Les Portes célestes : La fleur de Dieu - tome 2

octobre 30, 2019

Jean Michel Ré, Albin Michel Imaginaire, 2019, 350 p., 10€ epub sans DRM



« Dans l’absolu, le chaos n’existe pas, il n’est qu’une formulation de l’ordre. »
Aphorisme déducto

Tu as des tendances anarchistes ?
Tu exècres le pouvoir ?
Et bien, franchis ces portes célestes et fais la nique à tous ces bigots, militaires et autres rois de pacotille !


Présentation de l'éditeur : 

Attaqué par des clones de combat non identifiés, l'Empire s'enfonce lentement dans le chaos. Des mégapoles entières ont été dévastées par des explosions nucléaires et les troupes impériales échouent à rétablir l'ordre.
Tandis que l'Empereur convoque la noblesse pour confondre l'instigateur de ces attaques concertées, maître Kobayashi se réveille sur une planète paisible où l'a emmené l'Enfant, cet énigmatique messie qui n'a encore livré aucun de ses secrets. Dans ce havre de paix, Kobayashi va devoir poursuivre sa formation spirituelle et guerrière, non pas pour mettre un terme au chaos qui embrase l'Empire, mais pour mener l'Humanité sur la Voie.
Car l'Empire est perdu, il l'a toujours été.


Mon ressenti :


Suite direct du tome 1, inutile d'envisager de vouloir pénétrer ces portes sans avoir gouté auparavant au suc de la fleur de Dieu. Nous sommes dans la droite ligne des évènements : l'Empire vacille sur ses bases et quelques groupes tentent de tirer les fils ou simplement tirer leurs épingles du jeu. Au milieu de tout ce bordel, un enfant doté de pouvoirs surhumain. Et le voile se lève peu à peu sur son mystère...

« Il n’y a qu’atomes et vide. Tout le reste n’est que commentaire. »
Aphorisme déducto


Alors que La fleur de Dieu se concentrait plus sur la religion, ce tome préfère s'attarder sur la vie politique, ses intrigues, l'ordre et le pouvoir. J'ai beaucoup aimé cette réflexion aux multiples points de vue autour du pouvoir, du changement. Comment arriver à ses fins ? Plusieurs voies possibles, pas de réponses toutes faites à ces questions, au lecteur de choisir, réfléchir au sujet. La réflexion et le parallèle sur nos modes de vie se dévoilent peu à peu. En outre, c'est amené tranquillement au cours de la lecture, pas de lourdeur, ni d'essai sociologique.


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L’histoire se focalise un peu plus sur un ersatz de bonze et de l'enfant. Les passages sur l'entraînement et surtout ses aphorismes m'ont fait penser à un Karaté Kid inversé. (Ici c'est le jeune qui guide le vieux !). Dans un des mondes visités, les personnages lévitent; lors des combats, les protagonistes évitent les coups à grand coup de ralenti, deviennent surpuissant et gigantesque. De quoi me faire penser à un célèbre anime : Dragon Ball Z ! Pas un pur hasard je pense, car les portes célestes font aussi partie de l'univers du manga Naruto. Le plus étrange, c'est que cela fonctionne. (il faudra peut être un jour que je cesse de gouter à certaines fleurs !)


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L’enfant et son message m'ont un peu brisé les noix, avec sa Voie, écouter l'univers et son message bienveillant. mais le mystère est encore assez épais pour laisser planer le doute sur ce divin enfant. Est il Monsieur tout blanc, un illuminé, un despote en devenir,... ? Des réponses attendues dans le dernier tome à paraitre en mars 2020.

Les personnages manquent peu d'être d'épaisseur, mais ce sont des archétypes, représentant les différents groupes composant une société et cela fonctionne très bien dans l'histoire. Et alors que leurs lignes de conduite paraissaient assez claires, le doute s'invite quand à leurs motivations.
Le glossaire est toujours présent, mais moins imposant que dans le tome 1, (et toujours pas de lien direct vers l'entrée du glossaire dans l'édition numérique !)
Ce qui se dessine à travers ce glossaire, c'est un worldbulding impressionnant, gigantesque... alors que le roman en lui même n'utilise qu'une infime partie de ce tout. De quoi laisser présager d'autres aventures dans cet univers (source)
Pas trop vu le lien entre la couverture et le contenu, mais qui suis-je pour critiquer alors que je vois des Son Goku partout ?


Pas très fan de Space opéra, la saga Star Wars me laisse indifférent, mais ici l'auteur réussi l'impossible, me faire dévorer son roman. Et attendre impatiemment la suite, qui a intérêt d'être à la hauteur de mes attentes. Attention Jean Michel, je t'ai à l'oeil !


Mon avis
Mon avis

Critique réalisée dans le cadre d'un service de presse.

Le troll a trouvé cela dynamique et accrocheur et la pipelette a été marquée par la musique du texte.

