquants vont faire les frais de ce revirement. La SF est ici prétexte à un texte sur les rapports conflictuelles entre jeune et adulte, entre politique progressiste et politique réactionnaire. Le message l'emporte malheureusement sur le récit.

Répression, Julia Verlanger
En ce début des années 80, Julia Verlanger, sous le pseudonyme de Gilles Thomas, en avait marre d'entendre certains utilisait le mot de répression à tort et à travers, son texte montre ce que signifie ce terme pour elle dans un avenir proche où arrive au pouvoir un gouvernement prônant un ordre nouveau. Alors que les premières semaines ne montrent aucun changement, des étudiants qui font le blocus de leur fac vont découvrir dans la pratique ce qu'est une politique répressive. Un texte très violent, qui montre aussi les lâchetés des uns et des autres face à une certaine résistance. Glaçant.

Après moi le déluge, Didier Reboussin
L'homme a désormais coloniser d'autres planètes et s'en sert comme pourvoyeuses de matières premières, détruisant ainsi les biosphères. Un propriétaire de cirque va tenter de tirer profit d'un sabotage, mais une clique d'écolos va lui donner du fil à retordre. Un texte à l'ancienne, la planète se nomme Gadoue, sur les méfaits de l'exploitation à outrance des ressources de notre planète via une résistance passive mais radicale.

Les ressources de l’univers sont illimitées et à notre disposition ! Consommons, gaspillons : le monde est fait pour cela et après nous le déluge ! Ces fous, eux, parlaient d’équilibre, de préservation des biosphères… Mais qu’est ce que cela voulait dire, respecter un équilibre ? Et à quoi cela servait-il ? Des fous, ce n’étaient que de pauvres fous ! On ne vivait qu’une fois alors autant y aller carrément ! De toute manière, la seule chose qui comptait c’était le fric !

Guarden, Thomas Geha
Thomas Geha a rendu hommage à Julia Verlanger à travers ses romans autour d'Alone, ou dans cette nouvelle Guarden. Dans un monde post apo, un alone se fait capturer par d'étranges créatures. Pourquoi ? Une nouvelle légèrement fantastique qui prend un ton résolument SF. Bien aimé

J’avais connu quelques Alones qui avaient fait d’elles leurs compagnes de route. Plus rarement de chiens, dont les espèces s’étaient éteintes les unes après les autres. Peut-être avaient-ils été trop longtemps les gentils toutous à leurs papas et mamans. Tant et si bien qu’ils avaient beaucoup servi de bidoche fraîche aux vrais animaux sauvages… et aux hommes qui mouraient de faim après la Grande Cata. Quant aux chats, ces indépendants notoires, ils avaient proliféré. Un chat, c’est débrouillard. Un chien élevé pour paresser dans un salon, beaucoup moins.
J’avais fini par penser que l’homme était un peu chien, sur la durée.


Musique et SF : Brian Lustmord
Un genre inconnu de moi, le dark ambient, un artiste dont je n'ai jamais entendu parler, Brian Lustmord. Assez sombre, mais d"inspiration SF, Jean-Michel Calvez nous dit tout sur ce musicien.

La Bio-Mimétique, Pierre-Emmanuel Fayemi
Troisième partie d'un dossier consacré à l'innovation, il est question ici de la nature comme inspiration technologique, notamment à travers le Shinkansen, un TGV urbain japonais, le gecko, un animal collant ou encore l’imeuble Eastgate Centre d’Harare inspiré d'une termitière. Une bonne mise bouche qui s'avère bien trop courte, j'aurais aimé en apprendre d'avantage.

L'article Entretiens avec des professionnels de l’innovation * portent bien son nom. Cela parle innovation donc, inspiration et créativité, le tout saupoudré de SF. Cela se résume en fait à une explication de métiers, de CV et m' apparu surtout comme une mise en avant d'entreprises.


Sous le Scalpel du Docteur Stolze, Chroniques de lecture et (S)trips s'attardent sur quelques sorties de romans et BD. Trop de romans sont sortis il y a quelques mois, bref, si vous cherchez à en savoir plus sur les futures parutions pour préparer votre banquier, ce n'est pas ici qu'il faudra venir regarder. La revue étant bimestrielle, j'ai été très étonné de ne pas y voir les sorties printanière.


Les  testes avec un astérisque * sont disponibles gratuitement en téléchargement sur le site de club galaxies https://clubgalaxies.yolasite.com/Téléchargements.php


Après ma lecture de sa trilogie de La terre sauvage, sa plume m'avait donné envie de continuer à lire de ses textes, ce dossier ne fait que me conforter dans ma décision.
L'édition epub fait toujours autant plaisir à lire. Cher Bifrost, je ne peux que vous conseiller de contacter la personne qui en à la charge, elle pourrait vous donner deux trois astuces...

Un deuxième son de cloche sur Les chroniques de l'imaginaire

Ondes Futures du samedi 20 au vendredi 26 avril 2019

avril 19, 2019

Ondes Futures, une télé et une radio résolument SFFF !
Chaque semaine, ma sélection de programmes SFFF pour ne plus jamais vous endormir devant la petite lucarne ou au volant.