Quelques citations :


Je ne souhaite pas le pouvoir. Je l’abhorre plutôt. Je hais ces positions supérieures acquises par bassesse et complaisance et je réprouve l’immonde servilité de ceux qui se préfèrent gérés, gouvernés, contraints et soumis. Si vous croyez encore être le détenteur d’un quelconque pouvoir, c’est que vous êtes bien stupide, Majesté. Enfin, soyez clairvoyant. Voyez ces conglomérats industriels et technologiques qui sont détenus par les scientistes. Voyez ces foules qui se pressent aux prêches de leurs prêtres respectifs. Voyez ces membres de la Diaspora qui fuient votre bureaucratie totalitaire et policée. Et demandez-vous si vous pouvez leur commander, de manière aussi efficace que votre pouvoir l’exige. Pour preuve que vous ne commandez rien ni personne, vous avez essayé de placer des barrières au sein de chaque esprit humain par l’intermédiaire de la biopuce scientiste qui brime nos sautes d’humeur, nos velléités d’indépendance, qui enferme nos espoirs et nos rêves dans une triste réalité totalement déshumanisée à force d’être réglementée, régie et orchestrée. Enfin, Majesté, voyons, admettez que vous ne détenez rien. Aucun pouvoir. Peut-être l’exercez-vous un peu, mais de si piètre manière que l’on ne peut vous le laisser trop longtemps.

« La biopuce nous est vendue comme un formidable outil de communication, comme le média ultime capable de nous rapprocher les uns des autres et de nous donner accès à l’ensemble du savoir universel, le confort chez soi et le bien-être à portée de pensée. Mais le confort ainsi imposé est un danger, et ce bien-être vendu au rabais par des publicités qui s’inscrivent dans nos neurones est un piège…
Ce que la publicité ne nous dit pas, c’est qu’elle est avant tout un incroyable instrument de contrôle et de localisation.
Contrôle sur ce que vous faites, qui vous voyez, où vous allez, ce que vous dépensez, ce dont vous rêvez. Et grâce à elle, vous pouvez instantanément être situé avec une précision de l’ordre du mètre, où que vous soyez dans l’Empire…
Et ne croyez pas que les ghosts pervertis soient une légende.
Le fabricant de toutes nos biopuces, BIOTECEFALO, peut à tout moment s’emparer des rênes de votre conscient dès lors que vous vous servez de votre biopuce pour vous connecter au Rez0…
Croyez-vous réellement que nos dirigeants allaient abandonner le contrôle dont ils avaient l’usage avant la grande libération du quatre-vingt-huitième siècle ? Il leur fallait un moyen de pouvoir garder la possibilité d’intervenir dans la vie de chacun et la biopuce dont chacun d’entre nous est, de force, équipé dès sa naissance, leur offrait cette capacité, tout en pouvant déclarer libérer l’être humain de ses chaînes précédentes. »
Communication interne du collectif Anonymous
Éd. 9367

La Quête onirique de Vellitt Boe

octobre 28, 2019

Kij Johnson, Le Bélial, 2018, 200 p., 9€ epub sans DRM



A bas le jeunisme : Les vieilles aussi ont le droit à leur quête initiatique !

Présentation de l'éditeur :


Clarie Jurat a disparu. Nul ne sait où, mais il semblerait qu'elle se soit enfuie en compagnie d'un homme… un homme venu du monde de l'éveil. Au sein du Collège de femmes d'Ulthar, c'est la consternation : pareille fugue pourrait remettre en cause l'existence même de l'institution. Pour Vellitt Boe, le temps est venu d'abandonner ses atours confortables de professeure vieillissante au profit de sa défroque oubliée de voyageuse émérite ; retrouver son élève est impératif. Une quête qui la conduira loin, bien plus loin qu'elle ne l'imagine, d'Ulthar à Celephaïs, au-delà même de la mer Cérénarienne, jusqu'au trône d'une ancienne connaissance, un certain Randolph Carter…

Mon ressenti :


Suite à la fugue d'une de ses élèves dont, malheureusement, le père est un riche donateur, une vieille prof prend son ballot et part à la recherche de sa protégée. Le pitch aurait pu faire un magnifique téléfilm américain diffusé l'après midi sur M6 ou TF1, mais Kij a préféré en tirer une nouvelle fantastique se déroulant dans les contrées du rêve. Ouf !

Faire d'une vieille marcheuse une nouvelle qui tient le lecteur en haleine n'est pas donné à tout le monde. Avec le mystère entourant le passé de la voyageuse, les contrées plus fantasmatiques les unes que les autres ou encore ce chat noir qui ne quitte pas les pas de Vellitt, on prend le pas de cette prof et on se demande vers où veut nous emmener l'autrice.