Cette semaine sur les ondes :

Un mauvais genre la SF ? Que nenni, pour preuve la Comédie française revisite 20 000 lieues sous les mers et France Culture  met en scène Fahrenheit 451 dans un concert-fiction;
Si la culture élitiste vous chagrine, vous pourrez toujours vous réfugier dans les blockbusters qui apparaissent comme des oeufs;
Ou tenter une valse avec les continents.

Tout cela et bien plus encore
En ligne sur Wakelet : https://wke.lt/w/s/niBfN3




Planète à louer

avril 15, 2019


Yoss, Mnémos, 2010, 320 p., 10€ papier



Peut on être chanteur de Heavy Metal, porter de vrais bracelets à clous comme dans les années 80, être ceinture noire de judo et de karaté, être licencié de biologie et écrire aussi de la SF ? Vaste question...



Présentation de l'éditeur :


Dans un futur indéterminé, une guerre nucléaire totale est sur le point d'éclater. Afin de sauver la Terre, des espèces extraterrestres en prennent possession, après avoir fait montre de leur force en annihilant l'Afrique. Ils y imposent des règles draconiennes visant à rétablir l'équilibre écologique. Un siècle plus tard, notre planète est redevenue un paradis, un « monde souvenir », où les riches xénoïdes viennent faire du tourisme. Mais derrière l'image d'Épinal, les conditions de vie des Terriens sont loin d'être idylliques.
Buca, la prostituée, Moy, l'artiste métis ou Alex, le scientifique de génie, tous n'aspirent qu'à une seule chose : fuir... partir... s'exiler... quitter la Terre... par tous les moyens !

Mon ressenti :


Ils sont là, et ils ne sont pas contents : l'homme étant incapable de prendre soin de sa planète, les xénoïdes décident de prendre les choses en main, un joli gant de velours dans une main de fer.
Et ils ne sont pas trop portés à la rigolade, pour preuve, dès qu'ils sont arrivés, ils ont envoyé en fumée le continent africain. Leur crédo : marchez droit. Leur maxime : qui vole un oeuf, vole un boeuf. A la première incartade, vous voilà condamner à une peine de reconditionnement corporel assez particulière : vous servez de corps pour une espèce faisant du tourisme sur Terre. Et certains aliens ne sont pas très soigneux avec leur moyen de locomotion. Plutôt que de vivre sous la menace et dans la pauvreté, certains n'ont qu'un désir, l'exil vers une autre planète, vers un ailleurs meilleur, enfin, peut être.. Mais cela reste l'espoir, le seul.
A travers une galerie de portraits via sept nouvelles, Planète à louer nous fait découvrir cette Terre colonisée, en faisant quelques détours sur une exoplanète. Comme le dit Yoss dans sa préface : 

Toute ressemblance entre la Cuba des années 1990 et cette Terre du XXIe siècle est purement intentionnelle.

Et c'est peut être ce qui pêche le plus dans ce roman fix-up. Mais pas dans le sens où il interroge le présent via le futur, c'est ce que fait souvent la SF, mais son allégorie reste trop empreinte du réalisme de la situation cubaine, je n'avais d'autres choix de réfléchir au parallèle, me privant la possibilité d'y voir autre chose, de rendre le particulier généralité.
Car mis à part ce défaut, au quelle on pourrait à la limite aussi rajouter une écriture manquant de style, ses petites histoires de vie souvent assez cruelles, toutefois contrebalancé par des touches d'humour et une certaine ironie, ne manquent pas de relief. Notamment grâce aux personnages crédibles qu'il nous dépeint. En outre, l'auteur évite le manichéisme outrancier, montrant que l'ailleurs n'est pas synonyme de meilleur, et que partout nous pouvons trouver des individus en lutte, hors norme.

C'est tellement rare de nos jours de voir un auteur droit dans ses bottes, qui dit réellement pourquoi il a écrit son texte de manière politique et claire, en évitant le sempiternelle " Oh mais je ne voulais pas écrire sur tel ou tel sujet, c'est à mon corps défendant que l'on peut y voir telles ou telles choses" évitant ainsi de perdre quelques lecteurs au passage.
Et puis un chanteur de Heavy Metal, portant de vrais bracelets à clous comme dans les années 80, ceinture noire de judo et de karaté, licencié de biologie qui écrit aussi de la SF, il faudrait être fou pour passer à côté !

Plus déplaisant, ce roman vient de faire l'objet d'une réédition en 2018 dans la collection Hélios Essentiels, sans pour autant que soit réalisé une version numérique. Reste la version illégale pour tous ceux qui voudraient le lire via une liseuse...

La blogosphère ne tarit pas d'éloges : un excellent recueil selon Xapur, un chef-d’œuvre d'après Baroona, une pépite pour Lhisbei , À découvrir absolument conclue Zina

Récapitulatif

Quelques citations :

Pour certains sociologues, le meilleur indicateur du degré de civilisation d’une culture est la distance à laquelle elle est capable d’éloigner ses propres excréments.
Pour certains écologistes, le meilleur indicateur du degré de civilisation d’une culture est le recyclage qu’elle est capable d’appliquer à ses propres excréments.
Pour certains individus, le meilleur indicateur du degré de civilisation d’une culture est la capacité à tirer profit des excréments qu’elle produit.