Les clefs de ce monde fantasmagorique nous sont livrés peu à peu, comme le passé de cette bourlingueuse. Ceci dit, l'histoire est assez linéaire : malgré la profusion d'ennemis lancés à ses trousses, dont les Dieux eux mêmes, Vellitt sans sort à peu près sans égratignures. Et la fin n'est pas à la hauteur du reste, me laissant un tout ça pour ça !

Avec une chatte en couverture, je pensais que la présence féline allait être bien plus importante. En lisant les avis des uns et des autres, pour comprendre cette place du chat, la connaissance de Lovecraft reste indispensable. En effet, ce texte est une réécriture de La Quête onirique de Kadath l'inconnue. Ce dernier était raciste et ne laissait que peu de place aux femmes, Kij en fait un texte féministe, en mettant une héroïne forte accompagnée de quelques égratignures à la société patriarcale. Mais je l'ai trouvé plus intéressante dans sa critique de la religion. Pour moi, il est nécessaire de connaitre le texte original pour apprécier pleinement cette quête.
J'ai pensé à Christopher Priest et son archipel du rêve en lisant ce livre, surtout dans sa partie sur l'eau, car le temps s'écoule différemment dans les contrées du rêve.


Cette édition est illustrée par Nicolas Fructus et se termine par un entretien de l'autrice. Des petits plus toujours bien sympathiques.

Cette novella a reçu le World Fantasy Award 2017 de la Meilleure novella ainsi que le Prix Wojtek Siudmak du graphisme : Nicolas Fructus pour ses illustrations.
Tous les avis des uns, des unes et des autres sur le fil de Bélial

Récapitulatif


Pour aller plus loin :

Si tu veux tout connaître des contrées du rêve, tu peux toujours écouter
H.P. Lovecraft  - Le Monstre de Providence, La compagnie des auteurs du 06 juin 2016
Chuchotements dans la nuit de Howard Phillips Lovecraft, Fictions du 08 octobre 2016
Le rêve, le cauchemar des neurosciences, La méthode scientifique du 13 mars 2017
L'espace-temps selon Lovecraft, La méthode scientifique du 03 novembre 2017
Des ombres sur Innsmouth, Fictions du 24 février 2018
La couleur tombée du ciel, Fictions du 03 mars 2018
S.T. Joshi : "Je suis Lovecraft", La méthode scientifique du 07 juin 2019

Quelques citations :


Elle n’avait jamais vu de rêveuses. Pas la moindre. Un jour, elle avait demandé pourquoi à Randolph Carter.
« Les femmes ne rêvent pas en grand », avait-il répondu, dédaigneux. « Elles rêvent de bébés, de tâches ménagères… De tous petits songes. »
Les hommes des contrées du rêve disaient sans cesse de telles idioties ; ceux du monde de l’éveil aussi, visiblement.

Pourtant plus gros, les ghasts et les gugs l’épouvantaient beaucoup moins. Ces êtres monstrueux avaient l’avantage de ne présenter aucun caractère humain, et on ne voyait nul trace d’intelligence dans leurs yeux effrayants. Quand on observait les goules, du point de vue de leur morphologie comme de leur comportement, rien n’était plus simple que d’envisager la possibilité de sa propre dégénérescence ; comme si la seule chose qui les séparait des humains, en définitive, se résumait aux articulations grotesques de leurs jambes. Parfois, Vellitt palpait sa mâchoire pour s’assurer que celle-ci ne s’était pas allongée, qu’elle n’avait toujours rien de canin.

Ondes Futures du samedi 26 octobre au vendredi 01 novembre 2019

octobre 25, 2019

Ondes Futures, une télé et une radio résolument SFFF !
Chaque semaine, ma sélection de programmes SFFF pour ne plus jamais vous endormir devant la petite lucarne ou au volant.


Cette semaine sur les ondes :

Le fantastique est à l'honneur en cette semaine orangée;
La Mort, les vampires, les fantômes, les zombies rodent hors des cimetières;
Si tu veux faire la lumière sur cet étrange phénomène, ondule ton corpuscule* !

* copyright @lamethodeFC


Tout cela et bien plus encore : https://wke.lt/w/s/ccvSmS



La ferme des animaux

octobre 24, 2019

George Orwell, Gallimard, 1945, 128p., 7€



Tu en a gros ?
Marre de te faire exploiter ?
Et bien, deviens exploiteur !


Présentation de l'édition Gallimard jeunesse :



Un film en a été tiré en 1954, approuvé par la CIA !!!

SF émoi est du même avis : remarquable

Récapitulatif
Et la version audio:

"La Ferme des animaux" de George Orwell (une fiction politique)

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/la-ferme-des-animaux-de-george-orwell-une-fiction-politique-0
Fictions du 22 juin 2019
Lien direct (enregistrer sous)

Partie 2 : https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/la-ferme-des-animaux-de-george-orwell-une-fiction-politique
Fictions du 29 juin 2019
Lien direct (enregistrer sous)

A la Ferme du Manoir, Sage l’Ancien, le plus vieux cochon de la ferme, réunit tous les animaux. Avant de mourir, il souhaite leur faire part de ses réflexions sur leur condition misérable et évoque un rêve qu’il a fait la nuit précédente : la terre était délivrée de l’homme. Lui est revenue en mémoire une chanson qu’il entonne devant eux, Bêtes d’Angleterre, animaux de tous les pays les encourageant au soulèvement.
Sage l’Ancien, meurt, mais le soulèvement aura lieu quelque temps plus tard. Les animaux chassent le fermier et les ouvriers de la ferme et prennent le pouvoir. Les cochons dirigent le nouveau régime. Les chefs, Boule de neige et Napoléon, écrivent sur un mur les sept grands principes de l’Animalisme
33 programmes


Quelques citations :






Benjamin était le plus vieil animal de la ferme et le plus acariâtre. Peu expansif, quand il s’exprimait c’était en général par boutades cyniques. Il déclarait, par exemple, que Dieu lui avait bien donné une queue pour chasser les mouches, mais qu’il aurait beaucoup préféré n’avoir ni queue ni mouches.

Seul Benjamin ne s’enrôla sous aucune bannière. Il se refusait à croire à l’abondance de nourriture comme à l’extension des loisirs. Moulin à vent ou pas, disait-il, la vie continuera pareil, mal, par conséquent. 

Galaxies SF n.61 : Les quatre époques de la science-fiction au Québec

octobre 21, 2019

Galaxies SF, 2019, ? p. (numérique), 5€ epub sans DRM

Présentement, voici mon opinion sur le dernier numéro de la revue Galaxies SF consacré à la SF québécoise. Et il n'y a pas à fortiller des foufounes, c'est de la belle ouvrage, je ne me suis pas achalé à sa lecture.
Mais on va se calmer le pompon, on ne va pas se niaiser avec le puck, ni parler à travers son chapeau, osti de câlisse de ciboire de tabarnak, et on va voir tout cela en détail :

Sur les trois Galaxies SF que j'ai lues, les dossiers étaient assez mitigés, seul le numéro consacré à Julia Verlanger avait eu mes faveurs. La tendance va-t-elle s'inverser ?
Pas moins de onze nouvelles ici, dont deux ont clairement emporté mon adhésion : Nouer des liens de Ken Liu et Tinkerbelles de Michèle Laframboise.
Le dossier n'est pas en reste : composé de deux articles, un entretien et deux nouvelles, il m'a permis de connaitre la SF francophone canadienne, ses ressemblances et différences avec la France.
Une bonne livraison, donc.
Petit tour d'horizon...

Cristal, de Betty Biedermann

Inutile de garder des graines pour préparer les plants. Ici, il n’y aura pas de printemps.

Alors que les derniers jours semblent se rapprocher, une femme reste isolée dans sa campagne alors que tous les habitants ont été évacués. Une gangrène s'empare du paysage peu à peu. J’ai bien aimé le début de ce texte, mais la chute vient trop tardivement et maladroitement. Une sorte d'hommage à un célèbre facteur.

Nouer des liens, de Ken Liu

Deux marchands ambulants arrivent dans un petit village Nan en compagnie d'un étranger. Les nans vivent reculés de tout et cultivent du riz en haut de leur montagne.
Beaucoup de choses intéressantes dans cette nouvelle autour du vol par l'industrie pharmaceutique des connaissances millénaires des sociétés traditionnelles. Déjà, il y a cet ersatz d'écriture fait de noeuds sur une corde de chanvre reproduisant la forme des lèvres et de la langue et dont le style est donné par la forme finale de la corde nouée. En outre, Ken Liu arrive à faire ressentir le mépris, la condescendance de la société occidentale envers ces peuplades dites non civilisées.
La version originale est disponible sur le site de Clarkesworld Magazine, et ce texte fera partie du recueil que les éditions Le Bélial publient le 21 novembre : Jardins de poussière

C’est dingue de voir comment quelques feuilles de papier peuvent générer autant de migraines. Ça m’a fait regretter qu’on ne soit plus à l’ère victorienne, où j’aurais pu ramener de la jungle un « indigène » sans avoir à traiter avec un millier de bureaucrates de deux gouvernements qui ne s’aiment pas beaucoup.

Baignade en eau vive, de Antoine Lencou

Une petite fille crée un problème monstrueux en se baignant dans une piscine.
Avec humour, l'auteur nous parle d'IA, de sécurité et de contrôle. Et de ceux qui vivent à sa lisière.
Parabole autour de l'intégration et de la discrimination, les clés nous sont donnés peu à peu pour dévoiler un univers assez kafkaïen.
Une belle idée dont le traitement aurait pu être mieux effectué. Mais c'est déjà pas mal.