[à propos du tigre de Sibérie] Un magnifique animal, qui n’a quasiment pas d’ennemi naturel. Et qui a été le roi indiscuté de la taïga… jusqu’à l’apparition de l’homme.

Ondes Futures du samedi 13 au vendredi 19 avril 2019

avril 12, 2019

Ondes Futures, une télé et une radio résolument SFFF !
Chaque semaine, ma sélection de programmes SFFF pour ne plus jamais vous endormir devant la petite lucarne ou au volant.


Cette semaine sur les ondes :

Thomas Pesquet vous emmène dans les étoiles;
Pendant qu'Alain Damasio joue au Boomerang sur France inter;
Et que le jeune John Connor surfe sur le skynet

Tout cela et bien plus encore
En ligne sur Wakelet : https://wke.lt/w/s/d5P3az

En ligne sur Wakelet :

Terraformation : le grand déménagement

avril 10, 2019

France culture, La méthode scientifique, 2018, 1h, podcast



Vous êtes devenu expert dans le jardinage de votre petit lopin de terre, vous avez remporté la première place au Concours International du plus beau radis de Trou-Duc-les-Oies. Il vous faut désormais un terrain à la mesure de vos compétences et vous avez décidé de vous lancer dans le vrai jardinage, le seul qui compte : Terraformer Mars.
Mais avant votre voyage en compagnie d'Elon Musk, suivez les conseils avisés de Nicolas le jardinier Martin de La méthode scientifique et de ses invités, les astrojardiniers Jean Pierre Bibring et Roland Lehoucq, ainsi que la star des livres du potager Serge Lehman.

Présentation de l'émission :


En quoi consiste la terraformation et quand a émergé ce concept ? Quels critères pour une planète “terraformable” ? La terraformation est-elle renvoyée aujourd’hui au registre de la science fiction ?
Seconde émission de notre semaine spéciale de fin d’année, une semaine à cheval entre le présent de la recherche scientifique, et le futur, la prospective de ce qui advient à moyen ou à long terme. Et pour cette émission de Noël, nous vous invitons à un grand et long voyage vers une autre planète, mais pour nous y installer. Pas une exoplanète accueillante, aux conditions atmosphériques favorables : non, une planète hostile, comme Mars ou Vénus, sur laquelle tout est à refaire. Comment rendre habitable un monde aride, désert, trop froid ou trop chaud ? Comment aménager un espace qui n’est pas propice à la vie ? Serons-nous en mesure de terraformer d’autres mondes ?

Et pour évoquer cette question de notre capacité à terraformer des mondes hostiles, en nous fondant sur nos connaissances scientifiques actuelles, nous recevons toute cette semaine des chercheurs et des auteurs de science-fiction. Autour de la table aujourd’hui, quelques voix familières de la Méthode scientifique : Roland Lehoucq, astrophysicien, chercheur au CEA et directeur de la collection Parallaxe du Bélial' qui fait le pont entre science et science-fiction, Jean-Pierre Bibring, astrophysicien à l’IAS et responsable de nombreux programmes d’exploration notamment de la planète Mars, et Serge Lehman, écrivain, scénariste et auteur récemment du roman graphique « L’homme gribouillé », mais aussi d’anthologies de SF comme « Retour sur l’Horizon ».

Ecouter l'émission


Mon ressenti :


Pendant que vous empiffrez de dinde farcie aux OGM et de saumon CRISP-9, l'équipe de La méthode scientifique était à pied d'oeuvre pour nous offrir une semaine de prospective en compagnie de chercheurs et d'auteurs de SF. En ce jour de Noël, ce n'est pas la lune qui nous est offerte, mais les exoplanètes, et en particulier Mars. Comment transformer un caillou inhabitable en paradis terrestre, une question dont bons nombres de lecteurs SF connaissent la réponse. Mais est ce réaliste ?
Disons le tout de suite, Nicolas Martin et ses invités vont porter un méchant coup aux roubignoles de votre suspension consentie de la crédulité.

Le secret d'une bonne émission commence par le choix des invités, ici nous sommes gâtés avec de bons vulgarisateurs et fins pédagogues, dont deux sont de fervents amateurs de science fiction. Durant cette heure bien remplie, un tour d'horizon riche des questions techniques, sociales et éthiques d'un tel projet.
Vous y apprendrez l'origine du mot Terraformation, inventé par un auteur de SF, comment ce sujet  a pris racine dans l’inconscient collectif et aussi un petit détour par des oeuvres majeures de cette thématique, avec entre autres Mars la rouge et ses suites de Kim Stanley Robinson. Sans oublier mon petit chouchou et celui de Nicolas Martin : Robert Charles Wilson et son roman Spin, où retournement de paradigmes, ce sont les martiens qui viennent nous sauver.

Le jardinage céleste


Pour commencer, il faut déjà envoyer un équipage durant deux ans sur Mars, ce qui pose certains problèmes : recyclage de l'eau, c'est à dire boire son urine, rester confinés durant une grande période en petit groupe. Facile sur une semaine, beaucoup moins sur cette durée. Attraper le mal de l'espace sitôt la fusée décollée va vous poser de sérieux problèmes durant deux mois.