 

Décrassage, de Rich Larson

Une femme, un homme, dans une salle d'attente...
Un texte autour de la violence sexuelle et du consentement. « Heureusement », dans ce monde futur, il est possible de faire machine arrière !
La technologie aurait pu être poussée un peu plus loin, dès que l'on a compris où voulait nous emmener l'auteur, cela fait un peu pschitt.

Futurisme, de Marc Elder

Comment seront nos jardins publics une fois que la pollution aura eu la peau de la nature ? Vaste question à laquelle la technologie peut répondre. Un texte écologique datant de 1931 qui m'a fait rire jaune.
Le vrai nom de l'auteur est Marcel Tendron, qui a remporté le Goncourt en 1913, devant Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier et Du côté de chez Swann de Marcel Proust.

Le grand jeu, de Paul Hanost

De la SF militaire. En quelques pages, l'auteur tente de faire rentrer un univers. Mais trop, c’est trop.

Ah les garçons !, de Hugo van Gaert *

Un vaisseau fait une drôle de rencontre....
Texte Pulp avec l'outrance qui va avec, mais l'auteur inverse les rôles et les genres. La technologie futuriste du vaisseau spatial de la mort of death est splendide : on a rien inventé de mieux depuis les cartes perforées ! Et le tout a bien ravi mes zigos.

— Vous voulez que je vous dise, Major : ce garçon, il a du clito !
— C’est vrai qu’il faut en avoir dans le vagin pour faire ce qu’il va faire. Lieutenant, nous aurions sans doute dû essayer de le retenir, mais si jamais il en revient vivant, nous lui devrons une fière chandelle. Sans aucune allusion, bien entendu !

Fondation, de Sébastien Danielo *

Un vaisseau monde s'échappe de la Terre (?) avant que celle-ci ne se meure dans l'espoir de fonder un ailleurs meilleur. Mais...
Le titre emprunte celui d'un célèbre roman, que je n'ai pas lu. Un univers assez étrange fait de djinn, d'ornithorynque, de dragons dans un univers très SF. Tout cela se comprendra par la suite. Manque cependant un je ne sait quoi, la fin est aussi un peu abrupte, mais ouvre une clé de compréhension qui change de fond en comble le récit.

Le Cid, Renaud Bernard *

Une pièce de théâtre SF. Je n'ai même pas eu le courage de la lire.

Dossier : La SF au Québec (et en Ontario), un dossier présenté par Jean-Louis Trudel

Dans mon Petit Guide de la science-fiction au Québec, j’avais abordé exclusivement la science-fiction québécoise, en français et en anglais. Dans le présent dossier, c’est toute la science-fiction francophone du Canada qui est à l’honneur. (Il ne sera donc pas question de la science-fiction francophone des États-Unis ou des Antilles.) Pour faire court, je parlerai parfois de science-fiction québécoise, mais sans exclure le reste du Canada.

Production de science-fiction canadienne d’expression française (romans et nouvelles, 1960-2019)

Voilà les premières lignes du dossier et se pose la question : Pourquoi n'avoir pas intitulé ce numéro : La science-fiction francophone au Canada ? Bref, voilà qui commence très mal. Surtout lorsque le premier article s'intitule "Les quatre époques de la SF francophone au Canada" De quoi y perdre son latin !
Mais une fois rentrée dedans, un article très érudit, un travail de chercheur basé sur une étude complète, avec des tableaux et graphiques, qui n'évite pas les énumérations mais brosse un portrait d'une SF venue de l'extérieur et cloisonné par un catholicisme conservateur jusque dans les années 1960. A partir de là, la SF québécoise prend son envol et fait la part belle aux autrices.



S'ensuit une entrevue avec Yves Meynard. L'auteur m'étant inconnu, difficile de s'immerger lorsqu'il est question de ses textes. Mais l'entretien aborde aussi la thématique du dossier.

La traduction de textes de science-fiction en français : le cas de Rich Larson
Émilie Laramée nous parle de son travail de traductrice en y abordant les cas particuliers des néologismes, les mots à double sens ou polysémiques : faut-il ou non les traduire, comment en créé dans la langue traduite.
Petit problème, la traductrice parlant de son expérience de traduction en langue française québécoise, les exemples qu'elle emploie font parfois plouf. Mais ce point est aussi abordé avec l'exemple du trou du cul !

Par exemple, en français québécois, « trou de cul » rend très bien le terme anglais « asshole », car il est plus insultant que le « trou du cul » français. En France, « connard » rend mieux l’idée de « asshole », c’est-à-dire d’un être égoïste et imbécile qui se sert des autres à son propre avantage dans la vie de tous les jours.

Les olives de 4H3SSO-L24A, de Dave Côté

Il s'agit d'une suite de la nouvelle « Les Olives de Mélanie » (2015). Un extraterrestre se rend sur Terre pour goûter aux olives, dont un culte est voué sur sa planète. S'ensuit des quiproquos à propos des représentations des us et coutumes des terriens étudiés à partir de fragments épars. Une sorte d'archéologie humaine qui manque cependant de style et de mordant.