Terraformer implique aussi la vie, mais c'est quoi la vie ? Qu'est que la pluralité des mondes ? Qu'est ce que l'habitabilité ? Vous y apprendrez la recette de la terraformation de Mars : atmosphère, énergie, technologie, du temps et quelques ingrédients primordiaux. Injecter des bactéries comme le disent moult romans est il scientifiquement plausible. J'y ai appris pourquoi l'eau était liquide sur Terre, et ce n'est pas à cause du soleil comme je le pensais.

Les sciences créent des problèmes,
mais ce n’est pas l'absence de science qui les résoudra.
Roland Lehoucq


Exploration, colonisation ou terraformation ?

L'homme a t'il le droit de transformer un corps céleste ? Poser le pied sur une planète implique d'y détruire une éventuelle biodiversité, la survie d'une espèce peut elle nécessité dans détruire une autre ? Est ce acceptable, morale, éthique d'envoyer des hommes dans l'espace ? Le risque est il identique selon que l'on parle d'exploration (aller retour), de colonisation (aller simple)
L'nterview de Jacques Arnould, en charge des questions éthiques au CNES m'a fait ouvrir les yeux sur les enjeux éthiques de l'exploration de l'espace. 

Un sujet d'actualité ?


Pourquoi la terraformation envahit-elle notre quotidien ?
L'homme, du moins l'homme social, est en train de dé-terraformer la Terre, les bouleversements climatiques à venir font que déménager ailleurs est un plan B tout à fait acceptable, notamment à cause des enjeux financiers qui se cache derrière, avec la bio-ingénierie. Réfléchir à la possibilité de la terraformation est aussi et surtout une réflexion sur comment garder la Terre viable, en re-terraformant notre caillou. Mais est-ce seulement réalisable. Comme le dit Roland Lehoucq, au delà de la question financière, c'est la question énergétique qui prime : avons nous l'énergie nécessaire pour faire ces transformations. Le solutionnisme est-il l'idéologie qui nous sortira de cette impasse, et qui ne fera que repousser à plus tard le problème ? 

Est ce que la réponse aux questions environnementales qui se posent
est d'ordre plutôt sociale ou plutôt technique ?
Roland Lehoucq


Avec un extrait de Seul sur Mars avec le célèbre épisode des patates, et la seule question qui me taraudait n'a pas trouvé de réponse : est ce que la culture de pomme de terre martienne sur litière d'excrément est possible ? Nicolas Martin, si tu lis ce billet, j'attends la réponse.

Une émission fort riche, qui nous emmène sur Mars pour revenir sur les problèmes de notre bonne vieille Terre.


A écouter ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/terraformation-le-grand-demenagement




Voici les trois autres émissions de cette semaine spéciale Prospective, avec notamment Catherine Dufour, Romain Lucazeau et Laurent Genefort :


Animaux du futur : survivre à l’extinction

https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/animaux-du-futur-survivre-a-lextinction
La méthode scientifique du 24 décembre 2018
Lien direct (enregistrer sous)
Pour cette semaine de fêtes de fin d’année, nous avons changé un peu les atours de la Méthode scientifique. Nous ne sommes plus tout à fait dans le présent, pas non plus vraiment dans le futur, mais sur un pont à cheval entre les deux. Tout au long de la semaine, nous allons examiner des propositions un peu futuristes, mais les deux pieds ancrés dans la réalité de la recherche scientifique d’aujourd’hui. Appelons ça une semaine prospectiviste, même si ça n’est pas un terme très « esprit de Noël ». Et pour commencer cette semaine comme chaque lundi par le vivant, nous allons nous demander comment la faune va s’adapter, survivre, évoluer après le bouleversement climatique en cours. A quoi ressembleront les animaux du futur ?
Et l’autre particularité de cette semaine spéciale, c’est que nous rassemblons autour de la table de la Méthode des scientifiques, bien entendu, mais aussi des auteurs pour confronter leurs points de vue et laisser entrer dans la prospective une part d’imaginaire. Et nous sommes ravis de retrouver pour cette première émission thématique Catherine DUFOUR, autrice d’« Entends la nuit » et Grand Prix de l’Imaginaire pour « L’immaculée conception », et côté scientifique, Patrick BLANDIN, écologue, Professeur émérite au Muséum national d’Histoire naturelle, tout premier directeur de la Grande Galerie de l’Evolution, auteur de « Biodiversité, l’avenir du vivant » et en duplex depuis Valence, Sébastien STEYER, paléontologue au CNRS, affecté au Muséum national d’Histoire naturelle et co-auteur avec Marc BOULAY de « Demain, les animaux du futur ».



Cerveau connecté : bienvenue dans la matrice

https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/cerveau-connecte-bienvenue-dans-la-matrice
La méthode scientifique du 26 décembre 2018
Lien direct (enregistrer sous)
Troisième temps de notre semaine spéciale de fin d’année, une semaine de prospective, d’anticipation où l’on flirte avec le futur pour essayer d’en dessiner les contours. Aujourd’hui, nous allons partir de l’interface cerveau-machine, un des domaines de recherches les plus ambitieux, qui a donné lieu à quelques résultats spectaculaires, comme la collaboration à distance entre deux individus, uniquement fondée sur la lecture et l’interprétation de signaux cérébraux, ou plus concrètement, le contrôle de prothèses via des boucles de rétroaction. À quand le pas suivant, celui qui connecte directement notre cerveau au réseau ?
Avec Jean-Gabriel Ganascia (professeur d’informatique à Sorbonne Universités et directeur de l’équipe "Agents cognitifs et apprentissage symbolique automatique" au sein du laboratoire d’informatique de Paris IV); Jean Mariani (médecin neurobiologiste, professeur émérite à Sorbonne Universités et co-auteur avec Danièle Tritsch de Ça va pas la tête ! Cerveau, immortalité et intelligence artificielle, l’imposture du transhumanisme); Romain Lucazeau (auteur de l’indispensable néo-space opéra Latium)






Théorie du tout : ou rien ?

https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/theorie-du-tout-ou-rien
La méthode scientifique du 27 décembre 2018
Lien direct (enregistrer sous)
Et pour notre quatrième table ronde de fin d’année sur l’avenir des sciences, sur ce qui adviendrait le jour où… Nous allons replier l’espace-temps, aller de l’infiniment grand à l’infiniment petit, remonter aux origines de l’univers lorsque le temps était une dimension de l’espace et nous interroger sur l’arlésienne de la physique contemporaine, ce après quoi courent tous les théoriciens dans l’espoir d’arriver à unifier la physique : la théorie du tout, la gravitation quantique, ou l’unification des quatre forces fondamentales. Que se passera-t-il le jour où la timbale est décrochée ? Quels nouveaux horizons s’ouvriront à la physique, à notre compréhension de l’univers ? Mais le sera-t-elle un jour ?
Et pour examiner ce problème aussi complexe que passionnant, faire l’état de nos connaissances actuelles mais aussi un peu de prospective, nous accueillons comme tout au long de la semaine scientifiques et auteurs. Et c’est avec grand plaisir que nous retrouvons aujourd’hui Carlo ROVELLI, directeur du laboratoire de Gravitation Quantique au sein du Centre de Physique Théorique d’Aix-Marseille Universités et l’un des pères de la théorie de la gravitation quantique à boucles, Nathalie DERUELLE, directrice de recherche émérite au laboratoire Astroparticule et Cosmologie de l’Université Paris Diderot, et Laurent GENEFORT, auteur de science-fiction, notamment du cycle d’Omale.

Galaxies SF n.57 : Zombies

avril 08, 2019


Galaxies SF, janvier 2019, 226 p. (numérique), 5€ epub sans DRM



Non seulement les Ch'tis sont pédophiles, chômeurs et consanguins, mais en plus ils lisent de la SF. Et en font même une revue. Alors les Ch'tis, bons pour l'euthanasie ou juste des représentations nauséabondes ?

Nouvelles



Diplopie, de Philippe Curval
Un ado souffre du syndrome de diplopie, le fait de voir deux images qui se superposent. Mais est ce vraiment cette maladie ?
Servie par la plume de Curval, nous sommes dans une veine satirique, un pastiche des romans SF de papy. C'est rigolo à défaut d'être mémorable.

Lupihaques, de Léa Fizzala
Nous sommes à la lisière du monde réel et virtuel. Pour des raisons obscures, le serveur d'une des réalités virtuelles va être formaté, ce qui n’est pas au goût d'une personne. Très bien écrit, ce texte devrait être la prémisse d'un futur roman. Réinventer le réel serait la thématique. Mouaih.

Dans la nécropole troyenne, de Jean-Louis Trudel
Deux archéologues sont en concurrence pour découvrir la tombe d'un homme. Une nécropole d'un nouveau genre qui m'a fait penser à la pollution de l'espace. Bien aimé le fait que les protagonistes ne s'appelle pas Pierre, Paul, Pierrette ou Paulette, ce n'est pas grand chose, mais si. Un space opera légèrement hard SF très plaisant.

Rex (Tremendae majestatis), de Pierre Stolze
Je connais l'auteur à travers sa feu rubrique dans Bifrost "À la chandelle de Maître Doc Stolze"
Assez rare la musique classique en SF, surtout lorsque le mélomane est sidérurgiste. Bien que le lien avec les littératures SFFF soit assez tenue, permet de passer un agréable moment de lecture.

Guerre contre la Lune, de André Maurois de l’Académie française
Une nouvelle énergie est disponible, et va mettre la Terre à feu et à sang. D'un autre côté, le peuple, suite à une presse uniforme et sans saveurs, s’ennuie. Et l'ennuie n'est jamais bon. Comment lutter contre la guerre qui se profile ?
Un texte patrimonial de 1928 d'un membre de l'Académie française, excusez du peu. Et il nous livre une anticipation qui n'a pas pris beaucoup de rides, j'ai beaucoup aimé.