Tinkerbelles, de Michèle Laframboise

Mellune observe le groupe de loin. Ses poings forment des bosses éloquentes dans ses pantalons. Mais aucune poche n’est assez profonde pour y enfouir toute la haine et le mépris qui la font trembler.

Chimères, humains modifiés génétiquement et cisgenre pour une nouvelle bien ciselée se déroulant sur une colonie martienne.
Un très bon texte, très humaniste, pour combattre les conditionnements/représentations genrés les plus ancrés en nous. Tout événement tiré de notre réel est bien entendu fortuit.

Articles :

Musique et SF : John Serrie – Planetary Chronicles

Croisière au long du fleuve : Perry Rhodan
La série allemande de science-fiction avec 3000 épisodes à son actif, qui peut se vanter d'en faire autant ? Jean-Michel Archaimbault, en bibliophile avertit, se lance dans l'étude de ce monument. Un article complet pour les fans et collectionneurs.

Pierre Stolze dissèque la littérature générale à la recherche de SF, il en revient avec quatre romans : Les crayons de couleur, L’Algorithme du cœur, Transparence et La mer monte. Seul ce dernier aura ses faveurs, et encore, de justesse (Le maki l'a lu, lui aussi).

Le roman Transparence sera-t-il un jour publié en Folio/SF ? Puisse Dieu nous en préserver, et surtout en préserver Pascal Godbillon, son directeur de publication.

Suit quelques avis sur les sorties littéraires et BD

Les  textes avec un astérisque * sont disponibles gratuitement en téléchargement sur le site de Club galaxies

Ondes Futures du samedi 19 au vendredi 25 octobre 2019

octobre 18, 2019

Ondes Futures, une télé et une radio résolument SFFF !
Chaque semaine, ma sélection de programmes SFFF pour ne plus jamais vous endormir devant la petite lucarne ou au volant.


Cette semaine sur les ondes :

Les IA sont-elles bonnes pour la santé ?
Si ton ventre gargouille, c'est parce qu'il t'aime !
Et si le monde manque de fantasy, n'en fais pas toute une histoire.

Tout cela et bien plus encore : https://wke.lt/w/s/8gHegM




 

Le livre d'or de la science-fiction : Roger Zelazny

octobre 17, 2019

Roger Zelazny, Pocket, 1985, 384 p., épuisé


Ma notation selon l'échelle de Perceval :
Sur une échelle de 2 à 76, et là je préfère prendre large : de 2 à 71 c'est pas pour moi, de 72 à 75, c'est toujours pas pour moi, et seulement à 76 je prends mon pied en gueulant Yes !

Présentation de l'éditeur :

Né en 1937, Roger Zelazny, débuta en 1962 et devint d'emblée une des stars de la nouvelle science-fiction américaine : dès 1965, son roman le Maître des rêves, sorte d'adieu à ses études de psychologie, remportait le prix Nebula. Cultivant la poésie depuis l'enfance, il s'est imposé par ses dons de visionnaire et son exceptionnelle qualité de style. Un héros en quête de lui même se découvre immortel et doué de superpouvoirs : peut-il devenir dieu, créer des mondes à profusion, jouir à jamais d'une perfection grandiose ? Va-t-il hésiter au seuil de la toute-puissance qui abolit le désir, rencontrer la mort dans l'éternité, affronter des doubles maléfiques aussi forts que lui ? L'euphorie est une frêle pellicule à la surface de l'horreur, les dieux reculent et rêvent de redevenir de hommes. c'est le sujet de ses premiers romans. Puis son imagination a produit de purs joyaux comme l'Ile des morts, les Neuf Princes d'Ambre et le Maître des ombres.


Mon ressenti :

Six Hugo, trois Nebula, c'est peu dire que Roger Zelazny n'est pas un inconnu en science-fiction.  Pourtant, je ne connaissais guère ses textes, quand bien même ressortent régulièrement des rééditions, voir des inédits (Mnémos, Helios ou Le Bélial).

Marcel Thaon avait réunit en 1985 plusieurs de ses nouvelles, 25 au total en lui consacrant ce livre d'or de la science-fiction.
Le recueil s'ouvre sur un article de l'anthologiste, Roger Zelazny : entre Frankenstein et Pygmalion. Très érudit, très dense, la carrière de l'auteur n'aura plus de secret pour vous.

Qu'en est-il cependant du coeur du sujet, les textes de Zelazny ? Mon barème va de Excellent à Pas ma came. Seuls 4-5 nouvelles ont eu ma faveur. C'est surtout son style et écriture qui ne m'ont pas transporté. Par contre, j'ai été très étonné que l'auteur s'empare de la majorité des concepts SF s'en en avoir l'air, en les nommant autrement, comme la terraformation, le clonage, l'IA... Cela en fait des textes un peu atypiques pour le lecteur, la technologie n'y étant abordé que de biais, ou comme un personnage à part entière.

Au vue du nombre de textes, je ne vais pas revenir sur tous, me concentrant pour une fois sur ceux qui ont éveillé mon intéret.


Le temps d'un souffle, je m'attarde
Des machines intelligentes contrôlent la Terre alors que l'homme a disparu. Une des machines tente de comprendre ce qu'il était.
Une longue nouvelle qui voit s'opposer logique contre raison, rationalisme contre sensation. Un très beau texte sur des IA voulant devenir humaines pour combattre la "bêtise" mécanique .


Clefs pour Décembre
Jarry Dark, le féliforme est un humain (?) qui a subi une transformation physique et biologique pour vivre sur une planète. Lorsque celle-ci disparait, difficile de trouver une autre demeure accueillante.
Ce texte interroge comment construire une maison tout en respectant le lieu de son implantation. En d'autre termes, coloniser, terraformer doit il se faire au détriment de ce qui y vit ?
Terraformation et transhumanisme, un subtil point de vue, entre la morale individuelle et celle collective.
Ce texte est disponible dans l'édition Mnémos : L’Île des morts, intégrale, paru en 2016


Lumière lugubre

Quand les orages cessèrent, il avait des mers. Puis il déchaîna les feux intérieurs de la planète et, à la lueur des cataclysmes, il modela les masses des continents. Il fit différentes choses aux terres et aux mers, purgea l’atmosphère, éteignit les Krakatoas, apaisa les tremblements de terre. Puis il importa et muta des plantes et des animaux qui crurent et se reproduisirent à toute allure, leur laissa quelques années de répit, altéra de nouveau l’atmosphère, leur donna encore quelques années, altéra encore, et ainsi de suite – peut-être une douzaine de fois. Puis il se mit à trafiquer le climat.
Enfin, un jour, il débarqua avec quelques personnalités sur la surface de la planète, se débarrassa de son casque à oxygène, ouvrit un parapluie au-dessus de lui, respira une grande bouffée d’air et dit : « Cela est bon. Payez-moi », avant de se mettre à tousser.
Et ils virent que cela était bon, et cela fut ainsi, et le gouvernement fut heureux pour un temps. Sandow également.
Pourquoi tout le monde fut-il heureux, pour un temps ? Parce que Sandow leur avait concocté un sale fils de chienne de monde, ce que tous désiraient, pour des raisons différentes ; voilà pourquoi.
Pourquoi seulement pour un temps ? C’est là le hic, comme vous allez le voir plus loin.


Alors que Francis Sandow a façonné Lugubre pour en faire une planète prison assorti de planète test pour tout un tas de matériel, le narrateur, un prisonnier, tente de de faire une découverte qui pourrait racheter ce qu'il a commis jadis.
Un texte non dénué d'humour et de suspense, et alors que l'on se demande depuis le début la cause de cette découverte, la chute vient redistribuer les cartes.

Francis Sandow fera d'autres apparition dont L'île des morts
Ce texte est disponible dans l'édition Mnémos : L’Île des morts, intégrale, paru en 2016




Lorhkan a beaucoup plus apprécié le voyage.
Vous pouvez aussi retrouver l'avis d'Apophis sur quelques nouvelles qui ont été incluses dans le recueil de L'île des morts, paru chez Mnémos

Récapitulatif

Quelques citations :


La politique d’hier ne vaut pas le papier qu’on a gâché à disserter sur ses promesses, ses menaces.
Une plage au bout du chemin

Déserts, champs de glace et jungles, orages perpétuels, températures extrêmes et vents mauvais – vous rencontriez diverses combinaisons de tout cela, où que vous alliez sur Lugubre, et c’est la raison de son nom. Il n’y avait pas un havre de repos, pas un endroit qui fût agréable.
Pourquoi la Terre avait-elle payé Sandow pour créer cet enfer ?
Eh bien, les criminels doivent être réhabilités, aidés. Mais la chose a toujours eu, en outre, une teneur punitive. La thérapie d’un criminel comporte toujours une certaine dose d’expérience désagréable, pour l’enfoncer – je suppose – dans la peau aussi bien que dans la psyché.
Lugubre était une planète-prison.

Cerbère

octobre 14, 2019

Daniel Besace, Riveneuve éditions, 2019, 144p., 16€ papier


Un Mars, et ça repart ?
Pas si sûr !


Présentation de l'éditeur :



Après un voyage éprouvant qui a amené leur organisme au bord de l’épuisement, cinq astronautes explorent la surface de Mars, dans l’espoir de poser les fondations d’une première colonie. Tout y est désolation et poussière ; même sous serre, les végétaux ont du mal à pousser. Dans cette ambiance d’entre-monde, apparaît soudain l’être qu’ils n’auraient jamais imaginé : un chien énorme et invisible. Le molosse creuse dans leur âme et déterre des souvenirs qu’ils croyaient oubliés à jamais. Sur les pentes du volcan Olympe, il partent à la recherche de leur humanité…

Mon ressenti :


Une tragédie grecque en 7 actes, un nouveau sous-genre est né en science-fiction, l'ancient tragedy (auquel on pourra y glisser aussi Latium).