Dès 1930, les théoriciens de la politique avaient commencé à comprendre que toute démocratie, étant un gouvernement d'opinion publique, est en réalité aux mains de ceux qui font l'opinion publique, c'est-à-dire des propriétaires de journaux. Dans tous les pays, de grands industriels, de grands financiers s'étaient efforcés d'acquérir les journaux importants et y avaient peu à peu réussi.
Très adroitement, ils avaient respecté les formes extérieures de la démocratie ; les peuples continuaient à élire des députés, ceux-ci à faire des ministres et des présidents, mais présidents, ministres et députés ne pouvaient durer qu'en acceptant les directives des maitres de l'opinion publique. Ils le savaient et se montraient soumis.

Vous connaissez nos lecteurs ; vous savez combien il est facile de les diriger... Ne les avons-nous pas vus guéris par des remèdes qui n'avaient d'antre mérite que d'être bien lancés ? Ne les avons-nous pas connus fous de livres dont ils ne comprenaient pas un mot, d'une peinture qui les ahurissait, simplement parce qu’une adroite campagne d'éditeurs ou de marchands de tableaux les avaient préparés à tout accepter ?

Dans tous les cas, dans tous les pays, on observe les mêmes phénomènes… La haine de l'ennemi est créée, puis maintenue par des récits de crimes, d'attentats, à peu près semblables dans les deux camps. L’esprit critique disparaît entièrement, le bon sens devient un vice, la crédulité un devoir. L'invention la plus invraisemblable est aussitôt acceptée par une opinion publique affolée... A un peuple irrité, on peut tout faire croire de l'ennemi...


Exodust, de Carol Bedouet
Une expédition scientifique est envoyée sur une planète d'Alpha du Centaure.
Beaucoup trop de maladresses pour être efficace et un texte trop explicatif pour le lecteur avertit de SF, qui a déjà lu ce genre d'histoires. Pourra plaire à celles et ceux qui font leurs premiers pas dans le genre, la chute faisant le sel du récit.

La Malédiction de Vaucanson et autres Contes, de Patrice Lussian
Trois petits contes fantastiques assez introspectif. Pas assez frappant pour rester en mémoire.


Copyright Galaxies SF

Dossier Zombies

On commence par une courte approche historique et une analyse psychanalytique de la figure du zombie. Pour moi qui ne me suis pas trop attardé sur la question zombiesque, c'est instructif, mais il m'a manqué une analyse bien plus poussée avec d'autres dimensions, notamment sociale, pour être pleinement satisfait. J'avais l'impression d'être plus devant un ressenti qu'une réelle analyse. même si une courte bibliographie conclue l'ensemble, des notes de bas de page aurait été bienvenue pour connaitre d'où viennent certaines affirmations de l'article.
En outre, l'article nous apprend les origines haïtiennes du zombie, pour 20 pages plus loin nous dire que le zombie haïtien n'a rien à voir avec le zombie moderne !!!

il faut vraiment considérer le zombie haïtien et le zombie moderne comme deux personnages qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre, hormis le fait qu’ils partagent le même nom.

On poursuit avec un entretien avec un zombie, où Ïan Larue se prend pour un zombie qui a de l'humour, les questions au ton doctorale et les réponses humoristiques font que c'est un peu bancal. Mais Ïan Larue par son franc parler éructe quelques sentences bien senties :

La société, en vrai, a horreur des « femmes » et des hybrides. Elle persécute les « étranger·es » et les « migrant·es », elle hurle à la mort quand on manipule des cellules, elle refuse les personnes transgenres, non binaires ou intersexes. Mais quand il s’agit de fiction, au contraire, ça l’enchante !
Mi-humaine mi-vampire, la fille de Bella ! Mi-humain mi-animal, le patron du Merlott ! La fantasy regorge d’hybrides et de « femmes » – peut-être parce que « le lecteur » est avant tout une lectrice, soyons mercantiles !

Un autre article est un petit guide du zombie dans la littérature, au cinéma, à la télé et dans les consoles. Ludivine Picot, qui a rédigé le dossier, est peut être très sympathique dans la vie, elle donne dans le ton léger, mais il ne faut pas confondre légèreté et foutage de gueule : Romero est balancé en quelques lignes, un jeu comme Resident evil n'est même pas cité, et plein de romans singuliers autour du mort vivant n'ont pas le droit de cité... Elle cite tout de même la série In the flesh.qui renouvelle le genre.
Moi qui déjeune rarement avec des zombies, j'ai l'impression que ma culture en la matière me permettrait de citer beaucoup plus de références. Pour sa défense, elle dit dans son article 

J’ai essayé de t’énumérer quelques exemples qui me semblent pertinents vis-à-vis du sujet traité, mais ce n’est qu’une toute petite partie des œuvres consacrées au zombie et, surtout, ce n’est que mon avis. 