Cinq astronautes font partie de la première colonie martienne. D'une promesse d'un avenir stellaire, ce voyage sera l'occasion d'en découvrir beaucoup plus sur eux, et notre Humanité, la Vie et la Mort.
Un texte assez étrange pour le fan de SF que je suis qui m'a sorti de mes sentiers battus littéraires. Vous dire que j'ai aimé ou tout compris serait un euphémisme.
Il m'a clairement manqué de bagages culturels pour apprécier ce texte. En l'état, je n'y ai vu qu'une parabole verbeuse sur notre humanité. C'est dommage car l'auteur s'est tout de même, à mon avis, documenté pour son voyage sur Mars : terraformation, transhumanisme sont de la partie.
C’est aussi la première fois que je lis cette idée de piscine dans un vaisseau, pour protéger au mieux les corps des astronautes des radiations et de l’absence de gravité.

Le vaisseau que nous utilisâmes fut assemblé en orbite à partir des modules envoyés depuis la Terre. Puis il fut ravitaillé en nourriture et matériaux durant six mois avant d'être éjecté de l'attraction, en se servant de la vitesse orbitale, pour accélérer l'appareil en direction de Mars. À bord, un habitacle spécial fut construit, une sorte de piscine dans une citerne blindée équipée d'un sas d'étanchéité, contenant une réserve d'eau de trente mètres cubes, énorme quantité de liquide. Dans cette citerne remplie aux trois quarts, l'eau s'était formée en une bulle parfaite, transparente, de couleur changeante suivant l'éclairage. Équipés de combinaisons de plongée et d'une petite réserve d'oxygène, ou en apnée, nous pouvions y évoluer en liberté... Nous y étions alors parfaitement protégés des radiations, et lors de ces baignades, l'eau exerçait sur nous une pression qui suffisait à nos corps pour faciliter la circulation du sang. De plus en plus de scientifiques pensent que les vaisseaux doivent être remplis d'eau, ce qui constituerait le meilleur rempart contre les agressions du vide.
 

Son transfuge dans la littérature grecque n'est pas si con que cela au vu du nom de la planète, du message que nous livre l'auteur. Mars, Cerbère, les personnages ont aussi tous un nom grecque. Comme il se doit dans la tragédie, le destin de nos protagonistes ne pourra être que funeste…

Seize euros pour 144 pages écrites en gros caractères, cela fait cher la lecture de cette novella, malgré jolie couverture avec rabats. En outre, pas de version numérique disponible ! Nous sommes en 2019 Riveneuve.

Ce voyage tragique sur Mars ne m'a pas transporté, mais peut être qu'il te plaira ?
Si tu veux le lire : ne gardant que peu de livres en papier, si tu le veux, il est à toi.
Pour le gagner, c'est simple, il suffit de répondre en premier à cette question :
(Mon bagage culturel à moi, c'est la société de consommation)

Pourquoi la célèbre barre chocolatée s'appelle Mars ?

Concours terminé, c'est Amandine qui remporte le livre.
Le nom du Mars provient simplement du nom de son inventeur.
Pour la petite histoire, la barre Mars s'appelle Milky Ways aux Etats-Unis. "C'est une version plus douce de la barre Milky Way que Mars Incorporated produit aux États-Unis (qui est de confection différente du Milky Way européen)." Source : Wikipedia

Critique réalisée dans le cadre d'une opération Masse Critique Babelio


Citation :



Nous étions cinq volontaires sélectionnés sur un groupe de cinquante astronautes aux existences transfrontalières, portant chacun l'écusson de sa nationalité étriquée, comme si un seul pays pouvait s'enorgueillir des progrès de l'humanité. Il m'a toujours paru étrange de glorifier l'origine de la naissance. Car après tout, nous n'avons rien décidé de notre apparition sur Terre. Ce n'est qu'un concours de circonstances, trop souvent dramatiques, qui aboutit à la conscience de cet instant. La volonté qui nous anime dans l'action est le fruit d'un destin improbable. Avoir l'intention d'être là n'est pas un choix de conscience. Ce qui fait de nous des personnes capables de transcender l'accident de naître est un miracle de notre biologie. Le cerveau, dans son énigme absolue, nous transforme en voyageurs de l'immensité, et aucune nation ne peut s'attribuer le mérite de diriger ce destin. Dans cette succession de hasards, des esprits se sont rencontrés. Nous avons formé un équipage d'incompréhensions dont les étrangetés composaient un équilibre pour assurer la réussite de la mission.
 


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