Mais nous sommes dans un dossier. Ne pouvoir mettre tout le monde d'accord, pas de problème, mais je pense qu'il y a des figures incontournables. Quels sont les oeuvres majeures qui ont modifié, apporté du sang neuf à la figure du zombie, détourner les codes... Devant un tel dossier, j'attends de pouvoir lire, visionner, jouer avec les références majeures de la thématique.
Je pensais que Ludivine était une incollable sur le sujet,  vu qu'elle en a eu la charge, ce guide me fait douter, l'article suivant confirme :

Avant de travailler sur la figure du Zombie, j’étais une jeune padawan qui ne savait rien. You know nothing Jon Snow… enfin, Ludivine. J’ai commencé à lire des livres et des essais généralistes

Le dossier se clôt par quelques conseils assez léger sur les zombies, glanés par ses lectures sur cette thématique clairement dispensable, même si deux trois passages relèvent le niveau.

Plus sérieusement, la confrérie zombie possède une qualité que nous avons beaucoup de mal à intégrer en tant que genre humain : la tolérance. Les zombies ne font aucune distinction, vous ne trouverez jamais chez eux la moindre trace de discrimination. Et c’est une chose dont nous, les êtres humains, ne pouvons pas nous vanter. Vous ne subirez jamais plus le racisme, l’homophobie, la misogynie, rien de tout cela. Les zombies sont purement égalitaires


Zombi de lait, de Mémoire-du-Temps
Original dans son approche du mort vivant, un peu moins dans son traitement. Je n'aime pas trop les bons sentiments et ici ils ont la part belle. En outre certains éléments de l'intrigue m'ont paru pour le moins pas très logique, me faisant sortir de l'histoire. Mais pourra contenter les lecteurs bienveillants si ils aiment les relations bébés-adultes.


Zombies en Beaujolais, de Bruno Pochesci
Un salon de l'imaginaire avec ces auteurs et éditeurs entre caresse et rancœur. Puis l’imaginable arrive.
Je me suis éclaté à lire ce récit à l'humour ravageur. En plein dans l'actualité du moment que ce soit avec les gilets jaunes ou la place de la femme, ça grince et cela fait énormément de bien. Un auteur que je suivrais les sorties.

Puis il rature le tout, se demandant une fois de plus comment il a pu tomber si bas. Qu’est-ce qu’il lui a pris, bordel de Sauron, de se mettre à écrire de la fantasy ? Une trilogie, en plus, pour être original ! La science-fiction et le fantastique ne lui rapportaient certes pas un kopeck, mais au moins jubilait-il en écrivant.

John Gunash et Valerio Zuccadura se croisent en faisant mine de ne pas se connaître, le regard de l’un tourné vers un étalage à l’opposé du champ visuel de l’autre. Raccords sans le savoir sur le fait qu’il y a bien mieux à faire dans la vie qu’attendre d’une rivière qu’elle charrie sous vos yeux le cadavre d’un ennemi présumé, ou de simples connards. Intuition d’autant plus pertinente que, d’une part, même un fleuve de la taille de l’Amazone, du Nil et du Mississippi réunis, ne saurait contenir l’ensemble des ceusses reconductibles à cette dernière catégorie ; et de l’autre, qu’il y a de fortes chances pour que nombre de nos semblables nous classent d’office dans ce vaste club de nuisibles, brise-miches et autres peine-à-laisser-jouir.

 

Articles

Midnight Nation : la Marche des invisibles, de Franck (Zaïtchick) Jammes
Midnight Nation est une série de comics écrite par Joe Michael Straczynski et dessinée par Gary Frank, cet article revient en long et en large sur cet oeuvre où les invisibles deviennent visible. N'étant pas très fan de comics, j'ai survolé son analyse, mais cela m'avait l'air de bon niveau.

Le cinéma apocalyptique, représentation de la catastrophe, par Marine Gruchet
C'est quoi l’apocalypse au cinéma ? Et bien des nanars mais pas que. Petit tour d'horizon avec quelques films apocalyptique et post apo les plus représentatifs du genre. Un très bel article

Musique de films SF
Alors que les aliens détruisent l'humanité, la musique classique vient adoucir le tout. Des débuts de la musique dans les films SF à aujourd'hui, les oeuvres majeurs du genre sont analysés par Jean-Guillaume Lanuque. Encore du très bon niveau.

Ces deux derniers articles n'ont rien à voir avec la qualité du dossier et je m'étonne qu'ils n'aient pas été mis à l'intérieur de ce dernier, en révisant un peu leur propos.

6 Mois de cinéma SF et F
Jean-Pierre Andrevon est un écrivain assez prolixe bien connu de nos genres, on pourrait penser de prime abord qu'il ne s'éloigne pas trop de son clavier. Et bien détrompez vous, il fréquente assidument les salles obscures, je crois qu'il a vu tous les films SFFF de ces derniers mois, de quoi me donner l'envie d'en visionner moi aussi : Dans la brume, Pacific rim uprising, Jurassic world : fallen kingdom, Sans un bruit, Kin : le commencement, Ant-man et la guêpe, Détective dee : la légende des rois célestes, L’ile aux chiens, The cloverfield paradox


Conclusion :


Le site de la revue fait peur, la mise en page de l'édition pdf frôle l'amateurisme (et je me demande avec quelques appréhensions si la mise en page est identique pour la version papier), mais pour la version epub que j'ai en main, elle fait très bien le boulot. Si je compare aux dernières livraisons de la revue Bifrost, cette dernière devrait en prendre de la graine.

Le dossier Zombie n'est ni fait, ni à faire, mais les articles hors dossier sont très instructifs et j'ai savouré quelques nouvelles. Le numéro suivant est consacré à Julia Verlanger, Dame-Homme de la SF que j'ai découvert récemment. Et il y a quelques jolis noms à l'affiche : Ken Liu, Xavier Dollo, Serge Brussolo et Thomas Geha entre autres.

Pour vous faire une petite idée de la revue, un supplément gratuit existe au format numérique
Ce supplément concerne l'édition papier qui comprend 192 pages. Si vous achetez la version électronique, les pages supplémentaires y sont déjà insérées


Anecdote 1 : si vous êtes comme moi lecture numérique, vous savez comment on commande. 24h sur 24, on met le livre dans son panier, on dégaine sa CB et quelques secondes plus tard, le livre est téléchargeable. Mais ici, après avoir eu la confirmation que mon règlement était accepté, rien. Pas de lien pour télécharger la revue, pas d'email. Il est tard, on attend le lendemain, et on reçoit un email avec la revue électronique. Résultat, pas de robot derrière cette revue, mais de vrais humains. Pas très grave au demeurant, mais un petit mail après le paiement pour expliquer cette réalité ne serait pas du luxe et éviterait quelques frayeurs après avoir renseigné son numéro de CB

Anecdote 2 : J'ai acheté les numéros 57 et 58 en même temps, mais le lendemain, le mail m'indique que la version électronique du 58 n'est pas encore prête et que je la recevrai d'ici quelques jours (ce qui a été le cas). Moi, quand j'achète un epub, c'est souvent pour le lire de suite. En outre, je trouve qu'il aurait été judicieux et honnête de mettre sur le site en Précommande plutôt qu'En commande. 

Anecdote 3 : Je râle, je râle, mais j'ai tout de même envoyé un email à la revue pour leur dire ce que j'en pensais, avec humour, car il n'y a pas eu mort d'hommes. J'ai adoré la réponse du rédacteur en chef : "Merci pour votre message"




Ondes Futures du samedi 06 au vendredi 12 avril 2019

avril 05, 2019

Ondes Futures, une télé et une radio résolument SFFF !
Chaque semaine, ma sélection de programmes SFFF pour ne plus jamais vous endormir devant la petite lucarne ou au volant.


Cette semaine sur les ondes :

Comment remplir le formulaire 27b-6 ?
Léonard de Vinci était-il un scientifique ?
Tous les secrets de la faune de l’Antarctique vous seront dévoilés;


En ligne sur Wakelet : https://wke.lt/w/s/8nEWFk

Les Trois Yeux

avril 04, 2019

Maurice Leblanc, Je sais tout, 1919, 224 p., Domaine public



Ne perdait pas de temps à lire ce roman, ni mon avis, cela n'en vaut pas le coup !


Présentation du Livre de poche :


Maurice Leblanc, père d'Arsène Lupin, a imaginé dans Les Trois Yeux une de ses plus curieuses histoires fantastiques. Rayon B... Berge... La mort n'a pas permis au savant Noël Dorgeroux d'achever son message. Voulait-il révéler la formule de sa découverte ou le nom de son meurtrier ? Mais certains veulent s'approprier le Rayon B, croyant, par ce moyen, faire fortune. C'est qu'ils ignorent l'étrange pouvoir des trois yeux...


Mon ressenti :



Maurice Leblanc est plus connu pour ses aventures avec Arsène Lupin, mais il a aussi abordé les littératures de l'imaginaire avec ses trois yeux.
Dorgeroux est un savant un peu fou, vivant en retrait du monde scientifique en compagnie de sa fille adoptive et de son neveu Victorien. Il va faire une étrange découverte qui va bouleverser son quotidien, celui de la planète, voir un peu plus.

J'aime me plonger de temps en temps dans des vieux bouquins, j'ai découvert de très bons auteur, tel Rosny aîné ou Maurice Renard. Maurice Leblanc ne fera malheureusement pas parti de ce podium des vieux.
Nous sommes ici dans une enquête qui tourne un peu à la farce, au vaudeville, la science fiction y est présente  mais rien ne sera expliqué : l’événement extraordinaire est là, un point, c'est tout. Quand au reste, c'est du lu et relu, pas de quoi faire travailler ses neurones pour trouver le coupable, tout y est servi comme sur un plateau. Une amourette pour le lectorat féminin, de l'argent pour le lecteur masculin, les rôles de chacun sont clairement ancrés dans le passé : les hommes pensent, les femmes au lavoir !

Rien à sauver pour moi dans ce roman. Première excursion chez l'auteur, je ne peux donc vous dire si cela est du même style que la série des Arsène Lupin, mais moi, j'arrête les frais ici, comme Baroona qui n'a pas été très convaincu.


Livre tombé dans le domaine public, vous pouvez le télécharger librement un peu partout, comme chez Bibebook. Ne dépensez pas votre argent dans une édition numérique qui n'apporte aucunes annexes et se contente bien souvent de reprendre l'édition libre de droit en changeant la couverture.



Récapitulatif


Fourni par Blogger.